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EAN : 9782848764429
360 pages
Philippe Rey (05/02/2015)
3.86/5   114 notes
Résumé :
Après dix ans d’absence, Fortuna retourne à Roccachiara, le village de son enfance perché dans les montagnes du Nord de l’Italie, qu’elle croyait avoir définitivement abandonné. La découverte d’un squelette qui pourrait être celui de sa meilleure amie, Luce, lui a fait reprendre le chemin de la maison. C’est l’occasion pour la jeune femme de revenir sur son histoire, de régler ses comptes avec le passé et en particulier avec sa mère, la sauvage Onda dont elle n’a ja... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai la main heureuse dans mes dernières lectures piochées au hasard, j'aligne de nombreux coups de coeur ! (La véritable histoire de Gaya Sharpe, Tempêtes et brouillard et Acquanera).

Je viens de découvrir la plume de Valentina D'Urbano, autrice italienne avec son deuxième livre édité en français chez Philippe Rey: Acquanera. Je suis sous le charme.

L'autrice relate ici l'histoire trouble, troublée, troublante de trois femmes seules (Elsa la grand-mère, Onda la fille, Fortuna la petite fille), une histoire teintée d'obscures malédictions, dans un village isolé d'Italie : Roccachiara.

La dernière fille, Fortuna revient après de nombreuses années près de sa mère Onda suite à la découverte d'ossements humains à Roccachiara qui ne laissent rien présager de bon. Cette nouvelle va engendrer pour Fortuna un ressac de souvenirs douloureux.

Élevée en grande partie par sa grand-mère Elsa, Fortuna grandira sans l'amour de sa mère Onda. Elle portera sur son dos le poids de la malédiction qui s'étend sur sa famille, sur sa grand mère et sa mère. Les deux femmes en effet détiennent des dons mystiques qui les laisseront en marge des villageois adeptes des racontars et des pensées moyenâgeuses.

J'avais déjà apprêté mon bloc note pour établir l'arbre généalogique des personnages et ne pas m'y perdre. Mais le talent de Valentina D'Urbano est tel que d'entrée de jeu, je suis happée par l'histoire, visualisant très bien toutes ces femmes qui prennent vie sous mes yeux. L'auteure dresse un portrait immersif de chacune de ses femmes, dés leur plus jeune âge, ce qui rend l'histoire très prenante et addictive. 

L'ambiance mystérieuse autour de ce lac et de ce village reclus est hypnotisante à souhait. Je ressens le froid, la peur, les dangers. Comme une malédiction...

Les personnages quant à eux évoluent avec ce que la vie leur a donné et avec leur temps. le fardeau de leurs dons fait d'elles des femmes mal aimées, rejetées et incomprises. Et pour certaines d'entre elles, des mères dénuées d'amour et accablées par le mal de vivre.

L'autrice évoque avec talent le poids de l'héritage familial, le devenir d'une enfant née au mauvais endroit qu'on aurait préféré "étouffer dans son berceau".

L'amitié donne également le ton de cette histoire, comme une main tendue de la fatalité vers la résilience.

Chaque femme, Elsa, Onda et Fortuna se livrent une à une dans ce roman faisant apparaître le malheur et le destin comme autant de marécages baveux et instables.

Il semblerait qu'il y ait ici des similitudes avec le roman d'Isabel Allende, La maisons aux esprits. Je n'ai pas lu ce livre, peut-être que certains d'entre vous oui.

Je terminerai avec ces lignes d'un critique littéraire italien : « Il faut une imagination de mythographe et une pointe d'effronterie pour imaginer une fable sombre comme celle de Valentina D'Urbano. »

(Je propose sur mon blog une lecture commune, venez voir).
Lien : https://coccinelledeslivres...
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Rien de moins italien que ce livre-là.
Ni soleil, ni sensualité, ni passion, ni vibrato.

Une famille de femmes, sorcières de mère en fille sur quatre générations, croupit dans une petite vallée humide et sombre, qu'on dirait toujours assignée à l'hiver, au bord d'un lac maudit, avec ses gouffres et ses maŕais, un lac dont les eaux perfides noient, avalent, recrachent des corps, des boues, des villages, des secrets...

Rien de moins fantastique non plus : les enfants vont à l'école en car, le bureau de tabac vend des cigarettes et des cartes postales, les "sorcières" regardent la télé.

Et pourtant quelle étrange, quelle prenante, quelle poisseuse atmosphère!

Comme si le temps s'était arrêté sur cette vallée.
Comme si les échos de la vie n'y parvenaient plus qu'étouffés sous un couvercle d'angoisse et de chagrin.
Comme si d'invisibles fils contraignaient les personnages-essentiellement des femmes-, à arpenter, comme d'inlassables fourmis, les mêmes routes : de la maison d'Elsa-autrefois celle de Clara- à la cabane forestière d'Onda, du lac inquiétant au cimetière, le domaine de Luce - avec quelques incursions dans le tabac de Lucio et des passages obligés et douloureux à l'école du village où, plus que partout, la jeune Fortuna, la derniere de la lignée, ressent sa difference et son exclusion.

Funèbre, macabre, morbide, Aquanera mérite bien son nom.

Pourtant on se laisse progressivement envoûter par cette noirceur- cette tristesse pénétrante comme un crachin.

Sans doute parce qu'elle refuse tout compromis avec le roman italien social plein de colère , ou avec le roman fantastique plein de suspense - et parce qu'elle vient toquer sur la vitre de notre conscience avec obstination.

Qu'est -ce qu'elles ont à nous dire, ces femmes dont les "dons" ou les bizarreries troublent et inquiètent leur entourage - et nous- au point qu'elles sont exclues, rejetées?

Ces femmes sont toutes des filles sans l'amour d'une mère.

Parfois l'amour fait un saut générationnel : une grand'mère aime sa petite-fille, et la sauve. Un peu. Mais chacune est rejetée par celle qui l'a mise au monde et devait le lui ouvrir tout grand.

Toutes portent sur l'épaule, comme Luce, ou au creux de leur ventre cette désolation originelle, comme une noire chimère. J'ai constamment pensé à Baudelaire, et au magnifique poème en prose Chacun sa Chimère en lisant ce livre prenant et oppressant.

On sort de cette lecture tout embrumé et un peu perdu, comme d'un cauchemar chargé de sens obscurs.

Ni italien, ni fantastique, mais d'une poésie maléfique et funèbre, Aquanera envoûte et enveloppe.

"La tristesse est comme un poison. On peut l'aimer mais non s'en trouver bien ", disait Gide. Il avait raison, mais parfois, la tristesse donne des clés pour ouvrir les portes de la joie.

Ce deuxième livre, si différent de son premier roman, mais néanmoins réussi, montre que Valentina d'Urbano a plus d'une corde à son arc, et plus d'une clé sur son trousseau.

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Ceux et celles qui lisent mes critiques savent à quel point j'ai adoré « le bruit de tes pas » de Valentina D'Urbano et quel choc fut pour moi ce livre. C'est donc avec impatience et une grande curiosité que j'ai démarré son second roman, « Acquanera ».

Clara, Elsa, Onda, Fortuna : quatre générations de femmes habitant dans le petit village de Roccachiara, dans le nord de l'Italie. Leur particularité : le don de soigner les vivants mais surtout celui de voir les morts, ce qui font d'elles pour le commun des mortels « des sorcières », repoussées à jamais par la communauté villageoise. Mais Acquanera, c'est aussi le pouvoir de l'eau du lac, qui attire et tue impitoyablement dans ses eaux claires.

Fortuna, la dernière de la lignée, est différente : elle est apparemment sans pouvoir. Détestée par sa propre mère mais protégée par sa grand-mère, elle aspire à une vie normale et refuse obstinément le destin qui lui est réservé. Mais qu'il est difficile d'y échapper. La mort rode irrémédiablement autour d'elle et sa rencontre avec Luce, fille d'un croque-mort, qui devient très vite sa meilleur amie n'arrangera rien.
Seul moyen pour elle d'échapper à sa destinée, partir très loin de Roccachiara, ce qu'elle fera.

Mais lorsqu'on découvre dans son village natal un squelette qui pourrait être celui de sa meilleure amie disparue depuis 10 ans, Fortuna décide de revenir. Très vite, elle retrouve le lac sombre, sa maison et surtout l'hostilité de sa mère, Onda. A la recherche de la vérité, Fortuna va explorer tout le long du roman son histoire familiale.

Cette seconde histoire c'est un changement total de décors, d'époque et d'univers. Mais c'est surtout un roman envoutant dès les premières lignes dans lequel vous vous laissez happer et transporter dans ce petit village baigné d'une étrange atmosphère. Certes, sombre et parfois macabre, « Acquanera » nous fait découvrir le formidable talent de conteuse de Valentina d'Urbano qui dresse ici de magnifiques portraits de femmes à travers le thème de l'amour maternel et filiale, ainsi que l'importance de l'amitié dans notre vie.

Alors oui « Acquanera » est totalement différent de son premier roman. Nous ne retrouvons pas dans le récit cette magnifique intensité « du bruit de tes pas » mais ce livre confirme sans nul doute le talent de la romancière. Je le conseille vivement à toutes celles et tout ceux qui aiment cet univers un peu fantastique et qui rappelle les livres de Carole Martinez.

Quant à moi, il est claire que je continuerai à suivre cette merveilleuse romancière.

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C'est un roman singulier, sans soleil ni couleurs: n'y cherchez pas l'Italie sensuelle et torride de "Call me by your name" ou celle, plus implacable, de "L'Amie Prodigieuse".

Un roman, un texte en forme de chant funèbre. de psalmodie mortifère.
Un roman, une intrigue aux vapeurs de soufre, empoisonné. Un roman qui ressemble au lac au centre de Roccachiara: sombre, noir, nimbé de mystères. Presque malsain.
Envoutant et addictif.

"Acquanera", c'est le récit de la vie d'une famille uniquement composée de femmes, presque des sorcières et de leurs secrets.
Il y a Elsa, la grand-mère, dont les visions sont prédictions et quand elles s'invitent dans ses rêves en même temps que l'eau du lac, c'est pour dire la mort prochaine et dont les potions guérissent comme elles pourraient tuer.
Il y a Onda, la mère, froide comme l'eau de ce même lac, sauvage comme les bois alentours et dure comme la roche, qui voit les morts.
Il y a enfin Fortuna, la petite-fille, à qui ce nom a été donné pour tromper la malédiction, insignifiante et presque invisible.

Elles évoluent tant bien que mal -et souvent plus mal que bien- dans une petite ville humide et sans lumière, banale et presque misérable, rejetées le jour de tous ceux qui pourtant à la nuit tombée viennent quérir les talents de guérisseuse d'Elsa ou ceux de médium d'Onda.
On étouffe à Roccachiara, il n'y a pas d'horizon et encore moins de perspectives. Les gens se connaissent depuis toujours, se marient entre eux, ils murmurent, ils chuchotent, ils parlent, ils grincent mais pour ce qui est d'aimer...
Fortuna étouffe et à la disparition de sa meilleure amie, la belle fille qui errait entre les tombes et bichonnait les morts, elle fuit pour revenir dix ans plus tard, à la faveur de la découverte d'ossements dans les bois qui pourraient bien être ceux de Luce.
Tenter de percer le mystère de cette disparition, c'est aussi pour la jeune femme l'occasion de se plonger dans son histoire familiale et ses non-dits, pour peut-être au terme du voyage se trouver elle-même.

Il y a quelque chose qui relève du conte dans "Acquanera", dans sa temporalité volontairement brumeuse, dans ses personnages aux frontières du réel, dans ses thèmes.
Mais le conte n'a rien de merveilleux. Il est cruel, âpre, macabre et d'une froideur de pierre tombale, ce qui, étrangement, le rend fascinant, ce qui donne envie d'en savoir toujours plus même si on pressent la violence contenue et les souffrances auxquelles on sera confronté.
Ce qui capture aussi, au moins autant que les eaux froides du lac, c'est la poésie maléfique qui tisse cette étrange histoire et dans laquelle on peut plonger aussi.

L'histoire parfaite pour un 30 octobre en somme.



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Clara, Elsa, Onda et Fortuna, quatre générations de femmes se succèdent dans une petite maison, en Italie du Nord, dans le petit village de Roccachiara qui surplombe un lac. L'évocation de ces lieux, des autres habitants du village, plantent le décor, totalement différent de la banlieue romaine du premier roman de Valentina d'Urbano, et qu'on imagine pourtant tout aussi bien.
Les retrouvailles sont très froides entre Onda et Fortuna, mère et fille, l'occasion pour elle de parler de la découverte d'un corps près du lac. Elles évoquent ensemble Luce, une jeune fille qui a été proche de Fortuna. Les souvenirs de Fortuna font remonter à quel point, malgré la protection de sa grand-mère, la petite fille a vécu une enfance difficile, dans l'ombre d'une mère incapable d'aimer, et a très vite pris conscience de leur marginalité. Car ces femmes, à la suite de la vieille Clara, première habitante de leur maisonnette, sont de celles qui savent tirer parti des plantes, et même sentir la présence des personnes disparues, ou leur parler. La mère, Onda, est tellement envahie par ses visions qu'elle pourrait ressembler à une droguée perdue pour son entourage…
Ce réalisme magique ne va pas convenir à tous les lecteurs, mais il ne m'a pas gênée, car l'histoire ne repose pas seulement dessus, loin de là, et pourrait parfaitement tenir sans cet aspect.
Le virage du deuxième roman est fort bien négocié par la jeune auteure italienne, qui réussit à donner vie à des personnages féminins forts et attachants, au sein d'histoires qui marquent d'une empreinte durable. Elle compose un très beau conte, sur les thèmes de l'exclusion, de l'amour maternel et filial, de la construction de soi, de l'amitié : une atmosphère un peu oppressante dont j'ai toutefois eu du mal à me séparer !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Le ciel est bleu et froid partout, pensai-je, dans n'importe quel endroit du monde. Quel que soit le lieu, on porte en soi ce qu'on possède.
On n'a besoin que de son corps, il abrite toutes vos déchirures, toutes vos cicatrices. Les amours qui vous rejettent et celles que vous vous êtes construites pour avancer.
C'est en soi que réside ce qu'on a, pas dans les êtres ni dans les objets qui vous les rappellent.
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Je suis née dans une famille étrange, une famille de femmes.
Je suis née par la volonté de ma grand-mère Elsa, qui s'opposa de toute ses forces à ma mère. Onda n'avait que dix-huit ans et elle aurait bien aimé se débarrasser de moi.

Je vins au monde par une nuit de mars, après seize heures de travail. Ma grand-mère appela une sage-femme qui travaillait de l'autre côté de la vallée et n'avait rien à voir avec Roccachiara, qui ne connaissait personne au village et n'aurait donc pas répandu d'inutiles bavardages.
[....]
Je reçu le prénom de Fortuna, qui signifie "chance".
Un prénom étrange, fruit de la décision d'Elsa une nouvelle fois. Sans doute lui parut-il approprié, sans doute crut-elle qu'il me porterait bonheur.
Née dans une telle famille, j'avais effectivement un besoin désespéré de chance.
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Pendant quelques minutes, Onda contempla, incrédule, la porte close. Elle sentait que des yeux intrigués l’épiaient des fenêtres voisines et elle fut envahie par une rage sourde mêlée de honte. Mais aussi par une sensation plus enracinée et plus secrète, comme un fardeau amer pesant sur sa langue.
Elle aurait voulu insulter la femme qui l’avait traitée comme un chien errant, flanquer un coup de pied à la porte ou briser l’un des pots blancs qui décoraient l’entrée. Mais elle était incapable de faire le moindre mouvement.
Ces désirs lui enflammaient la tête, et son impuissance la blessait. Les gens qui croyaient en ses dons avaient peur d’elle. Ceux qui n’y croyaient pas la chassaient en l’accusant de mentir.
Ballottée de part et d’autre, elle ne savait à qui donner raison.
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Ne reste pas là à pleurer sur ma tombe.
Je ne suis pas là, je ne dors pas.
Je suis les mille vents qui soufflent.
Je suis l'étincelle diamant sur la neige.
Je suis la lumière du soleil sur le blé mûr.
Je suis le crachin d'automne.
Quand tu te réveilles dans le matin calme ...
Je suis les étoiles qui brillent la nuit.
Ne reste pas là à pleurer sur ma tombe.
Je ne suis pas là, je ne dors pas.
(Chant navajo)
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Les gens s'aiment, ils ne cessent de s'aimer. Je l'ai vu.
Les êtres brandissent leur amour en public, ils vous le jettent à la figure avec arrogance.
Aimer quelqu'un et être aimé vous rend meilleur, c'est une garantie aux yeux des autres.
Je crois que c'est de l'amour coagulé.
De la bigoterie, de la camelote.
Une chose qui brille mais dont le cœur est noir, rouillé, grippé, inutile.
L'amour, le vrai, c'est celui que les gens dissimulent.
Celui qui rend fragile et méchant, celui qui rend mesquin. Celui qui rend avide. Prêt à tout.
L'amour est sombre, poisseux, c'est le sang qui se fige et dessine les contours d'une cicatrice.
La patine rêche et opaque qui s'est déposée sur les os usés de Luce, voilà à quoi ressemble l'amour.
De la moisissure qui vit sur vous, bien que vous soyez mort.
Ce que vous n'aimeriez montrer à personne.
L'amour que vous avez honte d'éprouver.
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Lily Guillard, éditrice chez Philippe Rey nous présente le second roman de Valentin d'Urbano "Acquanera"
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