AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782857922155
Fédérop (11/09/2013)
5/5   3 notes
Résumé :
Le prince troubadour, le premier troubadour, a expérimenté de nombreuses voies poétiques : le chant d’adieu, le chant grivois, le chant d’amour, le chant de pur néant.

Ces multiples expérimentations du duc, finalement, constituent moins une origine contrastée et paradoxale du trobar que son plus beau syncrétisme.

Dans les chansons d’amour du duc il y a en germe, nous l’avons dit, tout ce qui construira le grand voyage troubado... >Voir plus
Que lire après Le néant et la joie : Edition bilingue français-occitanVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Guillaume IX, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, le grand père d'Aliénor, fut certes un grand féodal, mais aussi le premier troubadour, préférant au latin la langue d'oc. Il nous reste de Guillaume onze chansons, lesquelles montrent d'un personnage qui fit souvent scandale plusieurs facettes. Il n'hésite pas dans une veine volontiers grivoise et facétieuse à mettre en scène ses prouesses sexuelles ou ses dilemmes amoureux, tandis que dans d'autres chansons il se fait plus délicat ouvrant la voie à l'amour courtois. Cet homme, si épris de plaisirs et de liberté, devient même, à la fin de sa vie, face aux périls qui l'entourent, d'une gravité soudaine. Bref ce guerrier intrépide, cet amant fougueux et parfois malheureux sait par sa sincérité et sa sensibilité nous toucher.
Commenter  J’apprécie          260
Ce livre donne une version bilingue des onze poèmes (ou chansons) parvenus jusqu'à nous de Guillaume IX d'Aquitaine. Grand seigneur, il est considéré comme le premier poète médiéval, le premier en langue d'oc, un précurseur, voire le premier des troubadours, par les thématiques et les formes utilisées.

Il nous en reste juste une poignée de poèmes, sans la musique qui l'accompagnait, qui était incontournable à l'époque. Cela parle d'amour, de façon très crue parfois, parfois plus poétique, plus proche de ce que l'on imagine d'un troubadour. de la mort qui vient également, de l'identité. Il y a de beaux passages, et c'est forcément émouvant de lire quelque chose de si ancien, un peu à l'origine.

Le livre paru aux éditions fédérop est un bel objet, sobre et agréable à tenir en main. La présentation de Katy Bernard est enthousiaste, mais n'apporte à mon goût pas suffisamment d'éléments fouillés pour la compréhension de l'époque et du poète.
Commenter  J’apprécie          170

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Puisque j'ai désir de chanter,
Je ferai un « vers » sur ma peine :
Je ne servirai plus
Amour
En
Poitou ni en
Limousin.



Je m'en vais partir pour l'exil :
En grande peur, en grand péril.
En guerre laisserai mon fils :
Ses voisins lui feront du mal.



Qu'il m'est cruel de m'éloigner
De ma seigneurie de
Poitiers !
Je laisse en garde de
Foucon
Toute la terre et son cousin.



Si
Foucon d'Angers - ni le roi
De qui je tiens mon fief- ne l'aident,
La plupart lui feront du mal :
Félons
Gascons et
Angevins.



S'il n'est très prudent et très preux.
Quand je serai parti de vous,
Ils l'auront vite mis à bas,
Le voyant si jeune et si faible.



Si je fis tort à mon prochain,
Je crie merci, qu'il me pardonne !
J'en prie
Jésus, le roi du ciel,
Dans mon roman et mon latin.



J'ai été tout
Joie et
Prouesse,

Mais je dois quitter l'une et l'autre,

Et partir, ores, vers
Celui

Où tous pécheurs trouvent la
Paix.



J'ai été bon vivant et gai,
Mais le
Seigneur ne le veut plus ;
Et j'ai peine à porter le faix.
Tant je suis proche de la fin.



J'ai laissé tout ce que j'aimais :
La chevalerie et l'orgueil...
Tout ce que
Dieu veut, je l'accepte,
Et le prie de m'unir à lui.



Je prie mes amis qu'à ma mort
Ils viennent tous et fort m'honorent
Car j'ai connu
Joie et



Liesse,
Loin et près, et dans ma demeure ;

Je quitte ici
Joie et
Liesse
Et vair et gris et zibeline...
Commenter  J’apprécie          10
Dans la douceur du Renouveau
Viennent les feuilles, et les oiseaux
Chantent, chacun en son langage,
Selon le son du nouveau chant :
Il est donc bon que l'on jouisse
De ce que l'on désire le plus.
Commenter  J’apprécie          120
Farai un vers de dreit nien :
Non er de mi ni d’autra gen,
Non er d’amor ni de joven,
Ni de ren au,
Qu’enans fo trobatz en dormen
Sus un chivau.

Je fais un chant de pur néant :
Il n’est de moi ni de nul autre,
Il n’est d’amour ni de jeunesse,
Ni de rien d’autre,
Puisqu’il fut trouvé en dormant
Sur un cheval.
Commenter  J’apprécie          40
Je ferai chansonnette neuve
Avant qu'il vente, gèle ou pleuve.
Ma dame me tente et m'épreuve
Pour savoir quel amour me tient.
Malgré les peines qui m'émeuvent
Je ne dénoue pas ses liens.



Je me rends à elle et me livre.
Elle peut m'inscrire en ses livres.
Ne croyez pas que je sois ivre,
Désir de ma
Dame me tient.
Sans elle je ne peux pas vivre.
De son amour j'ai si grand faim !



Vous êtes plus blanche qu'ivoire,
Je vous adore et vous veux boire.
Je veux bien mourir de mort noire



Si je n'ai secours d'amour vrai.
Par la tête de saint
Grégoire
Au lit ou sous l'arbre, un baiser !



Que gagnerez-vous jolie
Dame À me tenir loin de votre âme ?
Ne jouez pas la sainte femme !
Sachez donc, tant je vous chéris,
Que je crains dur tourment de larmes
Si vous n'entendez pas mon cri.



Je sombrerai en patenôtres
Si vous ne me tenez pour vôtre.
Toute la joie du monde est nôtre
Bonne dame, si vous m'aimez.
Je te prie, mon ami
Daurostre
De chanter ces vers sans bramer !



Car pour elle j'ai froid, je tremble
Tout amour en elle s'assemble.
Il n'en est point qui lui ressemble
Dans la lignée du père
Adam.
Commenter  J’apprécie          00
Chanson



Dans la douceur du temps nouveau
Les bois verdissent, les oiseaux.
Chacun dans son langage, chantent
Les vers plaisants du renouveau.
Il faut bien que tout être cherche À satisfaire son désir !



Tant que j'ignore en vérité

Si nos cœurs sont bien accordés.



Ainsi va-t-il de notre amour
Comme la branche d'aubépine
Tout au long de la nuit, tremblante
Elle endure le froid, la pluie,
Le lendemain vient le soleil
Sur la feuille et le rameau vert.



Je me souviens d'un beau matin
Où nous mîmes fin à la guerre.
Elle me fit le don, ce jour-là
De son amour, de son anneau.
Dieu veuille que je vive assez
Pour passer les mains sous sa cape !



Peu m'importe ce que l'on dit
Pour me pousser à fuir
Voisine.
Je sais ce que valent les mots.
Et comment ils vont çà et là.
D'autres d'amour se gargarisent
Moi j'en ai la chair et le dard.



Ne me viennent du lieu béni
Ni message ni lettre close,
Et mon cœur ne dort ni ne rit.
Accourir vers elle je n'ose
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Guillaume d' Aquitaine (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume d' Aquitaine
Je ferai un poème de pur rien, Guillaume d'Aquitaine lu par Sapho
autres livres classés : TroubadoursVoir plus

Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5262 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}