Mon passeport dit que je ne peux pas voler, sauf en Boeing 747. Mais mon coeur dit autrement.
Un jour de mes trente ans, j'ai rencontré Celle qui disait autrement. Elle avait 80 ans, elle était jeune et riante comme une petite fille. On l'appelait "Mère". C'était à Pondichéry, au bord du golfe du Bengale.
Mère, c'est la plus merveilleuse aventure que j'ai connue. C'est la dernière porte qui s'ouvre quand toutes les autres se sont fermées sur rien. Pendant quinze ans, elle m'a emmené sur des chemins inconnus qui s'en allaient dans le lendemain de l'Homme , ou peut-être dans son commencement vrai. Mon coeur a battu comme pour la première fois au monde. Mère c'est le secret de la terre. Non, elle n'est pas une sainte, pas une mystique, pas un yogi ; elle n'est pas de l'Est ni de l'Ouest ; ce n'est pas une thaumaturge non plus, ni un gourou ni une fondatrice de religion. Mère, c'est la découverte du secret de l'Homme quand il a perdu sa mécanique et ses religions, ses spiritualismes et ses matérialismes, ses idéologies de l'Est ou de l'Ouest. Quand il est lui-même, simplement : un coeur qui bat et qui appelle la Terre-de-Vérité, un corps tout simplement qui appelle la Vérité du corps, comme un cri de la mouette appelle l'espace et le grand vent.
C'est son son secret, sa découverte que je vais essayer de vous dire.
Car Mère, c'est un conte de fées dans les cellules du corps.
Une cellule d'homme, qu'est-ce que c'est ?
Un autre camp de concentration ... biologique .
Ou un passeport pour...pour ou ? "
3.101 et 72.54 et 69.245 - Oh ! je ne t'ai pas dit : c'était hier ou avant-hier, je ne sais plus, tout d'un coup mon corps, pendant deux ou trois minutes, a eu une horreur... l'idée d'être mise comme cela, dans un tombeau, c'était tellement effroyable ! Effroyable. Ça, je n'aurais pas pu le supporter plus de quelques minutes. C'était effroyable. Et ce n'est pas parce que l'on m'enterrait vivante : c'est que mon corps était conscient. (...)
... Parce que ça peut-être... ça peut-être passager. Tu comprends ? Ça peut-être momentané. Tu comprends ? Tu comprends ce que je veux dire ?... Je sens qu'il y a un effort pour transformer ce corps, il le sent, il est de bonne volonté, mais je ne sais pas s'il sera capable. Tu comprends ? Alors il peut donner pendant quelque temps l'impression que c'est fini, et ce serait seulement passager. Ça pourrait recommencer. Parce qu'il est possible que je ne sois pas capable de parler à ce moment là et de le dire. Alors je te le dis à toi... Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui arrivera ! Il y a des moments où cela devient si difficile que je me demande si le corps pourra tenir le coup. Mais je voudrais qu'il y ait quelqu'un qui empêche de faire cette bêtise, parce que tout le travail serait perdu. Il faut des gens qui aient une autorité et qui disent : il ne faut pas, Mère ne veut pas - toi... (1972)
67.141. - A cause de la nécessité de la transformation, il est possible que ce corps entre dans un état de transe qui ait une apparence cataleptique. Surtout pas de docteurs ! Ne vous pressez pas non plus d'annoncer ma mort et de donner au gouvernement le droit d'intervenir. Gardez-moi soigneusement à l'abri de toute détérioration pouvant provenir du dehors : infection, empoisonnement, etc. et soyez d'une patience inlassable : cela pourra durer des jours, peut-être des semaines et peut-être encore davantage, et il faudra que vous attendiez patiemment que je sorte naturellement de cet état après que le travail de transformation soit accompli.
Puis, un matin de 1973, le 18 novembre, on est venu nous avertir que Mère était "morte" la veille au soir, qu'elle était étendue dans le hall en bas de l'ashram et que tout le monde défilait devant elle. Nous sommes arrivé là, stupéfié (...)
Ils étaient trois médecins de l'ashram a l'avoir déclarée morte. C'était médical et irréfutable.
La mort est seulement une vieille habitude, ce n'est plus une nécessité. C'est seulement parce que le corps est suffisamment inconscient pour sentir le besoin du repos total, c'est-à-dire de l'inertie. Quand cela est aboli il n'y a pas de désorganisation qui ne soit réparable ou en tout cas pas d'usure, pas de détérioration, pas de désharmonie qui ne puissent être réparables.
Satprem - Restera seulement ce qui est vraie 3-3