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Critique de Livrespourvous


Nous y voilà. Ma grand-mère avait une sincère admiration pour Jean d'Ormesson, son érudition, sa faconde et sa littérature l'enthousiasmaient. Quelle joie lorsque je lui rapportai un exemplaire signé du sémillant académicien !

Ma mère que les livres ne passionnent guère, lit aussi Jean d'Ormesson. C'est une valeur sûre, un peu plus que le Goncourt qui peut être « subversif », même s'il n'est depuis toujours qu'une vaste entreprise de communication ou de publicité, dans laquelle baignent les éditeurs qui en sont, des écrivains illustres, des oeuvres mineures voire nulles, mais aussi quelques chefs d'oeuvre, sans compter les ratages flamboyants que jadis le Renaudot récupérait, alors qu'à présent ce dernier récompense vraiment n'importe quoi.

Oui, Jean d'Ormesson est plus que le Goncourt. Qui ne l'a pas aperçu un jour à la télévision, chattemite et caution tant littéraire que culturelle ?

Un jour, paraphrasant paresseusement le titre de l'un de ces livres, je lui demandai : « Était-ce vraiment bien ? »
C'était un peu perfide, un peu stupide de ma part, on n'attaque pas un monument.

Il y a dans l'oeuvre de Jean d'Ormesson, indiscutablement de très bons romans divertissants et à ce titre, sa trilogie du Vent du soir est un merveilleux exemple. Parue, il y a vingt-deux ans, elle n'a pas pris une ride.

Il y a surtout à mon humble avis, trois romans de Jean d'Ormesson que vous devez vraiment avoir lus ou lire le cas échéant.

Tout d'abord, l'irrésistible et inventif ouvrage : La Gloire de l'Empire. Là, tout le Jean d'Ormesson épatant, lumineux et brillant se trouve épanoui. L'humour et le savoir alliés à une écriture joyeuse y courent.

Puis, il y a Au Plaisir de Dieu. Voilà un roman extraordinaire sur la famille et quelle famille ! Il y a la fierté d'appartenir à un clan, le regret des traditions disparues, la cruauté du temps qui passe, la nostalgies des amours et des affections tenaces.

Et enfin : Histoire du juif errant. Sorti en 1990, après que certains thèmes ou histoires aient été « testés » dans Dieu, sa vie, son oeuvre, ce roman ample balaye tout sur son passage.
Le lecteur est happé par ce tourbillon de l'histoire.
Ça galope, galope à en perdre haleine. C'est un livre qui donne le goût de lire à ceux qui ne l'ont pas. Et je l'ai vérifié car je l'ai souvent offert.

Voilà, mon admiration pour ces trois romans contrebalancent largement certains autres romans faciles de l'académicien.

Voici donc, Saveurs du temps publié aux éditions Héloïse d'Ormesson. Ce sont des chroniques rassemblées pour notre plus grand bonheur.
Jean d'Ormesson est un écrivain malicieux, curieux de tout et de toute culture. C'est une fois de plus pétillant, instructif, drôle parfois et rafraîchissant.
L'ombre De Chateaubriand plane dessus mais il est question également de ski, de parisienne, de snobisme, d'un éclectique vagabondage littéraire (lire impérativement le Portrait de Proust sous la Coupole) et d'amitiés (merveilleux articles sur Jean-François Deniau et Maurice Rheims).

Vous vous doutez bien que Saveurs du temps n'aura pas besoin de ma chronique pour être un succès en librairie. Je m'en réjouis d'avance, je ne suis pas journaliste. Cependant, si j'ai réussi à vous pousser à lire l'un des trois romans dont j'ai parlé, en même temps que ces chroniques, cela me suffira.

L'oeuvre de Jean d'Ormesson mérite de durer, même si l'intéressé répète qu'il s'en fout. Et quand je vois par exemple le sort réservé à l'oeuvre de Françoise Sagan, je me dis qu'il ne faut pas baragouiner, mais plutôt remercier les écrivains qu'on aime ou qu'on a aimés.

N'est-ce pas à vous, cher Jean d'Ormesson, qu'Emmanuel Berl disait : « Tant que vous penserez à moi, je vivrai … » ?

Lien : http://livrespourvous.center..
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