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EAN : 9782081445703
256 pages
Flammarion (07/11/2018)
4.67/5   3 notes
Résumé :
« Bel oiseau tu t'envolas (...) Plus haut plus loin/ Pour nous ramener ce bel amour/Ô orchidée. » Ce très bel herbier recense 100 orchidées par le prisme de la littérature. Simone de Beauvoir, Confucius, Jean Cocteau, Mahmoud Darwich, Pierre Loti, Ryû Murakami, Rainer Maria Rilke, George Sand, Boris Vian... 100 auteurs racontent cette fleur mythique qui inspire autant de dégoût que de fascination. Car seule l'orchidée, dans son étrange beauté, suscite une telle rela... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ô orchidées de Pascale de Trazegnies - Lu en décembre 2018 - Mille mercis aux éditions Flammarion et à Babélio masse critique graphique du 5 décembre. Merci également pour le très gentil petit mot qui l'accompagnait, j'étais déjà sous le charme.
D'abord, une petite biographie de l'auteure belge trouvée sur Wikipedia : Pascale de Trazegnies est une musicienne et une écrivaine belge de langue française, née à Bruxelles le 16 mars 1948. Elle vit actuellement à Paris et dans le Lot. Issue d'une très ancienne famille de l'aristocratie par son père, Pascale de Trazegnies passe son enfance dans le château médiéval de Corroy-le-Château. Diplômée en sciences politiques à l'Université de Louvain(1972), elle se tourne vers la musique.
Un petit mot sur Trazegnies en Belgique :Trazegnies est une ancienne commune belge. Fusionnée avec Courcelles en 1976, elle est située à mi-chemin entre Charleroi et La Louvière. Nombre de gentilés recensés au 22 août 2018 : 1 390. Cette localité a donné son nom à la maison de Trazegnies, issue des anciens seigneurs locaux. Sa devise est « tan que vive »
Pascale découvre sa première orchidée avec un ami, elle lui demande : "Pourquoi ramènes-tu cette fleur? Il répondit : c'est une orchidée!" Ensuite, à la recherche d'une habitation dans le Lot-et-Garonne, Pascale découvre une petite fleur solitaire au bord d'un étang artificiel. "Elle s'exclame "Oh, quelle jolie fleur ! On lui répond : c'est une orchidée". Pascale découvre ainsi qu'il existe des orchidées sauvages en France "qui ne coûtent pas un centime à condition qu'on ne les cueille pas, mais qu'on les protège et qu'on les contemple".
Une fois installée dans le Lot, elle se découvre une véritable passion pour ces fleurs. L'orchidée peut représenter un sexe, un visage elles ont des yeux), un monstre, l'orchidée est très ancienne, "les moines au Moyen-Âge lui prêtaient des propriétés toxiques, maléfiques. Par contre la croyance populaire lui donnait des vertus curatives. Encore maintenant, ses racines râpées sont des bouillons qu'on dit aphrodisiaques".( Oh my God, je vais essayer :-)))))) !!!
"Si l'obscénité n'est qu'une façon de voir les choses, tendancieuse, alors l'Eglise réprouve, ce que les dieux craignent mais que le peuple chérit, est forcément ... obscène."
Les orchidées ne fascinent pas que Pascale de Trazegnies,
elles fascinent les philosophes "il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre, avec une violence surprenante parfois..." Elles fascinent les naturalistes, les biologistes, et nombre d'écrivains et poètes les citent dans leurs écrits et romans. D'après Jean-Marie Pelt, biologiste français, auteur de plusieurs livres, elles sont "l'image même de la vie : admirables et effrayantes, belles et redoutables, efficaces et fantaisistes".
L'étymologie du mot orchidée vient du mot orchis, du grec ancien qui signifie testicule.
Avec son livre Ô orchidées, Pascale de Trazegnies m'a emmené dans un voyage passionnant divisé en 5 chapitres : Les émerveillés, Un peu de mauvaise humeur, En plein paradoxe, Amour et mélancolie, Eros, Coda 'au commencement des temps'. J'ai croisé Confucius, C. Darwin, Li-Baï poète chinois, connu au Japon sous le nom de Haku Rakuten, Jacob Breyne, naturaliste et artiste polonais et encore bien d'autres, chaque texte commence par une description d'une orchidée chaque fois différente, d'une partie de textes d’auteurs comme ceux cités plus haut, mais aussi Mallarmé, Graham Greene... Je ne peux hélas pas les citer tous, il y en a 100, on passe par la Chine, l'Angleterre, la France, l'Espagne, la Tchécoslovaquie avec Rainer Maria Rilke, le Vénézuéla, le Japon, le Congo (belge), l'Argentine avec Cristina Castello, l'Inde britannique avec Rudyard Kipling, les Etats-Unis, le Mexique, l'Ukraine, l'Irlande, l'Allemagne, l'Italie, la Suède, l'Islande, le Canada, la Roumanie, et la Belgique bien sûr avec Hugo Claus.
Mon dieu, quel voyage riche en textes, descriptions, explications, le tout magnifiquement illustré en face de chaque texte par Djohr, http://www.patricia-lucas.com/illustrateurs/djohr/
A la fin du livre, il y a une bibliographie de tous les auteurs avec le titre des livres d'où sont tirés les extraits figurant dans cet herbier littéraire.
C'est vraiment intéressant, c'est un très beau livre, à offrir aux passionnés de fleurs, et aussi à ceux qui ne le sont pas, ils pourraient se découvrir une nouvelle passion.
Pascale de Trazegnies, je vous tire mon chapeau pour le travail que vous avez accompli. C'est merveilleux.




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Quel beau cadeau j'ai reçu de mon site fétiche BABELIO ♥ juste avant Noël !

Oui je suis gâtée et merci aux Editions Flammarion pour ce si beau livre !

Un si beau livre sur un si beau sujet : Ô Orchidées !

Ma tâche est grande pour vous parler de ce livre, un si beau livre qui s'effeuille à la maison et qui ne mérite pas le trimbalement quotidien à bord d'un TER ! Ceci pour vous expliquer que j'ai pris le temps de le lire et de flâner parmi ces fleurs et cet herbier littéraire (désolée pour le retard dans mon avis pour Babelio).

Je l'ai lu néanmoins du début à la fin, mais je sais que je piocherais désormais et en deuxième lecture délectation, au gré de mes envies, comme à un détour et une découverte d'une fleur nouvelle et intrigante.

On a ici un savant mixage de botanique et de termes techniques (labelle, labellum, bulbes, sépales, lobes basilaires ...) mais sans trop, car l'auteure s'attarde à nous présenter les orchidées à travers les écrivains.

Oui, c'est un herbier littéraire qui s'organise en cinq chapitres catégorisant ainsi le rapport des écrivains à cette fleur. Nous avons "Les émerveillés " , ceux "Un peu de mauvaise humeur " , ceux encore " En plein paradoxe " , puis les amoureux et les mélancoliques et enfin les " Eros" ♥

Je suis davantage du côté des émerveillées avec un soupçon d'amour de mélancolie et de sex...sensualité...

Suis-je orchidophile ? Non, je ne peux le prétendre, mais je peux tout de même me vanter de faire refleurir mes phalaenopsis !

Je ne suis pas une chasseuse d'orchidées même si je suis toujours fascinée par les botanistes et adore lors de randonnées, découvrir ces fleurs dans des endroits magnifiques.


Ô Orchidées !


O de aux orchidées

R iche de toutes ses variétés

C itations de Confucius au White Stripes

H istorique de leur découverte, voyage et implatantion

I maginaire et illustrations de Djhor

D étails des couleurs et formes, précis de botanique

E légance des orchidées

E nnivrement des senteurs et passions

S exualité et sensualité


Ce livre est très riche de ses magnifiques illustrations qui accompagnent de façon très juste les textes mis en valeur.

Ces illustrations sont de Djohr, artiste que je ne connaissais pas mais qui m'a enchantée.

Elle a fait ses illustrations d'après l'ensemble d'études botaniques de dix volumes "Flore des serres et des jardins d'Europe ".

Vous pouvez ici même le consulter.

J'ai eu envie de reprendre le crayon pour quelques croquis ... pour le plaisir immense des formes et des couleurs.


Merci, Ô Babelio !
et merci Ô Flammarion
Merci Ô Pascale de Trazegnies
Merci Ô Djohr
pour cette lecture enchanteresse
au pays des Orchidées ♥


P.S : des photos sur mon blog !
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Avant de pénétrer le monde sensuel et étrange des orchidées à travers la littérature, l'auteur commence par nous raconter comment elle les a approchées. A une époque, elle ne voyait que le caractère fragile, précieux et coûteux de la fleur, mais par un jour de promenade sur les berges d'un étang dans le Lot, elle s'est penchée sur une fleur sauvage qui l'a aussitôt charmée ; cette petite fleur rouge se trouvait être une orchidée.
Partir en quête de ces fleurs dans les prairies de sa région la passionne. Elle les recense et en trouve neuf, puis dix. A l'heure où elle commençait à écrire ce livre, elle nous dévoile que la dixième ornait son bureau. Cueillie alors qu'elle était miséreuse, elle reprenait vie sous ses yeux, en convalescence dans une flûte à champagne. Ce sont de belles anecdotes personnelles qui introduisent notre lecture, un herbier composé de cent orchidées, toutes admirablement illustrées par Djohr qui a "puisé" ses compositions graphiques dans des parutions d'études botaniques, parues de 1845 à 1855 en Belgique ; "Flore des serres et des jardins d'Europe" ou "Descriptions et figures des plantes les plus rares et les plus méritantes".

L'orchidée... En cinq points, on dit d'elle qu'elle est un sexe avec sa forme érotique, un visage qui laisse voir des yeux, un nez, une bouche, une langue, un monstre qui est mâle et femelle, une matière à philosophie, exacerbant les sens, ne laissant personne indifférent, et bien loin dans l'histoire, qu'elle est obscène, sulfureuse, noircie par les religieux. Avec ce livre, on la découvre à travers les écrits de nombreux poètes et romanciers qui se partagent en cinq chapitres.

"Les émerveillés" content sa majesté. Ils l'admirent, saluent son harmonie, lui adressent des odes poétiques, s'embaument de son parfum et disent vivre des instants de grâce en sa compagnie. Ces poètes, philosophes, sages, esthètes, jouisseurs de vie, ne voient que sa beauté. George Sand et Pierre Loti, des écrivains voyageurs, explorateurs, les découvrent sur leurs chemins et s'émerveillent. Charles Darwin se penche sur sa complexité, entre ses multiples formes et le système de reproduction de la fleur. Il dit : "Les orchidées m'ont intéressé plus que n'importe quoi d'autre dans ma vie." Confucius rend hommage à son parfum, à son essence aphrodisiaque et immortelle. Tennessee Williams, Francis Scott Fitzgerald et bien d'autres, sont des symbolistes qui voient en sa délicatesse, sa force et sa flamboyance, la femme, la fécondité, l'amour, mais aussi comme Oscar Wilde (qui en met à la boutonnière de sa veste), la luxure, la perversité, et comme William Shakespeare, la mort.

Ces images nous mènent au deuxième chapitre qui traduit "Un peu de mauvaise humeur". L'orchidée, les orchidées, excitent certains esprits chafouins, mélancoliques ou mystiques. le moine franciscain Bernardino de Sahagun écrit qu'elle est comme la tête d'un serpent. le jésuite Athanasius Kircher dit qu'elle naît d'une terre fertilisée par les cadavres d'animaux. le botaniste Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre ne flatte pas une certaine variété en disant qu'elle pue l'odeur de la punaise. Hanns Hernz Ewers, auteur-réalisateur du monde fantastique et de l'épouvante, la catalogue "fleur du démon". Comme Sylvia Plath qui poétise "L'orchidée atroce"... "Léopard du diable". Et Robert Desnos dit qu'elles n'ont pas de cervelle...

Entre vénération et répugnance, nous abordons le troisième chapitre qui est "En plein paradoxe". le paradoxe va des étiquettes "indicible, merveilleuse, magnifique..." à celles moins glorieuses de " gueules ouvertes, échappées de l'enfer, visqueuses, perfides, beauté froide ou beauté âpre...". L'aventurier et romancier Ernst Friedrich Löhndorff ne sait comment les définir dans ses récits. Émile Zola quant à lui, l'accessoirise dans les scènes qu'il écrit. Elles sont l'unité d'une serre au parfum envoûtant, vanillé, terreux, sensuel, très pénétrant. Mais, il peut aussi dire d'elles de façon péjorative qu'elles ont "une haleine âcre et forte". le voile est fin, entre amour et répulsion, comme entre vie et mort. le poète Rainer Maria Rilke écrit : "Les rêves m'apparaissent comme des Orchidées. Comme elles, ils sont riches, aux multiples couleurs. de l'énorme tronc de sève de vie, comme elles, ils tirent leur vigueur, se gorgent du sang qu'ils sucent, jouissent dans la minute fugitive, et celle d'après, les voilà morts et blêmes...".

"Amour et mélancolie", quatrième chapitre, l'orchidée devient l'être aimé, belle et glorieuse, une extase. Amoureuse, passionnée, mélancolique dans le souvenir. La poétesse Anna de Noailles jette son émoi dans les vers "... Les îles où l'on voit à la fenêtre ouverte, pendre l'âpre orchidée et la vanille verte, étourdissent mes yeux et mettent dans mon coeur leur flamme, leurs soupirs, leur force et leur odeur...". Simone de Beauvoir écrit dans "les Mandarins" que l'orchidée offerte, d'un amant à la femme qu'il aime, devient le témoignage d'un amour, un symbole pérenne. Les deux amants ne sont pas sûrs de se revoir, et l'orchidée qui représente leur amour ou la féminité, ressuscitera cette mémoire.

"Éros" est le dernier chapitre. L'orchidée a des pouvoirs médicinaux et d'après ce qu'on en tire de notre lecture, c'est aussi un aphrodisiaque. Dans l'antique Rome de Pline l'Ancien on dégustait des bulbes d'orchis pour avoir plus de vigueur. Dans l'un de ses ouvrages, il écrit : "Le satyrion a des propriétés excitantes... Si on tient la racine dans la main, la puissance amoureuse est décuplée, plus encore si on la boit dans un vin fort...". Voltaire s'en réfère aux Grecs et aux Romains pour parler de cette racine de Vénus. Sa recette, c'est de la mêler à de la roquette sauvage avec un peu d'essence d'ambre. Octave Mirbeau câline la fleur sur un ton malicieux, truculent, quand il donne à dialoguer dans "L'illustre écrivain", le romancier et son valet de chambre sur l'image de l'orchidée, fleur-femme-amour-sexe-pêché. Et Guy de Maupassant donne un magnifique et ambiguë plaidoyer aux aveux du mari négligeant dans "Un cas de divorce" : "J'aime les fleurs, non point comme des fleurs, mais comme des êtres matériels et délicieux ; (...) J'ai des serres où personne ne pénètre que moi et celui qui en prend soin. J'entre là comme on se glisse en un lieu de plaisir secret. (...) Mais j'entre le plus souvent chez les orchidées, mes endormeuses préférées. (...) Elles sont attirantes comme des sirènes, mortelles comme des poisons, admirablement bizarre, énervantes, effrayantes. (...) être prodigieux, invraisemblables, fées, filles de la terre sacrée, de l'air impalpable et de la chaude lumière, cette mère du monde.".

Avec ce très beau livre à l'écriture riche et passionnante, nous faisons le tour de la planète et nous traversons les temps. Cent fleurs, cent étymologies, cent écrivains, réunis pour ravir et titiller nos sens. La lecture de ce genre d'ouvrage nécessite plusieurs étapes. Peut-être attiré par le nom d'un romancier ou par l'illustration d'une orchidée, notre intérêt va s'immerger dans un monde voluptueux, charnel, plein de magie, de curiosité, partagé entre des sentiments forts de mysticisme, de passion et de fiel. Incroyable fleur qui éveille tant de personnalités, tant d'ardeur, l'orchidée devient alors l'objet d'innombrables réflexions et de considérations. Il est certain que vous regarderez votre phalaenopsis autrement, après avoir lu ce livre et que, à travers bois, chemins, prairies, vous voudrez partir en quête de ces merveilles...
Cet herbier est destiné à tous les esthètes, sensibles aux belles phrases, à la poésie, à l'histoire, à la rêverie, aux belles illustrations, aux amoureux de la littérature et des fleurs.

Un livre à offrir !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
" Comme il est doux de te voir, orchidée diaphane,
Quand pâle, tu te dresses au milieu des prés ;
exhalant ton parfum, tu libères ton âme
Une fois que le soleil a décliné.
Quelle joie d'entendre ta chanson,
Toi , la grive,
Quand , dans la cime du sapin,
Dans le repos du soir,
Tu clames le bonheur
A l'idée de l'aube future.
Apprends-moi, orchidée, le doux chagrin
Qui subsiste quand le désir s'en est allé ! ... "

Albert Theodor Gellerstedt
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Je traite les orchidées comme mes plus virtueux et dignes amis. Le matin, je reçois la faveur de leur parfum. Le soir, je jouis de la beauté de leurs fleurs. Amenant mes livres et mon vin, nous lisons et buvons ensemble. Lo-Chin
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« Les orchidées m’ont intéressé plus que n’importe quoi d’autre dans ma vie. »
Charles Darwin
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