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EAN : 9782258152274
752 pages
Presses de la Cité (31/05/2018)
4.04/5   25 notes
Résumé :
Sera-t-il l'avenir de l'humanité... ou la cause de sa destruction ? À trois ans, Akili, né dans une famille de Pygmées, est capable de mettre au point des algorithmes plus rapidement que les meilleurs ordinateurs. Lorsque le président des États-Unis apprend l'existence de ce représentant d'une nouvelle étape dans l'évolution, il nomme Jonathan Yeager, militaire surentraîné et père d'un enfant atteint d'une maladie incurable, à la tête d'une opération commando au cœu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Un très bon roman d'anticipation, qui allie les avancées scientifiques, une mission secrète au Congo et le pouvoir dangereusement concentré au sein de quelques hommes, avides de puissance.
La partie biologie et pharmacologie me dépasse mais n'en est pas moins passionnante.

Kento Koga, étudiant japonais, est piégé à la mort de son père dans une toile dont il ne connaît pas la trame. Il va devoir, dans l'urgence, concocter un nouveau traitement qui fera faire un bond inestimable dans le domaine de la recherche. D'où son père détenait-il ses travaux ? À qui peut-il faire confiance ?

Il en va de même pour les mercenaires envoyés au Congo pour cette mission mystérieuse au sein d'une tribu de pygmées. On côtoie alors l'indicible avec les enfants soldats, la violence extrême, le pouvoir des armes.

Un pavé passionnant, qui nous emmène de rebondissements en rebondissements, dans un monde chaotique, très sombre. Ce monde c'est presque le nôtre. Il suffirait de changer quelques noms. Un monde violent, complotiste, sauvage.

Les personnages sont bien creusés. Imparfaits, courageux ou géniaux, les mots de l'auteur se font le miroir de leurs pensées, de leur vérités.

Entre le Congo, le Japon et les États-Unis, le sort de l'humanité se joue. Et l'humanité, telle qu'on la connaît, mérite-t-elle de vivre ?
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SÉAP. Un acronyme pour sclérose épithéliale de l'alvéole pulmonaire. Cette maladie génétique rare sans remède atteint 100 000 enfants sur la planète, condamnés à en mourir. Elle va préoccuper à distance l'américain Jonathan Yeager, militaire américain dont le fils est atteint de SÉAP, et Kento Koga, jeune biologiste japonais qui s'est vu confier par son père brutalement décédé la lourde mission de trouver le remède, lui laissant deux mini-ordinateurs et des instructions énigmatiques d'extrême prudence dans ses communications et contacts.

Yeager est envoyé par le gouvernement américain, sous l'égide du Président Burns, avec trois autres mercenaires en mission commando au coeur de l'Afrique, en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre). L'objectif : éliminer un être hors-norme, qui s'avère être un enfant pygmée. Akili est âgé de 3 ans, il a le crâne et le cerveau surdimensionnés, et s'avère être la créature la plus intelligente vivant sur Terre. Protégé par Pierce, un britannique piètre chercheur qui a pris la tête de la tribu, cet « enfant » est à l'origine d'un programme informatique destiner à créer le médicament miracle à la maladie incurable. Il se trouve que le père de Kento, virologiste, a quelques années auparavant passé des mois dans cette jungle et s'est lié d'amitié avec Pierce. Yeager comprendra vite qu'il doit protéger Akili ce petit Dieu qui a le pouvoir de sauver ou détruire l'humanité, via le bras positivement armé de Kento qui doit tout tenter dans une course contre la montre.

Mais le gouvernement américain est impitoyable. Il faut détruire Akili qui pour lui représente une menace absolue pour sa suprématie et la sécurité mondiale, et tous les membres de la mission Gardiens. Tous les moyens sont déployés, espionnage satellite, mobilisation des bandes armées autochtones d'une cruauté sans nom qui vont se livrer à un véritable carnage ethnique sur les pygmées, c'est la mission Némésis, et notre commando va vivre un véritable enfer d'une violence sanglante absolue. Et au Japon, la police aux ordres du FBI traque Kento, qui est aussi menacé par une mystérieuse femme qui a connu son père. Heureusement, tous les proches conseillers du Président américain ne sont pas prêts à le suivre, nos deux héros ont quelques alliés souterrains…même le jeune surdoué en informatique, Rubens, que le gouvernement US avait recruté pour piloter depuis les Etats-Unis la mission se met à douter…Et Kento a aussi l'aide et l'amitié d'un étudiant coréen très doué en informatique pour dénouer le programme. Le suspense est à son comble, il faut se méfier de tout le monde…beaucoup ont décidément intérêt à éliminer Kento, Yeager et cet Akili.
Un excellent roman paru en 2011 au Japon et qui résonne étrangement en 2018 par l'étonnante convergence de personnalités entre le Président américain mis en scène et celui qui occupe aujourd'hui la Maison Blanche…

Le rythme est enlevé, les dialogues intelligents, la construction en entonnoir est efficace (on suit d'abord à distance, en chapitres séparés et alternés, nos deux héros Yeager et Kento, puis le rapprochement formel se fait peu à peu avec le resserrement du tissu de l'intrigue), le suspense est bien ménagé…Ce qui est également intéressant, ce sont les réflexions de l'auteur autour de l'humanisme, de la nature de l'homme (très dur, mais lucide sur sa nature intrinsèque à faire le mal, et à recommencer sans cesse). Attention âmes sensibles, les scènes de guerre sont monstrueuses, le déchaînement de violence dans la jungle africaine nous montre à peu près toutes les horreurs dont l'homme est capable. Et si l'auteur fait d'un japonais son héros, il fait du membre japonais du commando missionné en RDC un véritable enragé assoiffé de violence, le condamnant sans appel, ainsi que toute cette cruauté inutile. Il fait ainsi (bon) coup double, en prônant le pacifisme et la tolérance envers l'autre, égratignant quelque peu au passage ses compatriotes, dont il n'oublie pas de rappeler les exactions envers chinois et coréens au siècle dernier. Enfin, il nous met en garde contre la fragilité des libertés, y compris dans nos soi-disant démocraties occidentales, où les nouvelles technologies servent déjà largement les gouvernants dans la surveillance et le contrôle des citoyens.

Kazuaki Takano, un nom à retenir dans le paysage littéraire nippon, d'autant qu'il avait déjà frappé fort avec « Treize marches ». Merci à l'équipe de babelio pour ce généreux envoi dans le cadre de Masse critique et à l'éditeur Presses de la cité.
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Takano Kazuaki, n'en est pas à son coup d'essai, puisque son premier opus, treize marches, avait pour thème la peine de mort et un portrait du Japon tant méconnu. Encensé par la critique en 2016 et vendu à plus de 400 000 exemplaires.

Annoncé comme un thriller dense, Génocide(s) fait partie de ces livres qui ne sont pas plébiscités et qui pourtant mériteraient de l'être. En effet, sa construction documentée mêle, enjeux scientifiques, observations crues de la violence et rapports de force géopolitiques, le tout parsemé de réflexion sur la nature humaine.

Au Congo, des mercenaires doivent éliminer une tribu de Pygmées, où vit un anthropologue américain, Nigel Pierce. La cible ? …

Au Japon, un étudiant en pharmacologie, hérite de son père d'une mission à accomplir, et de deux ordinateurs… Commence, une traque sans merci, par la police japonaise et la CIA… Il a un mois pour mener à bien sa mission, et ce, au péril de sa vie, s'il le faut… Une course contre la montre s'engage…

Aux États-Unis, c'est un simple rapport, d'un analyste surdoué, qui pose les bases de ces éliminations. Pris dans les filets du Pentagone, aucun retour en arrière possible, malgré sa prise de conscience…

Nous avons tous les ingrédients pour une lecture atypique, avec ce mélange des genres entre, techno-thriller, roman d'anticipation avec un zeste de psychologie le tout recouvert d'une sauce apocalyptique…

Un livre inclassable…

Roman polyphonique, avec les différents points de vue des personnages principaux, dont l'intrigue est construite en entonnoir, pour un rapprochement vers le point culminant de cette intrigue hors norme. Au départ, l'auteur, fournit des détails, que le lecteur devra digérer afin que tout se mette en place.

Le lecteur n'est pas un simple spectateur, mais un acteur à part entière dans cette course contre la montre, avec une montée du suspense et de l'angoisse sur l'avenir de l'humanité.

L'auteur pousse le lecteur à trouver sa place dans l'échiquier de la nature humaine notamment sur le mal qu'il fait, sans jamais que cela ne serve de leçon. La violence est omniprésente avec des scènes parfois horribles, monstrueuses de réalité qui atteint son paroxysme dans cette jungle africaine…

L'intrigue a plusieurs ramifications, elle est dense, sans jamais tomber dans l'ennui. le lecteur est propulsé tantôt aux Etats-Unis, parachuté en Afrique, pour enfin se poser au Japon, avec des personnages savamment construits, où chaque personnalité émerge grâce aux portraits que l'auteur en brosse, avec un dosage minutieux et visuel. On les touches de prêt et c'est là que tout le talent de scénariste de l'auteur entre en jeu. Les scènes sont d'un rare réalisme, notamment, celles, se déroulant au Congo…

Takano Kazuaki est doué pour ferrer son lecteur et il n'est pas en reste avec le suspense qu'il fait monter graduellement.

Une intrigue diablement bien ficelée, dont la tension est palpable. Mais pas seulement…

En effet, l'auteur aborde plusieurs sujets, apporte plusieurs réflexions…

D'un côté, il aborde la question de l'extinction de l'homo sapiens, de l'autre, le monde scientifique en éternel quête de découverte, mais aussi les lobbies pharmaceutiques avec l'intérêt économique que la maladie apporte et surtout l'usage de certaines découvertes médicales…

L'auteur souhaite aborder beaucoup de sujets, comme pour dire au monde : « Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas…Préparez-vous… »

Il y a comme une urgence entre les lignes… L'urgence de mettre en garde contre les dérives, le mal que l'homme, intrinsèquement mauvais, produit… Fait, qui pourrait se retourner comme un boomerang, contre lui…

L'extinction est inévitable… Il faut juste le reconnaître et préparer la suite, si l'être humain ne veut pas que tout disparaisse…

Tous les ingrédients utilisés, sont d'une réalité incroyable, sans jamais tomber dans la morale à deux balles. Comme une acceptation, pour penser et préparer la suite…

Lien : https://julitlesmots.com/201..
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La 4ème de couv' en dévoile trop, c'est dommage, cela gâche la surprise car au début du roman, la mission du commando au Congo est d'éliminer une menace de pandémie mondiale en détruisant le noyau de naissance d'un virus. Ce n'est qu'au fur et à mesure que le lecteur découvre la véritable finalité de cette expédition. Mais bon, le mal étant étalé sur toutes les 4ème de couv', je ne peux que vous conseiller d'effacer la chose de votre mémoire en ouvrant ce livre!

Un étudiant japonais en pharmacologie, Kento Koga, est en deuil de son père et reçoit en héritage deux ordinateurs mystérieux, une mission à accomplir, des mises en garde. Très vite, il se retrouve la cible de la CIA et de la police japonaise. Il va vite découvrir que sa mission doit être menée à bien, au péril même de sa vie. Il a un mois. Pas un jour de plus.

Au Congo, une équipe de mercenaires menée par Jonathan Yeager est chargée d'éliminer une tribu de pygmées, au coeur de la jungle, parmi lesquels vit un anthropologue américain, Nigel Pierce.

Aux États-Unis, un analyste surdoué, Arthur Rubens, a rédigé un rapport qui a donné naissance à cette mission d'élimination. Mais sa conscience le travaille alors qu'il est pris dans la nasse du Pentagone.

Quel lien relie ces hommes? L'extinction de toute vie humaine est-elle réellement en jeu?

J'avais énormément aimé Treize marches, le précédant roman de Kazuaki Takano, ayant pour thème la peine de mort, avec une analyse psychologique très fine et un portrait culturel et sociologique du Japon passionnant.

Que dire de Génocide(s)? Coup de coeur absolu pour ce petit pavé de près de 600 pages! Je pourrais vous en parler pendant des heures tant il est riche d'enseignements et captivant! C'est un roman inclassable! Techno-thriller? Roman d'anticipation? Roman psychologique? Thriller apocalyptique? Impossible de lui coller une seule étiquette ou de le faire rentrer dans une petite case étriquée!

Dans un premier temps, je parlerai du plaisir brut de la lecture!
Roman polyphonique dont les différents points de vue nous font toucher du doigt des détails que le lecteur synthétise au fil des pages pour un aperçu global de la gravité de la situation.
Le timing joue un rôle important dans la montée de l'angoisse et du suspense, l'avenir de l'humanité est en jeu!
L'existence du fils de Yeager ne tient qu'à un fil, sa situation s'aggrave de jour en jour. Kento a seulement un mois devant lui pour finaliser une mission colossale.
L'équipe de mercenaires a seulement quelques jours pour atteindre l'objectif commandé. L'action est au rendez-vous, avec ses retournements de situation, ses imprévus et ce compte à rebours qui s'égrène inexorablement et vous noue les tripes.

L'intrigue est solide, anxiogène et riche des ramifications qui nous entraînent tantôt au Japon, tantôt au Congo ou aux États-Unis. L'auteur prend le temps de nous brosser des portraits très personnels de chaque protagoniste et l'empathie fonctionne immédiatement: on tremble pour ce père éloigné de sa famille alors que son fils se meurt, on éprouve les mêmes doutes de Kento quand les relations avec son père ont été chaotiques, on juge prématurément Arthur, victime de sa surdouance.
D'un chapitre à l'autre, on se recentre immédiatement sur le personnage en action, sans perte de repères avec l'intrigue principale, ni de vitesse.
Précision étant ici faite que Kazuaka Takano est écrivain mais aussi scénariste et je peux vous dire que cela se sent! Par des scènes très percutantes et visuelles comme celle du massacre dans un village congolais mais aussi par l'instillation de l'angoisse et du crescendo du suspense. Il est très doué pour happer son lecteur et ne pas le lâcher!

Étant établi que le plaisir de lecture est au maximum par des personnages attachants, ou pas, et par une action qui ne se dément pas au creux d'une intrigue super bien ficelée, pourquoi un coup de coeur absolu? Parce qu'en plus du simple aspect récréatif qu'on attend d'une lecture, l'auteur nous enrichit par des sujets extrêmement bien documentés, analysés et mis en scène et pose plusieurs problématiques de réflexion.

Avec Nigel Pierce, anthropologue, se pose la question de l'extinction inévitable de l'homo sapiens, de sa course vaine alors qu'il reste prisonnier de son esprit reptilien. Il soulève la question qui taraude nombre de prospectivistes: le genre humain est-il amené à disparaître et si oui, le danger est-il interne à notre société moderne ou viendra-t-il d'ailleurs?

Avec Kento Koga, pharmacologue, le lecteur entre en immersion avec le monde de la recherche médicale, de la science censée sauver des vies, l'euphorie du chercheur lançant un défi à l'inconnu, mais aussi l'aspect bien plus pragmatique des lobbies pharmaceutiques, de l'intérêt économique de la maladie et de l'usage bien moins noble de certaines découvertes médicales à des fins militaires.
Je précise que les passages sur la biologie et la chimie moléculaire ont demandé une attention soutenue de ma part car je suis totalement néophyte en ce domaine mais s'avère fascinant si on s'accroche un peu!

Les événements du Congo nous offre un portrait précis et incisif de la situation géo-politique et militaire de la zone chaotique qu'est l'Afrique, de la situation inter-ethnique inextricable à la base de génocides barbares, des dégâts à longs termes du colonialisme, de l'attrait toujours actuel pour les ressources naturelles de ce continent qui laisse la porte grande ouverte à toutes les manipulations internationales possibles en gangrenant tout espoir de paix durable.
Au-delà du Congo, c'est la légitimité des guerres au travers des siècles qui questionne, de leur évolution et de leur persistance. de la manière qu'ont certaines grandes puissances de déléguer le sale travail à des mercenaires, ni vu ni connu, de passer impunément certaines frontières pour exercer en toute impunité le boulot abject de tortures sauvages décriées par les instances internationales des droits de l'homme, dissimulées aux yeux de tous, le tout pour garder une certaine blancheur d'image respectable…

Certains événements concernent des cyber-attaques contre les States et là, c'est un sujet de fiction qui revient régulièrement, et nous alerte sur les dangers de l'hyper-connectivité de nos sociétés quand le contrôle de la gestion des centrales d'énergie, des communications, de la finance et de toute existence est confiée aux machines et qu'une guerre virtuelle ou cyber-guerre peut anéantir un état en quelques clics de quelques geeks malintentionnés et géniaux.

Et avec l'analyste, Arthur Rubens, au coeur du pouvoir, au plus près d'un président d'une des plus grandes puissances mondiales, l'auteur nous confie une analyse de la psycho-pathologie de nos gouvernants. Ce qui les motive et surtout les dangers qu'ils représentent dans nos sociétés.
De la personnalité de l'homme aux manoeuvres politiques et politiciennes, en passant par les méthodes de manipulation des masses avec des références aux mensonges proférés pour récolter l'assentiment du peuple dans le déclenchement d'une guerre comme celle de l'Irak, le portrait est sombre mais tellement réaliste et fidèle à ce que nous vivons quotidiennement, si tant est que chacun est le moindre esprit ouvert et critique, que ce roman en est affolant de crédibilité.

Anticipation, techno-thriller, thriller psychologique, géo-politique, sociologique et presque philosophique par moments, ce roman est juste fabuleux!
L'auteur nous offre un grand spectacle livresque pour le plaisir de l'action avec une intrigue passionnante tout en questionnant sur des sujets existentiels et notre avenir d'être humain sans jamais ériger un diktat de morale ou de sagesse.

Génocide… ou exercice de l'intolérance viscérale devant la différence?

Une lecture que je recommande vivement, je précise, si vous ne l'avez pas compris après tous ces arguments car « À force de vouloir s'exprimer exclusivement en termes justes, on finit par perdre toute éloquence. »
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Les services secrets américains recrutent quatre mercenaires pour une mission secrète dans l'est du Congo. Pendant ce temps , au Japon , un étudiant en pharmacie enterre son père. Celui ci lui a laissé un mystérieux message et une tache à accomplir.

Ce livre , d'une grande densité , aborde beaucoup de problèmes . Il pose une question essentielle : Quelle serait l'attitude des hommes si une mutation génétique engendrait un être supérieur qui pourrait à terme menacer l"homo sapiens" : Éradiquer cette "chose" ou au contraire la protéger et s'appuyer sur elle pour tirer l'ensemble des civilisations vers le haut ? Vaste débat .
L'auteur profite de ce conflit moral pour dézinguer la politique américaine , son ingérence , sa quête du profit au delà de toute morale, son coté big brother. Mais l'auteur fait aussi son mea culpa et revient sur les exactions commises par les Japonais en Corée.
Il y a tant de choses dans ce livre qu'il serait ardu , et pénible , de toutes les citer. On peut parler de l'aspect scientifique dans la recherche de la molécule nécessaire à la guérison d'une maladie rare , des systèmes de crypto fondés sur les nombres premiers. Il y a d'ailleurs une petite erreur dans le livre où l'on parle de la recherche de facteurs dans un nombre premier: C'est la définition d'un nombre premier que de n'être divisible que part 1 et lui même ( désolé pour cette intrusion dans mon domaine !). cependant , le fameux codage RSA est trè-s bien décrit.

Il y a surtout le titre du roman , extrêmement bien choisi, avec ce s entre parenthèse fort judicieux. Une bonne part de l'intrigue se déroule dans l'est du Congo , théâtre de multiples combats ethniques depuis des années . L'auteur , au delà du génocide qui fait la trame de l'intrigue, dresse un bilan terrible de l'espèce humaine et de son avenir .
Suspens, construit autour d'une question fondamentale, géopolitique, ingérence , science... Ce livre est très dense et mérite d'être exposé.
Merci à Babelio et aux Presses de la Cité pour leur confiance.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et d'autres pays utilisent ensemble un système planétaire d'écoute clandestine appelé Echelon. En Extrême-Orient, des antennes de surveillance sont placées sur la base japonaise de Misawa, et de gigantesques satellites de captation d'ondes électriques survolent l'Indonésie. Même les câbles sous-marins sont interceptés : il n'existe aucun moyen de communication sûr.
Kento resta interdit. Il se rendait compte qu'il avait vécu en ignorant absolument tout de la marche du monde. Les gens n'auraient-ils que le droit de vivre à l'intérieur du petit enclos construit par une poignée de dominants ? Si encore ces derniers assuraient leur protection au quotidien, il n'y aurait pas lieu de se plaindre ; or ceux dont il était question n'étaient pas des dieux pleins de miséricorde, mais des humains. Il y avait en eux assez de brutalité pour réduire en bouillie quiconque les mettait de mauvaise humeur. Et c'était précisément ce qui arrivait à Kento en ce moment même. Il était choqué de constater à quel point les Etats-Unis étaient les premiers à fouler au pied les droits humains les plus fondamentaux. Les "communications privées" n'étaient plus qu'un lointain souvenir.
- Comme Echelon peut aussi être employé à des fins d'espionnage industriel, la Commission Européenne a soulevé ce point en assemblée, mais sans réussir à apprendre grand-chose sur le système.
Kento cracha soudain le malaise qu'il ressentait :
- Ça fout les jetons. En fait, la prétendue démocratie avec laquelle les Etats-Unis nous rebattent les oreilles, ce n'est rien d'autre qu'une vaste plaisanterie.
- Je suis d'accord, mais ce n'est pas seulement les Américains. Rien de ce que font les hommes n'est parfait. Le droit, l'économie, tout système quel qu'il soit est imparfait. C'est comme avec un programme informatique mal fichu : chaque fois qu'on repère un bug, il faut appliquer un patch pour le corriger. Si l'humain était vraiment un "Homo sapiens", un "homme qui sait", le monde devrait être meilleur dans cent ans.
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- [...] Ne croyez vous pas que, comme notre inclination au bien dépasse légèrement notre inclination au mal, nous réussissons péniblement à sauver la face, à rester des "hommes qui s'entraident" ?
- Pas du tout. Tout cela n'est qu'économie.
Heisman se montrait d'une dureté obstinée envers ses congénères. Il développa :
- Il y a entraide parce qu'il est lucratif de s'entraider. Un exemple simple : l'aide publique au développement des pays industrialisés n'a d'autre but que de permettre à terme d'investir dans les pays en développement. Tôt ou tard, l'Afrique sera suffisamment développée pour garantir assez de ressources et de consommateurs. Allons plus loin : prenez les traitements médicaux. Dans ce domaine le profit passe avant tout le reste, même dans le développement de traitements contre les maladies graves. Les remèdes aux affections les plus rares ne sont pas développés faute de débouchés assez juteux.

p.729
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Eisenhower avait prévu que les choses évolueraient de la sorte. Lors de son ultime discours présidentiel, il avait averti les citoyens du danger que représentaient les complexes militaro-industriels, mais il ne fut pas écouté. Tant qu'il existait, un peu partout dans le monde, des firmes pour tirer des bénéfices des guerres, il n'y aurait aucune raison pour que celles-ci cessent un jour d'éclater.

p.504
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Un autocrate convaincu d'être au-dessus des lois avait en effet accédé au pouvoir. Le rôle premier des conseillers juridiques, procureur général en tête, était de s'assurer de façon minutieuse que les décisions du Président étaient conformes à la loi, mais même ce dispositif de sécurité ne fonctionnait plus. Sous l'administration Burns, les juristes en étaient réduits à produire des interprétations biaisées de la loi afin de plier celle-ci à la volonté présidentielle. Autant dire qu'un gouvernement dictatorial s'était mis en place, dans lequel le Président, chef d'état-major des armées, pouvait agir en faisant fi du droit.
L'Amérique avait déjà perdu la guerre contre les fondamentalistes islamistes, songea Rubens. La nation qui vouait à la liberté un respect sans pareil avait disparu. Pourquoi fallait-il que plus on s'efforce de préserver la démocratie libérale, plus les dirigeants s'embourbent dans le totalitarisme ? Enclose dans le cadre de l'Etat, la liberté n'était-elle rien de plus qu'une chimère ?
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Dans leur mentalité, les néonazis et les suprématistes blancs avaient ceci de commun qu'ils tentaient de transformer des pulsions de violence en idéologie - ce qui devenait le prétexte à la création de pseudogroupes politiques. Il fallait voir là une manifestation tordue de leur amour-propre. Des problèmes durant leur enfance les empêchaient d'exprimer directement leur individualité, ce qui les menait à épouser aveuglément les valeurs de leur groupe d'appartenance. Ils considéraient leur groupe comme supérieur, et en concluaient que, en tant que membres de ce groupe, ils étaient eux-mêmes supérieurs. En réalité cependant, il était clair qu'ils ne s'intéressaient à rien d'autre qu'eux-mêmes, et, pour preuve, leurs attaques visaient aussi ceux des leurs qui remettaient en question des points de doctrine, qui refusaient d'épouser l'intégralité des principes du groupe. Indéniablement, Burns, grand admirateur des néoconservateurs, avait aussi tendance à adopter les opinions de son groupe sans recul critique.

p.549
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