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Critique de latina


J'adore les romans historiques.

Miguel del Castillo les déteste.
« le roman historique anesthésie toute angoisse en donnant l'illusion qu'on peut appréhender le passé parce qu'il existerait, par-delà les différences, une nature humaine, égale à toutes les époques. Or, nous ne saurons jamais ce qu'un homme du 17e siècle a vraiment ressenti, ni quels furent ses enthousiasmes ou ses angoisses ».

D'où ma déception, légère, mais réelle.
Je me faisais une joie enfantine de participer directement à la vie d'un inquisiteur, évêque de Palencia, de surcroît. Eprouvait-il du bonheur à voir souffrir ses victimes ? Que pensait-il réellement de sa fonction ?
Mais je ne suis pas dupe de mes espérances, je reconnais que ce n'est pas possible de le savoir, sauf s'il y a des documents réels à l'appui, évidemment.

N'empêche, je reconnais que le style de l'auteur est savoureux et que la forme narrative adoptée est originale et ne manque pas de piquant.
Les chapitres vont par paires : la première partie narre le voyage de l'auteur aux sources de l'inquisiteur Manrique, un homme qui le hante depuis des années. La deuxième partie, c'est purement et simplement la réponse de cet inquisiteur !
C'est donc très instructif, très intéressant comme la foi et les relations de la religion catholique avec les Juifs, avec les Juifs convertis au catholicisme.

En ce qui concerne la vie personnelle de l'inquisiteur, nous avons devant les yeux un homme austère, entier, passionné mais ne supportant pas la frénésie, qui recèle quelques secrets dont il lui est difficile de se défaire. L'auteur est plus implicite quand il parle de lui-même et fait référence à des évènements personnels analysés dans ses autres livres, mais pour un lecteur néophyte, c'est plus problématique.

Donc ce « roman réflexif » à tous points de vue est bien intéressant, bien écrit et mérite la peine qu'on se glisse dans la tunique d'infamie, qui au passage, est la tunique portée par les condamnés de l'Inquisition.
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