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EAN : 9782070394944
282 pages
Gallimard (14/05/1996)
3.68/5   67 notes
Résumé :
Depuis des années, j'enterrais ma mère. J'imaginais chaque détail de son agonie. Je tentais d'apprivoiser sa mort comme, dans mon enfance, j'apprivoisais son personnage.
En tuant Candida, c'est ma honte que j'aurais voulu supprimer. Non pas la honte de : de la honte tout court. J'ai toujours eu la honte comme d'autres ont la gale.
Quand la mort a frappé, j'ai aussitôt ressenti cette démangeaison. Rien pourtant ne s'est passé de la manière dont je l'a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"On écrit pour consoler et enchanter l'enfant qu'on porte en soi"
Cette phrase qu'écrit Michel de Castillo dans son roman Rue des archives résume toute sa quête pour comprendre ce qu''il est. À cette fin, il s 'est même imaginé un double : Xavier qui lui reste un enfant,, à qui il confie ses interrogations, ses non dits.
Rue des archives, c' est la rue où habitait la mère de l'auteur, elle meurt et le voilà qui se retrouve dans cet appartement à classer ses papiers, à décortiquer leurs vies.
Cette femme aura eu quatre enfants, tous abandonnés, délaissés au gré de la vie de celle ci, républicaine espagnole, emprisonnée, qui traverse la vie sur un fil en brisant les siens.
À la lecture de ses papiers, l'auteur démêle et tente de retrouver ses demi frères victimes aussi de l'effroyable naufrage de leur mère.
Ce livre est assez bouleversant par son sujet mais il revient sur une question fondamentale chez l'écrivain mais aussi chez bon nombre de lecteurs que nous sommes.
L'écriture est elle une rédemption à des vies brisées ?
Je terminerai sur cette ultime phrase du livre

"Nous avons perdu la sombre et fantastique magie des contes"
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A l'occasion de la mort de sa mère, le narrateur revient sur la vie de celle-ci : une femme ambiguë, irresponsable, incapable de tendresse qui l'a abandonné en pleine guerre et qui a gâché son enfance. Il évoque la déchéance qu'elle a connue en fin de vie, sur leurs relations très compliquées faites pour l'auteur d'amour-haine qu'il ne peut s'empêcher d'éprouver et d'impossibilité à lui pardonner.
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Del Castillo nous parle de sa mère, une grande exentrique, pas conventionnelle, jamais responsable, toujours à se justifier. Elle a eu 6 enfants de pères différents, dont deux sont morts en bas âge, et les 4 autres abandonnés, ce qui est le cas de l'auteur, ayant servi de "monnaie d'échange" à 9 ans, en 1942...
Del Castillo mène l'enquête : évoque Aldo, un demi frère, élevé par trois soeurs devotes, qui s'était fait publié chez Julliard, et dont del Castillo découvre l'existence en lisant son livre et en reconnaissant "sa mère" dans les écrits d'Aldo.
Del Castillo, au moment de la mort de sa mère, va faire le ménage chez elle. Elle vivait recluse, dans une saleté incroyable.
C'est l'histoire d'une femme, toujours en fuite.
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Le style est agréable, mais le livre m'est un peu tombé des mains.
L'auteur règle ses comptes avec sa mère, récemment décédée. Elle a eu plusieurs fils, qu'elle a tous abandonnés.
Le lecteur découvre les sentiments d'amour et de haine envers cette mère.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Comme tant d'autres enfants en perdition, il trouva refuge dans les livres, qui, faute de lui apprendre sa vie, lui enseignèrent son destin.
De lecteur, il devint narrateur. IL prit plaisir à écouter la voix de ce double, qui le consolait de son inexistence. Avec les mots, il se forgeait une identité rêvée. Il les suivait à la trace, les débusquait dans les dictionnaires, les décortiquait dans les manuels de grammaire. Il s'y abîmait corps et âme, sans trop se demander où cette chasse le conduisait. Mystérieusement, les mots le délivrèrent des injustices et des mensonges. Ils le guidèrent vers leur justice austère, qui est aussi une morale. Ils redressèrent sa colonne.
Faute d'une justification, il eut désormais l'orgueil de sa langue.
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Depuis toujours, il se lovait dans les mots où il puisait la force de résister à sa débâcle. Ce furent d'abord " Les Mille et Une nuits " dont il retenait moins les intrigues que l'alchimie des mots.Parler pour ne pas mourir, comment l'enfant n'eût-il pas entendu la leçon ?

( Gallimard, 1994, p.25)
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L'événement l'avait pris au dépourvu. Il savait, bien sûr, qu'elle finirait par mourir.Il le savait, mais il ne le croyait pas.Il la ( * la mère du narrateur) ressentait comme indestructible, une puissance de haine qui jamais ne le lâcherait. Il admettait qu'elle dût disparaître avant lui.C'était dans l'ordre des choses.Mais appartenait-elle vraiment à l'humanité ordinaire ?

( Gallimard, 1994, p.17)
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Tu sais, je ne peux pas dire que je suis content d'avoir eu la vie que j'ai eue. Je ne suis pas non plus mécontent. Nous avons dû nous coltiner avec la misère, avec la solitude surtout. Nous avons été contraints de creuser en nous-mêmes pour trouver un point d'appui. Ça nous a sauvés des chimères.
Vivre, ce n'est pas fuir, mais lutter.
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Je n'en voulais pas à Xavier de se dérober. Je savais qu'il n'agissait ainsi ni par lâcheté ni par indifférence: l'idée de laisser Félix seul, livré à lui-même, le rendait tout simplement malade.L'enfant resterait à jamais le chien qu'on jette par la portière et court derrière la voiture, langue pendante.Les séparations le déchirent parce que toutes le renvoient à l'unique séparation.

(Gallimard, 1994,p.243 )
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