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EAN : 9782330009847
357 pages
Actes Sud (01/09/2012)
3.9/5   565 notes
Résumé :
Oregon, 1851. Eli et Charlie Sisters, redoutable tandem de tueurs professionnels aux tempéraments radicalement opposés mais d'égale (et sinistre) réputation, chevauchent vers Sacramento, Californie, dans le but de mettre fin, sur ordre du "Commodore", leur employeur, aux jours d'un chercheur d'or du nom de Hermann Kermit Warm.

Tandis que Charlie galope sans états d'âme - mais non sans eau-de-vie - vers le crime, Eli ne cesse de s'interroger sur les i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (109) Voir plus Ajouter une critique
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Retour personnel en francophonie, après plusieurs mois de kriolisation (oui, oui… créolisation… enfin on fait un peu ce que l'on veut… principe du processus…), avec l'envie de faire le zouave, de vous parler de ce Ouestern, véritable « page-teurneure », dont la lecture est à réserver après-une plutôt difficile, lorsqu'on préfèrerait aller au cinéma (ou plus probable : tendre le bras et loucher vers l'écran), telle cette adaptation éponyme et sûrement fraternelle d'un Jacques Audiard un peu perdu de vue… Je parle pour moi, bien-sûr, ne l'ayant point vue…

Diablement efficace, à l'image de ce tandem de tueurs professionnels; construit sans temps-mort, rythmé par un paquet de macchabées, et ce pivot romanesque du « je t'aime moi non plus » entre deux frères que tout oppose, à part les pistolets…

Le folklore est bien dosé, et on n'est pas là pour dormir sous tente à la montagne.
Du classique bien droit, jusqu'à faire plus ample connaissance de cet homme dont la tête est mise à prix, avec une plongée dans les rivières de la Fièvre de l'Or, donnant une teinte aux reflets steampunk à l'ensemble, mais sans poser autant de questions que cette Folie de Gilbert Sorrentino (et paf ! une référence aussi obscure que le mercure…).

L'épilogue n'est pas franchement extraordinaire, l'inversion des rôles est évoquée sans être réellement bien exploitée.
On ne sait pas si le tout est à la bonne longueur — peut-être qu'une nuit de plus dans ce saloon, et on était bon pour revenir avec la chtouille !? — mais on a bien galopé, éperonné par la qualité des dialogues, jusqu'à vouloir transformer l'âne bâté du voisin, préposé à la canne à sucre, en monture aussi drôle et déglinguée que celle du narrateur, mascotte du livre… encore un ingrédient cinématographique… me reste à voir ce film… on y sert sans doute quelque rhum… même si pour se laver la bouche de la poussière d'une journée à cheval, rien ne vaut le whiskey, au bon goût de maïs caramélisé au gasoil…
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Alléchée par le visionnage de la bande-annonce du prochain film de Jacques Audiard ( sortie le 19 septembre – casting 5 étoiles Joaquin Phoenix – Jake Gyllenhal – John C.Reilly – Riz Ahmed ), me voilà en train de lire Les Frères Sisters.

Jacques Audiard ? Et suivant les tribulations de ces deux tueurs à gage traquant un scientifique chercheur d'or dans la Californie des années 1850, j'ai plutôt songé ( un peu comme tout le monde ) à Tarantino et surtout aux frères Coen ( période True grit ) : les balles sifflent pour un rien, les vautours ont du taf, tous les codes du western sont là ( ruée vers l'or, saloon, whisky à gogo, casiques locaux, girls, trappeurs, Indiens … ) , les personnages sont loufoques, les dialogues truculents frôlant l'absurde et la digression avec une touche de folie douce. Tiens, on pourrait même être dans un Sergio Leone pour le côté quasi parodique et l'humour.

En fait c'est un hommage subtil et complètement décalé au western. Si l'un des frères, Charlie, est une brute épaisse qui avance sans regarder ni en arrière ni vers demain, celui qui porte la narration, Eli, est complètement différent. C'est un pistolero très fleur bleue qui cherche une "bonne amie", un vrai coeur d'artichaut qui s'amourache à chaque rencontre féminine et n'hésite pas à draguer ( malgré lui ) à l'aide de son dentifrice mentholée ( une révélation pour lui, une curiosité à cette époque-là dans ce milieu là, pages hilarantes ). La traque se transforme en parcours initiatique et philosophique, chaque rencontre amenant à gravir une marche dans l'introspection. Eli aspire à une autre vie et ses pensées sont empreintes de mélancolie et mal être.

Un grand plaisir de lecture grâce au talent narratif de Patrick DeWitt ! On rit, on s'émeut, on s'évade, on réfléchit dans ce western atypique. Très belle fin, atypique, elle aussi.

La bande-annonce du film de Jacques Audiard
https://www.youtube.com/watch?v=N7U4RN6Sjc0
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Patrick de Witt a un véritable sens du rythme et du dialogue. Avec son décor naturel et ses héros attachants en diable, Les frères Sisters regorge de charme et de mélancolie. Derrière des profils très dissemblables les deux protagonistes, deux frères, partagent une belle camaraderie et un amour inconditionnel l'un pour l'autre.

L'auteur exploite de nombreuses discussions entre les frangins pour introduire de véritables sujets tels la jalousie, l'empathie et l'éternelle question du Bien et du Mal que nous portons tous en nous.

Le ton est décalé, noir, caustique. Les chapitres courts permettent d'avancer au galop sur le sillon de ces deux tueurs à gages à travers l'Amérique des grands espaces, des hommes solitaires, qui ressemblent à l'immensité des paysages.
Les codes du carcan du western sont respectés : tueurs froids et insensibles, bains de sang, trahisons, indiens, chevaux, la ruée vers l'or mais aussi les valeurs morales propres aux méchants et aux hors la loi.

Patrick de Witt ne cesse d'ouvrir des pistes, puis laisse le lecteur s'y engager pour continuer tout seul ses réflexions.


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Je n'aurais jamais pensé qu'un jour je lirais un western. Et je n'aurais pas plus pensé que ce genre littéraire ait pu se révéler un coup de coeur pour la jeune amie qui me l'a offert.
Comme quoi on n'est pas à l'abri d'être étonné quand on aime lire et partager !

Et pour ce qui est d'être épatée, je l'ai bougrement été à la lecture de ce roman qui m'a rappelé l'atmosphère des films de Tarantino.
Toute la palette des émotions y est passée : la surprise, le rire, la tristesse, la compassion, l'empathie, la stupéfaction...

Alors, naturellement, il y a l'histoire, cette aventure haute en couleurs que je ne vous résumerai pas - la quatrième de couverture et d'autres lecteurs l'ayant déjà fait. Mais il y a aussi le style d'écriture, d'une remarquable justesse de ton, on y croit, on y est.

Je viens de me taper une sacrée balade d'Orégon en Californie avec Charlie et Eli. Il nous est arrivé des trucs, vous n'imaginez même pas !
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Deux frères, Charlie et Eli Sister, deux gueules de baroudeurs, de chasseurs de primes, de tueurs à gage, d'assassins sanguinaires et de bêtes sauvages. Une tabarnak de gueule pour ces deux individus patibulaires. Alors que je tente de les suivre sur mon vieux canasson, tant bien que mal tant la sente est caillouteuse et poussiéreuse en Orégon, d'autant plus que cela doit être ma première incursion dans cet état peuplé de castors, je compte les cadavres et les fracas par pagaille par là où les deux frères ont évacué leur frustration.

Le dos fourbu par le cahotement de mon cheval encore plus vieux que moi, je m'autorise une virée au saloon, boire quelques eaux-de-vie que, je le sais, je regretterais le lendemain, et taper le cul d'une pouliche au comptoir avant de la faire monter dans ma chambre. J'aime ce far-west, wild wild west. Les frères Sister sont à la recherche d'Hermann Kermit Warm, chercheur d'or qui a trouvé LA méthode mais qui ne veut pas la divulgué. Autant le dire de suite, cet homme est mort avec deux sauvageons comme « Les Frères Sister ».

Bien mal lui en a pris à ce vieux fou de vouloir échapper à son triste sort. Une longue course poursuite, à dos de cheval où les cadavres peuplent les déserts traversés, jusqu'en Californie. California Dreamin' chantait-on dans le temps, mais ça c'était avant que Charlie et Eli y trainent les éperons de leurs santiags. En fait, malgré leurs sinistres réputations, je m'attache à ses deux frères au caractère bien trempé mais aussi bien différent. Et je perçois une belle dose d'humanité dans le regard d'Eli qui me fait penser que l'âme humaine n'a pas entièrement abandonné les territoires de l'ouest sauvage contrairement aux indiens.

Le whisky donne souvent mal à la tête, les rencontres qui ne finissent pas six pieds sous terre sont souvent inoubliables, Eli a tendance à tomber facilement amoureux dès qu'un sourire de braise le regarde un peu trop, surtout si la paire de jambes sous ce sourire reste un délice. Et quand Eli découvre pour la première fois, les joies de la brosse à dents, cela devient hilarant, et ferai même tomber sous le charme n'importe quelle assistante dentaire, pour peu qu'elles ne s'offusquent pas de ses accès de rage et de son hygiène corporelle un peu douteuse.

Avec ce prix des libraires du Québec et ce prix littéraire du Gouverneur général, je passe un moment mémorable comme le dirait une charmante blonde pour un western littéraire signé Patrick deWitt et arrosé d'un whisky frelaté en compagnie de deux êtres touchants – à leur manière et à celle d'un film des frères Coen. Une oeuvre presque philosophique dont certaines citations, plus profondes qu'elles n'y paraissent, laissent en bouche un gout de réflexion par-dessus la poussière imbibée d'eau-de-vie.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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critiques presse (4)
Bibliobs
02 novembre 2020
Patrick Dewitt, l’auteur canadien des « Frères Sisters », porté à l’écran par Jacques Audiard, signe un roman étrange et parisien.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaPresse
20 mai 2013
Sombre western et brillante comédie tout à la fois, le deuxième roman de Patrick deWitt raconte les aventures des frères Eli et Charlie Sisters, deux cow-boys engagés par un personnage omnipotent et redouté appelé le Commodore.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
10 décembre 2012
Les dialogues sont aussi tordants que chez Tarantino. Les meurtres ressemblent à des gags. La rigolade survient avec une morsure d'araignée qui défigure le héros. Les moments d'émotion sont ceux où on enlève un œil abîmé à sa monture (se munir d'alcool pour désinfecter, s'éloigner pour éviter les ruades).
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
11 septembre 2012
Avec cette épopée enlevée et bien menée, Patrick de Witt [...] signe, après "Ablutions", un hommage subtil et décalé aux classiques du western.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
Tout ce que vous obtiendrez de moi, c’est la Mort. Charlie prononça ces mots tout naturellement comme s’il parlait de la pluie et du beau temps ; un frisson parcourut ma nuque, et mon pouls s’accéléra. Il est merveilleux dans de telles situations, il garde son sang-froid et ne manifeste pas l’ombre d’une crainte. Il avait toujours été comme ça, et même si je l’avais vu à l’œuvre à de nombreuses reprises, j’étais néanmoins chaque fois rempli d’une admiration intacte.
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Assis devant la cuvette, je sortis ma brosse à dents et ma poudre et Charlie, qui n’avait pas vu mon attirail jusqu’alors, me demanda ce que je fabriquais. Je lui expliquai, et lui fit une démonstration, après quoi j’inspirai profondément : « C’est très rafraîchissant pour la bouche », lui dis-je.
Charlie réfléchit. « Je n’aime pas ça, rétorqua-t-il. Je trouve ça idiot.
- Pense ce que tu veux. Notre docteur Watts m’a dit que mes dents ne se gâteront jamais si j’utilise cette brosse comme il faut. »
Charlie demeura sceptique. Il me dit que j’avais l’air d’une bête enragée avec ma bouche pleine de mousse. Je répliquai que je préférais avoir l’air d’une bête enragée quelques minutes par jour plutôt que d’avoir une haleine fétide toute ma vie, ce qui marqua la fin de notre conversation sur la brosse à dents.
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Sur la rive opposée, à environ cinq cents mètres en direction du nord, j’aperçus une tente derrière laquelle nous observait un visage barbu et d’une extrême saleté. Je levai la main pour le saluer, et le visage disparut d’un coup. « Je crois que nous avons là un prospecteur en chair et en os, dis-je.
– C’est plutôt éloigné de tout, comme emplacement, tu ne crois pas ?
– On dirait. Allons lui rendre visite pour voir si ses affaires sont bonnes. »
Charlie rejeta le sable dans l’eau. « Il n’y a rien dans ce cours d’eau, mon frère.
– Mais tu n’as pas envie de savoir ?
– Si tu veux aller le voir, tu n’as qu’à y aller tandis que je fais ma toilette. Mais je ne peux pas perdre mon temps avec chaque curiosité. »
Il s’enfonça dans la forêt tandis que je remontais le courant à cheval tout en m’annonçant à la cantonade, mais le barbu ne donna aucun signe de vie. Je remarquai une paire de bottes devant sa tente, et un petit feu de camp ; une selle était posée par terre, mais il n’y avait pas de cheval en vue. J’appelai à nouveau, sans résultat. L’homme s’était-il enfui pieds nus dans les bois plutôt que de faire part à autrui de ses richesses ? Mais non, d’après le triste état du camp, je compris que le prospecteur n’avait pas encore goûté à la réussite. C’était un homme avide d’or mais trop couard pour se confronter à ce nid de vipères qu’était la Californie. Il ne trouverait rien, il mourrait de fin, il délirerait avant de trépasser : je me figurai son cadavre dénudé, picoré par les corneilles. « L’un de ces froids matins », me dis-je.
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Autant j'aspirais à la vie tranquille de commerçant, autant Charlie souhaitait continuer à vivre entre passions et violence perpétuelles mais sans plus s'engager personnellement, donnant ses instructions à l'abri d'un rideau de sbires bien armés tandis qu'il se prélasserait dans des chambres au doux parfum où des femmes bien en chair lui verseraient à boire et ramperaient par terre pareilles à d'hystériques nourrissons, le derrière à l'air, frissonnantes de rires, d'eau-de-vie, et de fourberies.
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Charlie dit, « J’ai payé vingt-cinq dollars pour une fille à Mayfield. »
L’homme rétorqua, « Vous payerez la même somme ici pour vous asseoir au bar avec elle. Pour coucher avec, il faudra lâcher un minimum de cent dollars.
- Qui paierait une telle somme ? demandai-je.
- On fait la queue ici pour la payer. Les putains travaillent quinze heures d’affilée, et il parait qu’elles gagnent des milliers de dollars par jour. Vous devez comprendre, messieurs, qu’économiser son argent et le dépenser à bon escient sont deux traditions qui ont disparu ici.
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