Avec sa verve habituelle et son sens aigu de la vérité historique,
Jean d'Aillon nous emmène à la suite d'un personnage imaginaire, Guilhem d'Ussel, chevalier-troubadour, protecteur des cathares et ami du roi de France Philippe Auguste. Dans ce énième opus des aventures de ce preux chevalier, celui-ci quitte son fief de Lamaguère, dans une Occitanie ravagée par la croisade contre les albigeois, pour se rendre au chevet de son roi. Las, bien des mésaventures vont contrecarrer son projet, dans un périple qui va le mener à Paris mais aussi à Rouen puis dans les lointaines contrées germaniques, dans une Europe en ébullition où la religion sert de prétexte bien commode pour assouvir des desseins tout ce qu'il y a de plus personnels. Les épées s'entrechoquent dans une pluie d'étincelles, les carreaux d'arbalète percent les armures et le sang coule à flot. Pourtant l'on ressent, au fil de la lecture, un attachement profond pour cette époque cruelle et ces personnages d'une vaillance hors du commun qui, pour survivre et accomplir les desseins les plus nobles, ne doivent pas hésiter à tuer et mettre leur propre vie en danger. Une vision très personnelle, haute en couleurs comme ses enluminures, d'un Moyen Âge dont on ignore encore beaucoup de choses. le travail de Jean d'Aillon est remarquable, tant au niveau de l'écriture que du contexte historique, et son imagination fertile maintient jusqu'au bout l'attention du lecteur. Il n'hésite d'ailleurs pas, dès lors que son héros atteint dans sa geste les contrées de l'est, à introduire dans son récit un merveilleux directement inspiré des vieilles légendes germaniques. Une réussite…