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EAN : 9782350872797
120 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (12/06/2014)
  Existe en édition audio
3.64/5   337 notes
Résumé :
"J'ai aimé Dieu, qui n'est rien aux yeux des hommes qui ne sont rien. Je n'ai détesté ni les hommes ni les femmes. Et j'ai aimé la vie qui est beaucoup moins que rien, mais qui est tout pour nous. Je chanterai maintenant la beauté de ce monde qui est notre tout fragile, passager, fluctuant et qui est notre seul trésor pour nous autres, pauvres hommes, aveuglés par l’orgueil, condamnés à l'éphémère, emportés dans le temps et dans ce présent éternel qui finira bien, u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 337 notes
C'est une interview de l'auteur à la radio qui m'a donné envie de découvrir ce livre : son discours sur la science et l'origine de l'univers m'avait interpellée. J'étais pourtant jusqu'à présent allergique au style décousu et prétentieux de Jean d'Ormesson ; quelques tentatives de lectures infructueuses m'avaient dissuadée de recommencer. Mais voilà, il ne faut jamais dire « Fontaine, je ne boirai plus de ton eau »...

"Comme un chant d'espérance" est un petit essai sur les origines de l'univers, la vie, la mort et l'existence de Dieu. Cet ouvrage est qualifié de roman en hommage à Flaubert, car l'auteur y relève son défi littéraire, celui s'écrire « un roman sur rien ». le rien étant ici le néant qui précède le big bang, ou celui d'après notre mort. « La vérité est que sur l'avant-notre-monde comme sur l'après-notre-mort nous ne savons rien. Nous pouvons croire. Nous pouvons rêver. Nous pouvons espérer. Nous ne pouvons pas savoir. »

Le ton est léger et bienveillant. La culture l'emporte largement sur la science, ce qui n'est pas étonnant venant d'un philosophe et écrivain. Malgré quelques redites et l'emploi de formules déjà connues (hasard et nécessité, « Dieu ne joue pas aux dés »...), la réflexion qui amène à l'existence de Dieu est cohérente et bien construite. Il est intéressant de considérer l'espace et le temps comme la marque de fabrique de Dieu, par opposition au néant et à l'éternité.

J'ai apprécié cette lecture stimulante qui, sans rien révéler d'exceptionnel, élève la pensée pour un court moment. Je suis cependant contente d'avoir emprunté ce livre, car avec seulement 120 pages bien aérées, j'en aurais sans doute regretté l'achat.

Et pour finir sur un chant d'espérance :
« Quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez,
dans le désarroi bruyant de la vie, la paix de votre coeur.
Avec toutes ses perfidies et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. »
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« Dieu n'existe pas, il est ». Est-ce à dire qu'il n'est rien, c'est-à-dire tout ?
C'est en tout cas ce que Jean d'Ormesson nous fait toucher du doigt dans ce court essai qu'il présente lui-même comme un roman.

Fort de l'idée de Flaubert d'écrire un roman sur rien, Jean d'Ormesson, au soir de sa vie s'y risque : après « c'est une chose étrange à la fin que le monde » et « Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit », il met avec ce court essai/roman la touche finale à cette trilogie de l'âge mûr et du questionnement existentiel en évoquant la parenthèse humaine au milieu de l'infini du temps entre le mur de Planck et le mur de la mort.

Nombreux sont les thèmes évoqués par l'auteur qui ont déjà été débattus par autant de scientifiques et de philosophes, mais qu'importe : la prose pleine d'élégance et de poésie de Jean d'Ormesson leur apporte un éclairage nouveau. du grand art, Monsieur ! Et merci pour tout, même si vous devez me rétorquer : « de rien… ».
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Oui, Jean d' Ormesson possède une belle plume, agréable et facile à lire surtout pour un court ouvrage.
Non, Jean d' Ormesson ne parviens pas à me vendre du Dieu, du néant, du rien, du rien du tout ou d'ailleurs.
Et oui, je peu comprendre le vieil homme en quête d' apaisement et de Dieu (encore et toujours LUI) à l'approche de la mort qu'il décrète comme un autre néant. Il faut bien le combler, ce néant, au moins essayer de l'appréhender avant que d'en franchir le seuil.
Mais non, je ne puis m'astreindre ni me résoudre à considérer (voire croire) qu'il n'y ai rien eu avant ce big bang que l'on nous désigne comme l'ultime et infranchissable horizon de la connaissance!... Et d'y mettre qui, dites-voir? Dieu! Dieu, comme fourre-tout de notre inconnaissance considérée comme définitive au_delà de la barrière.
Eh non, monsieur D Ormesson, rien n'est si simple que vous nous dites le percevoir dans cet univers que vous acceptez créé entre hasard et destinée avec un Dieu à la manoeuvre... Tout simplement parce que nous ne
pouvons voir au-delà de l'horizon.
Eh... oui, j'aimerai parfois me laisser aller à votre espérance ignorante qui s'en remet à un improbable Dieu.
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Vous reprendrez bien un petit Jean D'Ormesson ? Un format court de cent-vingt pages, en caractères assez gros. Une heure de lecture agréable, à écouter l'académicien vous faire la conversation de son ton léger et primesautier sur… rien !
Entendons-nous bien, il ne s'agit pas de parler de tout et de rien, comme vous et moi réussissons généralement à le faire assez bien. Il s'agit de : «L'idée, chère à Flaubert, d'un roman sur rien (qui) m'a longtemps travaillé en silence… Pour préparer deux de mes livres récents, je me suis intéressé en néophyte à un domaine qui m'était étranger et qui fait depuis cent ans des progrès fascinants : la physique mathématique et la cosmologie. »
Dieu, l'univers, le néant, le temps, la pensée, Darwin, le hasard, le soleil et la lumière défilent dans une conversation fluide, agréable, accessible, souvent convaincante même si, au bout du compte, votre perplexité resurgit au détour d'une phrase :
« Dieu est le néant d'où surgit notre tout. Il n'existe pas au sens où existent les choses et les êtres plongés dans l'espace et le temps. Il est de toute éternité puisqu'il est à la fois le rien et le tout, l'être et le néant. »
Vous refermez ce petit livre élégant, toujours aussi peu avancé sur ce problème diabolique qui vous taraude un peu depuis que vous avez compris qu'il y a une fin au grand film de votre petite vie. Pour tenter d'apaiser le vertige causé par ces angoissantes questions, vous vous retranchez derrière la dernière opinion que vous aviez adoptée sur le sujet. En ce qui me concerne, je doute fortement qu'un quelconque dieu puisse, une fois que j'aurai cessé de vivre, s'intéresser à un être aussi insignifiant, que ce soit pour lui demander des comptes ou l'affecter à un nouveau rôle. Si Dieu existe, je reste persuadé qu'il n'aura que faire de moi, ce qui m'inciterait plutôt à ne pas plus me soucier de lui que ce que j'imagine qu'il se soucie de moi.
Je repose le livre, une dernière pensée à l'auteur, pas plus immortel que ne l'étaient les membres de la garde prétorienne de Xerxès affublés pourtant du même qualificatif que nos académiciens, et je me fais la réflexion passe-partout de sortie de cimetière : « il a bien vécu ». Notez qu'il le dit bien mieux que moi : « J'ai aimé la vie qui est beaucoup moins que rien, mais qui est tout pour nous. Je chanterai maintenant la beauté de ce monde qui est notre tout fragile, passager, fluctuant et qui est notre seul trésor pour nous autres, pauvres hommes, aveuglés par l'orgueil, condamnés à l'éphémère, emportés dans le temps et dans ce présent éternel qui finira bien, un jour ou l'autre, par s'écrouler à jamais dans le néant de Dieu et dans sa gloire cachée. »
Quant à moi, merci c'était pas mal, je ne regrette pas d'être passé sur terre, je serais bien resté un peu plus, et voilà tout…
Pas tout à fait, finalement, car une autre idée vient de surgir, une image plutôt : de quelque part, je ne sais pas d'où, de nulle part ou d'ailleurs, l'écrivain au regard bleu, ou son avatar, m'observe en train de refermer son livre… et je distingue parfaitement son sourire ironique, celui de celui qui sait et ne dira rien…
Pfff… ou bien alors, ce sourire ne dissimule qu'un bluff et il n'en sait toujours pas plus que moi !
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Jean d' Ormesson a toujours un style excellent, malicieux et synthétique mais je le trouve angoissé, ici : sûrement se demande-t-il, à plus de 90 ans, ce qui l'attend de l'autre côté de la porte ?
Cependant, ses hypothèses sont très intéressantes :



CONCLUSION : DU LIVRE

L'étude du Hasard et de la Nécessité développés par d'autres auteurs, mériteraient ici un petit développement.
D'autre part, je pense que D'Ormesson, qui fait une très belle analyse & synthèse de la situation, prend la deuxième option, et aimerait bien parler avec Dieu, surtout qu'à 90 ans, il est proche de la fin de vie terrestre.

IMPLICATION PERSONNELLE :

Je suis déiste-spirite, autant dire que, peut être contrairement à Jean d'O, je suis plus plus proche de Dieu et des âmes que de la science.
Je pense, comme Patricia Darré, que le monde spirituel, Dieu y compris, est un ensemble d'âmes, dont certaines sont des guides, qui donnent de petites impulsions décisives au moment des choix humains : voir ma critique de "Dieu voyage toujours incognito" de Laurent Gounelle.
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critiques presse (3)
LaPresse
01 septembre 2014
Il y a quelque chose de jubilatoire dans ces brefs chapitres parsemés de quasi-adages, de perles de concision et d'idées qui semblent toutes faites alors qu'elles sont surtout non résolues, en suspens dans l'espace et le temps.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeSoir
18 août 2014
Dans «Comme un chant d’espérance», Jean d’Ormesson part du rien pour arriver à Dieu. Avec sérieux et humour.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Culturebox
04 juillet 2014
Spectateur émerveillé par le monde, par ses lumières et par les miracles de l'existence, Jean d'Ormesson invite le lecteur à se promener avec lui, à contempler les merveilles de la vie, à lever le nez vers le ciel, pour comprendre les origines de l'univers ou tenter de débusquer Dieu.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (149) Voir plus Ajouter une citation
Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte
et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence.
Sans aliénation, vivez autant que possible
en bons termes avec toutes personnes.
Dites doucement mais clairement votre vérité.
Ecoutez les autres, même les simples d'esprit et les ignorants:
ils ont eux aussi leur histoire.
Evitez les individus bruyants et agressifs:
ils sont une vexation pour l'esprit.
Ne vous comparez avec personne :
il y a toujours plus grands et plus petits que vous.
Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements.
Ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe.
Soyez vous-même, j
Surtout n'affectez pas l'amitié.
Non plus ne soyez cynique en amour car il est,
en face de tout désenchantement, aussi éternel que l'herbe.
Prenez avec bonté le conseil des années
en renonçant avec grâce à votre jeunesse.
Fortifiez-vous une puissance d'esprit
pour vous protéger en cas de malheur soudain.
Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères.
De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude.
Au-delà d'une discipline saine, soyez doux avec vous-même.
Vous êtes un enfant de l'univers. Pas moins que les arbres et
les étoiles.
Vous avez le droit d'être ici.
Et, qu 'il vous soit clair ou non,
l'univers se déroule sans doute comme il le devait.
Quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez,
dans le désarroi bruyant de la vie, la paix de votre cœur.
Avec toutes ses perfidies et ses rêves brisés, le monde est
pourtant beau.
Texte Anonyme
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Avec son passé qui n'est plus, son avenir qui n'est pas encore et sont éternel présent toujours en train de s'évanouir entre souvenir et projet, le temps est la plus prodigieuse de toutes les machineries. Aucun phénomène de la nature, aucune invention humaine, aucune combinaison de l'esprit, aucune intrigue de roman, de cinéma, de théâtre ou d'opéra, si compliquée qu'elle puisse être, ne lui parvient à la cheville.
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Comme dans n'importe quel jeu, il y a dans le jeu de l'histoire, avant et après la vie et la pensée, des gagnants et des perdants, des vainqueurs et des vaincus. Les hommes attribuent souvent les hasards qui ont décidé de leur destin à ce qu'ils appellent leur étoile. Il n'y a pas de grande figure, de conquérant, de découvreur, d'inventeur, de créateur qui n'ait pas, au moins une fois dans sa vie, été servi par le hasard. Une rencontre. Une occasion. Une situation passagère à saisir par les cheveux. Les Grecs anciens honoraient un petit dieu appelé Kairos, qui veillait sur l'instant opportun, sur le moment précis où il fallait s'emparer de l'avenir. L'empereur Napoléon, qui plus que personne, croyait à son étoile, avait l'habitude de demander à l'officier à qui il avait l'intention de confier un commandement s'il était heureux - c'est-à-dire s'il avait de la chance.
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En face et à la place d'un hasard aveugle et d'une nécessité qui serait surgie de nulle part, une autre hypothèse, tout aussi étrange et à peine plus absurde, mais peut-être plus rassurante, en tout cas plus romanesque et largement répandue, met au cœur du big bang ce mélange de tout, de rien et d'éternité que nous avons pris l'habitude d'appeler Dieu.
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Quand Flaubert parle d'un roman sur rien, il se démarque d'Eugène Sue, de Ponson du Terrail et même du cher et grand Dumas qui, dans ses Mémoires comme dans ses romans, nous entraîne au galop dans d'inépuisables aventures. Contre Jules Verne, qui avait une espèce de génie, contre Sherlock Holmes ou Arsène Lupin ou James Bond qui nous ont tant amusés, ce que défend Flaubert, c'est le style. Les livres ne survivent pas grâce aux histoires qu'ils racontent. Ils survivent grâce à la façon dont elles sont racontées. La littérature est d'abord un style qui éveille l'imagination du lecteur.
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"Une petite merveille ! le seul conte écrit par Jean d'Ormesson et qui ressemble tellement à ses yeux bleus et pétillants ! de 8 à 120 ans !" - Gérard Collard.
Il était une fois, quelque part dans une vallée entourée de montagnes, un petit garçon comme tous les autres...
À retrouver à La Griffe Noire et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/l-enfant-qui-attendait-un-train.html
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