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EAN : 9782714479907
144 pages
Belfond (07/03/2019)
3.75/5   24 notes
Résumé :
Dorothy se languit. D'action, d'amour, d'enfants. Jusqu'à ce qu'une gigantesque créature débarque chez elle. Une créature qui dit s'appeler Larry et avoir besoin d'aide. Une créature qui va bouleverser son existence...
Parue en 1982 aux États-Unis et encore inédite en français, une fable saisissante d'imagination, comparée par les critiques aussi bien à King Kong, à La Belle et la Bête, au Magicien d'Oz, qu'aux récits d'Edgar Allan Poe, aux contes de fées d'A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le roman Mrs Caliban de Rachel Ingalls, écrit en 1982 aurait pu sortir en France l'an passé en même temps que le film de Guillermo del Toro, "la forme de l'eau" pour que l'on voit bien ce que l'oscar du meilleur film 2018 doit à ce récit, très proche au moins sur le fond (l'histoire d'amour empreinte de fable et de surréalisme entre une quadragénaire un peu éteinte et une créature mi homme mi amphibien).

Mais sa date de sortie, bien que totalement involontaire aura finalement coiencidé avec un autre événénement majeur, la disparition de son auteur, survenue à l'âge de 78 ans, le 6 mars dernier.

Rachel Ingalls (rien à voir avec l'héroïne de la petite maison dans la prairie) aura néanmoins connu la joie de voir son roman édité pour la première fois en France dans la collection Vintage, qui tenait particulièrement à coeur à la maison d'édition Belfond.

Mrs Caliban est une sublime rareté, écrite par une romancière considérée comme l'une des plus grandes voix de la littérature féminine du XXe siècle, notamment lorsqu'en 1986 le British Book Marketing Council sélectionna son livre, et le considéra comme l'un des vingt meilleurs romans américains d'après-guerre.

'Dorothy, banale femme au foyer, vivant en Californie —voit son mariage battre de l'aile depuis la mort de son enfant ( et de leur chien), persuadée que son mari va voir ailleurs, sans qu'elle ne fasse grand chose pour l'en empecher .

«Une grenouille géante de presque deux mètres joua des épaules pour entrer dans la maison, puis se planta devant elle, immobile, les jambes légèrement fléchies, et la regarda droit dans les yeux.»

Elle se lance alors dans une liaison avec un monstre marin, Larry, de six mètres de long, échappée d'un centre d'études océanographiques où quelques scientifiques pratiquent sur lui de terribles expériences( d'où la comparaison avec le film de del Toro)

Ce nouveau compagnon mi-homme mi grenouille grâce à qui a enfin se retrouver sexuellement et émotionnellement.

Un roman à part, entre le conte fantastique, la frace macabre à la Edgar Poe, et la chronique adultérine qui nous parle très joliment de libération des femmes par elles-mêmes, d'émancipation émotionnelle et sexuelle.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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On a accusé Guillermo del Toro de plagiat (Jeunet, Zindel) à la sortie de son très beau film « La forme de l'eau ». Mais jamais il n'a été mentionné, à ma connaissance, le roman de Rachel Ingalls paru 35 ans plus tôt. Les ressemblances sont pourtant troublantes. Mrs Caliban, l'héroïne, est une femme désoeuvrée que son mari cocufie pendant qu'elle trompe son ennui chez sa meilleure amie, entre tartines et potins. Un jour, elle retrouve dans son salon une bête de deux mètres à morphologie humaine, si on fait abstraction de ses traits amphibiens. Elle a une liaison clandestine avec l'animal, l'emmène souvent à la mer, reprend goût à l'existence et je ne vous dévoilerai pas la suite (tout comme le pourquoi des avocats). Je n'adhère pas aux films fantastiques avec des monstres (ex : Star Wars). Parce que je n'accorde aucune crédibilité aux extra-terrestres et autres créatures fantasmées. Je peine à me laisser emporter. Il me faut de l'humain. Elephant Man est un homme. Les monstres du cirque de Freaks sont des hommes. Les androïdes de Blade Runner réclament le droit à devenir des hommes. Et si, à la rigueur, j'ai pu être intéressée par La planète des singes, E.T. ou Alien, c'est parce que les bêtes pensent et agissent comme des êtres humains. C'est le cas dans ce roman. le monstre est intelligent, sensible, capable de sentiments. Il incarne l'étranger qui ouvre une porte sur un monde nouveau, sauve d'un quotidien devenu morne et mortifère. Je reste mitigée. Côté satisfaction, il y a la qualité de la narration. Ingalls évite les écueils du genre jusque dans son final, si différent des clichés auxquels nous sommes habitués. Côté déception, il y a l'impression de lire une romance de la collection Harlequin croisée avec un vieux film de série Z (ex : « L'étrange créature du lac noir » - qui n'est d'ailleurs pas le plus mauvais du genre). Dans ce roman, on oscille parfois entre le kitsch et la fantaisie, entre l'imagination et le ridicule, tout ça sur un air de déjà vu/lu.
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Mrs Caliban est un court roman assez à part. Il s'agit d'une parabole de la libération d'une jeune femme prénommée Dorothy, mariée, qui a vu son jeune fils mourir lors d'une allergie à une anesthésie pour une appendicite, et qui a perdu également un bébé. Ces tragédies successives ont mis à mal l'équilibre de son couple, son mari devenu apathique la délaisse. Elle mène une vie routinière monotone avec pour seul échappatoire ses échanges avec son amie Estelle, divorcée avec deux adolescents à charge, qui mène à l'inverse une vie trépidante. Curieusement, Dorothy semble entendre à la radio des annonces particulières et insolites qui la concernent personnellement. Un jour débarque chez elle une créature haute de presque deux mètres ayant à la fois des caractéristiques de l'homme et de la grenouille disant s'appeler Larry. Voulant fuir des scientifiques ayant pratiqués des abus et des expérimentations sur lui, elle le cache chez elle et développe une relation avec lui.
C'est un roman très particulier avec un style aux phrases simples et très courtes, sans chapitres. Les pages défilent les unes après les autres donnant un rythme spécial à l'histoire comme pour la rattacher au quotidien jusqu'à la fin avec son lot de surprises.
C'est une tranche de vie d'une femme ordinaire vivant un événement extraordinaire en lui donnant une place bien réelle dans son quotidien de façon tout à fait naturelle. On peut aimer ou détester mais je ne crois pas que l'on puisse y être indifférent. Il est très intéressant dans son étrangeté avec ses messages pertinents sur le monde. Il nous renvoie à l'image d'une société souvent ambigüe et dissonante. de l'homme ou de la créature nous paraissant étrange car inconnue, laquelle possède le plus d'humanité et l'autre l'ignominie ?
Ce roman paru pour la première fois aux États-Unis en 1982 était inédit en français. Il a inspiré à Guillermo del Toro son film La forme de l'eau que je n'ai pas vu et que j'aurais encore plus envie de connaître maintenant.

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Dorothy  a perdu son enfant, son chien et son mariage est en train de sombrer.
Qu'est ce qui peut bien  la sauver  ?
Un monstre, répond Rachel Ingalls dans cet époustouflant roman de 138 pages où , sous des airs policés, elle dézingue à tout va la société américaine, son hypocrisie, sa duplicité , ses médecins qui entendent traiter les dépressions féminines à  grands coups de petites pilules .
Il est aussi question du désir féminin, de l'altérité et ce n'est pas un hasard si la seule personne à comprendre Dorothy est le jardinier hispanique et écolo avant l'heure.
Un roman féministe et plein d'humour où l'héroïne porte un foulard pour protéger ses cheveux des odeurs de cuisine mais se donne avec un très grand naturel à un monstre vert qui adore faire le ménage . Dévoré en une bouchée. Traduction aux petits oignons de Céline Leroy.


Une écrivaine à (re) découvrir de toute urgence !
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Ce roman est un ovni pour moi, une oeuvre intéressante et très originale et qui met en filigrane des thématiques sociétales, humaines tout en instillant émotion et questionnement. C'est réussi.
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critiques presse (1)
LeFigaro
03 mai 2019
37 ans après sa parution, Mrs Caliban est enfin traduit pour la première fois en français, et ses lecteurs seront, à coup sûr, ébahis par cette histoire folle, mi-conte, mi-roman gothique, aussi surprenante que touchante.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Elle accepta une autre tasse de café en essayant de persuader Estelle de mettre plus d'eau. Estelle fut scandalisée. Elle déclara que ça tuerait le goût.
"Alors ne me sers pas une tasse entière. Non, mais vraiment, Estelle.
- Non mais vraiment toi-même.
- Je ne sais pas pourquoi ça ne te fait rien. J'adore ça, mais deux tasses suffisent à me donner des vertiges. Comme si mon crâne allait se décrocher d'un coup et s'envoler. Et ça agit aussi de côté-ci - c'est bien là que se trouve le foie, non ?
- Dorothy, c'est là que se trouve l'imagination."
(page 23)
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Une grenouille géante de presque deux mètres joua des épaules pour entrer dans la maison, puis se planta devant elle, immobile, les jambes légèrement fléchies, et la regarda droit dans les yeux.
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Elle revint rapidement dans la cuisine pour s'assurer de retirer le fromage du gril à temps. Elle avait à moitié traverser le lieu sûr qu'était sa belle cuisine dallée d'un lino à carreaux quand la porte vitrée coulissa et qu'une créature pareille à une grenouille géante de presque deux mètres joua des épaules pour entrer dans la maison, puis se planta devant elle, immobile, les jambes légèrement fléchies, et la regarda droit dans les yeux.
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Elle n'arrête pas de dire à quel point elle est pauvre. Entre-temps ils ont acheté un yacht. Rien de grandiose, mais bon sang, un yacht est un yacht. Ils le mettent en location quand ils ne s'en servent pas. Et ces lamentations sur la complexité de l'optimisation fiscale, entre leur petite maison à la campagne, l'appartement qu'ils envisagent d'acheter - qu'ils pourront louer aussi ; j'aimerais bien être pauvre comme ça.
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Depuis le début, nous sommes l'opposé l'une de l'autre : nos familles, notre personnalité, notre mariage. Mais on s'est toujours très bien entendues, comme des sœurs. On s'est tellement épaulées. Une fois ou deux, notre vie a été si profondément ébranlée que nous avons bien failli sombrer – vraiment. Donc, s'il arrive quelque chose d'affreux à Estelle, cela me touche aussi.
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