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EAN : 978B003B13PCK
Plon (30/11/-1)
4.5/5   2 notes
Résumé :
En 1848, quelques mois après la mort de Chateaubriand, la publication de ses Mémoires d'Outre-Tombe commençait à passionner l'opinion et à énoncer quelques problèmes sur la vie intime du grand disparut. Le plus impénétrable de ces mystères, celui qui allait, pendant trois quarts de siècle, alimenter les polémiques contradictoires et orienter des recherches littéraires, d'ailleurs fragiles puisqu'elles étaient vaines, pourrait s'appeler "le mystère de l'Occitanienne"... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pour vous procurer ce livre, fabuleux témoignage de femme, il vous faudra écumer les étagères poussiéreuses de nombre de de vieilles librairies, car il n'est plus édité. Pourtant, l'écriture, l'auteur, sa vie, tout est un modèle de pureté, de féminin, de grâce. Pourtant, pour arriver à cela, Léontine, comme les enfants de son époque et de sa région, n'a pas été élevée, loin de là!
Tout m'a plu, dans ces mémoires: L Histoire, les histoires, l'auteur, sa prose.
Par exemple, Léontine de Villeneuve, Comtesse de Castlebajac, décrit dans ses mémoires, du fond de son château de Hauterive, non loin de Toulouse, la société des salons mixtes aux alentours de 1800, après la Révolution. Si les femmes bougeaient peu, les hommes, eux, visitaient un château après l'autre. Ainsi voyageaient les nouvelles et les conversations :
« ... Dans l'habitude, les femmes demeuraient beaucoup chez elles, occupées de bien des soins d'intérieur. Puis, l'obligation de tenir leurs nobles hôtelleries les rendait sédentaires, sans qu'elles eussent à s'en plaindre ; car les charmes de la société leur arrivaient ainsi.
Ces femmes, qui pour la plupart, s'étaient élevées elles-mêmes n'étaient cependant pas des ignorantes. Sans avoir eu d'institutrices, sans avoir suivi de cours ni subi d'examens, on trouvait en elles bien des ressources d'esprit. Elles ne savaient aucune langue étrangère ; mais peu de générations féminines, dans tous les pays, ont mieux étudié la littérature du leur, ni lu plus de bons livres. Les journaux étaient rares et ne donnaient point de romans-feuilletions. de substantiels articles de critique les remplaçaient. Recherchés par les hommes avec avidité, les femmes voulaient en prendre aussi leur part, ne fût-ce que pour se mêler aux conversations historiques ou littéraires auxquelles on les eût vues rougir de demeurer étrangères.
Au fond des provinces du Midi, dans les campagnes, loin des grandes villes, ce qu'on nomme les bruyants plaisirs et le luxe qu'ils entraînaient n'existaient presque pas. Les modes y arrivaient lentement et s'y renouvelaient de même. La toilette affriandait donc moins les femmes ; on n'en parlait guère, même entre soi, d'abord parce qu'on avait peu d'argent à lui consacrer et puis les hommes avaient établi qu'il était de bon ton de n'y pas attacher d'importance. Délivrés ainsi de bavardages fort insipides selon eux, les hommes se rapprochaient volontiers des groupes féminins et la conversation y gagnait des deux côtés.

Les hommes de ce temps-là ne comprenaient pas, d'ailleurs, un salon où l'usage les eût séparés des femmes, et moins encore des salons dont on les eût exclues. Personne ne pressentait les « clubs » et les « cercles » à la mode anglo-saxonne... »
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Que de choses sérieuses m'ont été enseignées, entremêlées de si bons rires! L’esprit de ma mère savait se baisser vers le mien, comme on prend un enfant dans ses bras pour élever sa tête et lui montrer ce qu'il ne saurait voir en son terre à terre. Et tout ce qu'elle disait avait un charme qui tenait du philtre. Durant ma longue carrière, j'ai rencontré des esprits bien distingués; mais aimable comme le sien, aucun!
Il n'y avait pas un mot dans ce qu'elle disait qui n'eût son but et sa portée, non seulement lorsque la mère de famille causait avec ses enfants, mais encore, eux présents, lorsqu'elle s'adressait à d'autres auditeurs. J'ai pu m'en rendre compte plus tard. Jamais la surveillance qu'elle exerçait ainsi sur elle-même ne s'est relâchée. Et cela durant tant d'années, enfance et jeunesse.
Elle prétendait aussi que, dans le laisser-aller du foyer domestique, bien des petits propos, assez innocents au fond, tels que moqueries, remarques piquantes, jugements rigoureux ou plaintes, aigreurs, impatiences, même justifiées, peuvent passer à l'état de mauvais exemples vis-à-vis des jeunes natures, ne fût-ce qu'en portant atteinte à la charité de l'esprit, celle qui se perd, comme la poussière de la fleur, au contact le plus léger.
Tels furent les commencements de notre éducation morale.
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Je vais dire quelques mots de l'éducation physique. Elle était dure, peut-être un peu trop, Cependant, nos santés s'en trouvaient bien.
Nous logions dans de grandes chambres où l'on n'allumait pas de feu. Nos robes d'hiver n'étaient que de simples fourreaux d'indienne; un schal un peu chaud et de bons gros souliers devaient nous suffire pour aller affronter neige, brouillards, vents glacés. Les petits manteaux, les vestes ouatées étaient inconnues. Rentrant frissonnantes, il nous était interdit de nous approcher du feu, si ce n'est un instant pour dégourdir nos mains.
On souffrait donc un peu en hiver, le matin à son lever, le soir à son coucher. Cependant, aguerrie ainsi contre le froid, je le sentais à peine, tandis que la plupart de mes compagnes grelottaient et quittaient, pleurantes, les jeux que je continuais avec ravissement. J'avais ainsi des jouissances champêtres par tous les temps, qui leur étaient inconnues.
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Dès qu'on entendait dire dans le pays : « Mme de Villeneuve est à Hauterive !... » de loin comme de près on accourait, confondant le plaisir avec le devoir. Il est vrai qu'on espérait rencontrer dans le château sa belle-fille, cette femme d'une nature tellement exceptionnelle que chacun semblait s'enorgueillir de reconnaître sa supériorité : hommage rendu à ce qui plane. L'envie elle-même s'incline, lorsqu'elle comprend qu'elle ne saurait atteindre si haut.
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Video de Léontine de Villeneuve (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Léontine de Villeneuve
https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=59359&motExact=0&motcle=&mode=AND
LA MUSE OCCITANIENNE DE CHATEAUBRIAND
Léontine de Villeneuve
Graciela Conte-Stirling
Préface de Bertrand de Viviés
Dans un paragraphe des Mémoires d'Outre-tombe, le nom de l'Occitanienne apparaît ; c'est celui d'une jeune fille que Chateaubriand rencontre à Cauterets, dans les Pyrénées, lorsqu'il approche de la soixantaine. Cette jeune châtelaine du Tarn, qu'il voit pour la première fois, correspond avec lui depuis deux ans. Cet ouvrage liminaire nous renseigne sur la vie et les écrits de l'Occitanienne, devenue figure mythique, tout en dévoilant la passion empreinte de regrets chez ce grand écrivain vieillissant qu'est l'homme politique François-René de Chateaubriand.
Graciela Conte-Stirling, docteure ès lettres de l'université de Toulouse - Jean Jaurès où elle intègre, l'équipe Simone Sagesse pour poursuivre ses recherches sur l'écriture et la création féminines, activité qu'elle privilégie jusqu'à nos jours.
Broché - format : 13,5 x 21,5 cm ISBN : 978-2-343-14103-9 ? 19 mars 2018 ? 270 pages
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