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EAN : 9782258142572
224 pages
Presses de la Cité (15/06/2017)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Les pères : une espèce en voie de disparition ? N'ont-ils pas déjà disparu ? Décimés par les guerres de la première moitié du XXe siècle, désacralisés par le mouvement féministe des années soixante et soixante-dix, les "nouveaux" pères seraient devenus interchangeables, réduits à une "figure", une "fonction", quand bien même, depuis des décennies, les professionnels mettent en garde contre leur exclusion, leur disparition.
La mère peut-elle exister sans le p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'auteur lui-même victime du système qui favorise les mères au détriment des pères dans les règlements de divorces pour les couples avec jeunes enfants se pare d'un panel assez conséquent d'exemples, tirés de faits divers et de résultats d'études scientifiques et psycho-sociales pour alimenter ses convictions.
Sur bon nombre de points on ne peut qu'accréditer ses hypothèses ; et en tant que père moi-même je prends d'autant plus la mesure de l'impact terrible que l'éloignement de ses enfants peut provoquer. Surtout quand cet éloignement est totalement subi, injustifié, injuste.

Une bonne partie du livre est consacrée à la définition de la place du père. Là encore appuyée par les réflexions de personnalités connues, notamment des politiques, écrivains et autres artistes célèbres, l'auteur souhaite partager sa conviction que chaque enfant a besoin de la présence du père, autant que de la mère pour se développer. le manque d'un des deux durant son enfance et son adolescence impactera forcément sa vie entière.
=> Est-ce qu'on peut quand même se construire une personnalité stable dans une famille monoparentale ou avec une belle-mère / beau-père ? Bien évidemment que la réponse n'est pas « NON » mais le manque, du père en l'occurrence ici, impactera l'enfant, d'autant plus négativement si ce manque est subi, forcé, accompagné par la dégradation par la mère de l'image du père.

L'auteur aborde aussi un aspect sociétal : il évoque les affres d'une société qui a délégué à l'Etat la lourde tâche d'administrer les conflits de parents qui se séparent. Comment peut-on imaginer que l'administration, au sens technocratique tu terme, puisse résoudre ces conflits dont les premières victimes sont les enfants, qui subiront la séparation de leurs parents mais aussi les impacts des décisions de « justice » qui, dans 70% des cas favorisent la mère, 20% le père et 10% favorisent la garde partagée (uniquement 10%). Et de préciser que, malheureusement, quand un père essaie de se battre pour avoir la garde de son enfant, il est vu comme agressif, mauvais, manipulateur, et quand il préfère ne pas entrer dans le conflit pour sauvegarder la paix entre les parents séparés (pour l'enfant qui est au milieu) c'est vu comme un abandon de l'enfant, un désintérêt, un lâche…

L'auteur fait aussi le procès de l'adoption, présentée comme un acte égoïste, de possession, presque de consommation, et moins comme un acte d'altruisme et d'amour sans concession qui n'aurait pour seul but que de recueillir et d'aimer des enfants abandonnés à leur sort.
Je ne partage pas tout à fait les convictions de l'auteur sur ce sujet et mon opinion est que l'adoption recèle tellement de cas particuliers qu'il parait très (trop) réducteur de le réduire à un acte de marchandage entre des parents riches et des familles pauvres prêtes à vendre leurs enfants, même si cela existe ne nous le cachons pas.

La dernière partie du livre est consacrée aux innovations scientifiques et biologiques en matière de procréation. Plus que la GPA ou la PMA il est question de clonage, d'utérus artificiel, de manipulation cellulaire, des thèmes qu'on pourrait croire tout droit sortis de livres de science-fiction (du genre d'Aldous Huxley) mais il n'en est rien. Marc Mangin souhaite éclairer le lecteur sur ce qui nous attend, en étant conscient que nous sommes encore loin (heureusement) d'une mise en pratique sur l'être humain. Mais c'est un avertissement, pour les pères et les mères d'ailleurs, que nous sommes, que cette espère est peut-être en voie d'extinction.
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Dans cet essai, car je le classe comme tel, Marc MANGIN établit des constats plus qu'il ne pose de questions sur sur l'importance et sur ce que représente la notion de père dans le sens biologique au sein de sociétés qui tendent à en gommer l'importance, voire qui la nient, depuis plus d'un siècle. Son discours est intéressant et bien argumenté. Toutefois, il importe d'insister sur le fait qu'il ne s'agit pas là d'une analyse objective, raison pour laquelle j'ai utilisé la mot de "constats" du fait de la douleur qu'il exprime dans la mesure où il a été victime du mépris général envers un "père biologique".

J'ai apprécié son ouvrage et ses positions face aux dérives progressistes et scientistes du monde moderne. Je remarque toutefois que sa souffrance restreint certains de ses "développements" et le conduit parfois, comme cela est le cas face à la problématique de l'adoption, à restreindre son approche des choses. Me conduisant à ne pas forcément partager sa position bien qu'ayant vécu des drames identiques.

Cette lecture demeure néanmoins enrichissante tant pour celles et ceux qui s'interrogent sur cet état de fait: l'homme est volontairement écarté de sa paternité et la position des enfants négligée au bénéfice des seules mères parfois manipulatrices, que pour ceux qui ont vécu ce drame et cherchent à savoir si la souffrance qui les habite repose ou non sur une perception subjective des "procédures".
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Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique.
A la lecture de la quatrième de couverture, j'avais une petite crainte autour du contenu de l'ouvrage. Crainte qu'il ne soit trop orienté autour de la cause masculine, l'opposant à la cause féminine.
Mais il n'en n'est rien. L'auteur, défend bien sûr la présence du père auprès de l'enfant, quelle que soit la situation familiale (couple, séparation, divorce...). Mais pour autant il ne le préconise pas au détriment de la présence de la mère. L'auteur défend le nécessaire équilibre.
Le livre est très bien écrit et documenté, dans un langage simple et étayé de différentes recherches ou lectures. Les différents aspects de la parentalité, de la maternité, de la paternité, de l'adoption, sont évoqués. le contenu de cet ouvrage ne laisse pas insensible quiconque lira ces lignes.
Une approche intéressante sur la notion d'égalité femme/homme : ne serait-il pas plus pertinent de réfléchir à la notion d'harmonie entre les hommes et les femmes plutôt qu'à une égalité ? le concept est intéressant mais la mise en oeuvre sera certainement difficile...
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Pour moi qui travaille dans le milieu médico-social et qui côtoie des psychanalystes, cet ouvrage est un outil de réflexion intéressant. Il contient cela dit, à mon goût, un peu trop de chiffres statistiques. Par contre, je suis entièrement d'accord avec l'auteur : le Père, en tant qu'autorité parentale, et notamment fonction de tiers dans la relation fusionnelle enfant-mère, a décliné dans notre monde contemporain. L'enfant est devenu un Objet, comme un produit de consommation, que l'on peut décider d'avoir quand on veut, voire seule, sans géniteur connu (mère célibataire avec désir d'enfant). L'enfant est devenu un produit et est de moins en moins le fruit d'une rencontre entre deux êtres. Par contre, en ce qui concerne l'adoption, je ne sais pas trop si on peut dire que tout enfant adopté ressent la Nécessité de rechercher ses parents biologiques. C'est vrai que le début de sa vie est gravé à jamais par l'abandon de ses parents biologiques. Mais, ne peut-il pas se construire et grandir en se forgeant une histoire à partir de l'histoire familiale de ses parents adoptifs ?
Peut-être aussi que cet ouvrage est un peu trop à charge contre notre société moderne, qui a mis c'est vrai les pères un peu de côté (comme le dit très bien Marc Mangin, pourquoi, les juges se prononcent quasiment toujours en faveur des mères en cas de divorce et décision de garde pour les enfants?).
"Au nom des pères" est un de ces livres qui amène à penser notre société contemporaine, et pour cela, MERCI !
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Un livre très intéressant avec lequel on apprend beaucoup de choses, qui pousse à la réflexion et remet en causes nos certitudes.. Tout ce qui me plait dans un livre !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le temps n'efface ni le chagrin ni le souvenir, il les sculpte, les rend supportables. L'oubli appartient sûrement à l'histoire collective, comme l'écrivait Milan Kundera dans La Plaisanterie, mais pas à l'histoire individuelle.
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L'absence de père a pour première conséquence de tuer la mère. "Que reste t il à un "tout" lorsqu'une des deux moitiés disparaît?" [...] Le mot "parents" devrait toujours s'écrire au pluriel.
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Ni l'absence, ni le manque n'empêchent de vivre, mais ils laissent l'indicible douleur d'avoir été amputé d'une partie de soi.
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On regarde toujours la mort avec les yeux que l'on avait la première fois où elle nous a surpris
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