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Citations sur Je dirai malgré tout que cette vie fut belle (203)

En dépit de tant de malheurs et de tant de chagrins, c’est un bonheur d’être né.
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J'aimais beaucoup lire. Ou faire semblant de lire. A la différence du théâtre ou du cinéma qui vous imposent leur rythme, il y a un style de lecture très proche de la rêverie. N'allez pas croire qu'il s'agisse de paresse. C'est à peu près l'opposé. Au lieu de lire bêtement, à la suite, le livre qui vous est proposé, vous vous arrêtez, au contraire, à chaque ligne pour ajouter au texte quelque chose de votre cru. Pour enrichir l'extérieur d'un apport intérieur. Pour y mêler vos sentiments et votre propre expérience. Pour vous approprier l'oeuvre étrangère qui vous est proposée.
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Vous le savez, mon Dieu. J’ai aimé les baies, votre mer toujours recommencée, votre Soleil qui était devenu le mien, plusieurs de vos créatures, les mots, les livres, les ânes, le miel, les applaudissements dont j’avais honte, mais que je cultivais. J’ai aimé tout ce qui passe. Mais ce que j’ai aimé surtout, c’est vous qui ne passez pas. j’ai toujours su que j’étais moins que rien sous le regard de votre éternité et que le jour viendrait où je paraîtrais devant vous pour être enfin jugé. Et j’ai toujours espéré que votre éternité de mystère et d’angoisse était aussi une éternité de pardon et d’amour. Je n’ai presque rien fait de ce temps que vous m’avez prêté avant de me le reprendre. Mais avec maladresse et ignorance, je n’ai jamais cessé, du fond de mon abîme, de chercher le chemin, la vérité et la vie.
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J'ai toujours été étonné. Je n'en suis pas encore revenu, je n'en reviens toujours pas, je n'en reviendrai jamais. Dès l'enfance, d'être là. Une espèce d'étranger dans un monde d'emblée étrange. J'étais étonné d'être bavarois, d'être roumain, d'être carioca - c'est-à-dire brésilien de Rio.Et puis j'ai été étonné d'être normalien. Etonné d'être en fin de compte quelque chose, même au rabais, comme une espèce de philosophe. Etonné d'avoir pénétré dans le Saint des saints et d'être devenu un écrivain. Je me mettais assez bas dans un monde mis très haut. Dès mes plus jeunes années, j'étais porté à l'admiration.

(p.178)
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Si quelque chose a marqué mon enfance, c'est l'amour. Un amour calme, sans tempêtes, sans fureur. Mais un amour fort. L'amour durable des parents entre eux. L'amour exigeant des parents pour leurs enfants. L'amour, mêlé de respect, des enfants pour leurs parents.

(p.27)
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Un jour où je signais " Au Plaisir de Dieu" dans une fête du livre ou à l'occasion d'une séance de dédicaces, il m'est arrivé une minuscule aventure qui m'avait amusé, et même intéressé. "Au Plaisir de Dieu" à la main, une dame déjà âgée s'était avancée vers moi pour me dire des choses aimables :
- J'ai beaucoup aimé votre livre. Un détail m'a pourtant étonnée. J'ai bien connu votre oncle Wladimir. Je n'ai pas trouvé trace de son nom dans vos pages.
-Madame, lui avais-je répondu, mon livre est plein de souvenirs et d'événements vécus. Mais il est aussi et surtout un roman. Il suit la réalité de très loin et beaucoup de ses thèmes sont inventés.
- Inventés! m'avait-elle dit, l'air consterné. Inventés ! Et moi qui croyais que vous aviez tant de talent.

(p.202)
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Il me semble parfois que les choses se sont faites presque toutes seules et que je n’y suis pour rien. Je n’ai pas choisi de naître. Je ne suis pas arrivé n’importe quand. On ne m’a pas déposé n’importe où. Je n’ai pas débarqué hier devant Troie, entre Achille et Ulysse. Ni avant-hier pour la guerre du feu. Ni demain ou après-demain parmi des robots distingués et de plus en plus savants. Non. Je me suis retrouvé sans le vouloir entre deux guerres mondiales, au temps de Staline et d’Hitler, dans un corps qui, bon gré, mal gré, a été le mien pour toujours, c’est-à-dire pour un éclair.
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...Le tribunal a percé votre système de défense. Vous ne jouez pas, comme beaucoup, le délire,la folie, l'inconscience, l'irresponsabilité. Non. Vous êtes plus malin que ca. Vous vous présentez plutôt comme une sorte de bouchon en train de flotter gaiement sur le eaux de la culture.Vous plaidez la légèreté, le goût de vivre, l'amusement devant le spectacle du monde.

(p.177 - Jean, en procureur, s'accuse de ne pas avoir vécu sérieusement, avec humour bien entendu).
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Je le répétais sans cesse à Françoise. Je lui ressassais qu'il était plus dangereux pour une jeune fille d'épouser un écrivain qu'un pilote de chasse ou un coureur automobile. Parce que tout écrivain tiendra toujours moins à son bonheur qu'à ses manuscrits, quelque médiocres qu'ils puissent être. Et pire encore, qu'il acceptera et recherchera aventures, tribulations et même malheurs avec l’espoir qu'ils pourraient être de nature à nourrir ses romans.
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J'aimais étudier. Je ne tenais pas tellement à vivre. Peut-être, après une enfance très heureuse, redoutais-je l'épreuve de la vie. Je craignais comme la peste de m'engager dans l'une ou l'autre des voies que m'offrait l'existence.

(p.122)
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