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Adelino Pereira (Traducteur)
EAN : 9782357205963
443 pages
Editions Hervé Chopin (08/04/2021)
4.2/5   346 notes
Résumé :
"J'ai lu des centaines de livres sur ce sujet, mais celui-ci est dfifférent.
J.R. dos Santos apporte des éléments nouveaux et encore inconnus sur la vie dans les camps d'extermination."
Márcio Pitliuk, directeur de l'association pour Yad Vashem au Brésil
Prague, 1939. Les Allemands envahissent la Tchécoslovaquie où se sont réfugiés Herbert Levin, sa femme et son fils pour fuir le régime nazi. Le magicien, qui se fait déjà appeler le " Grand Nive... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (75) Voir plus Ajouter une critique
4,2

sur 346 notes
J'avais pu découvrir le talent et la qualité de la documentation de cet écrivain portugais lors de la lecture de "L'ultime secret du Christ". Malgré l'âpreté du sujet, il réussissait avec brio à mettre ses connaissances à la portée de tout un chacun.

Avec "Le magicien d'Auschwitz", il réitère totalement son exploit et grâce à des manuscrits retrouvés près des fours crématoires de ce camp d'extermination, il va reconstituer le destin d'Herbert Levin, magicien juif, déporté avec sa femme et son fils, ainsi que celui de Francisco Latino, légionnaire portugais, contraint d'intégrer les S.S. pour retrouver Tanusha, une jeune fille dont il est tombé amoureux alors qu'il était engagé dans la Division Bleue espagnole à la disposition de la Wehrmacht sur le front russe. En suivant ces deux personnages à leur arrivée à Auschwitz, le lecteur est confronté à leurs deux visions, celle de l'oppressé et celle de celui enrôlé pour être l'oppresseur, les deux ayant en commun la totale ignorance de ce qui se passe réellement dans le camp. le lecteur va assister à leur prise de conscience de ce qu'est la macabre réalité de la "solution finale".

Malgré un début un peu laborieux, notamment avec une longue discussion sur les origines occultes et ésotériques invoquées par les puissances allemandes pour justifier l'aryanisme, et quelques redondances de texte, ça et là, déjà observées chez l'auteur, j'ai eu du mal à interrompre ma lecture. Alors imaginez ma frustration lorsque j'ai découvert à mi-parcours qu'il y avait une suite indispensable "Le Manuscrit de Birkenau". Je ne saurai donc pas dans l'immédiat "Comment celui que l'on surnommait le "Grand Nivelli" a survécu à l'enfer" alors que cette phrase trompeuse est écrite en rouge sous le titre de ce premier tome. Celui-ci se termine juste au moment où la rumeur d'une révolte (celle qui aura lieu le 7 octobre 1944) commence à circuler dans le camp, lorsque les compatriotes de Levin comprennent que s'ils ne font rien, eux aussi vont "sortir par la cheminée".

Ma déception pour avoir été interrompue au moment le plus critique se traduit par un 14/20, mais la faute en incombe surtout à l'éditeur. Si on excepte les témoignages de survivants déjà parus en littérature par le passé, ce livre reste une reconstitution intéressante d'un épisode de l'Histoire qu'il ne faut pas oublier, une plongée réaliste au coeur de l'Enfer de Birkenau. Dommage que l'oeil journalistique de l'auteur face parfois barrière à l'émotion et qu'il laisse un peu trop la romance occuper le devant de la scène. A voir si ces défauts persistent dans la suite que j'ai hâte de découvrir.
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« Pour faire le mal, la condition nécessaire est de croire qu'on fait le bien »
- Soljenitsyne
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…... « -Tu n'es pas un soldat ! Tu es un SS. La SS n'est pas un ordre militaire, c'est un ordre initiatique ! Tu n'es pas un soldat, tu es un moine guerrier.
Nous tous, les SS, nous sommes au service de forces que nous ne comprenons pas, des forces qui viennent du cosmos et nous relient à la transcendance ! Nous sommes l'homme nouveau. Notre destin est de détruire l'homme-animal et de créer l'homme-Dieu ! Telle est notre mission. Est-ce que ça coûte ? Bien sûr. Ca coût énormément. C'est affreux, mais nous devons le faire. Pour le bien final de l'humanité, nous devons faire temporairement mal. »...…
Le symbole des nazis SS (Schutz Shafeld) est la version officielle qui signifie unité de protection, mais si l'on s'intéresse au côté mystique…. l'ordre des SS est né le 4-4-1925 et signifie 4chwarze 4onne, littéralement SOLEIL NOIR…

Quelques années plus tard, en 1935, pour justifier la solution finale, Himmler fonde l'AHNENERBE (héritage des ancêtres), institut destiné à fournir les fondements scientifiques à l'idéologie nazi.
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Grâce à des manuscrits retrouvés enterrés près des fours crématoires,
JR DOS SANTOS, dans « le magicien d'Auschwitz », nous invite dans une fiction tiré de faits réels, à suivre la vie parallèle de deux destins brisés.
D'abord, Herbert LEVIN (le grand NIVELLI), magicien juif allemand qui a immigré avec sa femme et son fils à Pragues à l'arrivée d'Hitler en 1933.
Tous les trois vont subir la lente descente aux enfers réservée au Juifs en cette sombre période.
Puis, Fransisco LATINO, portugais engagé dans la légion étrangère espagnole et qui se portera volontaire pour se battre aux côtés des Allemands en Russie.

JR DOS SANTOS nous transporte à l'intérieur du camp ou le mal est perpétré par des gens ordinaires. Dans ce no man's land, au nom de l'obéissance, il n'y a plus aucun sens moral, les hommes sont devenus des machines.
Dans cet univers d'horreur absolu, ...« il n'y avait pas une seule trace de verdure. Comme si la vie était absente. Juste de la terre, de la poussière, des flaques d'eau et de la boue…. Une couleur écrasait tout, affligeante, le gris. Birkenau apparaissait enveloppé d'un gris terne et déprimant : on aurait dit une autre planète »....

C'est avec beaucoup de pudeur que JR DOS SANTOS dépeint l'imbécilité féroce et inhumaine du système nazi et le glissement pas à pas vers cette barbarie insoutenable.

A travers cette lecture l'auteur s'interroge également sur la passivité du peuple juif devant son inéluctable destin … «était-il vraiment possible qu'ils tuent des juifs par milliers et les incinèrent ? L'idée était trop absurde pour être vraie. Cependant elle concordait avec tout ce qu'il savait déjà. Sa tête y croyait mais pas son coeur»…

On se trouve face à la théorie de la grenouille qui est plongée dans une marmite d'eau froide et qui, placée sur le feu se laissera cuire sans réagir…

Le livre se termine par un cliffhanger qui annonce une suite.
Le deuxième volume intitulé « le manuscrit de Birkenau » sort ce 21 Octobre et constitue d'ores et déjà pour moi une lecture immanquable.

Très sensible, et malgré tous les livres que j'ai lu sur la seconde guerre mondiale, c'est une lecture poignante et j'ai souvent eu la larme à l'oeil.
Merci à Babelio et aux éditions Hervé Chopin pour ce passionnant moment de lecture.
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Herbert Levin, connu sous son nom de scène du Grand Nivelli est un illusionniste, un magicien et il est Juif… Il a fui Berlin, s'est réfugié en Tchécoslovaquie et pensait mener une vie tranquille, loin des folies des nazis.

Pas de chance, cette maudite engeance ne s'est pas privée de montrer à tout le monde qu'elle n'avait peur de personne…

L'armée allemande s'est même permise le luxe de faire tout ce que le traité de Versailles lui interdisait de faire et sans recevoir de plus fort qu'un froncement de sourcils de la part des autres pays…

Ce que j'ai apprécié le plus dans ce roman, c'est le réalisme et le travail de documentation que l'on sent derrière le récit. Les réactions des gens collent à la réalité et le lecteur s'immerge assez vite dans les décisions iniques prisent par les nazis envers les Juifs. Niveau restrictions, ils ont tout eu, tout vu… Ils ne savent pas encore qu'on peut faire pire.

D'un côté, nous suivons le Grand Nivelli et sa famille, aux proies avec les restrictions de liberté (et de tout), pensant que tout va s'arranger et que les nazis ne pourront pas faire tout et n'importe quoi. Lorsque l'on connait l'Histoire, on a les tripes qui se nouent, mais on sait très bien qu'à l'époque, on n'aurait jamais cru que cela irait aussi loin dans l'horreur.

En parallèle, nous suivons aussi les pas de Francisco Latino, légionnaire portugais qui s'est battu en Espagne durant la guerre civile aux côtés des nationalistes de Franco et qui se sent en dette avec l'Allemagne et part combattre sur le front russe dans une division composée de volontaires, l'Espagne n'étant pas entrée en guerre.

On se doute qu'à un moment donné, les destins de nos deux personnages vont se télescoper, mais l'on ne sait ni où, ni quand. Une chose est sûre, ce ne sera pas dans la neige et le froid du front russe où l'on va cailler des billes aux côtés de Francisco et de son ami Juanito.

Bref, le côté réaliste n'est pas à remettre en cause, ni le travail de documentation qui se trouve derrière, ni même le fait que le lecteur en apprendra un peu plus sur les nazis et leur folie de l'ésotérisme poussé jusqu'à l'imbécilité.

D'un côté, ils sont hyper rationnels dans leur méthode d'extermination et de l'autre, ils croient à l'astrologie, à l'Atlantide avec sérieux, aux dieux Wotan et Thor, ainsi qu'à la société de Thulé, se contredisant dans leurs discours, dans leurs manières de faire, sans que cela leur pose le moindre problème…

Là où le bât a blessé, c'est au départ du récit, car je n'arrivais pas à m'attacher à Levin (Le Grand Nivelli) et il m'a fallu une bonne cinquantaine de pages avant que la magie opère avec lui. J'ai mis du temps aussi avec Francisco et c'est seulement sur le front russe que le personnage s'est révélé plus profond que je ne le pensais.

L'arrivée du camp d'Auschwitz ne se fera qu'au deux tiers du récit (dans la troisième partie)… Sous-titré « Comment celui que l'on surnommait le Grand Nivelli a survécu à l'enfer », je trouve que c'est exagéré car notre illusionniste n'exécutera qu'un seul tour afin de montrer à un ami qu'il n'a pas perdu la main, et ce, dans les dernières pages du récit…

Lorsque le mot "fin" est apparu, il m'a semblé venir trop brusquement, laissant tout le monde en plan et notre Grand Nivelli n'avait pas encore réussi à survivre à l'enfer… Ouf, il y aura une suite, mais j'aurais aimé le savoir dès le départ…

Le sous-titre aurait pu être plus sobre. Là, il vend une chose qui n'arrivera pas dans ce premier tome, Nivelli n'ayant même pas encore commencé à organiser, comme on dit là-bas…

Il n'est pas facile d'écrire un livre qui se déroule en partie dans le camp de travail d'Auschwitz I et en faible partie dans celui de Birkenau, bien plus inhumain que l'autre (oui, il est toujours possible de faire pire).

Pas évident non plus, dans les dialogues, de faire parler des nazis qui exposent leur point de vue sur ces horreurs et d'entendre que pour eux, c'est comme couper une jambe atteinte de gangrène afin de sauver le reste du corps… On pourrait croire que ça leur fait autant d'effet que de trier les fruits pourris afin de préserver les sains…

Pourtant, on apprendra que certains se sentirent mal au départ, que d'autres s'évanouirent, même les grands dirigeants, car au départ, ce n'est pas facile, puis, on s'habitue, selon notre guide dans le camp.

Le plus horrible, c'est que même les prisonniers s'habituent à l'indicible et ne sursautent plus, ne cillent plus, devant ceux ou celles qui se suicident en se jetant sur la clôture de haute-tension, passant à côté des corps sans que cela leur fasse quelque chose, ils en ont tellement vu.

Ce n'est pas la première fois que je lis ça et mes tripes se nouent toujours car je me doute que dans une situation pareille, je ne m'en ferais plus à force de voir des corps morts.

L'Homme s'habitue à tout, même à l'indicible et ça, ça fait froid dans le dos, même si c'est une forme de protection, comme ces témoins qui furent prisonniers dans des camps et qui ont effacé les violences de leur mémoire.

La postface est intéressante aussi : l'auteur assène une vérité que trop souvent nous oublions : seuls les témoins survivants peuvent parler, les morts, eux, ne peuvent rien raconter. Personne ne saura ce qui s'est passé dans la tête des gens entrés dans une chambre à gaz, lorsqu'ils ont compris que…

On ne peut que l'imaginer, mais personne ne pourra jamais en témoigner puisqu'il n'y pas de survivants. Ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas en parler, ce n'est pas parce que certains camps n'ont eu aucuns survivants qu'ils sont moins importants que les autres. Mais les morts sont toujours silencieux…

Un roman historique qui mêle la fiction avec la réalité, les personnages fictifs croisant les réels et qui nous parle de ces nazis fanas d'ésotérisme et de théories totalement farfelues, dingues, mais auxquelles ils croyaient dur comme fer. Rien n'a changé, certains racontent encore des imbécilités et on les écoute, on les croit…

Et cela mène à des horreurs telles que les camps d'extermination. L'auteur ne se contente pas d'accuser les nazis des horreurs commises, mais par l'entremise de notre guide dans Birkenau, il mettra aussi dans l'accusation les autres pays qui ont regardé leurs pieds, se contentant de faire des leçons de morale, mais n'agissant pas, comme nous le faisons toujours.

On pourrait croire que c'est un énième roman sur la shoah, mais non, il est différent sans pour autant trahir l'époque, les faits, l'Histoire. C'est plusieurs histoires dans l'Histoire et c'est toujours bouleversant.

PS : on apprend aussi que pour ce qui est des motifs d'arrestation, l'arbitraire et l'imagination sont toujours au pouvoir… Comme cet homme, prisonnier du camp d'Auschwitz pour "sabotage"… Son crime ? Il avait acheté une patate dans la rue. Peut-être quelque part, à cette époque, il existait un livre secret que l'on se passait sous le manteau et intitulé "Comment foutre en l'air la machine nazie avec une patate" ?? Un tuto en version papier et non You Tube, vu l'époque…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Traduit du portugais par Adelino Pereira.

Auschwitz me hante, en ce moment.
Après "La bibliothécaire d'Auschwitz", me voilà avec "Le magicien d'Auschwitz".
Bien que l'auteur, dans une postface, explique qu'il n'a pas voulu être trop effrayant, ce qu'il décrit est effroyable.
Les images que l'on a pu voir dans des livres ou à la télévision sont suffisamment parlantes pour qu'on puisse se rendre compte de l'horreur de ces camps de la mort.
J'ai retrouvé Alfred Hirsch et le camp des familles déjà croisés dans "la bibliothécaire".
Une histoire terrible, mais nécessaire, je ne cesse de le dire.
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José-Rodrigues DOS SANTOS. le magicien d'Auschwitz. Tome 1

J'ai découvert José-Rodrigues DOS SANTOS avec « L'homme de Constantinople » et « Un millionnaire à Lisbonne », aussi , ce nouveau roman de cet auteur m'a tenté. de plus la couverture, ces rails qui filent droit sur l'entrée d'un camp de concentration, avec en filigrane la silhouette d'un homme, ces détails m'ont donné envie de me plonger ans ce récit. Déjà le titre nous indique clairement le lieu, l'objet. Un intrus : le magicien ! Non, ce n'est pas un intrus mais bien le héros, malgré lui de ce livre.

L'auteur va nous narrer la vie d'Herbert Levin, un magicien, juif déporté de Prague avec son épouse et son fils dans ce camp d'Auschwitz. Et dans ce camp, nous allons croiser la route de Francisco Latino, un légionnaire portugais qui n'a pas eu d'autre choix que de s'enrôler dans les SS, après avoir combattu vaillamment les franquistes en Espagne…

Nous assistons à la descente aux enfers de ces êtres contraints d'accomplir des actes répréhensibles, mais il y va de leur survie. Sans cesse, il faut obéir aux ordres donnés, reçus, sous peine de sanctions ! Nous vivons dans le camp, tantôt du côté des bourreaux, tantôt dans celui des victimes. Une nouvelle facette de cette barbarie crée par Hitler. Il n'y a plus d'humanité du côté des bourreaux et la déchéance blessent les suppliciés. Ce récit est poignant, un témoignage de l'holocauste insoutenable… Je vais prendre rapidement la suite de ce récit : « Le manuscrit de Birkenau ». Je vous conseille de lire la trilogie de Heather MORRIS, récits autobiographiques qui se déroulent à la même période et dans le même lieu. Peut-être que les personnages mis en scène par ces deux écrivains se sont rencontrés sur les sites ! Je vous souhaite une bonne journée.
Heather MORRIS : « Le tatouer d'auschwitz »
« Le voyage de Cilka »
« les trois soeurs »
Trilogie de cette autrice, à l'attention de celles et ceux qui ne la connaissent pas et dont je conseille, fortement la lecture.
( 08/04/2023)
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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critiques presse (1)
LeSoir
31 mai 2021
« Le magicien d’Auschwitz » nous emmène au cœur de l’enfer. Un voyage effroyable mais indispensable.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
- - (...) Nous avons besoin de SS coriaces et qui y croient dur comme fer. Il n'y a pas de place pour les mauviettes parmi nous. Nous ne pouvons pas ressentir de la pitié envers les prisonniers, et quiconque en aura n'ira pas loin. Tels sont les ordres en vigueur dans tous les Katzet du Reich.
- Et quelle est la logique de tout ça ?
- Darwin, mon gars.
- Un autre chef SS ?
- Broad sourit.
- Darwin était un Anglais qui a découvert que la vie est une jungle et que seuls les plus forts survivent. Les plus faibles sont tués. Cette idée est très importante pour l'évolution de l'humanité. Quiconque montre de la sympathie à l'égard des détenus fait preuve de faiblesse. Quiconque montre de la faiblesse est faible et, partant, menace la force de la race. Les faibles sont éliminés. Un SS ne peut pas être faible, puisqu'il est l'élite de l'élite, l'Avenir des Aryens et de l'humanité ; il ne doit donc pas céder aux sentiments humanistes vis-à-vis des prisonniers. C'est pour ça que les verts ont été nommés kapos. L'idée est qu'en étant violents, ils rendront la vie infernale aux autres prisonniers et les plus faibles mourront. Seuls, les plus forts survivront, tu comprends ? La sélection naturelle.
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Il indiqua deux colonnes de fumée noire qui montaient dans le ciel, au loin.
- Comment peut-il y avoir si peu de nourriture avec des usines qui tournent ?
- Tu parles des cheminées ? demanda Gerda. Une amie de la blanchisserie de Theresienstadt, qui est arrivée avec le transport de septemebre, m'a dit que c'est par là que nous allons sortir.
- Par là, où ?
- Par les cheminées.
Levin scruta la fumée avec une moue d'incompréhension.
- On va sortir par les cheminées ? ! demanda-t-il. Que voulait-elle dire par là ?
- Je ne sais pas. Je lui ai demandé et elle a pris un air bizarre. Elle m'a dit que le seul moyen de sortir du camp, c'est par les cheminées. Et puis elle est partie. J'ai demandé à quelqu'un d'autre qui a utilisé la même expression. "Nous sortirons par les cheminées."
Levin secoua la tête.
- Oh, ils devaient se moquer de toi, rétorqua-t-il. Comme ils sont arrivés avant nous, ils se croient plus intelligents et disent n'importe quoi pour rire à nos dépens.
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- Écoutez, je ne comprends rien à la science, mais je suis un soldat et...
Le Brésilien l'interrompit, appliquant son index sur sa poitrine.
- Tu n'es pas un soldat ! Tu es un SS. La SS n'est pas un ordre militaire, c'est un ordre initiatique ! Tu n'es pas un soldat, tu es un moine guerrier. Nous tous, les SS, nous sommes au service de forces que nous ne comprenons pas, des forces qui viennent du cosmos et nous relient à la transcendance ! Nous sommes l'homme nouveau. Notre destin est de détruire l'homme-animal et de créer l'homme-Dieu ! Telle est notre mission. Est-ce que ça coûte ? Bien sûr. Ça coûte énormément. C'est affreux. Mais nous devons le faire. Pour le bien final de l'humanité, nous devons faire temporairement le mal.
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- Mais qu'allez-vous chercher ? demanda-t-il. Comment le calice de Jésus peut-il être lié aux Aryens de l'Atlantide ? Quel est le rapport entre les deux ?
- N'oubliez pas que Jésus était aryen.
- Aryen ? Jésus ? Mais tout le monde sait que Jésus était juif ! Laissez-moi vous rappeler que dans le Nouveau Testament, il est présenté comme un rabbin. Il s'appelait Yehoshua et était connu par le diminutif Yeshu. Jésus est né juif, a vécu juif et est mort juif.
- Vous vous trompez, mon cher, corrigea le magus. Jésus était aryen. Il était blond et avait les yeux bleus. L'Ahnenerbe a déjà établi que Jésus avait des ancêtres germaniques, plus précisément les Aryens de l'Atlantide qui, comme vous le savez, avaient une origine divine. C'est pourquoi on a appelé Jésus le fils de Dieu. Le Führer lui-même a fait observer que Jésus était probablement un renégat d'une tribu aryenne perdue. Sa véritable mission a été déformée par les Juifs de l'époque, à commencer par saint Paul.
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Le bruit cadencé des bottes sur le goudron donnait l'impression que la mer était arrivée à Prague. Et quelle mer ! Les pas faisaient penser à des vagues, insistantes et furieuses, se brisant sur des rochers. Herbert Levin avait décidé de ne pas regarder. Il refusait d'accorder de l'importance à ce qui se passait dehors, n’acceptant pas la tournure que prenait l'histoire. Il voulait se persuader que, s'il ne voyait rien, le monde demeurerait tel qu'il avait toujours été, car ce en quoi il se transformait n'augurait rien de bon. Mais la réalité ne se pliait pas à ses désirs.
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