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EAN : 9782330077747
320 pages
Actes Sud (01/03/2017)
3.78/5   179 notes
Résumé :
“Qu’espères-tu de l’existence, Lucy ?
— Ne pas mourir.
— Au-delà de ça. Si tu restes en vie, que souhaiterais-tu qu’il advienne ?
— Que quelque chose m’arrive.”

Mal-aimé, méprisé, mais bien décidé à forcer son destin, le jeune et délicat Lucien Minor, dit Lucy, quitte sans regret sa bourgade natale pour aller prendre l’improbable poste de sous-majordome au château von Aux, lugubre forteresse sise au coeur d’un massif alpin. Avec ... >Voir plus
Que lire après Heurs et malheurs du sous-majordome MinorVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Lucy Minor quitte le domicile familial afin d'entrer aux services du Baron von Aux comme sous-majordome. Arrivé au château, il découvre un lieu sombre et quasi abandonné où n'y réside qu'une cuisinière incompétente Agnès, un majordome étrange Mr Olderglough et un baron affreusement inquiétant. Non loin de ce manoir, il fait la connaissance de Klara dont il tombe éperdument amoureux et de sa famille, Memel et Mewe.

Au château, Lucy doit jongler entre les étrangetés dans le caractère de Mr Olderglough, et les tâches demandées comme chaque matin, à 9h se rendre à la gare, tendre le bras avec la lettre écrite par le baron à son épouse absente et attendre la récupération de cette dernière par le conducteur de train. Ce pauvre Lucy doit également s'assurer chaque nuit d'avoir mis le verrou à sa porte...


Ce livre est complètement décalé et déjanté.😆 Nous avons une sorte de parodie d'Alice au Pays des Merveilles angoissant. le lecteur est littéralement jeté dans un autre univers complètement décousu avec des personnages atypiques et burlesques ; des événements étranges. Une ambiance digne de Bettlejuice ou de Noces Funèbres voire même d'Edward aux doigts d'argent. C'est sombre, c'est drôle, c'est triste, c'est beau, bref... un petit bout de vie relaté de manière poétique. C'est impossible de le décrire comme je le voudrai étant donné la richesse de contenu de ce livre.


Un roman incroyable et tordu où les personnages sont drôles et inquiétants, les aventures inattendues. Au final, je termine cette lecture plutôt ravie par cette bulle de bizarrerie littéraire.😄
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Lire un roman de Patrick DeWitt, c'est comme écouter un film de Tim Burton. C'est entrer dans un univers fascinant qui ressemble un peu au nôtre mais avec une touche d'étrangeté, de malaise et d'horrible émerveillement. J'avais adoré son premier roman, Les frères Sisters. Ce nouvel opus, le sous-majordome, est exactement dans la même lignée. On y retrouve les mêmes types de personnages. D'abord, Lucien Minor, un anti-héros sympathique mais légèrement décalé. Jeune, pauvre, esseulé, au teint maladif. Tout au long de ma lecture, je le visualisais sous les traits de Victor van Dort (La fiancée cadavérique) ou même Ichabod Crane (Sleepy Hollow). Un peu désespéré, il accepte un emploi au château von Aux, aux airs gothiques et isolé dans les montagnes. Là, le protagoniste se retrouve entouré d'une galerie de personnages énigmatiques : l'obséquieux maitre d'hôtel Mr Olderglough, le mystérieux baron, la colérique cuisinière Agnès, l'ingénue femme de chambre Klara (et sa famille protectrice)… Ils sont truculents.

Tenter de résumer le sous-majordome, ce ne serait pas rendre justice au livre. L'intrigue est tortueuse, déborde dans tous les sens. On y suit Lucien Minor qui apprend à se débrouiller dans ce château, qui y fait découverte après découverte (ou secrets, comme ce qui est arrivé à son malheureux prédécesseur...) et qui finit par se rendre utile auprès de tous. Parfois bien malgré lui. Écrit ainsi, ça ne ressemble à rien. C'est que l'essentiel n'est pas là. Ce qui m'a plus attiré dans ce roman, c'est l'atmosphère glauque qui s'en dégage, avec un pied dans le fantastique. J'ai été effrayé, charmé, terrorisé et amusé à la fois. Tout un tour de force ! le protagoniste est un menteur compulsif qui a le don de tomber dans les pires situations, il réussit à s'en sortir bien souvent indemne mais quelle frousse ! C'est que moments dangereux sont atténués par le ton humoristique et les situations toujours plus absurdes. Ceci dit, il faut se laisser mener et pas chercher à comprendre. C'est tellement original et unique. Un livre que je recommande vivement.
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Un OLNI ! Je l'ai terminé il y a un mois, je l'ai renouvelé à la bibliothèque pour en faire enfin un commentaire, et là je dois le rendre… Je me lance ! Si vous avez envie d'être dérouté, déstabilisé, perplexe, lisez Heurs et malheurs du sous-majordome Minor de Patrick DeWitt, vous ne devriez pas être déçu ! le personnage principal semble porter un nom prédestiné, Minor. Il en est de même pour son métier puisqu'il deviendra sous-majordome (je n'ai pas pu m'empêcher de penser au sous-commandant). Ajoutez à cela qu'il s'appelle Lucien et qu'on l'affuble d'un diminutif féminin, Lucy. Dans un pays indéfini mais montagneux, dans une époque incertaine (on porte le haut-de-chausses mais on voyage en train), Lucy est un enfant différent : chétif et malingre, il est plus petit que les gens du pays. Sa mère lui voue une rancune tenace : le jeune homme souffrait d'une grave pneumonie, mais il a été sauvé par un fantôme qui a refilé la pneumonie de Lucy à son père, et celui-ci en est mort. Il quitte donc la maison. le curé du village lui a trouvé une place de domestique au château von Aux où l'attendent de bizarres aventures, incluant une histoire d'amour avec la belle Klara, au village voisin.
***
J'ai aimé ce livre tout fou. Un mois après, en reprenant mes notes, j'en souris encore… Pourtant, tout ne prête pas à rire dans cette histoire loufoque ! le personnage de Lucy, tellement malmené au début qu'il m'en était sympathique, a rapidement perdu son crédit : il ment, il ment tout le temps. Il ne ment pas seulement pour se sortir d'un mauvais pas, il ment pour blesser, pour frimer, pour se mettre en avant. Cependant, sa naïveté et son manque d'assurance le rendent souvent touchant. En fait, j'ai oscillé ainsi continuellement à propos de presque tous les personnages. L'auteur manipule le lecteur, le balade dans une sorte de conte cruel, dans des forêts avec brigands, dans des villages où se réfugient des résistants pas vraiment fiables, dans un château où un comte tantôt fou tantôt sage se cache, etc. Je ne résumerai pas l'orgie sadique, cruelle et drolatique qui se déroule au château sous les yeux ébahis mais curieux de Lucy. Ce drôle de personnage tient parfois du scribe Bartleby par la résistance passive qu'il oppose aux ordres du majordome à ceux d'autres personnages, parfois d'Alice au pays des merveilles par ses réactions naïves et son séjour dans le Très Grand Trou… Une vraie curiosité, poétique et souvent drôle. Bon voyage en Absurdie !
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Lucien Minor, dit Lucy, est jeune, pauvre, malingre et ignoré par sa famille ! Il part pour prendre place de sous-majordome dans un château éloigné de son village, au coeur des Alpes, celui du Baron von Aux. Sinistre forteresse qui domine un village de masures, cernée par des hommes qui se battent sans que nous ne sachions jamais pourquoi !

Il y a deux autres employés, le majordome M. Olderglough, étrange et fascinant et Agnès qui fait office de cuisinière, très mauvaise cuisinière !

L'ambiance est sinistre, le décor décati et le Baron invisible, sa femme est partie ! Les villageois sont étranges, menteurs, voleurs mais somme toute attachants. Et Lucy va rencontrer l'Amour, faire son travail consciencieusement et prouver qu'il a plus de valeur et de capacités que sa mère aurait pu imaginer !

Un conte baroque, sombre, inquiétant, à la limite du fantastique, décalé et absurde, une goûteuse lecture qui nous emporte dans affres de la folie, de la décadence mais aussi de la dignité.

Patrick deWitt est un remarquable portraitiste et son livre a une saveur douce-amère. La plume est agréable à lire et l'imagination n'est pas en reste ! Bon moment de lecture avec un auteur que je ne connaissais pas.

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
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Lucien Minor dit Lucy est un jeune homme frêle et délicat de dix-sept ans. Méprisé par les gens, mal-aimé par sa mère, il décide de quitter son petit village natal de Bury et de forger son propre destin. Il accepte le poste que lui a dégoté le père Raymond, c'est-à-dire un improbable travail de sous-majordome au service du baron von Aux, dans son lointain château. C'est ainsi qu'il prend le train pour s'y rendre et que commencent ses mésaventures.

Arrivé à la gare, il découvre l'immense château qui surplombe le village et y prend ses quartiers sous la houlette de M. Olderglough, un vieux majordome usé. Très vite il se rend compte que la demeure est lugubre et qu'une atmosphère étrange règne au château. Il n'y a que trois domestiques qui y habitent : Agnès, la cuisinière, M. Olderglough et Lucy ainsi que le baron. M. Broom, le prédécesseur de Lucy, a disparu dans d'étranges circonstances et le jeune homme reçoit pour consigne de toujours fermer sa porte à clef avant de se coucher. La nuit, dans les couloirs du château, il entend un homme rôder, hurlant son désespoir. Un soir, il l'aperçoit même cet homme en pleine crise, nu et en train de dévorer des rats vivants. Lucy comprend que cet homme n'est autre que le baron qu'il n'avait jamais vu jusqu'alors. Il est dans cet état depuis que la baronne l'a quitté préférant aller vivre à la ville. Chaque jour, le baron écrit à sa femme des lettres d'amour enflammées, l'implorant de revenir. Sans jamais recevoir de réponse en retour, ce qui le plonge un peu plus dans la folie. Jusqu'au jour où Lucy décide de prendre les choses en main et d'écrire à la baronne. En parallèle, le jeune homme fait la connaissance des gens du village, Mewe et Memel, deux voleurs invétérés mais surtout de la ravissante Klara dont il tombe éperdument amoureux et d'Adolphus, son gênant fiancé.

Il est difficile de synthétiser ce roman déjanté et foisonnant, composé de personnages hauts en couleurs. Lucy, le héros est un jeune homme attachant, dont on se prend d'affection à l'instar de M. Olderglough qui dit de lui qu'il possède « un capital sympathie ». Après le western avec Les frères Sisters, Patrick deWitt revisite cette fois-ci le roman gothique pour notre plus grand plaisir. Avec son humour grinçant et ses dialogues absurdes, le lecteur ne peut que se réjouir de suivre les aventures loufoques du sous-majordome Lucien Minor. Sans oublier certains scènes surréalistes telles que la partouze entre aristocrates ou son expédition dans le Très Grand Trou. Je pense que le style de l'auteur est particulier, on aime deWitt ou on déteste, mais pour ma part, j'adore !!!
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critiques presse (4)
Bibliobs
13 juillet 2017
Love story, orgie SM et facéties en rafale... L'auteur canadien des "Frères Sisters" publie un conte loufoque situé dans un étrange château.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaLibreBelgique
06 juillet 2017
Patrick deWitt revient avec une comédie burlesque et délicieusement grinçante.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaPresse
03 février 2017
Patrick deWitt est maître ès liberté. Et cette liberté, il la donne aux lecteurs qui, entre ses lignes à lui, ont de l'espace pour donner libre cours à leur imagination.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
16 janvier 2017
Une histoire à la fois fantasque et fantastique qui a réussi à nous rappeler les contes du génial écrivain italien Italo Calvino.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Une seconde de silence, et l’attention de Lucy dériva pour s’intéresser à la montagne surplombant le château. Au début, il se contenta d’admirer le spectacle, puis il s’aperçut qu’une espèce d’activité humaine animait la neige : des corps allaient et venaient, des nuages de fumée flottaient dans l’air. “Il y a des gens là-bas, remarqua-t-il.
— Oui, approuva Memel.
— Qu’est-ce qu’ils font ?
— Ils perdent leur temps.
— À quoi faire ?
— Ils jouent à un jeu idiot.
— Et quel est le but de ce jeu ?
— De tuer sans se faire tuer.
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Malgré tout, il y avait des imperfections. Une certaine tristesse émanait de Klara, ce qui intimidait plus qu'un peu Lucy. Cette tristesse était enfouie mais transparaissait dans chacun de ses mouvements : lorsqu'elle croisait les mains, lorsqu'elle dégageait une mèche de cheveux de son visage pour la glisser derrière son oreille, lorsque ses yeux étaient irrésistiblement attirés vers les espaces ouverts comme à la recherche de quelque chose de familier ou de nouveau, de surprenant. Elle transpirait dans ses silences. Lucy fut surpris de découvrir à quel point il voulait combattre cette tristesse, pour l'atténuer, l'éliminer. Et s'il y parvenait, que trouverait-il à la place ?
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-Je ne vais pas rentrer à Bury, mon père.
-Quoi ? Et pourquoi pas ?
-En fait, je cherche à retrouver une fille, mon père. Il se trouve que je suis tombé amoureux."
Le père Raymond se pencha vers lui. "Amoureux, tu dis ?
-Oui.
-Et ça se traduit comment ? Je me suis souvent posé la question ?
-C'est à la fois un moment de gloire et une terrible souffrance.
-Ah bon ? Tu ne recommanderais pas à quelqu'un de le vivre alors ?
-Oh si, je le recommanderais vivement. Ce n'est pas pour les âmes sensibles, c'est tout."
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Un son s'éleva alors, si faible au départ que Lucy n'était même pas sûr de le percevoir. Or, il augmenta vite de volume, pas énormément mais assez pour que Lucy ne puisse plus nier son existence. Il ne savait pas ce que c'était au juste, mais croyait bien pouvoir l'identifier, tout en espérant ardemment se tromper. Hélas, plus le bruit augmentait, plus son soupçon se confirmait et plus il se désolait, car de tous les raffuts possibles à cette heure tardive, en ce lieu isolé, c'était celui qu'il avait le moins envie d'entendre et qui l'emplissait de l'effroi le plus abject. C'était le grognement guttural de quelqu'un qui s'empiffre goulûment.
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Le poste (de sous-majordome selon le terme même de M. Olderglough, terme qui par ailleurs n'en était pas vraiment un d'après Lucy et le père Raymond) était modeste et la paye en était le reflet, mais n'ayant rien de mieux à faire ni nulle part où aller, et redoutant au fond de lui le retour de l'inconnu en toile de jute, Lucy embrassa son destiné répondit à M. Olderglough, acceptant officiellement la proposition, décision qui l'amena à découvrir bien des choses entre autres l'amour, l'unique, le vrai, ainsi que le plus amer des chagrins d'amour, la terreur absolue de l'esprit, et une intense envie de meurtre.
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