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Critique de Cheuzeville


Jean d'Aillon est un auteur prolifique. On ne compte plus ses romans, que je n'ai d'ailleurs pas tous lu. Ils ont cependant deux points communs : tous sont des romans historiques se situant à des époques différentes : en Provence du temps de l'empire romain, toujours en Provence mais cette fois-ci au Moyen-Age, à Paris, durant la période troublée des guerres de religions et, encore à Paris, sous Louis XIII et au début du règne de son successeur, Louis XIV . Et tous sont des romans « policiers », des enquêtes comportant des intrigues compliquées et pleines de rebondissements. A chacune de ces époques correspond une série et chacune a son héros.

Pour tous les amateurs d'histoire, chaque roman de Jean d'Aillon est un enchantement. Il parvient à merveille à reconstituer l'époque où se déroule l'action et cette dernière a pour cadre un environnement historique rigoureusement exact. On y croise d'ailleurs moult personnages ayant réellement existé, ce qui nous permet de découvrir des aspects méconnus de leur personnalité et de leur vie. Jean d'Aillon est avant tout un historien (il est professeur en histoire économique), mais il est aussi un véritable écrivain, qui manie à la perfection une langue française au style volontairement désuet.

Le dernier roman de Jean d'Aillon, qui vient de paraître, s'intitule « La bête des Saints-Innocents » (Flammarion). Il appartient à la série dont le héros est Olivier Hauteville. Comme tous les autres, je l'ai lu avec délice. L'auteur est parvenu à faire revivre une terrible période fort méconnue : celle où Paris était aux mains de la Ligue et était assiégé par les troupes du roi légitime mais rejeté pour cause de protestantisme, Henri IV. On y découvre une capitale ravagée par la misère et la famine, otage d'un petit groupe de fanatiques disposé à commettre les pires exactions pour conserver le pouvoir.

Au-delà de l'intrigue, comme dans les précédents ouvrages de Jean d'Aillon, on apprend beaucoup sur la vie et les moeurs de l'époque. Une multitude d'anecdotes et de détails croustillants nous familiarisent avec une période pas si lointaine mais pourtant un peu oubliée. Tout lecteur aimant Paris et son histoire sera passionné par cette description de ce qu'était cette ville à la fin du XVIe siècle. Tous les amoureux de la langue française découvriront avec délectation des expressions et des tournures savoureuses mais depuis longtemps disparues.

Lire un roman de Jean d'Aillon revient à effectuer un fantastique voyage dans le passé, tout en faisant la connaissance de héros attachants. « La bête des Saints-Innocents » est un livre qui se dévore plus qu'il ne se lit (sans mauvais jeu de mot, car il y est beaucoup question de cannibalisme !) Je le recommande donc chaleureusement à tous les amateurs d'histoire et d'intrigues. Cette lecture ne les décevra pas.
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