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EAN : 9782710384472
304 pages
La Table ronde (08/02/2018)
4.03/5   73 notes
Résumé :
Landyn Midwinter et Vale, son fils, agriculteurs dans le Suffolk, sont des hommes du terroir. Les temps sont durs, et face à la concurrence des grandes entreprises ils doivent lutter pour garder leur propriété, leur gagne-pain et leur héritage. Mais un combat plus profond et plus brutal est à l’œuvre en arrière-plan : un face-à-face à propos de l’horrible mort de Cecelia, épouse et mère adorée, dix années auparavant en Zambie ; un passé que tous deux ont refusé d’af... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la famille Midwinter, il ne reste plus que le père, Landyn, le fils,Vale et Pup le jack russel.
Les autres ont disparu: la mère Cecelia -Cessie pour les proches- est morte en Zambie, "le pays des terres rouges", dans la ferme africaine, il y a une dizaine d'année; l'aîné de la fratrie a succombé quelques jours après sa naissance...

A présent, les survivants, sont revenus au pays, sur les terres de leurs ancêtres dans le Suffolk, ils ont repris la ferme située entre mer et terre, bois et marais.
Nous sommes dans les années 90 dans une campagne anglaise en prise avec un hiver glacial et neigeux pour partager le quotidien de deux solitudes égarées dans un monde agricole en plein bouleversement et un contexte économique dificile.

Deux hommes blessés, brisés par la perte de l'être le plus cher, l'épouse et mère.
Deux taiseux qui s'affrontent, et qui chacun à leur tour, par chapitre alterné, nous délivrent leur histoire, les drames ponctuant leur existence, celle de Landyn, la soixantaine et de son fils Vale qui a déjà vingt ans.

Chaque protagoniste interpréte le quotidien et ses événements pour avancer, aller au delà du souvenir du drame qui les ronge mais, au détour d'un ciel chargé, d'un paysage enchanté, la lecture de traces pour l'un, de signes pour l'autre, leur apportent un réconfort.
Le Pa, Landyn, fantasme sur une renarde qu'il a apprivoisée, incarnation de son épouse à la chevelure flamboyante: jour après jour il l'épie, la guette dans le froid, récherchant sa présence.
Le fils, Vale, à la vision obscurcit par des vols de corbeaux...

Entre révolte et résistance, père et fils continuent de marcher côte à côte dans une cohabitation tantôt subie tantôt partagée. Des sentiments contraires dévoilent pourtant tout leur amour et attachement.
La peur, la colère, la rage, la haine, les coups de gueule accompagnent les protagonistes tout au long du récit . Pardon, acceptation, vengeance, culpabilité, les émotions valdinguent dans cette houleuse relation père et fils.

J'ai beaucoup apprécié l'écriture de Fiona Melrose, la manière de dire, d'exprimer la souffrance, la douleur, la peur de ces deux êtres et la façon d'aborder leur solitude et leur incompréhension. Une tension grandissante rend palpable la douleur lancinante, l'appel au secours aussi bruyant qu'un cri.

Peu à peu un chemin vers la résilience se dessine dans ce récit où la nature sert le propos, la vie sauvage est magnifiée sous le regard attentif du père et la vie domestique de la ferme célébrée même dans les moments critiques. Terre et ciel accueillent les ressentis des protagonistes dans une harmonie voire une symbiose emplie de poésie.

Une belle découverte et une auteure prometteuse, Midwinter est le premier roman de Fiona Melrose. Envie de musarder dans cette région côtière du Suffolk jusqu'à l'église de la Sainte-Trinité à Blythburgh connue sous le nom de la Cathédrale des Marais ....
Un beau moment de lecture, dense, émouvant.
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Un éditeur dont j'aime les choix, une jolie couverture, un avis positif, voilà trois bonnes raisons de choisir ce roman. Ce qui signifie que je ne savais rien de l'histoire avant de commencer. Et que je ne vais rien vous raconter non plus !
Je plaisante, mais suivant mon habitude de ne pas trop en dévoiler, je parlerai d'abord de l'auteure. Fiona Melrose vit au Royaume-Uni, mais elle est née en Afrique du Sud, et continue d'y aller régulièrement. Ceci est son premier roman, elle l'a situé dans le Suffolk, où elle vit, avec, pour les personnages, des réminiscences du Zimbabwe.

Midwinter évoque le milieu de l'hiver, et certes, le roman se déroule dans la campagne anglaise enneigée, mais Midwinter est aussi le nom de famille de Landyn et son fils Vale. Lorsqu'ils vivaient au Zimbabwe, dix ans auparavant, le père était surnommé Mid, comme si son nom était Winter. Maintenant de retour dans le Suffolk, Landyn exploite la ferme familiale, et entretient des relations orageuses avec son fils de vingt ans. Aucun des deux n'a fait le deuil de Cecelia, leur épouse et mère, morte tragiquement dix années plus tôt.
Le roman commence par une scène… que je n'ai pas envie de raconter, tiens, parce qu'elle surprend lorsqu'on n'a lu qu'un résumé succinct, et parce qu'elle va avoir une grande importance sur la suite du roman.

Le début du livre est plutôt noir, mais on y perçoit peut-être une certaine lueur d'espoir, cela restera à confirmer. Les pensées des protagonistes sont « brutes de décoffrage » mais là aussi, une évolution semble se dessiner. Les points de vue alternent entre Landyn et Vale, et permettent de développer habilement le thème de la relation père-fils. Même si j'ai lu précédemment des romans sur ce thème, j'ai trouvé vraiment bien rendue la difficulté pour les deux hommes, et surtout pour Vale, à exprimer leurs sentiments : Vale n'arrive pas à différencier peur, colère, tristesse, et se met plus souvent qu'à son tour dans des rages plus ou moins rentrées, dont il ne sait comment sortir.
Toutefois, l'introspection, et le caractère peu éloquent des personnages, n'empêchent pas les interactions entre eux, avec des dialogues empreints de véracité. Les caractères secondaires sont très intéressants aussi. J'ai passé vraiment un très bon moment de lecture avec ces personnages, avec une ambiance unique, où les éléments naturels et la faune sauvage viennent jouer leur rôle. Je suivrai attentivement cette jeune auteure lorsqu'elle publiera de nouveau !
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Pour sortir des sentiers battus de mes goûts littéraires, je tente de suivre les avis de mon libraire préféré. L'idée d'un premier roman sur les non-dits et les relations pères-fils ne devait pas, à priori, m'enthousiasmer. Et pourtant !
Landyn et Vale Midwinter sont père et fils, agriculteurs dans le Suffolk, région rurale et littorale au Nord de Londres. Cecelia, épouse et mère est morte dix ans plus tôt en Afrique et depuis les deux hommes affrontent chacun de leur côté, chacun de leur manière ces souvenirs douloureux. Entre eux, les relations sont très tendus et les incompréhensions immenses. le fils nourrit une haine grandissante pour son père qu'il estime responsable de la mort de sa mère. le père voit la réincarnation de sa femme dans une renarde qui vient chasser autour de sa propriété. le drame semble inévitable. La tension monte au fil de pages. Les personnages n'ont pas l'instruction qui leur permet de verbaliser et le père sent bien que son fils lui échappe. La culpabilité le mine. Mais le combat entre les deux personnages va peut-être, en fin de compte les rapprocher !
Fiona Melrose a une jolie plume et en alternant les chapitres entre le présent anglais et le passé africain, elle nous offre un moment de lecture à la fois sensible et poétique. J'ai été touché dès le début par la souffrance sous-jacente de ces deux personnages et ce mur qui se construit à coup de silence. Chacun essaye de se reconstruire dans le travail ou dans une communion avec la nature.
La nature est aussi un personnage important et autant je ne suis pas un adepte des romans naturalistes, autant, le lien de ces hommes non seulement avec leur passé, mais aussi avec leur environnement présent est émouvante et j'oserai le dire onirique.
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Dès le livre ouvert, j'ai été habitée par cette histoire, entre touffeur de l'Afrique et Suffolk enneigé. Midwinter est un récit à deux voix, celles de Vale Midwinter, vingt ans, et de son père, Landyn. Il y a dix ans, dans leur ferme en Zambie, leur épouse et mère adorée, Cecelia, a perdu la vie. Aujourd'hui, ce drame ressurgit entre eux et s'envenime. de mots infectés en zones d'ombre du passé, une incompréhension mâtinée de violence s'installe, entre deuil et culpabilité. « Des années durant j'avais refoulé les souvenirs. Je les avais toujours sentis gratter dans les recoins les plus sombres de mon esprit, encore à l'état sauvage. ».

La narration alternée par chapitre construit le roman avec beaucoup de finesse. On va découvrir au fil du récit ce qui s'est passé ce matin-là à Kabwe, dans « la maison qui s'étirait tel un long wagon entre les arbres, avec cet acacia immense sur le devant qui grouillait de singes et d'oiseaux. ». Fiona Melrose a un talent formidable pour restituer la complexité des caractères, les hésitations et les non-dits. Sa plume délicate, au plus près de la nature, gomme à mesure toutes les ficelles stylistiques, pour ne laisser au lecteur que le plaisir brut de scènes de vie travaillées sans excès.

« Au fil des ans, il ressemblait de plus en plus à un garçon au crâne rempli de rats en colère qui le rongeaient, la tête éternellement penchée en avant, on aurait dit une pomme tardive. » Comment surmonter le poids de l'existence, des échecs et des décisions à prendre, comment trouver la force d'aller de l'avant et de se (re)construire, lorsque les ombres du passé nous engloutissent ?

J'ai eu vraiment un beau coup de coeur pour ce magnifique premier roman tout en simplicité et profondeur. Merci aux éditions La Table Ronde ! (Et bravo à Anne-Margot Ramstein pour la si belle illustration du bandeau)

« Le visage de Pa était mouillé, les larmes lui sortaient des yeux comme le sang sort de la gorge des agneaux quand on y pose un couteau. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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[INCIPIT]
« Dix années durant j'avais refoulé les souvenirs. Je les avais toujours sentis gratter dans les recoins les plus sombres de mon esprit, encore à l'état sauvage ; mais assis sur la souche d'un arbre dans l'obscurité grandissante, tout ça – l'espace, la peur, le chagrin –, tout ça semblait m'avoir à nouveau débusqué. C'était comme si je m'étais contenté de rester planté là les dix dernières années, et que j'étais maintenant de retour dans un foutoir, avec un fils qui ne voyait que des fantômes. »

Landyn et son fils Vale Midwinter vivent seuls dans leur maison du Suffolk depuis le décès de Cessie, la mère de Vale, dix ans auparavant. Ils habitaient alors en Zambie lorsque le drame est survenu. Depuis les relations entre le père et le fils sont tendues, gangrénées par le ressentiment, les non-dits et l'incompréhension.

Le récit tout en pudeur de Fiona Melrose donne alternativement voix à Landyn et à Vale, chacun évoquant les évènements du passé et les sentiments qui les animent aujourd'hui. On ressent immédiatement beaucoup d'empathie pour ces deux hommes pétris de culpabilité, de colère, et qui ne savent pas se parler. Les dialogues très ramassés, faits d'échanges brefs et souvent frustrants, traduisent d'ailleurs bien leur difficulté à communiquer.

L'histoire et les thèmes abordés me laissaient craindre que le récit ne bascule dans le pathos. Ce n'est pas le cas. L'émotion est là mais elle est amenée avec beaucoup de justesse et de délicatesse.
Le récit fait la part belle à la nature, souvent source d'apaisement et de consolation pour les personnages. Les tâches quotidiennes à la ferme, les promenades dans les champs en compagnie des chiens, l'observation des animaux qui peuplent les campagnes du Suffolk, sont autant d'activités qui laissent place à la réflexion et à l'introspection.

Merci à mesrives dont la critique m'a donné l'envie de découvrir ce roman sensible et touchant.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
07 mars 2018
Originaire d'Afrique du Sud, Fiona Melrose a rallié les terres agricoles du Suffolk anglais et son climat parfois hostile pour écrire son premier roman, "Midwinter". Elle y narre, à deux voix, les souvenirs et souffrances d’un père et son fils, rentrés veuf et orphelin de Zambie.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait un bon bout de chemin à parcourir jusqu’au bois et c’était dur d’avancer dans l’humidité. La campagne était superbe. La moindre feuille était fumante de froid. Des toiles d’araignées avaient gelé, ainsi que chaque brindille et chaque broussaille. Poteaux, charrues et arbres tombés à terre étaient tous recouverts de neige et le ciel promettaient encore. Un troupeau d’oies sauvages a traversé le ciel en route vers chez elles. La lumière du jour allait disparaître sous peu, même s’il faisait encore assez clair pour que je trouve mon chemin. Le froid me râpait la gorge et mon souffle s’est accéléré à cause de l’effort de la marche. Je sentais tous les ennuis de ces derniers jours assis dans mon corps et près d’en partir. Le gel traversait mes grosses chaussures et mes orteils se rétractaient un maximum pour y échapper. Le froid pouvait y entrer comme la moisissure dans une botte de foin. Au début on le remarquait à peine, puis une fois qu’il était installé, c’était trop tard. Rien à faire pour l’éliminer. Il n’y avait que de l’acier là-haut dans cette brume et ces nuages, je le savais.
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Parfois je me mettais en colère alors que j’aurais mieux fait d’être inquiet ou contrarié. On aurait dit que je ne connaissais qu’une seule manière de ressentir les choses.
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Alors, le garçon sortait marcher. Je ne l’ai plus jamais empêché. Au fil des ans, il ressemblait de plus en plus à un garçon au crâne rempli de rats en colère qui le rongeaient, la tête éternellement penchée en avant, on aurait dit une pomme tardive.
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Des années durant j’avais refoulé les souvenirs. Je les avais toujours sentis gratter dasn les recoins les plus sombres de mon esprit, encore à l’état sauvage.
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Le visage de Pa était mouillé, les larmes lui sortaient des yeux comme le sang sort de la gorge des agneaux quand on y pose un couteau.
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