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EAN : 9782290344552
734 pages
J'ai lu (01/07/2005)
3.76/5   177 notes
Résumé :
Pour tenter de sauver son couple, Barbara part passer Noël avec son mari dans le nord de l'Angleterre dans une petite maison isolée. Victimes d'une tempête de neige, ils sont prisonniers de leur habitation, sans chauffage, sans électricité et sans vivres. Barbara découvre alors, caché sous une latte de parquet, un manuscrit dans lequel elle se plonge.
C'est l'histoire à peine romancée de la vie de l'ancienne propriétaire des lieux, Frances Gray. Une histoire ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Pour me rafraichir, je suis partie dans la maison des soeurs,(Westhill) dans le Nord de l'Angleterre, et plus précisément dans le Yorkshire où j'ai rencontré Barbara et Ralph un couple d'avocats allemand qui part en déconfiture et choisi de s'y éloigner pour se retrouver.

Isolés et reclus sous une tempête de neige, ce couple, va être confronté à cette réalité météorologique. Pour faire face à ces hostilités, passer le temps, Barbara impuissante et résignée explore les environs pour chercher du bois, faire du feu, manger.

Dans un appentis, sous de vieilles planches, elle exhume un manuscrit écrit par France Gray. Barbara, gardienne du temps, se plonge et entraine le lecteur, dans la découverte d'une saga familiale qui se déroule sur plusieurs générations.

Frances Gray personnage central, ancienne propriétaire des lieux, nous conte au fil des pages, sa vie, ses combats, ses renoncements, ses souffrances, sa famille, et j'ai été captivée par ces destins enfouis, épris de liberté, passionnés, qui se croisent, s'aiment, se déchirent.

Le temps a passé vite malgré les 700 pages, j'ai apprécié le portrait des différents personnages que Charlotte Link nous fait découvrir.

Même si l'histoire de Barbara et Ralph passe au second plan, j'ai aimé la construction de ce roman dont le passé offre au lecteur un bon moment de lecture.

Une histoire captivante qui cache ses mystères, son secret, son dénouement et qui pourrait offrir une belle adaptation cinématographique.
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Barbara et Ralph sont un couple d'avocats allemands. Pour les 40 ans de Ralph, et pour essayer de résoudre les problèmes qui enlisent leur couple, Barbara décide de lui offrir un séjour dans le Yorkshire pour passer les fêtes de fin d'année. Une fois arrivé sur place, le couple se retrouve bloqué par la neige dans la ferme de Westhill qu'il loue à une dame du nom de Laura Selley, qui a elle-même hérité du domaine de Frances Gray pour qui elle a travaillé comme femme de maison. Barbara et Ralph se retrouvent donc sans électricité, sans chauffage, sans téléphone et surtout quasiment sans rien à manger dans cette vieille bâtisse du nord de l'Angleterre.

Dans ce contexte, Barbara va par hasard tomber sur un manuscrit rédigé par Frances Gray elle-même, et qui retrace une grande partie de sa vie et de la vie de ses proches. N'ayant rien d'autre à faire qu'attendre que la neige cesse de tomber et essayant de ne pas penser à la faim qui la tenaille, Barbara va se lancer dans la lecture de ces feuillets et plonger dans la vie de cette femme dont tout ce qu'elle connaît est le portrait qui trône sur la cheminée.

On assiste à la fois à l'histoire de Barbara et de Ralph, entremêlée avec l'histoire de Frances Gray, qui a eu une vie plus que mouvementée, entre son combat avec les suffragettes et les deux guerres mondiales qui auront bouleversé sa vie, on se retrouve avec en main un livre entre roman historique et saga familiale.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, bien écrite et bien amenée. Il y a quelques longueurs parfois mais malgré tout on ne s'ennuie pas. La fin n'est pas nécessairement celle que j'aurais aimé, je l'ai trouvée un peu exagérée peut-être. Dans tous les cas, les personnages sont attachants, profonds et très bien mis en valeur. On plonge littéralement dans l'histoire et on a envie d'en savoir toujours plus sur ce qui va arriver à ces gens dont petit à petit on apprend à connaître la vie.

Je mets quatre étoiles pour ce roman, le petit bémol étant sur les petites longueur et la fin mais vraiment pour les amateurs du genre, c'est un roman que je conseille.
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CHALLENGE PAVES 2015-2016 (10/10)

C'est en cherchant un pavé dans ma PAL pour essayer d'avancer dans le challenge du même nom, que je suis tombée sur ce roman de Charlotte Link, auteure allemande que je découvre. Présentée dans la quatrième de couverture comme une spécialiste du roman historique et du thriller psychologique, j'avoue que les premières pages de "La maison des soeurs" m'ont déçue car elles m'ont plutôt évoqué une bluette sentimentale assez insipide.

Barbara et Ralph, un couple d'avocats allemands au bord de l'implosion, se retrouve coupé du monde par une tempête de neige dans la grande demeure que la jeune femme a louée pour les vacances de Noël au fin fond du Yorshire. Sans électricité, ni téléphone et avec très peu de vivres, cet isolement forcé va-t-il les rapprocher et sauver leur mariage ? Dans la remise où se trouve le bois pour alimenter la cheminée, par hasard Barbara découvre un manuscrit caché sous des lattes. Poussée par la curiosité et finalement n'ayant rien de mieux à faire (je vous ai dit que le couple battait de l'aile ...) elle en commence la lecture et c'est ainsi qu'une autre histoire (beaucoup plus intéressante) va se glisser à l'intérieur de la leur : celle de Frances Gray, l'ancienne propriétaire des lieux qui avant de mourir dans les années 1980 avait décidé de mettre par écrit son passé et celui de sa famille, intimement lié à celui de leurs voisins, les Leigh.

Peu à peu, je me suis laissée piéger par ce mélange de saga familiale qui passe par le roman historique et vire au thriller psychologique sur la fin (en cela la 4ième de couverture n'avait pas menti) si bien que les 720 pages ont défilé entre mes doigts. Oserai-je dire que l'auteure m'a rappelé Colleen McCullough et ses romans fleuves découverts au temps de ma jeunesse et que je prends toujours plaisir à lire ? (à condition bien sûr de remplacer l'aridité de l'Australie par le froid glacial du nord de l'Angleterre). J'ai beaucoup aimé les personnages de ce livre, pourtant aucun d'eux n'attire vraiment la sympathie. Aux femmes, on pourra reprocher à certaines leur autorité, à d'autres leur frivolité ou leur manque de caractère, quant aux hommes, ils ont tendance à noyer facilement leurs soucis dans l'alcool. Malgré cela, ils en deviennent attachants car ce qu'ils ont vécu expliquent ce qu'ils sont devenus. Avec une écriture fluide, Chalotte Link nous invite à un survol du XXième siècle depuis la lutte des femmes pour obtenir le droit de vote et le début de l'émancipation féminine dans l'Angleterre de 1910, jusqu'à la participation du pays aux deux conflits mondiaux. Elle ne se lance pas dans les détails historiques mais s'attache surtout à nous décrire ce que ces événements dramatiques ont eu comme conséquences sur la vie des protagonistes. Quant à la fin où le passé rejoint le présent, elle est pour le moins inattendue.

Le mélange des genres contenu dans cette lecture m'a convaincue et j'y accorde un 18/20. Après 3 grosses déceptions, je renoue enfin avec le plaisir de la lecture.
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Si vous êtes comme moi et que vous êtes sensibles aux belles couvertures, ne faites pas attention à celle-ci. Je ne la trouve pas particulièrement jolie mais par contre l'histoire mérite d'être lue.

Si vous aimez les longues histoires qui durent longtemps et où l'on voyage beaucoup, je crois bien que celle-ci est faite pour vous. C'est un pavé de 625 pages. Installez-vous confortablement, on va voir ce qu'il à dans le ventre ce titre de Charlotte Link :)

Quand je disais qu'on voyage beaucoup, il faut déjà prendre en compte que ça se passe en deux époques. La première se déroule en 1996. C'est à cette date qu'on commence le récit. le lieu est idéal et je l'adore. Barbara et Ralph ont pris une location d'une maison dans le Yorkshire, en Angleterre, en pleine cambrousse, pour Noël. Leurs couple n'est pas au meilleur de sa forme et pour cela, Barbara, gentille comme elle est, à voulue qu'ils se retrouvent seuls dans cette habitation. Ils ne se parlent plus et ne pensent qu'à leurs métiers. Cette maison est louée par deux vielles soeurs. Mais tout ne se passe pas comme prévu puisqu'une terrible tempête de neige s'abat dans la région et ils se retrouvent bloqués. Et pas que ! Ces sortes de vacances vont devenir infernales ! Barbara découvre un manuscrit caché de 400 pages pendant qu'elle fouillait dans un établi dehors. Puisqu'ils sont coupés du monde et ne peuvent même pas prendre leurs voiture qui est sous plusieurs mètres de neige et de que de toute façon la route est inutilisable, faut bien qu'ils s'occupent avec plus de courant. D'autant qu'avec son métier, elle est avocat, elle adore connaître les différentes histoires des gens. Elle va être servie avec toutes ces pages. C'est une autobiographie de Frances Gray. Cette femme vivait dans cette maison au joli nom de "Westhill Farm". Mais l'une des soeurs, Laura, qui loue sa maison, voulait à tout prix retrouver ces pages. Elle à du partir sans avoir remis les mains dessus. Pourquoi donc voulait-elle tant les reprendre ?? J'y pensais plus trop à cette partie et au moment où Barbara fait la liaison, je me suis dit "mais ouiiii, c'est vrai !!".

C'est à ce moment qu'on fait un saut dans le passé et on se retrouve en 1907. On va vivre l'histoire de Frances qui avait 14 ans, dans ces chapitres, années par années. On fera des sauts entre les deux époques mais celle de Frances est clairement le gros intérêt du livre. À tel point que l'histoire avec le couple se retrouvera très vite secondaire. C'est sympa de retrouver les amoureux de temps en temps parce qu'après avoir lu de longs chapitres à la suite sur cette ancienne histoire pleines de rebondissements, on peut lire les réactions de Barbara quand on retourne au présent. Elle est comme nous. On lis ensemble ce récit. On le vie ensemble. Comme une lecture commune avec une amie, en fait. La vie de Frances est bien remplie. ça traitera les sujets comme une misérable considération des femmes qui n'ont pas les honneurs de parler de politiques avec des hommes et le combat des femmes pour avoir un droit un vote. Frances qui ne sait pas quoi faire entre faire sa vie avec l'homme qui lui demande en mariage, une connaissance depuis très jeune et d'être comme les autres femmes à avoir des enfants, faire la cuisine et le ménage ou alors avoir d'autres responsabilités en n'ayant pas cette vie déjà toute écrite. On vivra plein d'autres moments pas agréables du tout pour elle comme un long séjour très difficile en prison (pourquoi ? Suspens !), des décès, des trahisons, des problèmes familiaux, de mauvaises surprises, des révélations, l'inévitable guerre 14-18 en France avec toutes ses horreurs, un grand amour de jeunesse avec le puissant John Leigh mais sa soeur Victoria est dans les parages, Londres...Plus ils grandis, plus c'est difficile entre eux et même avec toute sa famille pour diverses raisons. Il se passe tout plein d'événements, bons comme mauvais. Il y à beaucoup de personnages mais je me suis attaché à tout le monde et pas une seule fois je me perdais avec les noms tant les protagonistes sont réussis.

La suite sur le lien ;)
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Attention risque de spoilers :

Et bien je ne sais par où commencer avec ce roman. j'ai à la fois apprécié découvrir l'histoire de Frances Gray, mais j'ai aussi pu observer certains aspects décevants durant cette lecture.

Barbara et Ralph décident de louer une coquette maison dans les landes d'Angleterre durant 15 jours à fin de se retrouver. Lors de leur séjour, ils se trouvent piégés par la neige, c'est à ce moment que Barbara, prestigieuse avocate, découvre un manuscrit caché dans l'appentis de la maison. Ce dernier est le récit de vie rédigé par nul autre que Frances Gray, ancienne propriétaire des lieux. Ainsi nous assistons au parallèle de deux histoires : celle de Barbara, qui passe au second plan, et puis celle de Frances.

D'abord j'ai trouvé les personnages principaux, soit Frances et Barbara, peu attachants ce qui est dommage. Personnellement, je ne parvenais pas à m'identifier à l'une de ces deux femmes.
Je dois avouer que je le caractère de Frances attire mon admiration car a su être une femme forte et indépendante, pleine de volonté et qui est passée par de maintes épreuves. J'ai trouvé son récit de vie touchant, notamment lorsqu'elle raconte son passage en prison après avoir soutenu la cause des suffragettes ou encore lorsqu'elle se rend en France pour retrouver John. Cependant je la trouvais un peu trop dure par moments. Pour elle, tous problèmes autres que la guerre n'en sont pas. de plus elle refuse John plusieurs fois alors qu'on peut observer de manière précise le lien qui les unit. La relation entre John et Frances m'a d'ailleurs beaucoup touchée. Cette relation impossible et désirée était très bien écrite, quoi que très triste en fin de compte. le mariage de John avec Victoria m'a sincèrement peiné pour Frances. Néanmoins, je pense que l'impossibilité de leur amour l'a rendu encore plus fort. Peut être aura-t-il été porteur de courage pour John et Frances même s'ils ne l'ont pas vécu au grand jour. En adéquation, Frances a aimé Laura à sa manière, ce que jamais trouvé touchant. Une relation mère-fille s'instaure, même si Frances reste rude parfois.
Pour ce qui est de Barbara j'ai du mal à ressentir de la compassion ou de l'empathie à son égard. le but de ce voyage était de communiquer avec son mari, pourtant elle évite à tout prix le dialogue avec Ralph. Elle fait passer sa carrière avant tout, reste murée dans le silence et ne souhaite pas voir la vérité en face. Certes Ralph est son mari mais à mon sens, il faut savoir reconnaître quand son mariage ne tient plus, ce qui est le cas ici. Bref, ce personnage ci n'était pas des plus réussi pour ma part.

En ce qui concerne les personnages secondaires, je les ai trouvé tous très bien travaillés. Aucun n'était inutile. D'abord Victoria m'a insupporté tout du long, ce qui prouve que l'auteure a su nous faire ressentir des émotions fortes. Je dois avouer avoir éprouvé de fortes envie de meurtre à son égard... En ce qui concerne Laura, elle est présente dans la seconde partie mais je trouve qu'elle symbolise parfaitement bien la transition entre la première et la seconde partie du roman. Ces deux parties sont distinctes notamment grâce aux deux guerres évoquées dans les deux parties, mais aussi grâce aux personnages et à l'âge de Frances. Alice était présente dans la première partie et Laura dans la seconde ce qui représente une certaine continuité de l'histoire. Laura était d'ailleurs un personnage travaillé avec ses propres caractéristiques tels que la boulimie qui l'atteint, son caractère effacé et la peur qui la guide. John aussi était détaillé comme personnage. On peut notamment observer les conséquences importantes de la guerre et les traumatismes qui en découlent avec ce personnage mais aussi celui de George, qui n'est d'ailleurs jamais réapparu. C'était également intéressant à traiter dans la mesure où cela montrait les consequences des traumas sur leurs victimes mais surtout sur leur entourage.

Enfin, j'ai trouvé les thèmes abordés très sombres. En réalité, ce livre est déprimant. Il reflète toute la cruauté de la vie avec la guerre, les traumatismes de l'enfance, la jalousie, les amours impossibles, la filiation douloureuse et pesante sur les personnages, etc. C'était un peu lourd et long à lire. En effet, certaines longueurs se font constater au fur et à mesure de la lecture. Néanmoins, le retournement de situation final était bien joué, quoi que potentiellement facile à deviner si nous avions effectué une lecture attentive. Je regrette cependant que le manuscrit finisse son chemin dans les flammes et non chez un éditeur haha.

En bref, j'ai trouvé ce roman divertissant, quoi que long par moments. Néanmoins, l'auteure parvient parfaitement à décrire le monde tel qu'il est sans le romancer. Cela abouti par conséquent à une description assez sombre de la vie tout en restant intéressante. La vie de Frances a du tout de même sû nous captiver et nous transporter dans le Yorkshire en Angleterre dans les années 1915, puis dans les années 1943.
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Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
Vivre enfermée dans une lugubre maison de ville, partager un dortoir avec neuf autres filles, et en silence parce qu'il était interdit de parler, lui avait été insupportable. Quand elles sortaient, elles devaient se tenir en rang par deux, elles n'avaient pas le droit de courir - excepté pendant les heures d'éducation sportive -, pas le droit de rire fort, pas le droit de raconter le genre d'histoires un peu lestes que Frances connaissait grâce aux ouvriers de la ferme. Une fois, Mlle Parker, la directrice, l'avait surprise assise en tailleur sur son lit. Hors d'elle, elle avait traité Frances de fille perdue, de dévergondée aux mœurs dissolues, et lui avait prédit le plus sombre des avenirs car une dame qui ne gardait pas toujours les genoux serrés incitait les hommes à d'inavouables pensées, et il était même possible, dans les cas extrêmes, qu'ils en arrivent à passer aux actes.
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Jadis, une famille heureuse et bruyante occupait cette demeure perdue dans les landes du Yorkshire, et les vieux murs résonnaient des rires, des cris et des chamailleries des enfants.
Aujourd'hui, une vieille femme craintive et que l'on dit un peu étrange y réside seule au milieu de ses souvenirs... Parfois, quand le besoin d'argent se fait trop pressant, elle loue sa maison, mais c'est toujours avec beaucoup de réticence qu'elle la confie à des inconnus. Quand Barbara et Ralph arrivent à Westhill Farm pour y passer les fêtes de Noël et tenter de recoller les morceaux d'un mariage qui bat de l'aile, une violente tempête de neige s'abat sur la région.
Le couple se retrouve prisonnier de la vieille demeure, sans électricité, sans chauffage, sans téléphone et sans provisions. Le tête-à-tête tourne au naufrage. Alors qu'elle cherche de quoi faire du feu, Barbara découvre par hasard, soigneusement caché sous une latte du parquet, un épais manuscrit. Ce sont les souvenirs de Frances Gray, la femme qui, autrefois, vivait là avec sa sueur. Barbara se plonge avec avidité dans leur lecture.
Tout commence en 1910...
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Les mourants criaient.
C'est un cauchemar, se dit Frances, un abominable cauchemar. Dieu tout-puissant, faites que je me réveille !
C'était un cauchemar de sang de pus, d'excréments, de vomissures qui attiraient des nuées de mouches, de pansements noirs et raides de sang séché, de visages hâves vibrant de fièvre, de regards fous d'avoir vu tant d'horreurs, de joues creusées par des barbes naissantes, de mains implorant un peu d'eau, un peu de morphine pour apaiser une douleur intolérable. Et dans la réserve à bois transformée en salle d'opération il y avait les cris du blessé dont le chirurgien épuisé par tant de nuits blanches fouillait le ventre pour en extraire la balle meurtrière.
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Arthur Leigh, que les maux de tête perpétuels de sa femme avaient poussé dans le lit d'une bourgeoise blonde et voluptueuse de Hawes - la moitié du comté le savait et Frances l'apprendrait plus tard elle aussi - , était pour sa part tout à fait à même d'apprécier ce qui chez la gracieuse et pétillante Maureen Lancey de Dublin avait séduit Charles Gray, encore qu'il ne comprît pas, lui non plus, pourquoi Charles n'avait pas opté pour un arrangement identique au sien - et d'usage, même dans les plus grandes familles : épouser une jeune fille de bonne famille à la réputation irréprochable et entretenir parallèlement une liaison amoureuse pour satisfaire les pulsions qu'un homme éprouvait de temps en temps mais qui étaient par trop susceptibles de choquer une respectable épouse. Si l'on couchait volontiers avec des filles du peuple, on ne les épousait jamais. Charles Gray avait beau s'être conduit en homme d'honneur - personne ne le contestait -, il n'en passait pas moins, aux yeux de ses pairs, pour un simple crétin.
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Elle fut même bien près de céder à l'engouement de certaines pour la jupe-culotte. Au premier coup d’œil, on avait l'impression qu'il s'agissait d'une jupe car le vêtement s'évasait jusqu'au chevilles en grands plis souples, mais dès que la jeune personne marchait, on découvrait qu'il s'agissait en réalité d'un pantalon. Frances était emballée par l'aspect pratique de cette fausse jupe ; toutefois tante Margaret lui en déconseillait vivement l'achat. La jupe-culotte suscitait beaucoup d'émoi et d'agressivité. Récemment, lui raconta Margaret, deux jeunes femmes qui portaient des jupes-culottes avaient été prises à partie par une horde de ménagères en colère qui les avaient injuriées, sous prétexte d'atteinte à la morale et aux bonnes mœurs, et les avaient même rouées de coups.
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