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Raymond Clarinard (Traducteur)
EAN : 9782350871608
247 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (03/03/2011)
  Existe en édition audio
3.64/5   882 notes
Résumé :
Paris, sous le Second Empire.

Des centaines de maisons sont rasées et des quartiers réduits en cendres.

Alors que le vieux Paris s'effondre sous les ambitions du baron Haussmann, de nombreux Parisiens protestent sans parvenir à infléchir les ordres d'expropriation.

Dans sa maison de la rue Childebert, à l'ombre de l'église Saint-Germain-des-Prés, Rose Bazelet mène une vie paisible, rythmée par la lecture du Petit Journ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (180) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 882 notes
Nous sommes à l'époque des grands travaux de rénovation de Paris, travaux d'embellissement et de modernité absolument indispensables pour en faire une ville moderne et salubre.

Rose est née dans cette ville, elle est attachée viscéralement à la maison de son mari Armand. Les évènements majeurs de sa vie se sont déroulés au sein de cette demeure, transmise de père en fils.

Cette maison est décrite comme un personnage à part entière de la famille; elle est imprégnée des joies et des souffrances de ses hôtes, elle vibre de leurs émotions, chaque pièce rappelle un souvenir.

Par ses lettres adressées à son mari défunt, Rose raconte le cauchemar qu'elle vit avec la destruction du Paris qu'elle connaissait. Elle se sent comme une étrangère dans cette ville.

Les hordes d'ouvriers ressemblent à une armée d'hommes armés de pioches et de pelles, avec à leur tête le baron Haussmann et l'Empereur . Paris ressemble à un champ de bataille avec ses avalanches de briques, ses éboulements.
Ces hommes sont comme des envahisseurs , avides de pouvoir, arrogants, en quête de gloire. Ils démantèlent les existences de ces parisiens qui n'ont d'autre choix que l'exil. le nouveau Paris ne sera pas pour eux.

Rose est entourée de personnages attachants et on découvre à travers eux, le Paris d'autrefois, avec ses boutiques et la chaleur humaine de ses occupants.

À travers ces lettres , elle nous dévoile son secret le plus douloureux, enfui au fond d'elle depuis tant d'années.

Très beau roman épistolaire, dans lequel on ressent les émotions de ses habitants de ce Paris de 1850 , leur désarroi face aux décisions arbitraires.
Rose , Alexandrine la fleuriste, et Gilbert le chiffonnier sont attendrissants, ils se comprennent et se respectent, on devine sans en connaitre les détails, qu'ils trainent avec eux un passé douloureux .
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Paris au temps du baron Haussmann, Paris qui meurt et renaît dans les soubresauts de travaux gigantesques, Paris qui voit disparaître une partie de son histoire pour s'ouvrir à la modernité.
On retrouve dans ce livre les thèmes chers à Tatiana de Rosnay : le deuil, l'absence, la mémoire et la fidélité. J'ai eu quelque peu l'impression de feuilleter un album de cartes postales anciennes en lisant ce texte, riche en humanité et en générosité : :"Imaginez un flot sans fin de calèches et de passants. Tout le monde semblait parader, exhiber atours, joaillerie, coiffes alambiquées, gorges généreuses, rondeurs des hanches... Les boutiques exposaient leurs marchandises en une profusion étourdissante de choix, de textures et de tons. Des cafés lumineux étalaient leur clientèle sur les trottoirs, sur des rangs et des rangs de petites tables, ses serveurs entrant et sortant avec précipitation, le plateau brandi bien haut"
Tatiana de Rosnay écrit avec une grande sensibilité, d'une écriture volontairement surannée, un peu "vieille France". Elle sait rendre avec beaucoup d'intuition ce clair-obscur de la mémoire qui, telle une bougie, vacille doucement en éclairant le présent de la lumière du passé, tout en donnant à son histoire cette patine qui est celle de ces vieux objets dont nous ne nous servons plus mais dont nous ressentons encore toute la vie dont ils ont été porteurs.
Il y a dans ce roman le charme profond et simple des vieilles demeures d'autrefois : on s'y sent chez soi dès qu'on pose le pied à l'intérieur, même si on ne fait qu'y passer. Je ne l'ai quitté qu'à regret, fermant le volet de ses ultimes pages sur leurs fragrances de nostalgie, d'amour et de fidélité au temps révolu.
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Les faits se déroulent à Paris, capitale française. le Baron Haussmann, affublé du sobriquet de Baron éventreur fait exproprier des rues entières. Son plan, la réalisation de grands boulevards.
Rose écrit à son mari décédé sa vie quotidienne qui est loin d'être ennuyeuse, son refus de cette expropriation qui la bouleverse. Je ne suis pas fan des romans épistolaires, j'ai donc fait une exception en lisant celui-ci jusqu'au bout et cela en valait la peine. Lorsque l'on se promène, on ne peut imaginer la douleur qu'ont subie les habitants expropriés pour la réalisation de ces grandes avenues qui participent à la beauté d'une capitale.
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J'ai aimé me promener dans ce Paris d'autrefois, déambuler dans les ruelles et les jardins à la rencontre des promeneurs qui prenaient le temps d'y flâner.
Oui, mais ça, c'était avant. Avant l'avènement des grands boulevards et avenues où l'on se bouscule, dans le bruit de la circulation et l'air pollué.
Avant que le baron Haussmann transforme cette ville pour en faire l'une des plus belles du monde.
Avant que l'on expulse les habitants des quartiers et des maisons qui les avaient vus naître.
Tatiana de Rosnay donne vie à des personnages attachants, parfois insolites. Comme Alexandrine, la fleuriste qui aime faire partager son talent pour composer les plus beaux bouquets, monsieur Zamaretti, le libraire grand amoureux de Flaubert, Baudelaire, Zola, ou Balzac, Gilbert un chiffonnier noir de saleté et de suie, mais au coeur généreux. On y rencontre aussi Marville, le photographe ayant immortalisé ces ruelles disparues et même le baron Hausmann, au détour d'un escalier de l'Hôtel de Ville.
Et surtout, il y a Rose dont la vie nous est dévoilée peu à peu au fil des lettres qu'elle écrit inlassablement à son époux décédé.
Rose est une femme courageuse, déterminée à se battre pour finir ses jours dans la maison emplie de souvenirs heureux ou tristes qui mis bout à bout font la trame d'une vie.
« Rose » est un roman comme je les aime, une histoire simple et belle, des personnages attachants, une écriture raffinée et par-dessus tout ça une touche d'histoire, celle d'une ville en pleine mutation.
Un grand plaisir de lecture.


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Les faits se passent en 1850 sous Napoléon III. Les plans de Paris sont modifiés, les rues s'élargissent pour ressembler à celles que l'on connaît aujourd'hui et ce, sous la conduite du baron Haussmann.
Des habitants doivent quitter leurs maisons qui vont être abattues. Parmi eux, Rose, une dame de soixante ans qui refuse de quitter sa maison située tout près du boulevard Saint-Germain.
C'est par des lettres qu'elle va nous faire revivre son passé.
Elle reste absolument sourde aux fracas et tremblements engendrés par les machines de démolition. Elle a décidé de ne pas quitter les lieux.
Rose semble détachée de la vie, elle ne veut pas se reconstruire dans un autre lieu.
Les habitations sont des thèmes souvent traités dans les romans de Tatiana de Rosnay :
- dans "Elle s'appelait Sarah" l'appartement et la cache du petit garçon occupent une place importante.
- dans "Le voisin", tout un mystère autour du voisin du dessus va s'organiser
- dans "La mémoire des murs", la dame qui occupe l'appartement se sent mal à l'intérieur de l'habitation.
"Rose" avec cette vieille dame insensible au chamboulement est le roman de Tatiana de Rosnay que j'ai préféré avec bien sûr " Elle s'appelait Sarah" qui est pour moi inoubliable.
Voilà de nouveau un roman que je redécouvre en lecture rapide avec mes notes. Je l'avais lu en première lecture en 2014.
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critiques presse (2)
LeFigaro
27 mars 2012
«Rose» est un roman très sensible, presque doux malgré la violence des démolitions et des expropriations.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeSoir
14 juin 2011
Entretien avec Tatiana de Rosnay : "Rose est peut-être mon livre le moins grand public, poursuit Tatiana de Rosnay. Il est écrit dans un style plus recherché, peut-être plus précieux. Mais bien sûr, j’admets le qualificatif d’auteur populaire ! Pourquoi le réfuterais-je ? Populaire, ça peut aussi signifier “qui a plein d’amis”, et ça me va ! "
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (110) Voir plus Ajouter une citation
« J'étais tellement folle de chagrin que je ne parvenais pas à comprendre votre calme. Je me rappelle avoir pensé : face à la mort d'un enfant, les hommes sont-ils plus forts que les femmes parce qu'ils ne mettent pas au monde ? Les mères ne sont-elles pas attachées à leurs enfants par quelque lien secret, intime et physique que les pères ne peuvent connaître ? »

« Personne ne se souviendra de la rue Childebert, de la rue d'Erfurth, la rue Sainte-Marthe. Personne ne se souviendra du Paris que nous aimions, vous et moi »

« Oh, quelle douleur, quelle horrible douleur. Je ne peux la laisser entrer. Je dois lutter, ne pas lui céder. Si je le fais, je sombrerai en elle, elle me videra de mes forces. »

« D'ici une centaine d'années, quand les gens vivront dans un monde moderne que nul ne peut imaginer, pas même les plus aventureux des écrivains ou des peintres, pas même vous, mon amour, quand vous vous plaisiez à envisager l'avenir, les petites rues paisibles dessinant comme les allées d'un cloître autour de l'église seraient enfouies et oubliées, pour toujours. »
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Je peux les entendre remonter notre rue. Un grondement étrange, menaçant. Des chocs et des coups. Le sol qui frémit sous mes pieds. Et les cris, aussi. Des voix d'hommes, fortes, excitées. Le hennissement des chevaux, le martèlement des sabots. La rumeur d'une bataille, comme en ce terrible mois de juillet si chaud où notre fille est née, cette heure sanglante où la ville s'est hérissée de barricades. L'odeur d'une bataille. Des nuages de poussière suffocants. Une fumée âcre. Terre et gravats.
Je vous écris ces mots assise à la table vide. Les meubles ont été emballés la semaine dernière et expédiés à Tours chez Violette. Ils ont laissé la table, trop encombrante, ainsi que la lourde cuisinière en émail. Ils étaient pressés, et je n'ai pu souffrir ce spectacle. J'en ai haï chaque minute. La maison dépouillée de tous ses biens en un si court instant. Votre maison, celle dont vous pensiez qu'elle serait épargnée. Ô, mon amour, n'ayez crainte, je ne partirai jamais.
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je souhaiterais tant gouter de nouveau à la délicate senteur de votre peau, mes lèvres brulent de vous couvrir de mille baisers, mes mains frémissent à l'idée de caresser les courbes de votre corps désirable que je suis le seul à connaitre et à vénérer. Je veux vous sentir onduler contre moi sous la tendresse de mes caresse, sous la violence suave de mon étreinte ; j'ai faim de votre amour, je veux savourer la douceur de votre chair, votre intimité. Je veux retrouver l'extase fiévreuse que nous partageâmes en tant qu'amants, mari et femme profondément, véritablement amoureux, là-haut dans le royaume paisible de notre chambre
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Les poèmes de Mr Baudelaire regorgent d'images, de sons et de couleurs...Mon préféré est"Le flacon", où les odeurs recèlent des souvenirs, et le parfum ressuscite le passé. Je sais que la senteur des roses me rappellera toujours Alexandrine et la baronne. L'eau de Cologne et le talc, c'est vous, mon amour. Le lait chaud et le miel, voilà Baptiste. La verveine et ma menthe, Maman Odette. Si vous aviez été là, je vous aurais lu ce poème, encore et encore.
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Souvenez-vous des premiers beuglements des porteurs d'eau, juste après l'aube, qui montaient vers nous alors que nous étions encore au lit, émergeant lentement de notre sommeil. Les robustes gaillards longeaient notre rue et passaient ensuite dans la rue des Ciseaux, avec dans leur sillage un âne fatigué chargé de tonneaux. Souvenez-vous du chuintement régulier des brosses des balayeurs et du carillon matinal de l'église, si près que l'on pouvait croire que la cloche sonnait dans notre propre chambre, et comment Saint-Sulpice, non loin de là, répondait en écho, en harmonie. Le début d'un nouveau jour notre rue.
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Vidéo de Tatiana de Rosnay
Plongez dans le nouveau roman de Tatiana de Rosnay : le choc d'une rencontre inoubliable entre deux femmes que seul le hasard pouvait réunir.
LA PRESSE EN PARLE :
" La bonne idée du roman, c'est de nous faire découvrir tout cela à travers le regard de Pauline, jeune femme de chambre d'origine française, à qui Marilyn va offrir son amitié le plus simplement du monde. " Madame Figaro " le vrai défi de Tatiana de Rosnay tient en son regard : raconter l'icône extraordinaire à travers les yeux d'une femme ordinaire. " Le Figaro littéraire. "Une très belle histoire entre une icône fragile mais généreuse et Pauline, jeune femme de l'ombre et cabossée, dont le destin va changer grâce à cette rencontre. " Le Parisien " Dans ce beau roman, sensible, touchant, Tatiana de Rosnay échappe à la tentation d'une énième biographie pour nous faire découvrir Marilyn d'un regard neuf, loin des clichés médiatiques. " L'Est Éclair " En merveilleuse conteuse, Tatiana de Rosnay nous embarque avec ses deux héroïnes terriblement attachantes, entre ombre et lumière. " Version Femina
En savoir plus sur le livre : https://www.albin-michel.fr/poussiere-blonde-9782226489593
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Elle s'appelait Sarah

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