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EAN : 9782264020215
251 pages
10-18 (04/01/2008)
3.88/5   91 notes
Résumé :
La relecture aujourd'hui de l'invitation à la valse, outre la parenté de son auteur avec le Valéry Larbaud d'Enfantines qu'elle explique, révèle assez bien le parfum de scandale qui entoura Rosamond Lehmann dans les lettres anglaises. Car l'érotisme voilé de ce roman - qui ne déparerait pas une oeuvre de Nabokov - emporte le lecteur dans un tourbillon d'humour et de sensualité qui ne finira jamais de tourner aussi longtemps qu'il y aura des jeunes filles en fleurs e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Cela pourrait presque s'appeler " Quelques heures de la vie d'une femme"... Pour le coup , une très jeune fille de dix-sept ans qui s'apprête à faire son entrée dans la cour des grandes, dans sa vie de femme , de son réveil, le jour de son anniversaire (que l'autrice appelle "jour de naissance" ), jusqu'au lendemain du premier bal de sa vie.
On est en 1920, et Olivia Curtis, jeune fille de la petite bourgeoisie reçoit (entre autres) comme cadeau d'anniversaire, un magnifique coupon de soie rouge. de quoi faire faire par la couturière du village, une magnifique robe de soirée pour le bal de Lady Spencer, un cran au-dessus sur l'échelle sociale.
En quelques scénettes, Rosamond Lehman , l'air de ne pas y toucher , brosse le portrait d'une Angleterre disparue...
Des petits cadeaux qui nous renseignent sur une époque, une couturière condamnée par l'égoïsme de sa mère, à une vie terne et solitaire.
Mais aussi , la prise de conscience d'une jeune fille sur sa condition sociale.
Sur la guerre qu'elle a traversée enfant, avec insouciance , sur la découverte de sa féminité, sur son potentiel, sur la pensée.
C'est qu'il est long le chemin entre le premier bal et une future demande en mariage... seul choix reconnu pour les femmes à cette époque. Et Olivia va mesurer à quel point , elle ne sait rien...
Rien sur comment se mettre en valeur, rien sur les hommes. Rien par rapport à sa grande soeur, sa cousine, une voisine, tellement plus jolies, plus à l'aise , mais aussi plus âgées.
Petits complexes et tâtonnements vers l'âge adulte, le tout dans une société qui ne livre aucun mode d'emploi pour s'en sortir brillamment, autre qu'une mère complice ou une grande soeur gentille et à l'écoute...
Faussement naïf, faussement superficiel, parfois légèrement corrosif, ou grinçant... Picturalement parlant, ce serait de l'impressionnisme ...Olivia Curtis n'est pas loin dans ses interrogations, des adolescentes que l'on a été , si on réfléchit bien.
Sorti en 1932, ce petit roman d'une écrivaine reconnue en son temps, a été réédité dans la collection "Belfond Vintage".
Et de vintage, il en a le parfum dans le fond et dans la forme ; c'est pour cela que je ne saurais trop le recommander à tout le monde. Mais si vous aimez les romans qui parlent de la condition féminine, les romans qui vous racontent l'histoire avec un grand "H" par la "petite porte", si vous aimez tout simplement les ambiances so british , alors comme moi , vous humerez avec bonheur ce léger parfum de naphtaline...
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Encore une couverture de 1964 qui m'a valu les railleries de mon noble époux ! Vous pouvez la voir, c'est celle de babelio ...
Alors que le livre...Tout comme Poussière, il est tout en dentelle aérienne, et tellement profond...
Olivia et Kate sont deux soeurs de la bonne bourgeoisie anglaise. Elles vivent à la campagne, près de Londres. Au matin du premier chapitre, Olivia fête ses 17 ans...Elle croit entrer dans l'âge adulte, avec, comme horizon ultime, le bal chez lord Spencer, la semaine d'après. Son premier bal...Elle reçoit en cadeau le tissu de la robe, rouge flamme...A son excitation se mêle l'angoisse, la timidité, la difficulté d'habiter son corps et son esprit, et de trouver sa place dans sa famille, entre une soeur belle comme une nymphe, un petit frère surdoué, un père charmant mais distant, rêveur, une mère aimante, mais rigide. Sans oublier le pékinois, objet des attentions exclusives de daddy...Puis arrive le jour - la nuit- du bal ...où il de passe tant de choses, mais peut-être aussi rien du tout...
Comme cela a l'air lourd quand je l'écris ! Alors que tout ce que je raconte est implicite, suggéré, avec infiniment de subtilité, qui ouvre des perspectives bien plus vastes qu'on ne saurait dire. Rosamund Lehmann traite des jeunes filles, de l'adolescence, des rêves mêlés inextricablement à la réalité, de l'indifférence et de la fascination, des individus isolés en eux et des codes sociaux, des abymes qui séparent les gens...Tout cela avec la grâce inimitable des grandes romancières anglaises.
Lisez-le tous, je veux une nouvelle édition, une nouvelle couverture, mais pas une nouvelle traduction, celle de Jean Talva est géniale.
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Il est absolument impossible que les scénaristes de Downton Abbey n'aient pas eu entre les mains ce roman de Rosamond Lehmann avant de se mettre à l'oeuvre. On retrouve dans ces pages l'esthétisme et la psychologie des classes mondaines.

A travers les yeux de deux soeurs, Kate et Olivia, très différentes de caractère et de "talents", le lecteur pénètre dans l'intimité campagnarde d'une famille attachante, les Curtis. Comme son titre l'indique, tout le roman s'articule autour d'un bal donné par Lady Spencer, la riche voisine dont Kate et Olivia ont fréquenté de loin les enfants. Olivia vient de fêter ses dix-sept ans et elle envisage son premier bal avec une gamme de sentiments complexes et paradoxaux, tous légitimes, quand Kate, plus expérimentée, tente d'apaiser ses espoirs pour éviter les désillusions.

La plume de Rosamond Lehmann peut quelque peu surprendre au commencement, elle ne ressemble pas de mon point de vue à celles de ses contemporaines. Franche, directe, parfois corrosive, elle ne fait pas dans le détail et la description mais s'attache davantage aux personnages et à leurs ressentis. le bal symbolise ici la transition troublante entre l'enfance et l'âge adulte, l'abandon de la gaucherie pour "entrer dans le soleil", les tâtonnements de l'inexpérience, la découverte d'univers sociaux différents de celui du cocon et des différentes relations qui peuvent se nouer et se dénouer entre les gens.

L'auteur traite son sujet avec une grande délicatesse et, j'ose l'affirmer, une réelle conscience du besoin d'émancipation de ses héroïnes. Nous sommes en 1920 et le langage change, devient moins châtié, plus franc ; les jeunes filles cousent désormais moins qu'elles n'étudient ; elles portent un regard plus critique sur les hommes qui les entourent, quel que soit leur âge.

Une belle découverte d'une auteure très féminine à défaut d'être féministe.


Challenge 1914-1968 / 2017
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Retour vers le passé avec cette histoire, on change de siècle, la première guerre mondiale est terminée, année 1920, en Angleterre, à la campagne, pas trop loin de Londres.

Même si le niveau de vie de la petite bourgeoisie se maintient, il ne s'agit plus de luxe démesuré, la guerre a fait ses ravages.

La maison des Curtis domine le village pittoresque, presque insalubre. Ce matin-là Olivia fête ses dix-sept ans. Sa soeur Kate vient la réveiller, car ses parents l'attendent avec James le petit frère pour lui offrir ses cadeaux.

Olivia est une adolescente qui aime dormir, prendre son temps, se promener dans le jardin, lire, réfléchir.

Un événement pourtant l'excite au plus haut point : le bal des Spencer de la semaine suivante, son premier bal, l'entrée dans la cour des adultes.

L'étoffe écarlate qu'elle reçoit en cadeau d'anniversaire la ravit. Elle s'empresse de rendre visite à la couturière du village, pauvre jeune femme ayant du sacrifier sa vie d'adulte à cause de la mère. La robe sera magnifique.

Olivia a du mal à trouver sa place dans sa famille. Kate sa soeur aînée est belle et brillante, le petit frère frère surdoué. le père est âgé et distant, la mère un brin coincée dans les conventions de l'époque.

Le soir du bal est arrivé et nous suivons Olivia dans ses envies, ses réflexions, ses discussions et ce fameux petit carnet de bal qui doit être rempli coûte que coûte, histoire de ne pas faire tapisserie dans un coin. Elle va faire des rencontres de gens charmants et d'autres beaucoup moins, voire grossiers personnages. Les jeunes s'enivrent dans le dos des adultes, des désirs et amourettes se nouent. Olivia jette un oeil sur ce qu'on appelle la grande vie ce soir-là.

J'ai tout d'abord apprécié les desciptions des paysages qui sont magnifiques, comme un arrêt dans cette course folle de notre époque. Qui observe encore les changements de temps dans le ciel, la lumière différente, le voile de brume qui se forme et s'étend ?

J'ai suivi Olivia avec plaisir dans son apprentissage de la vie en société et ses réflexions avec les différentes rencontres le soir du bal. Et je me demande si les jeunes filles de cette époque étaient plus armées pour se défendre des goujats ou si Olivia était en avance sur son temps.

Un style désuet mais tellement plaisant, une halte, un regard vers le passé, moderne pourtant, paradoxe intéressant qui amène forcément, du moins pour moi, à un questionnement de l'évolution pas si certaine de la place des femmes dans la société.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Séduite par le titre et la couverture comme souvent, je me suis plongée dans cette lecture sans rien en savoir. J'ose à peine avouer que je n'avais pas davantage entendu parler de l'auteure.

Le roman nous plonge dans l'intimité d'une petite famille dans la campagne anglaise et s'articule autour de deux évènements : l'anniversaire et le premier bal d'Olga qui fête ses 17 ans.
Dans la première partie, la jeune fille découvre ses cadeaux et se pose de nombreuses questions sur son avenir et sa condition de femme.
« Depuis quelque temps, une émotion particulière accompagnait la minute où elle se regardait ainsi, de pied en cap : de façon imprévue et rare, il arrivait qu'elle vît en face d'elle une étrangère, un être nouveau. »
Le bal révèle une jeune fille épanouie, bien qu'en proie aux doutes lorsqu'elle contemple son reflet dans le miroir. Comme beaucoup d'adolescentes, elle est mal dans sa peau, se trouve ordinaire et mal fagotée, elle avait pourtant tellement misé sur cette robe rouge qui devait tout changer.

Je n'ai pas été complètement conquise par cette découverte. J'ai trouvé l'écriture monotone.
Il se passe très peu de choses, ce qui ne me gêne pas habituellement, si les descriptions des lieux, des paysages, de la psychologie des personnages parviennent à donner du relief au récit.
Ici, rien de semblable. J'ai senti une pointe d'ennui m'envahir peu à peu.
Je me suis lassée de ces rencontres au fil des danses. J'ai eu du mal à relier les personnages entre eux.
Une déception.
Merci à NetGalley et aux Editions Belfond.
#LInvitationàlavalse #NetGalleyFrance

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
P 128 Quand les ressources offertes a la conversation par le Pays de Galles furent épuisées,Mrs Curtis dit avec bienveillance :
_ Est-ce que vous avez fait choix d'une carrière, Reggie ?
Il y eut un silence ; après quoi, d'une voix forte :
_ J'ai décidé ďe me consacrer au Seigneur _ dit-il.
Mrs Curtis compta quelques mailles. Puis elle dit d'un ton circonspect :
_ C'est une très belle décision.
Un silence.
- Ma mère en est très heureuse - reprit-il.
J'en suis convaincue.
Encore un silence. Les jeunes filles, stupéfaites, considéraient fixement le tapis. Elles comprenaient maintenant pourquoi il ne les regardait pas. Il évitait la tentation. Ni l'oeil de Kate, étincelant, fier et hardi - l'oeil d'une beauté - ni le regard tendre et sensible d'Olivia, ne devaient le détourner de ses saintes pensées, de sa décision d'entrer dans les ordres. Elles voyaient, maintenant, pourquoi ill ne voulait danser qu'avec modération : détaché des plaisirs de ce monde, et toutefois, dans sa tolérance, ne les rejetant pas avec mépris, il assisterait à la fête, mais il ne serait pas de la fête. Et durant les heures qui allaient suivre - le coeur leur manquait à cette pensée - quand il tournerait avec elles, à petits pas modérés et prudents, parmi les autres couples, qu'est-ce qu'elles pourraient bien lui dire, ô mon Dieu ? et qu'est-ce qu'il pourrait bien leur répondre ? Inutile, pensait Olivia , d'essayer de le séduire par une conversation sérieuse, ou par les purs regards extasiés d'un être secrètement d'accord avec l'infini : ça ne donnerait rien, et d'ailleurs, il était trop ennuyeux. Mais pour Kate la situation était bien pire : Kate était dévote, et maintenant, au lieu de le remettre à sa place, elle devait respecter en lui son habit futur. Il avait été appelé : il était au-dessus d'elle, et non pas à vingt pieds au-dessous ... Bien entendu, comme maman le disait, c'était une très belle décision. Eh ! bien, non, pas du tout, c'était une décision idiote, une décision exaspérante.
Là voilà bien notre veine, voilà ce qui devait arriver ...Comme Etty rirait si elle savait ça. ..Aller prendre comme danseur, pour son premier bal, un apprenti pasteur.
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La guerre : une ombre jetée sur son enfance , mais sans trop l'obscurcir, un voile depuis longtemps levé. La mort d'un cousin aviateur ; des rumeurs funèbres concernant les fils des voisins ( y compris l' aîné des frères de Marigold ) et parmi les figures familières du village, une douzaine environ qu'on n'avait plus revues...et le rationnement du pain et de la viande ; et la pelouse labourée pour planter des pommes de terre ( la récolte avait manqué ) , et le tricot, les mitaines et les cache-nez en laine rêche ; et papa nommé constable spécial ( ce qui lui avait valu une bronchite ) ; c'était à peu près tout ce que la guerre avait représenté pour elle.
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Mais à quoi bon méditer sur les souffrances, sur l'injuste destin des légumes ? C'est bien assez de se faire du souci à cause de tous les chiens, tous les chats et tous les chevaux maigres qu'on rencontre, d'être dévorée de tristesse pour l'oiseau qu'on met en cage, le bétail qu'on mène au marché ; d'être incapable de tuer une guêpe ou d'écraser un perce-oreille ; de recevoir un coup au coeur même pour les fleurs, qui souffrent peut-être d'être cueillies, arrachées à leurs compagnes.
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"Avis aux jeunes rédactrices de journaux intimes.
Soyez indulgentes envers vous-mêmes. Cachez vos pires défauts, laissez de côté vos plus honteuses pensées, actions et tentations. Accordez-vous toutes les bonnes et intéressantes qualités que vous voudriez avoir, et que vous n'avez pas. S'il vous arrivait de mourir jeunes, quelle consolation serait-ce pour vos parents de connaître la vérité, et d'avoir à se dire "Ce n'est pas une perle que nous avons perdue, c'est un pourceau" ?"
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« - Cette jeune fille en vert, avec une petite cape, c’est ma sœur, dit Olivia.
Il n’allait certainement pas exercer sa critique sur Kate. Celle-ci dansait pour le moment avec le docteur Parkes ; il l’examina d’un œil froid et incisif.
- Hum ! La jeune fille chaste et pure. Une véritable nymphe. Une nymphe à l’eau de guimauve. Bon Dieu ! Il y a bien, dans toute cette salle, en fait de sex-appeal, juste de quoi émoustiller un canari ! Mais qu’est-ce que vous avez, ô vierges d’Angleterre ?
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Video de Rosamond Lehmann (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rosamond Lehmann
Découvrir "L'Invitation à la valse" : https://bit.ly/2GWWNAq Découvrir "Intempéries" : https://bit.ly/3nKuFkO
Paru en 1932, "L'Invitation à la valse" dresse le portrait tendrement féministe d'Olivia Curtis, une jeune fille sur le point d'entrer dans l'âge adulte. Plusieurs décennies plus tard, nous redécouvrons ce roman d'apprentissage, drôle et poignant, de Rosamond Lehmann, auteure culte en Angleterre.
Dix ans après ce premier volet, nous retrouvons Olivia Curtis, notre héroïne dans "Intempéries", une suite plus dense, plus grave et plus haletante !
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