AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nadael


C'est un fait avéré, le modèle familial père-mère-enfant(s) sous le même toit est en mutation ces dernières décennies. Si le divorce met à mal la relation de l'enfant avec ses parents, la présence d'un beau-père ou d'une belle-mère dans le foyer envenime souvent la situation. Un million d'enfants seraient concernés par ce « phénomène », véritable séisme dans leur existence.
Caroline de Bodinat a pris le parti de se placer du côté de la marâtre, qu'elle nomme volontairement ainsi, par causticité. Ce nom rappelle évidemment la méchante belle-mère de contes de fées – Blanche-Neige, Cendrillon... – avec la connotation péjorative de mauvaise mère.
Mathilde, la trentaine avancée, célibataire sans enfant, un bon job, des histoires sentimentales sans lendemain – dont elle semble se satisfaire – , tombe sous le charme d'Eugène, la quarantaine triomphante, un très bon job, divorcé, deux enfants – Vincent quinze ans et Chloé bientôt onze – dont il a la garde le week-end, et de nombreuses aventures bien entendu.
La jeune femme, amoureuse, est sur son petit nuage... mais cela ne va pas durer. Entre les rejetons d'Eugène qui lui en font voir de toutes les couleurs, la culpabilité de ce dernier qui les voit si peu et son ex-femme qui veille sur ce petit monde, Mathilde galère à trouver sa place. Elle est pourtant persévérante et pleine de bonne volonté, se plie en quatre pour leur plaire, lit des bouquins sur les familles recomposées, met en place des stratagèmes pour les distraire...
Mais toute cette énergie déployée est vaine, l'indifférence totale règne du côté des enfants. Mathilde s'épuise. Quant à Eugène, il ne parvient pas à la soutenir dans cette épreuve, complètement tiraillé entre ses sentiments pour elle et l'amour qu'il éprouve pour ses enfants.
Sur le mode de la dérision, l'auteure exprime avec un ton juste et sensible la complexité à « recréer » une cellule familiale, en posant des limites, en inventant des règles, en déstabilisant le moins possible la cohésion de ladite famille. Et elle dédramatise : aucun pathos n'émerge de ce roman, on perçoit plutôt le regard bienveillant et amusé de Caroline de Bodinat, qui, on le sent, doit savoir de quoi elle parle.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}