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EAN : 9782266306744
144 pages
Pocket (05/03/2020)
3.68/5   31 notes
Résumé :
Un voyage sidérant dans la France du sous-sol.

« Je retiens mon casque. Un train passe dans l’autre sens, défi le à un mètre de nous comme un cheval fou. Je tremble. Les cailloux sautent et me frôlent. Je perds l’équilibre, pose un genou à terre. Le train s’éloigne. Nous avons eu de la chance. Je masque ma frayeur aux autres. Eux aussi, je pense. “Un train peut en cacher un autre !” s’écrie mon annonceur en rigolant. »

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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Voyage ubuesque d'un intérimaire sous traitant d'une grande compagnie de transport ferroviaire. Entre vétusté des installations et incompétence généralisée, le constat est sans appel. Malheureusement, si les trains défilent sous la menace d'un danger patent, les chapitres aussi...
« La ville fume, les rues sont grises, des détritus jonchent les trottoirs, les poubelles dégueulent ». Aucune incarnation narrative : on se sent observateur de décisions arbitraires pour cause de rentabilité, sans être embarqué ni pris à partie. Cela aurait pu faire un bon roman... juste un livre de témoignage mal construit.
Vraiment dommage.

Abandonné en mars 2019.
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Voilà comment j'ai choisi ce livre : d'abord intrigué par la couverture , attiré par un bandeau un peu atypique puisque de couleur bistre , contrairement à l'usage du rouge ou du jaune fluo , et puis , naturellement , une fois " accroché " , " achevé" par la quatrième de couverture .
Ce pourrait être une belle histoire vécue par Léon Cornec ,puisque c'est un parcours qui va le conduire du plus bas des postes , à celui de contremaître ce qui , ma foi , est réconfortant quand on constate , au sein de l'entreprise , la possibilité de mettre ses compétences en avant et en être récompensé. Oui, ça, ce serait un formidable parcours mais , car il y a un " mais ",en parallèle à cette histoire personnelle , c'est tout le côté obscur de cette entreprise qui va nous exploser salement au visage : main d'oeuvre étrangère employée en intérim , pas ou peu formée, bien peu considérée , taillable et corvéable à merci , alcoolisme , querelles intestines de pouvoir , absence de moyens de sécurité, conditions d hygiène déplorables, patrons verreux .... .J'en passe car le tableau est noir , trés noir , anxiogène, l'image d'une société sous- traitante irresponsable....
Sorte de " Germinal " de notre époque avec , en moins , toutefois , le talent exceptionnel d'un Zola , ce qui ne doit pas être pris comme une critique , mais Zola , tout de même.
Dans ce roman , les épisodes s'enchaînent, s'enchaînent, il y a une inflation de la gravité au fur et à mesure que tournent les pages .....avec une fin....que je vous laisse découvrir...
Alors , c'est vrai , il n'y a dans ces pages que bien peu de motifs pour croire en l'être humain , et , dans la situation que connaît le monde en ce moment , bien peu de motif d' espoir . C'est sans doute un livre à découvrir, mais il est peut-être judicieux pour les plus angoissés d'entre nous , d'en différer la lecture , même si , restons objectifs , il ne s'agit que d'un ...roman .On peut toutefois trouver un peu plus " léger" en ces jours moroses.
Je n'ai toutefois pas regretté de l'avoir lu car c'est , je crois , une image intéressante, éclairante du monde contemporain et de ce que pourrait être une entreprise de nos jours . Je ne connais pas ce monde , je resterai prudent quant au contenu et je m'en tiendrai au niveau de la fiction , gardant en moi , l'espoir qu'il ne s'agit vraiment que d'une fiction ....Il est toutefois intéressant, à partir d'un tel ouvrage , de s'interroger , de se poser des questions , et c'est là, à mon avis , un objectif atteint.
Quant à l'expression , pour moi , dans le contexte , elle a été bien maîtrisée par l'auteur . Difficile de " tout faire tourner " autour d'un seul personnage .
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Sortie de rails est un roman.
C'est précisé sur la couverture.
Heureusement d'ailleurs.
Parce que ce qui y est écrit est à faire froid dans le dos.
C'est aussi, et mon expérience m'offre un regard particulier sur cet ouvrage, une longue litanie de plaintes qui ne laisse la place qu'à un pessimisme exagéré.
Sortie de rails c'est l'histoire d'un homme, d'abord intérimaire, qui embauché, finira par grimper les échelons jusqu'à la responsabilité de chantiers importants dans la société Htransport.
Société sous-traitante de la RATP ou de la SNCF principalement.
On va suivre son parcours, et ce qu'il va nous raconter est à nous faire dresser les cheveux sur la tête.
Portrait d'un monde ouvrier décadent, où l'alcool, la drogue et la négligence font des dégâts. Où la vie des hommes passe après les intérêts financiers.
Histoire d'une main-d'oeuvre (souvent issue de l'immigration) bon marché, et, malheureusement, régulièrement incompétente .
Histoire d'hommes à qui l'on demande de réaliser des prouesses techniques, à la hauteur des attentes de clients exigeants, sans leur en donner les moyens.
Le narrateur nous entraîne avec lui sur différents chantiers dans un constat amer d'impuissance.
Les coups de gueule, subits dans un premier temps, deviendront bientôt les siens.
À se battre contre des montagnes, y perd-on son âme ?
D'aucuns y verront une caricature, d'autres y relèveront des faits avérés.
C'est vrai, il y a des deux.
Ceux qui, depuis des lustres, critiquent et raillent (oui, j'ai osé) nos sociétés de transport public se réjouiront et trouveront ici de quoi entretenir la flamme de leur haine.
Mais encore une fois, je vous le dis, ceci n'est qu'un roman.... enfin, j'espère...


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Focus sur l'entreprise Htransport, sous-traitante de la SNCF et de la RATP, et ses employés qui doivent entrenir avec les moyens du bord les installations vétustes des voies ferrées...
Ce récit nous montre avec brio les multiples difficultés de ce secteur :
L'institution publique qui n'a pas les reins pour offrir un service digne de ce nom à ses usagers,un sous-traitant avide de rentabilité qui exploite son personnel et qui tolère des bidouillages tant que les délais sont respectés et que l'argent rentre...Et tant pis pour les éventuelles victimes d'accidents tragiques...
Cadres hors réalités et employés au bord de l'explosion...
En cette période de conflit social, ce roman appuie exactement là où ça va mal, et nous apporte une vision de l'intérieur qui nous permet de comprendre mieux les problèmes de ce secteur, et, si on regarde d'une façon plus large ceux de la société française...

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Chômeur et artiste sans le sous au début, Léon Cornec entre chez HTransports, une entreprise de sous-traitance chargée par la RATP et la SNCF de veiller au bon fonctionnement des trains, métros et tramways. Il se forme sur le tas, comme électricien. Il intègre une équipe, va de chantier en chantier. Il gravit les échelons et devient contremaître.
Léon Cornec ne prend pas le temps de nous introduire dans ce monde qui sent le rouge, le goudron, les armoires électriques et le caoutchouc. Il nous le fait vivre.

Sortie de rails, n'est pas un roman, c'est le témoignage de onze années passées au sein d'une grosse entreprise, un fleuron de l'industrie française qui affiche des millions de chiffre d'affaires, des inventions, le TGV. Y entrer c'est la garantie après une longue période de chômage, de goûter enfin à l'ascension sociale. du moins, tel est l'espoir de Léon Cornec. La réalité sera tout autre, beaucoup plus sombre...

L'auteur raconte l'envers du décor, son quotidien précaire. le travail de nuit, le manque de moyens, d'encadrement et de formation, l'alcool, la violence, la misère humaine. Entre les odeurs nauséabondes, les situations dangereuses, Léon bricolait comme il pouvait. Il tirait des câbles selon des plans et du matériel qui ne correspondaient pas à sa mission. Pourtant au fil des chantiers, Léon prend du galon. Plus il grimpera les échelons, plus il sera confronté à la misère sociale, pour finalement échoir sur le quai et regarder les trains passer trois années durant.

Sortie de rails est une claque, un essentiel pour comprendre la misère des invisibles, un voyage halluciné des lieux désaffectés, lunaires, où zonent des populations oubliées, déglinguées. Il est de ces livres qui marquent au fer rouge, qui font frémir. Les usagers des transports ferroviaires notamment ceux de la région parisienne, ne resteront certainement pas insensibles à ce qu'ils y découvriront et comprendront pourquoi leurs trains arrivent rarement à l'heure...

Bien que le style littéraire soit différent, mais néanmoins efficace, Sortie de rails m'a fait penser à À la ligne, le roman de Joseph Ponthus, vous savez cet intellectuel qui de missions d'intérim en intérim a échoué à l'usine pour y triturer le bulot, la crevette, le tofu, le cochon et la vache. La démarche de ces deux auteurs est similaire. Mettre à l'honneur ceux que l'on ne voit pas, ces ouvriers dont les conditions de travail sont dignes d'un autre siècle, raconter leur précarité, la pénibilité tant physique que psychologique de leur tâche. Aucun doute, que vous preniez le train, le métro ou le tramway Sortie de rails est pour vous et tous les autres. Un conseil, lisez-le, vous verrez c'est effarant !
Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je discute avec l'ancien et j'apprends qu'avant, dans cette maison, il y avait une brigade de cheminots, des gens qui avaient travaillé toute leur vie à entretenir les voies et qui savaient tout faire : élaguer les arbres, débroussailler les abords, nettoyer et graisser les éléments de la voie... Ils se déplaçaient en vélo. Ils aimaient leur chemin de fer. Depuis quelques années, ces bâtiments ferment, laissant la nature et la rouille reprendre leurs droits. Les traverses sont toutes pourries, la vitesse des trains est réduite, faute de changer le matériel. Dans le temps, les cheminots avaient une prime pour signaler les problèmes, maintenant, c'est fini, et le réseau tombe en ruine. « Les entreprises ne savent pas travailler ! » gueule fort l'ancien.

Pages 60-61, Robert Laffont, 2019.
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Je suis employé comme intérimaire depuis janvier, je passe mes journées à percer, mettre des chevilles, brancher et fixer des luminaires. J'ai pas seulement un travail, j'ai aussi la chance qu'Henry me réapprenne le métier. (...) Henry aurait dû me virer. Je suis nul. Mais il m'aime bien, cet Henry. Alors il me forme avec attention.
Faut dire que dans notre équipe de six intérimaires zaïrois, je suis moi aussi d'origine belge, mais pas noir. Henry l'a évidemment compris. Henry est raciste, mais il aime le foot. D'ailleurs, son héros, c'est Didier Deschamps, parce que Didier, comme lui, gérait des équipes de gens noirs. Selon lui, une équipe bien gérée est une équipe qui gagne si le coach est blanc.
(p. 9-10)
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La plupart sont tristes et fatigués, la pause du midi est tout ce qui leur reste d'humanité. Un peu de chaleur, un gros plat bien gras et pas cher, et en plus l'espoir de sortir avec une jeune petite serveuse. Ce soir, ils iront voir une pute, une Africaine à la Goutte-d'Or, une Roumaine à la porte de Clignancourt ou une Chinoise à Belleville. Puis ils rentreront à leur hôtel, épuisés de leur dure journée de travail. Ils traîneront leurs pieds alourdis par leurs chaussures de sécurité, ils fumeront des clopes fortes, ils retrouveront leur chambre vide comme d'habitude. un dernier verre d'alcool, une dernière prière et le sommeil s'abattra comme un coup de pelle sur eux, laissant le téléviseur allumé et les éclaboussures de béton ou de peinture collées dans leurs cheveux défaits.
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Et maintenant on remet des autocars sur les routes. Ils vont faire pareil avec le transport des passagers, tu verras, il y aura plus que des TGV pour les bourges, fini les lignes "secondaires", tout le monde en bus et au diesel. La transition, tu parles !
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Mais si c'était ça, le secret d'une belle carrière ?
Toujours exécuter les ordres sans les contredire, appliquer la volonté du chef sans réfléchir et se dévouer corps et âme, être prêt à mentir à n'importe qui pour sauver l'image de la boîte ?
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