Contes

Bien entendu, si vous voulez passer un agréable moment avec vos petites têtes blondes (brunes ou rouges, ne soyons pas sectaires!), je vous recommande les classiques de Grimm ou Andersen. On n'a pas fait mieux depuis.
Mais on a peut-être fait aussi bien, avant!
Contemporaine de Charles Perrault, ayant vécu elle aussi à Paris, et il n'est pas impossible qu'ils se soient rencontrés (j'ai pas trop cherché, je l'avoue), du moins les idées de leurs contes étaient dans l'air.
Rien n'y manque : les fées malicieuses, les marâtres diaboliques, les princesses enfermées dans de si hautes tours, les princes charmants, les sortilèges et enchantements qui transforment allégrement la belle princesse en biche et le joli prince en oiseau bleu.
Des contes basiques qui mettent la nature au centre du propos, opposent le merveilleux à la plus détestable fourberie, la sincérité de haute lignée aux plus bas instincts, le pardon à la jalousie.
Petite perle parmi cette quinzaine d'histoires, Finette Cendron qui deviendra Cendrillon chez Perrault, mêlant l'intrigue du Petit Poucet et de la souillon tant célébrée depuis.
On y croise aussi un malicieux lutin dont le pouvoir d'invisibilité lui accordera la main de la princesse qu'il vénère et qui vit sur une ile peuplée d'amazones (ce qui n'est pas sans rappeler ce fait historique où des femmes s'étaient réfugiées sur une ile où l'homme n'était pas le bienvenu).
Ou encore la fable du Nain Jaune qui, une fois n'est pas coutume, ne finit pas bien.

Le plus compliqué dans cette affaire est peut-être de mettre la main sur ces fameux contes, écrits de la main d'une femme, chose rarissime. A l'instar de la cuisine qui fut de tout temps l'affaire des femmes mais dont tous les grands chefs sont des hommes, la littérature enfantine était l'apanage des mamans qui contaient les fables effrayantes et merveilleuses le soir au coin du feu ou bordant les chérubins mais les recueils toujours signés par des hommes. Ce tome 1 implique forcément un second volume. Bonne chance dans vos recherches!

Lors de mes études littéraires au lycée, nous avions étudié les Contes de Perrault, ainsi que le rapport entre le texte et l'image (notre édition étant illustrée par Gustave Doré, dont j'adore avec le travail).
Quand, l'an dernier, j'ai appris qu'une femme, Madame d'Aulnoy, avait elle aussi écrit des contes, ni une ni deux, je les ai ajoutés à ma wishlist ! Et j'ai eu le livre pour Noël. L'édition que j'ai est celle publiée par l'Ecole des loisirs, en 2015 ; les contes sont abrégés, mais la première chose à noter, c'est que cela n'a rien de dérangeant dans la lecture, dans la compréhension de l'oeuvre. Deuxième chose, ce sont des contes adaptés pour les élèves de sixième : il y a une astérisque à plusieurs termes au cours du livre, renvoyant à un lexique à la fin. Si je connaissais, ou tout du moins comprenais, la plupart de ces mots, avoir ce petit lexique était tout de même bienvenu.

Les contes de Marie-Catherine d'Aulnoy sont plus sympathiques que ceux de Perrault ou des frères Grimm : point de pied tranché, point de vengeance… En fait, les textes de Madame d'Aulnoy seraient plutôt un mélange entre les adaptations de Disney et les écrits d'Ovide (comme dans Les Métamorphoses, par exemple : ça ne se finit pas forcément bien, mais ce n'est pas si mal que ça non plus).
Typique des contes, il y a une morale à la fin. Mais ne vous y trompez pas, ce ne sont pas des morales « faites attention à vos filles où elles seront perverties »… Non, c'est plutôt le genre de morale toute gentillette, sans être naïve pour autant. C'est le genre de morale qui me correspond assez.
Je ne saurais dire lequel de ces contes de Madame d'Aulnoy j'ai préféré, mais je pense que ceux qui m'ont le plus marquée sont L'Oiseau bleu, Finette Cendron pour ses références à d'autres contes (Cendron devrait d'ailleurs vous mettre la puce à l'oreille), et La Chatte blanche.

Marie-Catherine d'Aulnoy est une auteure à découvrir : de jolies histoires à découvrir, pleines de magie, d'aventure et d'amour, qui raviront un large public.
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