Le premier point fort de ce livre, c'est l'inventivité. La présentation des chapitres, avec le nom des personnages dans des cartouches pour montrer qui parle mais aussi où ils vivent, la retranscription des conversations entre Valentine et sa meilleure amie sous forme de messages et non de simples dialogues, les extraits de carnet, participent à un nouvel effet de réel.
Puis, les personnages sont attachants, que ce soit Valentine, ou Félix, son nouveau voisin. Ce roman de littérature jeunesse ne comporte pas de « méchants » au sens traditionnel du terme. Oui, Valentine ne s'entend pas avec le fils de son beau-père, la cohabitation du fait de la garde alternée n'est pas aussi facile que les adultes (ou les articles de journaux) veulent bien le croire. Oui, Valentine n'apprécie pas Marie-Océane, élève dans la même classe (le collège, tout petit, ne comporte que trois classes par niveau). Mais ce sont de simples manques d'affinités, des frictions ordinaires, rien qui ne soit le reflet de la vie même. Tous les caractères ne sont pas compatibles. Et si Valentine est assez ouverte, pour ne pas dire très bavarde, son nouveau voisin n'a pas nécessairement envie de raconter sa vie, les raisons de sa venue dans cet immeuble, et la présence, toujours diffuse de l'absence d'Amalia. Il pense à elle, ses parents parlent d'elle, les photos sont là, mais ils ne parlent pas d'elle en dehors du cercle de famille. Mystère ou secret, comme l'on voudra. Il n'est pas le seul en cette rue des tempêtes. Même Nelly, la plus vieille occupante des lieux, qui organise des réunions au sommet dans la cave, cache elle aussi une part de mystère.
En attendant, ce sont d'authentiques fouilles archéologiques qui ont lieu non loin de l'immeuble, et qui pourraient bien compromettre l'immeuble tout entier. Que se passerait-il si un avis d'expulsion était ordonné, afin de parfaire les fouilles ?
Ce ne sont pas deux mondes qui s'affrontent, ce sont les habitants de l'immeuble, promus « irréductibles gaulois » qui surveillent du coin de l'oeil les archéologues et les journalistes qui prennent possession des lieux. Puis, un des appartements de l'immeuble a un passé pas franchement joyeux, dont les conséquences sont encore bien présentes. L'union fait la force, surtout si le danger vient de sous la terre – sans oublier la mer : la rue des tempêtes ne s'appelle pas ainsi pour rien.
Ce premier tome ne répond pas à toutes les questions – y compris celui du prénom de la petite soeur de Valentine. le tome deux, paru depuis peu, devrait nous en dire un peu plus.
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