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EAN : 9782130589723
80 pages
Presses Universitaires de France (21/09/2011)
3.09/5   11 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : PUF, Quadrige, Essais débats - 09/2011)


« Les États-Unis sont-ils en déclin ou plutôt en pleine mutation ? Entendent-ils reconstruire leur prééminence d'antan ? En réalité, rien n'est joué. Leur esprit d'entreprise, leur démographie, leurs puissances économique et militaire sont des atouts inégalés. Toutefois la place exorbitante de l'argent dans la société au détriment de l'intérêt général à long te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Hervé de Carmoy s'est livré au difficile exercice de proposer non seulement un bilan de la situation américaine actuelle, mais une étude de prospective sur ses chances de compter encore dans le défi du monde contemporain, tout entier investi par la montée en puissance des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) dans l'économie mondiale. Et ce qu'il dessine, c'est rien moins que la nécessité d'une mutation, au point de comparer la présidence d'Obama à celle de Gorbatchev condamné en son temps à inventer la Perestroïka pour sauver l'URSS du naufrage.
Des signes forts viennent à l'appui de cette thèse, comme la presque disparition de General Motors en 2009, et son retournement industriel spectaculaire : GM se mit à fabriquer des voitures vertes, plus petites, plus économes, bref, une véritable révolution morale au pays de la belle américaine… Certes, l'Amérique, c'est toujours un PIB écrasant, une puissance militaire incomparable, mais une dette colossale et une armée incapable de gagner la moindre guerre, pas même celle d‘lrak. Certes, le dollar reste bien le pivot du système financier mondial et les universités américaines les plus performantes du monde. Mais la Chine talonne désormais les Etats-Unis sur ces deux terrains, sur celui de la finance en devenant le premier bailleur de fonds dans le monde, et sur le terrain de la recherche fondamentale en ouvrant à tour de bras des filières d'excellence en collaboration avec le Japon, tout comme en offrant des primes au retour conséquentes aux chercheurs d'origine chinoise exilés un peu partout en occident.
Le monde serait-il en train de tourner définitivement la page inaugurée en 1945, qui vit l'Amérique du Nord s'affirmer comme la seule super puissance de la planète ? La nouvelle donne mondiale semble l'affirmer avec force. L'emploi et l'investissement ont été captés par l'Asie Pacifique. Et ce mouvement s'est accentué du reste à la faveur de la crise financière de 2008, année qui paraît marquer la vraie entrée des nations dans un XXIème qui ne laissera pas de surprendre. En 2008 en effet, le paradigme du marché a pris le pas sur celui de la géopolitique. Et «le reste du monde» est devenu l'acteur de première importance de ce marché. Désormais, les spéculateurs ont le pouvoir de faire plier n'importe quelle puissance, qu'aucune armée ne pourra briser. La puissance est ailleurs : non pas militaire mais financière, et elle commence à prendre son nouveau visage : celui de l'Asie.
Face au défi chinois en particulier, pour Hervé de Carmoy, l'Amérique d'Obama n'a d'autre issue que de faire retour au sol américain, où les difficultés se sont multipliées ces dernières années. le poids des démographies « minoritaires » par exemple, dont la pression va aller croissante : en 2042, les minorités seront majoritaires. Quelles en seront les conséquences, dans un pays qui n'a cessé non plus de voir croître les inégalités et où toutes les richesses sont concentrées entre les mains d'une minorité Wasp ? le défi sera alors de moderniser tout l'appareil de la croissance américaine, celui de l'enrichissement des ménages aussi bien, et pour cela donc, tout son appareil politico-financier. C'est là, moins dans un repli impossible que dans l'affrontement à son destin intérieur, que les Etats-Unis trouveront l'opportunité de reconstruire leur histoire pour peser de nouveau, au rang qui est le leur, dans le nouveau concert des nations qui se met en place, certainement plus rapidement que d'aucun ne l'imagine.
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Avant tout, il faut faire remarquer que « Où va l'Amérique d'Obama » aurait pu simplement être intitulé « Où va l'Amérique ? ». Car si on recherche dans cet essai une analyse de la politique menée par Barack Obama depuis son arrivée au pouvoir, on fait fausse route. Les deux auteurs, Alexandre Adler, qui a notamment fait des chroniques sur Radio France, et Hervé de Carmoy, qui peut se prévaloir d'une longue expérience des milieux financiers, cherchent ici à retracer d'une façon synthétique l'évolution démographique, économique et politique des Etats-Unis pendant ces dernières décennie ; ainsi que celle de leur stature internationale.
Tout au long d'un essai relativement court ( 189 pages ) et donc accessible, divisé en cinq chapitres, les auteurs tentent de savoir si les Etats-Unis vont rester fidèles à ce qui a fait jusque là leur force, ou non. La situation démographique y est longuement décrite. On y apprendra notamment que la première puissance mondiale va bientôt être plus composée de populations d'origine étrangère que de blancs, mais que les inégalités sociales entre les différentes ethnies du pays sont encore bien ancrées. L'importance des milieux financier y est analysée. le chapitre consacré à ce sujet laisse entendre que « L'Amérique d'Obama » n'a pas encore, comme chacun sait, digéré les conséquences de la Crise de 2007, et surtout qu'ils n'ont pas suffisamment pris conscience des dégâts que peuvent inévitablement provoquer un manque de régulation du secteur financier Un autre chapitre se penche sur le rôle des innovations, où l'on apprend notamment que cela peut-être source d'une politique d'immigration plus sélective. La politique extérieure des dernières décennies fait évidemment l'objet d'un chapitre. Les auteurs mettent l'accent sur le fait qu'au-delà des légitimes impératifs sécuritaires qu'elle souhaite, l'Amérique, et plus celle de Bush que d'Obama, a laissé passer des occasions d'ouverture avec le monde extérieur désormais plus qu'improbables, notamment avec l'Iran. Et la dimension militaire vient alimenter un dernier chapitre. Il y est mentionné que depuis plus d'un demi-siècle et leur libération de l'Europe des jougs du nazisme, qui leur a conféré l'hégémonie mondiale qu'ils ont depuis lors toujours gardé, les Etats-Unis n'ont cessé de s'empêtrer dans des conflits qu'ils maîtrisent de moins en moins.
Alors « Où va l'Amérique d'Obama ? », un constat pessimiste ? C'est aller loin en besogne que de faire ce facile raccourci. Car malgré l'analyse austère de l'Amérique de ces dernières décennies, et donc, encore une fois, d'avant le sacre d'Obama, les auteurs tentent de placer quelques solutions et des signes d'une certaine « remise dans un droit chemin ». En matière de démographie, les Etats-Unis attirant toujours les élites des pays étrangers, ils ne devraient pas sombrer dans une poussée nationaliste et xénophobe. Sur le plan financier, c'est moins optimiste, les auteurs faisant notamment savoir qu'un axe « sino - japonais » en la matière n'est pas à exclure ; mais le dollar reste toujours la monnaie la plus forte. Concernant la politique extérieure, les Etats-Unis pourraient cesser de crée des alliances illogiques dans la mesure où cela peut aller à l'encontre de leurs propres intérêts. Il devraient donc chercher à harmoniser leur place avec les autres grandes puissances sur l'échiquier géopolitique mondial. Et enfin, sur le plan militaire, la supériorité américaine pourrait consentir à un certain repli.
« Où va l'Amérique d'Obama » est une riche mine d'informations économiques et géopolitiques. Les deux auteurs ne sont pas des journalistes mais des véritables spécialistes de ces questions. On peut néanmoins regretter la technicité de certains passages, qui semblent plus destinés à des économistes en herbe qu'au grand public. On peut aussi y ressentir un manque de clarté, l'analyse proposée pouvant être parfois noyés dans des masses de données démographiques ou historiques. Mais on apprécie la justesse de l'essai, qui a le mérite de se prévaloir d'une quelconque idéologie qui serait sous-jacente à la minutieuse analyse qui y est proposée.


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"Où va l'Amérique d'Obama", est un essai dans lequel Hervé de Carmoy analyse la situation des USA dans le monde changeant de l'après Guerre Froide et de la montée en puissance de l'Asie.
Il commence sur une passionnante ouverture d'Alexandre Adler qui détaille le développement et l'état actuel de la géopolitique des USA, et définit les quatre axes de ce que devrait être la nouvelle stratégie du pays pour le XXIème siècle : retrouver le primat de la politique intérieure, la gestion, par containment, de la Chine, le redimensionnement de son armée, l'acceptation du projet européen. de grande qualité, cette ouverture, met en évidence la complexité de toute position géostratégique, loin des simplifications habituelles et des affirmations binaires. Il montre aussi que tout changement stratégique est long et pénible car les inerties sont fortes, et les alliances difficiles à changer.
Suit le texte de de Carmoy. Les forces et les faiblesses des USA y sont analysées, et la nécessité d'une pérestroïka américaine est pointée. le modèle de développement qui a fait la force des USA depuis au moins le début du XXème siècle, et sûrement depuis la Seconde Guerre Mondiale est en voie d'épuisement. L'imperium fondé sur la puissance économique, appuyée sur un dollar « as good as gold », et la suprématie militaire, donc diplomatique, est entrée en déliquescence. L'armée, étirée à l'extrême, est à la limite de son possible, le dollar baisse lentement mais sûrement, l'économie a connu une crise presque sans précédent, le système financier est largement hors de contrôle. La puissance politique du pays se ressent de toutes ces avanies et oblige les USA à repenser leur posture. Dans ce moment de bascule, c'est à une analyse stratégique forces/faiblesses/opportunités que se livre l'auteur, à travers cinq thèmes principaux.

La démographie : les USA sont en passe de ne plus être un pays majoritairement blanc. L'immigration latino et asiatique transforme le pays en profondeur (de manière différenciée, l'intégration se faisant à un niveau plus élevé pour les asiatiques). Mais les blancs restent dominants, tant économiquement que politiquement. Et, dans le même temps, les USA ne parviennent plus à attirer suffisamment de cerveaux pour nourrir innovation et croissance. Dans le peuple, inégalités sociales et tensions persistent alors que, dans l'élite, une égalité politiquement correcte est la règle indiscutée. Les USA devront parvenir à rénover le rêve américain pour attirer de nouvelles populations tout en assurant des opportunités d'ascension sociale à ses immigrés afin de recommencer à être le pays qui attire les élites du monde (qui innovent) et le lumpenprolétariat d'Amérique latine (sans lequel l'économie américaine ne peut pourvoir ses emplois non qualifiés). Ils l'ont fait en grande partie par l'endettement. Il va falloir trouver autre chose.

Le système financier : le système financier américaine est au bord du gouffre après avoir fait sauter progressivement toutes les règles prudentielles héritées de la crise de 29, et avoir innové au delà du raisonnable, en délaissant le métier traditionnel de la banque pour se droguer aux marchés financiers et à leurs résultats incroyables. Il est indispensable de réformer en profondeur le système en y ramenant des règles éthiques et des hommes qui les portent, et en se recentrant sur le métier traditionnel du secteur bancaire, le financement de l'économie.

L'innovation : les USA ont été pendant longtemps sur la frontière technologique. Ca peut devenir moins vrai dans un avenir proche. Concurrencés par l'Inde et le Chine dans la production d'ingénieurs et de docteurs, nantis de capital riskers échaudés par les pertes de la crise récente, ainsi que d'un Etat fédéral moins enclin que par le passé à financer en sous-main la recherche en dépit de ses affirmations libérales, les USA risquent de ne plus être le moteur du progrès technique qu'ils furent. Il leur faut réactiver l'immigration de cerveaux qui caractérisa les années 50 par exemple, réparer un système de financement des entreprises innovantes qui a longtemps été le meilleur du monde, et remettre l'Etat dans le jeu de l'innovation, y compris en finançant la recherche spatiale ou militaire, ce qui a toujours été son faux nez.

La politique étrangère : la doctrine Monroe était isolationniste (traditionnellement, aux USA, la politique étrangère a pour but ultime la sécurité). Les USA s'en sont progressivement détournés. Vont-ils y revenir ? La Guerre Froide terminée, sans véritable adversaire militaire, les USA devraient se recentrer sur leur continent, diminuer la taille de leur (dispendieuse) armée, accepter le multilatéralisme. Ils ne peuvent retrouver leur puissance mondiale qu'en récupérant la force économique à l'intérieur de leur frontière.

L'armée : l'armée américaine a été organisée et calibrée pour faire face à la Guerre Froide. Cette doctrine ne peut perdurer. Elle a besoin aujourd'hui de plus de spécialistes, de plus de matériels hi-tech (notamment de surveillance électronique), de moins d'hommes en armes, et de plus de forces spéciales sur le terrain, renseignant et intervenant. Elle a aussi besoin de moins de matériel (qu'on pense aux bombardiers nucléaires qui ont volé 24 heures sur 24 pendant toute la Guerre Froide au cas où…), mais de matériel plus efficace, car plus précis voire automatiques, dans les combats de contre-insurrection ou les situations de déséquilibre du fort au faible.

De Carmoy considère donc que les USA peuvent conserver leur puissance en se transformant, en osant affronter une pérestroïka. Rien ne dit qu'Obama ou ses successeurs parviendront à prendre ces virages, car les intérêts et les résistances sont forts, mais, pour l'auteur, il n'y a pas d'autre voie pour éviter le déclin.
"Où va l'Amérique d'Obama" est un ouvrage fort intéressant qui mêle politique intérieure et géopolitique, tant les USA ne peuvent exister hors du monde, et tant tout mouvement des USA créent des vagues qui font bouger le monde. Mon seul bémol est la place peut-être excessive donnée par l'auteur aux aspects bancaires dans ses analyses.
Lien : http://quoideneufsurmapile.b..
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Un court ouvrage à deux mains : la première partie écrite par l'habile Alexandre Adler est une sorte de préface synthèse de la seconde partie rédigée par un ancien banquier, Hervé de Carmoy. le propos de ce dernier se divise en cinq chapitres : démographie, secteur financier, innovations technologiques, politique étrangère, dimension militaire. Chacun des chapitres se sous-divise en un exposé général suivi de questions pertinentes et, enfin, de conclusions dans l'ensemble positives. L'ouvrage écrit trop tôt, la situation intérieure est peu abordée alors que l'Amérique profonde est secouée par les Teas parties et par les multiplications des « Occupy » de Wall Street à Mosier, gros bourg de l'Oregon (430 habitants). Mais les deux auteurs comme beaucoup de leurs semblables habitués à certains cercles métropolitains ne considèrent pas l'Américain du Nevada ou de l'Iowa qui sent trop la terre : seuls ceux de la Silicon valley et de Pennsylvania Avenue méritent de l'attention. En fait les deux auteurs ont une vision très impériale des Etats-Unis : l'essentiel est ce que grand pays continue à attirer les élites des autres continents dans les universités : ne plaident-ils pas pour que le melting-pot soit un « melting-top »(p.70) ? On doit venir à Rome et non l'inverse….
La géographie est également peu présente alors que l'examen d'une carte fournirait d'un seul regard tout le potentiel que les Etats-Unis possèdent avec leur longue façade pacifique. Mais, elle est sous-entendue quand Hervé de Carmoy évoque la politique étrangère de plus en plus offensive et la force militaire, aujourd'hui la première: plus de 500 bases à travers le monde sans compter celles secrètes et sans omettre les antennes de la CIA et du FBI.
Au terme de la lecture de ce livre, est-ce bien de l'Amérique du Président Obama qu'ils voulaient évoquer et pour lequel Hervé de Carmoy a une admiration réelle ? Ou bien ne saisissaient-ils à l'occasion de l'arrivée dans le Bureau ovale d'un Président noir d'exprimer leur union aux desseins de cette hyperpuissance ? Ainsi Alexandre Adler dans les lignes « … tant il demeure vrai que la République américaine porte toujours dans son code génétique le plus fondamental, les destinées et les espoirs de la démocratie ainsi que de la liberté dans le monde, sans parler de l'indispensable conquête et colonisation de l'espace le plus proche, la lune et les astéroïdes » (p.40)
Puis à la page 163, Hervé de Carmoy lui répond en écho : « Malgré tout et dans son ensemble, les Etats-Unis sont satisfaits de la position qui la leur dans le monde d'aujourd'hui. Ils ne cherchent nullement à l'étendre. Ils sont en revanche attachés à ce que le monde continue comme il est, c'est-à-dire selon une équation qui les avantage tant leurs règles de jeu prévalent encore. »
On comprend qu'à Cannes, Nicolas Sarkozy ait tenu à tout prix à échanger d'égal à égal avec le POTUS !


Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2011

Source:
Adler (Alexandre), Carmoy (Hervé de) : Où va l'Amérique d'Obama ? , Paris, PUF, 2011, 18 €
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Se souviendra-t-on de Barack Hussein Obama comme le Roosevelt du 21ème siècle ou d'un Gorbatchev de la nouvelle donne mondiale, dernier souverain d'un Empire aux abois ?
Le premier (F.D. Roosevelt / 1882-1945) étant confronté à la Grande Dépression provoquée par la crise de 1929 ; le second (M. S. Gorbatchev /1931 - ) malgré sa fameuse Perestroïka fut témoin de la dislocation de l'Empire Soviétique.

Le livre « où va l'Amérique d'Obama ? » d'Hervé de Carmoy (préface d'Alexandre Adler) se veut pédagogique et illustratif de l'Amérique dont a hérité l'actuel président des États-Unis, Barack Obama. le titre aurait pu être « Où vont les États-Unis de Barack Obama ? » ou tout simplement « Où vont les États-Unis ? » sachant qu'Obama n'est autre que l'héritier d'un pays en proie à une crise sans précédent …

A lire les quelques 189 pages de cet essai le lecteur est vite saisi par un constat sans appel : le pays de l'Oncle Sam traverse la crise la plus grave de son Histoire. Pis, il en va même de son hégémonie tant sur le plan économique que militaire.

Après une préface d'Alexandre Adler, longue de 40 pages, où ce spécialiste des affaires internationales tente de cerner le pays de l'Oncle Sam dans ses dimensions historiques d'après-guerre, M de Carmoy s'est livré à un exercice d'autant clair que pédagogique sur les forces et faiblesses d'un pays face à un contexte international radicalement différent de ce qu'il fut après la seconde guerre mondiale (dont les États-Unis sont sortis comme les grands vainqueurs)

L'analyse porte essentiellement sur cinq thèmes majeurs. D'abord la démographie. Les États-Unis sont confrontés aujourd'hui au défi de non renouvellement de leur population. le taux de natalité ayant relativement baissé comme dans la plupart des pays industrialisés à l'instar du Japon et de l'Allemagne. A cela s'ajoute une véritable métamorphose dans la répartition ethnique où les Latinos ainsi que les asiatiques sont en phase de prendre des proportions très importantes dans la population. Cependant, les blancs restent à ce jour les plus influents tant sur le plan économique que politique.
Le système financier : les systèmes financiers et bancaires ont été le socle de la réussite américaine et dont ils s'en sont toujours enorgueillis. Mais depuis quelques années (notamment après la tempête financière de 2008) des failles très graves y sont décelées : spéculation ne servant pas l'économie réelle, manque de professionnalisme et d'éthiques des banquiers considérés comme étant véreux. Et c'est pourquoi l'auteur en appelle à une profonde réforme qui consiste de ramener ces deux secteurs à leur fonction initiale, à savoir le financement de l'économie réelle.
L'innovation : cette composante caractérisant la prééminence des États-Unis dans le domaine technologique est depuis quelques années malmenée par la concurrence asiatique, le manque d'investissement et le ralentissement de l'immigration. Notons toutefois que l'industrie financière est le domaine où les innovations (financières) ont connu une grande euphorie notamment dans les années 2000. Pour remédier à ce ralentissement, l'auteur nous propose quelques solutions à savoir l'allégement des lois visant à restreindre le nombre de personnes qualifiées candidates à l'immigration voulant s'installer aux États-Unis, la hausse des crédits destinés à l'innovation accordés par les banques, …etc. Enfin, de Carmoy s'est penché sur la situation militaire et la politique étrangère.

Les innombrables défis qui pèsent sur l'Amérique d'Obama la mettent dans la croisée des chemins de l'Histoire. Face à un monde de plus en plus incertain, les États-Unis ne semblent guère être le maître incontesté (difficultés économiques sans précédent, dettes abyssales, système financier incontrôlable, concurrence étrangère, nouvelle donne géopolitique …) quelle « Perestroïka » faudra-t-il pour que l'histoire se souviendra d'Obama comme celui qui aura su la remettre sur les rails ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Il est important de noter que les Américains ne se sentent pas concernés par l’existence de régimes oppresseurs, ce qui explique qu’ils ont si souvent soutenu des dictateurs un peu partout. Leur souci n’est pas de faire le bien du monde extérieur, qui est libre de s’en charger lui-même. Il est simplement de tenir l’Amérique à l’abri de toute menace »
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Se souviendra-t-on de Barack Hussein Obama comme le Roosevelt du 21ème siècle ou d’un Gorbatchev de la nouvelle donne mondiale, dernier souverain d’un Empire aux abois ?
Le premier (F.D. Roosevelt / 1882-1945) étant confronté à la Grande Dépression provoquée par la crise de 1929 ; le second (M. S. Gorbatchev /1931 - ) malgré sa fameuse Perestroïka fut témoin de la dislocation de l’Empire Soviétique.
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« Obama se trouve ainsi en résonance avec la position d’un Roosevelt des années 1930, à savoir celle d’un leader qui doit amener la population américaine à comprendre que le monde a changé, et donc que désormais la réussite intérieure des Etats-Unis déterminera la position relative de l’Amérique. »
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Mais il est souvent plus difficile de gérer le succès que de le créer.
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Vidéo de Hervé de Carmoy
Où va l'Amérique d'Obama ? - Part 3 .Interview Alexandre Adler et Hervé de Carmoy, les auteurs de "Où va l'Amérique d'Obama ?" (PUF, 2011)Cet ouvrage nous offre un éclairage précis, complet et stimulant sur les facteurs qui détermineront l'avenir de la puissance américaine, et sur l'impact de cette évolution sur le devenir du monde.Part 3 : Quel est le principal point faible, le facteur de risque de la puissance américaine aujourd'hui ?
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