![]() |
Pourquoi tant de haine ? Et pourquoi se transmet-elle de génération en génération, au lieu de disparaître enterrée en même temps que ses protagonistes initiaux ? Sans répondre à ces questions, « La tristesse du samouraï » livre une histoire dans laquelle la fameuse haine susvisée fait partie de l'héritage familial, et semble ne pouvoir s'éteindre qu'avec l'anéantissement d'un des deux clans rivaux, voire des deux, dans une sorte d'apocalypse expiatoire qui paraît inévitable après une telle accumulation de violence, de torture et de folie meurtrière. En l'occurrence, le « péché originel » a été commis par Isabel Mola en 1941, dans un coin perdu d'Estrémadure en Espagne. Femme adultère, elle commandite avec son amant l'assassinat de son mari violent et phalangiste. L'opération échoue, et il en coûtera très cher à Isabel et à tous ceux qui, volontairement ou non, se trouvent mêlés à cette histoire qui se joue sur le plan tant privé que politique. Car cette petite histoire s'inscrit dans la Grande, celle de la guerre civile espagnole, et celle de la tentative de coup d'Etat en 1981. En effet, alors qu'on aurait pu croire l'affaire enterrée sous la chape de la dictature, elle ressurgit « accidentellement » 40 ans plus tard. Et on comprend alors que pendant toutes ces années, les protagonistes ont cherché à se détruire les uns les autres, sans hésiter à reporter leur soif de vengeance et de pouvoir sur les générations suivantes, qui, loin d'apaiser les rancoeurs, poursuivront l'escalade. C'est très noir et très violent, terriblement malsain, à la limite du nauséeux. Les hommes de cette histoire ont manifestement un problème avec les femmes. Manipulations à tout-va, allers-retours présent/passé, l'intrigue est très touffue (j'ai failli plusieurs fois prendre des notes tellement je m'y perdais) et pas toujours très vraisemblable (qu'est-ce que c'est que ces épisodes en Russie en 1944 ? est-ce bien crédible? était-ce bien nécessaire?). Mieux vaut aussi avoir quelques notions d'histoire espagnole contemporaine, parce que les événements auxquels il est fait allusion ne sont guère développés. le style n'apporte rien, et aucun des personnages (à peine les victimes) ne suscite l'empathie. Quant au titre, j'ai trouvé assez saugrenu ce « fil rouge » du katana et des histoires de samouraïs, qui ne cadre pas du tout avec le contexte. Trop artificiel. le reste est trop glauque, trop sombre, trop dur, trop...excessif. Lien : https://voyagesaufildespages.. + Lire la suite |