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Critique de Jolap


Merci aux éditions Albin Michel et Babelio qui, à travers l'opération Masse critique m'a une nouvelle fois accordé sa confiance. Merci de me donner l'occasion d'émettre un avis détaillé.

Ce petit livre ne se lit pas si vite que ça ! L'auteur Pauline de Préval a certainement beaucoup travaillé son texte. Une très belle plume, une culture solide et de très belles idées ! le sujet ne manque pas d'envergure. Un peu plus d'audace lui aurait si bien convenu !

Nous sommes plongés dans la première partie du quattrocento italien. Toute l'Italie est en effervescence et en particulier Sienne et Florence qui se partagent le coeur de l'Italie. C'est un coeur qui bat vite et fort. Cosme de Médicis, riche et puissant, donne une impulsion sans précédent aux activités artistiques, soutient l'extravagance, la créativité. C'est le Pater Patriae. On parle de Summum. Aujourd'hui on aurait dit le top du top…. le mouvement que ce soit dans les tournois de la place Santa Croce, ou dans les ateliers semble incroyable. le marbre, l'argile, la pierre, les pigments, la soie, l'or s'imposent comme les matériaux servant la cause de la Renaissance. Les artistes tournent le dos avec fierté et détermination à la sagesse du Moyen-âge. C'est ce qu'il me plait de retenir de l'Italie foisonnante de cette époque. le trop plein de beauté. L'émotion parce que justement tout est cadeau.

Et c'est comme ça que j'ai rêvé à cette période lorsque je me suis baladée en Toscane, la sublime Toscane le summum ! Des talents, des yeux qui s'extasient, des mains qui travaillent, des tempéraments passionnés, exaltés, sans limites.

J'ai été emballée il y a quelques années par un livre dont l'histoire se situe quelques dizaines d'années plus tard mais toujours dans cette merveilleuse Florence. L'histoire d'Artémisia Gentileschi m'avait entrainée dans les ateliers où il ne fallait pas moins de sept ans (de mémoire) à un apprenti pour faire ses preuves et devenir autonome. Une ambiance, de la matière, des envolées, du bruit, des galères et puis des commandes, une notoriété. Un long chemin fait de couleurs de plus en plus travaillées. Je m'égare…..

L'or du chemin s'inscrit dans ce décor enflammé, fougueux et créatif. J'ai aimé la délicatesse de cette prose, le raffinement de certaines formules, la cadence des tournures mais je n'ai pas senti la brûlure des flammes, la fougue des artistes, l'envie qui tambourine et donne des ordres et la volonté féroce du personnage principal. le personnage de papier a pourtant été l'ami de Brunelleschi. Il dit être habité par cette passion. Malheureusement Il est resté un personnage de papier. Son itinéraire n'a pas été particulièrement facile mais je n'ai pas senti cette hargne, cet amour violent, cette vocation artistique. Aucune trace de sueur sur le livre. Aucune trace de larmes.

L'histoire:
Giovanni veut devenir peintre. Il devient apprenti chez Maitre Starnina et écrit une lettre pour raconter son histoire à un destinataire inconnu. Une longue lettre, ou plus exactement plusieurs lettres, puisque ce livre contient dix-sept chapitres. Il raconte son père, teinturier, sa passion pour la peinture, son maitre Starnina chez qui il entre en apprentissage, et son amour pour la belle Léonora.
Parfois, oui c'est vrai, j'ai lu quelques passages sur la réalisation de soi dans l'absolu mais je n'ai senti ni les idées qui creusent et creusent encore, ni la texture des tripes mises à nu. Il me manquait ce petit supplément d'âme. Cette vibration intérieure.


L'or du chemin est un roman courtois et j'ai bien peur que Florence ne s'oppose violemment au style courtois tout au moins à cette époque.
Giovanni : Un peintre trop sage dans une ville bouillonnante.
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