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EAN : 9782266283724
224 pages
Pocket (04/01/2018)
3.71/5   14 notes
Résumé :
Un soir de tempête et de ténèbres, entre terre et mer, une frêle silhouette chavire contre le vent. Bonnet canari, bottes vertes, Englo, un petit garçon venu d'on ne sait où et envoyé là par sa mère, vient toquer à une porte. Un feu de bûches ; un bol de soupe ; on l'attendait... Cette famille sera la sienne, des gitans sédentarisés, un peu funambules, un peu magiciens - danseuses et ferrailleurs, cartomanciennes et guérisseurs.
Peu à peu, malgré la violence... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
C'est le premier livre de Diane Peylin que je lis et je dois même dire que je ne la connaissais pas avant de lire « un jour il y aura autre chose que le jour ». J'ai été attirée par le titre puis par la couverture et enfin, les quelques mots en quatrième de couverture ont fait leur travail, le sort de ce petit livre était jeté, il terminerait ses jours chez moi.
Englo est un petit garçon qui arrive dans une famille de gitans . Mais nous n'en savons pas plus, d'où vient-il ? pour quelle raison se retrouve t-il à la porte de cette famille ?
Tous les membres de celle-ci sont particuliers magiciens, fantasques. Cette famille va devenir sienne. La violence côtoie l'amour, la frontière entre la folie et le rêve est floue, tout est en demi-teinte.
Ce livre oscille entre un conte et un récit fantastique, je m'y suis parfois perdue et n'arrive pas à avoir un avis définitif sur lui, c'est un livre étrange qui bouscule mes habitudes de lecture. J'aurais peut-être dû attendre quelques jours avant d'écrire mon ressenti . J'ai hâte de lire des critiques sur ce livre.
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Un jour, il y aura autre chose que le jour : c'est le début du poème Un jour de Boris Vian, faisant partie des 23 poèmes du recueil sous le titre Je vaudrais pas crever, écrit entre 1951 et 1953, ils furent édités en 1962. Diane Peylin rend hommage à Boris Vian avec son titre Un jour, il y aura autre chose que le jour, de plus, le poème d'où est tiré ce titre est mentionné dans son intégralité au début du roman comme un écho lointain, une résonance poétique tendre et agréable.
Diane Peylin romancière reconnue, par le prix Femme actuelle avec A l'endroit où elles naissent puis le coup de coeur des lectrices, Prix version Femina et le Prix Rosine Perrier pour son roman Même les pêcheurs ont le mal de mer, ces romans ont la grâce de l'écriture féminine, une douceur, une tendresse trouble avec une belle sensibilité.
L'écriture de ce roman effleure des univers nouveaux, le début caresse l'atmosphère de Tim Burton, une sorte de flou sombre ou émerge au loin ce petit garçon dans un paysage hostile, puis au fil de l'intrigue, je me retrouve dans la bulle imaginaire d'un Maxime Chattam avec son octalogie Autre-Monde, saupoudré de personnages fantasques, comme tiré du tableau d'un film de Federico Fellini. Mais au fil des pages, le style de Diane Peylin pénètre au coeur de votre âme, les mots ont la force brute de vous emporter vers cette maison du bonheur, cette demeure s'ouvre à l'émotion d'un petit garçon de six ans, prénommé Englo, venu d'ailleurs, un soir de pluie, abandonné par sa mère de gré ou de dépit, ce petit bonhomme happera à lui la bonté de tous, de cette nouvelle famille de saltimbanques aux coeurs tristes de leur passé.
Il y a une forme de poésie dans la prose de Diane Peylin, une chaleur invisible se diffusant lentement au fil des mots, une musique tendre en apesanteur, une mélopée sourde accompagne la mélancolie de chaque personnage de cette tribu de gitans sédentaires, un kaléidoscope de métiers d'ailleurs, comme funambules, danseuses, cartomanciennes, acrobate, clowns, ferrailleurs épousent cette famille d'un autre temps, une smala liée à un secret invisible, une douleur intérieure transpirant le coeur de tous, comme un fantôme jumeau jouant avec eux au gré de leur mélancolie, un marionnettiste articulant cette famille de pantins, de ce fil de vie d'or, luisant le relief bas de cette smala à la dérive, au bord de l'agonie.
Les premiers mots de roman, ce titre à la logorrhée d'un cri lointain, une douleur poétique d'un Boris Vian à la dérive, Je voudrai crever constelle le ciel de milliard d'étoiles scintillantes, brillantes, belles, dont la plupart sont mortes depuis bien longtemps, mais notre regard ne le perçoit pas encore, l'illusion sommeille en nous, ce chant d'étoile ou Diane Peylin narre cette nuit, réveille en nous une part de nostalgie inconnue qui au fil des pages deviendra une lumière sombre de vérité.
La famille de gitans nous émeut, sa différence cultive notre appartenance de proximité, cette communauté si lointaine nous ressemble, Englo est notre ange à tous, notre étoile qui brille dans le fond de notre coeur, un être de joie et d'apaisement, c'est la vie tout simplement.
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Diane Peylin me séduit toujours par sa plume délicate et poétique. C'est le troisième roman que je lis de cette auteure et c'est encore un véritable plaisir, de chavirer entre ses mots, de me laisser emporter dans ses contrées oniriques.

Comme l'écrit Boris Vian, Un jour Il y aura autre chose que le jour, et Diane Peylin nous plonge dans ce bain de poème dès l'épigraphe. Un jour, la nuit ouvrira la porte d'une nouvelle journée dans laquelle les choses seront différentes, auront changé. Et c'est quand un petit garçon se présente à la porte de la bâtisse taillée dans le calcaire d'une famille tsigane sédentarisée et, il faut le dire, loufoque, que leur vie va pour toujours changer.

« Sur la route grignotée par les poules, l'enfant se laissait chahuter par le vent. Les rafales le balançaient de droite à gauche, de haut en bas, sans se soucier de ses jambes maladroites. Pataugeant dans la boue, le petit homme et ses bottes de géant fixaient leurs empreintes dans le sol mouvant. Il avait six ans mais ses chaussures étaient immenses. Des bottes de sept lieues pour aller de l'autre côté du monde. »

Le ton est donné, le décor est planté. Maintenant, il faudra savoir se laisser exalter par le récit d'une auteure à l'imagination fertile sous peine de passer à côté de ce roman qui parle de l'absence, de l'acceptation, de la douleur, de la résilience, toujours en délicatesse et sensibilité.

La façon de raconter les épreuves et les troubles familiaux n'est jamais commune avec Diane Peylin et c'est en cela que j'apprécie chacun de ses romans. Elle peut dérouter, indéniablement, mais on peut tomber amoureux, furieusement. Il suffit de garder l'esprit ouvert et de croire en ses mots. Elle mène la barque et elle arrive toujours à me bercer de ses contes. Car oui, Un jour, il y aura autre chose que le jour, ressemble à s'y méprendre à un conte.

Un jour, un garçon de six ans ouvrit la porte d'une famille dont chaque membre avait une particularité physique, artistique, dans les gestes, dans l'esprit. Ce jour, il fut baptisé Englo, l'ange, et aucun autre prénom ne pouvait lui aller mieux, mise à part son véritable prénom que lui-même avait oublié, autant qu'il avait oublié celle qui fut sa mère. Peu à peu, il les découvrit, chacun leur tour, il s'intégra dans ce foyer déluré, il fut de moins en moins transparent, il les bouleversa, ils l'acceptèrent et finirent par l'aimer sans jamais vouloir qu'il les quittât désormais. du moins, c'est ce qu'ils croyaient, parce que celui que l'on nomma Englo avait une mission qu'ils finirent par découvrir, pour le bien de tous.

Le mystère qui plane tout au long du roman s'éclaircit sur un dénouement insoupçonnable autant qu'émouvant. La lutte intérieure de chacun des membres s'apaise, et la paix finit par les envahir tous, y compris Englo. Bien sûr, je n'en dirai pas davantage, mais la fin est belle, et tendre, et révélatrice. Un thème finalement universel qui peut faire écho en chacun de nous.

« Dans sa chambre, tout seul, ses battements cardiaques avaient cessé. Comme anesthésiés par cette solitude froide. Mais là, près d'eux, serré, son sang se mettait à nouveau à circuler. Les pulsations revenaient, entraînées par le métronome de l'amour. Il y avait du rythme ici. Dans ces mains liées. Dans ce groupe. Qui ne trouvait l'harmonie qu'une fois tous les membres réunis. Si un manquait à l'appel, la musique commençait à dérailler. Pour n'être plus qu'une rhapsodie délirante lorsque chacun errait de son côté. »

Vous l'aurez compris, ce roman poétique et ésotérique m'a séduit même s'il peut sembler divaguer parfois dans les limbes de la loufoquerie et de l'onirisme. Mais s'il on se laisse porter par l'auteure et s'il on sait d'avance que ce ne sera pas un récit ordinaire, alors on passe un très bon moment d'évasion. Surtout que l'écriture est très belle, autant que le message qu'elle veut faire passer et qu'elle porte merveilleusement bien.

Je lirai de nouveau ce roman, maintenant que je sais, maintenant que j'ai toutes les cartes en main pour me laisser m'émouvoir du sort – et du passé – d'Englo et de cette famille toute entière.

« – Je sais, dit-il. Je sais tout. Maintenant, je vais mieux. Je me sens tout bizarre mais je vais mieux. (…) »
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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Par des chemins détournés l'auteure nous amène à découvrir "un ange" qui revient près des siens pour que ceux-ci fasse le deuil du petit garçon trop tôt disparu.
Une famille de gitans s'est sédentarisé à la suite de la disparition de Djamil 6 ans.
On découvre au fil des pages la vie complètement déglinguée, la rage et la névrose de chacun des membres de cette famille qui mettra entre parenthèses deux années afin de réussir à "faire leur deuil".
Tout au long de cette histoire, que j'ai eu du mal à saisir et failli abandonné ; je me suis posée la question de savoir où l'auteure voulait m'amener.
J'ai bien fait de persévérer car la subtilité et la finesse des réponses à mes questions sont amenées vers la fin.
Inhabituel mais passionnant.
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Je découvre pour la première fois l'écriture de Diane Peylin avec ce roman déjà publié en 2012 avec pour titre "Sang Tsigane" aux éditions Les Nouveaux Auteurs. Ce titre est inspiré d'un poème de Boris Vian. J'ai beaucoup apprécié l'histoire dans son ensemble, mais aussi la plume de l'auteure, fluide, sans redondance et avec beaucoup de subtilité. Elle a réussi à me captiver et me donner envie de poursuivre cette lecture.
Les personnages sont drôles, étranges parfois, tous avec leur part d'ombre et leurs bizarreries, ils m'ont beaucoup plu. Zorita, la doyenne et peintre, Azlan, le chaisier à la musculature incroyable, Ilmiya, la chanteuse et acrobate, Pepindorio, le saltimbanque et bien d'autres encore... le plus attachant de tous est "Englo", un petit garçon de six ans, confié par sa maman à cette famille qu'il ne connaît pas. Englo ne se souvient pas de son prénom, alors cette nouvelle famille l'appellera ainsi dès son arrivée. Ici, il ne connaît rien ni personne mais il est très vite adopté par deux personnages féminins principalement : Sidi et Adrienne, de fidèles alliées. Mais malgré son jeune âge, Englo remarque les fêlures de cette famille qui inconsciemment le rejette.
Cette histoire est très représentative de la culture tzigane où la tradition reste entière. La solidarité, cet état d'esprit qui est le leur, est aussi parfaitement mise en exergue surtout lors de certains évènements.
Plus je tournais les pages et plus j'avais hâte de connaître la suite. Je ne me suis ennuyée à aucun moment, sauf peut-être avec les quatre premiers chapitres où l'auteure met la situation en place. À partir de là un doute a subsisté dans ma tête. Et c'est seulement à la fin que j'ai pu voir que mon intuition était juste. La fin a été moins surprenante pour ma part, mais n'a rien enlevé au plaisir de cette lecture.
Diane Peylin évoque les drames que tous peuvent connaître avec sensibilité et finesse. Un livre magnifique qui soulève le coeur... J'aurais grand plaisir à découvrir d'autres de ses romans.
Lien : http://28bng.wordpress.com
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Un jour
Il y aura autre chose que le jour
Une chose plus franche, que l'on appellera le Jodel
Une encore, translucide comme l'arcanson
Que l'on s'enchâssera dans l'oeil d'un geste élégant
Il y aura l'auraille, plus cruel
Le volutin,plus dégagé
Le comble, moins sempiternel
Le baouf, toujours enneigé
Il y aura le chalamondre
L'Ivrunini, le baroïque
Et tout un planté d'analognes
Les heures seront différentes
Pas pareilles, sans résultat
Inutile de fixer maintenant
Le détail précis de tout ça
Une certitude subsiste : un jour
Il y aura autre chose que le jour.

(Boris Vian)
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Korian était posé sur une courge spaghetti à côté d'elle et il écrabouillait des tomates avec ses doigts boudinés.
Il n'avait pas de cheveux et cela intriguait Englo.
Un bébé chauve, c'était laid et inquiétant.
Comme un vieillard édenté ou une poule déplumée.
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C'était sa famille - sa mère ne l'aurait pas envoyé là sinon - il le sentait, mais sa famille était déglinguée.
Comme une carriole avec quelques boulons manquants qui roule, vacille et se récupère.
Jusqu'à ce qu'elle s'écroule.
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Le conditionnel était fait pour lui. C'était maintenant une certitude. Il ferait maintenant corps avec lui et ignorerait les appels du présent et de l'impératif. (p.144)
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Toute la famille avait cette nécessité. Trouver chaque jour une raison, une excuse, une main, pour faire un pas de plus. (p.161)
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