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EAN : 9782266307499
160 pages
Pocket (18/06/2020)
3.77/5   618 notes
Résumé :
Ils se sont aimés, à l'âge des possibles, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, à Montréal. Qui sont-ils devenus ? Qu'ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd'hui, avec la personne qui partage désormais leur vie ?
Le temps d'un dîner de retrouvailles – à quatre – chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, pesé, interprété. Tout remonte à la surface : ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (138) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 618 notes
Un dîner à Montréal c'est l'occasion pour Philippe Besson de se plonger, une soirée, dans son passé sentimental auprès de Paul qu'il revoit par hasard lors d'une séance dédicace. Paul arrive avec son épouse Isabelle et Philippe avec Antoine, son compagnon. le temps d'un repas, les deux couples dissèquent la vie de l'auteur, discutent sur la couleur de ses penchants, ses écrits, son passé affectif. Les questions montent crescendo dans l'impudeur. Au départ, on ressent les réserves de chacun malgré les envies d'en savoir plus. Puis ça émulsionne, ça égratigne les souvenirs, ça réveille les regrets.

Étant tout à fait honnête, je pense que pour plonger dans ce récit autobiographique, il est d'intérêt de lire ses deux précédents ouvrages dont Un certain Paul Darrigrand. N'ayant lu aucun des deux, mes émotions ne sont pas à la hauteur de la très belle plume de Besson. le thème de l'homosexualité n'est pas non plus un sujet qui m'attire plus que cela. Philippe Besson je crois le préférer dans des romans extérieurs à sa vie, tel que l'excellent « Une bonne raison de se tuer ». Bien sûr ce n'est que mon avis personnel.

En dehors des petits parasites personnels, ce petit récit est servi par une grande plume, alerte, réveillée et sensible. Dans l'écriture de Philippe Besson, on ressent toute la complexité d'être vivant quand surgissent les regrets, les doutes et un besoin viscéral d'exister à travers son art.
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Lors d'une séance de dédicaces dans une librairie de Montréal, Philippe Besson a la surprise de voir s'avancer vers lui, « Un certain Paul Darrigrand » avec qui il a eu une liaison dix-huit ans auparavant.
S'en suit un dîner dans un restaurant de la ville, où Paul arrive accompagné d'Isabelle avec qui il est toujours marié, Philippe, lui, est venu avec le jeune homme qui partage sa vie depuis quelques mois.

D'une situation somme toute assez banale, Philippe Besson réussit à raviver l'intrigue amoureuse entre les deux hommes, dont l'ancienne relation et la rupture brutale qui l'a achevée, a laissé quelques cicatrices pas complètement refermées
Sous le regard d'une épouse loin d'être dupe et d'un jeune amant tout aussi attentif, le repas alterne entre des moments de pure courtoisie que l'interprétation des gestes, des mots, des regards par le narrateur Philippe sort de son apparente banalité et des échanges pleins de sous-entendus ponctués de phrases lourdes de rancoeur.

C'est un roman assez simple, il ne se passe pas grand-chose et c'est ce qui en fait tout le charme.
Lorsque l'on a le talent de l'auteur, il n'est pas utile d'en faire des tonnes pour sublimer les situations, révéler les sentiments les plus enfouis.
Je trouve dans chaque livre de Philippe Besson, une petite musique d'une infinie douceur qui une fois de plus m'a bouleversée.
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Troisième opus de la série autobiographique initiée avec ARRETE AVEC TES MENSONGES et UN CERTAIN PAUL DARRIGRAND. Philippe Besson continue ici ses confidences et nous offre un récit qui se déroule entièrement lors de ce fameux dîner à Montréal …

A l'occasion d'une séance de dédicaces dans une librairie québécoise, il revoit le fameux Paul Darrigrand qui, des années plus tôt bouleversa sa vie amoureuse. Ils décident alors de dîner ensemble, chacun accompagné de son conjoint.

Et c'est à ce dîner que le lecteur est convié avec les quatre protagonistes. Entre non dits et vérités éclatantes. Entre pirouettes et regards évocateurs. Entre questions qui taraudent et petites infamies.
🍷
Lorsqu'on retrouve une personne que l'on a aimé follement. Que reste t'il de cet amour là bien des années après ?

Philippe Besson se livre une nouvelle fois de façon intime, captivante et tellement émouvante. Comment l'écriture est venue à lui. Son attraction pour la jeunesse. La genèse de ses livres. UN GARCON D'ITALIE. Son métier. Ses rencontres.

Un livre confession, honnête, où l'écrivain de mon coeur porte un regard sincère sur lui-même.

Le lecteur est assis à la table de ce dîner passionnant et n'ose piper mot. Il se régalera jusqu'au dessert d'avoir eut la chance d'être convié à cette table et de pouvoir encore plus découvrir Philippe Besson, l'homme, derrière le grand écrivain. J'ai même craint de faire tomber ma fourchette et de briser le charme de cet instant tant j'étais dans ce restaurant à boire les paroles des différents protagonistes.

Philippe Besson clôt ici une bien belle part de son oeuvre déjà si bien fournie et me comble encore une fois de ses mots, de sa plume, de ce qu'il est.

Vous n'avez plus qu'à vous inviter à cette table, vous ne le regretterez pas.

Et peut-être, comme moi, la dernière phrase du livre vous trottera dans la tête pendant quelques jours …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Relecture terminée le 13 juillet 2023 :

Je me devais de relire ce roman après "Arrête avec tes mensonges" et "Un certain Paul Darrigrand" pour en percevoir tout l'intérêt. Par erreur, je l'avais lu à sa sortie en 2019 sans avoir lu les précédents.

J'ai été de suite conquise par ma lecture, ce qui n'avait pas été le cas la première fois, sans connaissance des deux premiers tomes.

Tout en subtilité, Philippe Besson nous décrit les retrouvailles avec Paul, 18 ans après leur rupture.

J'en ai fait une lecture enthousiaste, rapide, mais attentive au moindre détail... parce que c'est dans le détail que l'on comprend ce qu'il s'est passé, sur les 18 ans écoulés, dans la tête de Paul... du côté de Philippe, les réponses sont plus franches. Pas du côté de Paul. Cela permet à chacun d'en faire sa propre lecture et se faire sa propre conviction.

Mon coup de coeur pour ce roman se confirme. Et pour les romans intimistes de Philippe Besson aussi...

*********

Première lecture terminée le 30 mai 2019 :

Je découvre Philippe Besson avec ce roman. Un peu par hasard, dans les mails reçus, le résumé, que je retrouve en quatrième de couverture, attire particulièrement mon attention.
A l'entame de ma lecture, je m'aperçois que les protagonistes sont déjà apparus dans un autre roman de Philippe Besson… Recherche faite, celui-ci est le dernier roman (jusqu'ici) d'un triptyque (jusqu'ici aussi) qui débute avec « Arrête tes mensonges », se poursuit avec « Un certain Paul Darrigrand ». Je me dis que j'aurais dû me renseigner avant, mais que je vais tenter de poursuivre la lecture.
Très vite, je m'étonne aussi de la discordance entre la troisième personne du pluriel présente en quatrième de couverture et la narration à la première personne du singulier du roman. J'entreprends une lecture qui n'était pas celle annoncée… Je m'agace un peu de ce que je prends, à tort, pour de l'autosuffisance de l'auteur.
Mais, au final, je me laisse entraîner par cette très belle écriture dans un roman intimiste, empreint de sensibilité et de finesse… Je l'engloutis en une seule fois. Des chapitres courts rythment ma lecture avide. Evidemment que je veux connaître toutes les réponses à ces questions que l'on se pose après la rupture ! La conversation est décortiquée par le narrateur/l'auteur. Il y a tant à apprendre de ce qui n'est pas dit.
Passé l'étonnement de cette lecture qui ne correspondait pas à mes attentes, j'ai eu un réel coup de coeur. Je n'en resterai pas là avec cet auteur.
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Philippe BESSON est à Montréal pour la promotion d'un de ses livres, où il retrouve parmi les lecteurs, Paul Darrigrand pour une dédicace.

Une rencontre après 18 années, où chacun a vécu une tranche de vie. Paul a vécu une ascension professionnelle fulgurante. Il est resté marié à Isabelle et ont eu un fils.

C'est dans ce cadre restreint que tout se déroule.

Lors d'un dîner, ils passent une soirée avec leurs conjoints respectifs. le lecteur est invité à la table des souvenirs.

Si Philippe Besson est resté sans nouvelles durant toute cette période, Paul lui n'a manqué aucun de ses livres et à travers eux, a entretenu un lien invisible et secret.

Après avoir été suffisamment rassurés, les conjoints respectifs s'éclipsent pour fumer. Ils ne sont pas dupes et en profitent pour faire connaissance.

Les deux amis se confient sur leur ressentis après leur séparation et s'interrogent sur ce qui peut rester de cette relation après toutes ces années.

La plume de Philippe Besson est magnifique, zélée, solide. il répond aux questions, il s'esquive aussi jouant avec sa vie présente, pour répondre aux interrogations du passé où Paul semble s'être cristallisé.

Un grand moment de vérité s'est donc affiché au menu de cette soirée.

J'ai aimé ce livre, car l'auteur nous confesse avec lucidité ses doutes et ses certitudes sur ces années où il a cheminé dans sa vie d'homme et s'est révélé à travers l'écriture.

Un dîner à Montréal est une parenthèse mélancolique savoureuse.
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critiques presse (1)
LaPresse
10 juin 2019
Dans Dîner à Montréal, Philippe Besson signe la magnifique autopsie d'une passion amoureuse.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (117) Voir plus Ajouter une citation
La gémellité des amours n’est pas possible, aucun amant n’est identique à un autre, et, nous-même, la vie se charge de nous transformer, on ne peut pas revivre ce qu’on a vécu quand bien même on le désirerait, bien sûr il peut exister des similitudes, il peut arriver qu’on renoue avec des sensations, qu’on soit décontenancé par la texture d’une peau, la sonorité d’une voix, la douceur d’un geste au motif qu’on les aurait connues chez un autre, mais cette ressemblance restera parcellaire, subreptice, bien sûr on a des affinités, on peut aller vers un certain type, un genre, une apparence, une forme d’esprit, on peut avoir des attirances tournées dans la même direction mais à la fin, l’aventure, aboutie ou ratée, est nécessairement singulière ; dans l’existence on ne fait rien d’autre qu’additionner des aventures singulières.
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Le manque, il a entretenu le sentiment aussi. Et tu m'as manqué. Beaucoup. Vraiment beaucoup. C'est terrible, le manque, il te ronge, il te tord le ventre. C'est une sensation physique, ça ne te quitte pas. Et il y avait la vexation, la honte, parce que je n'avais pas été choisi. On croit que ça tue le sentiment mais non, ça le maintient en vie au contraire, ça fait qu'il est toujours là, comme pour nous rappeler notre défaite. Il y avait la rancœur, parce que j'étais convaincu que tu avais fait le mauvais choix, ou au moins que tu avais fait ton choix pour de mauvaises raisons. Et la rancœur, elle aussi, elle garde le sentiment vivace. Et puis je n'arrivais pas à te remplacer, au début. Je n'avais envie d'aucun homme. Ou alors ils ne s'intéressaient pas à moi, ils devaient voir ma mélancolie, ça tient toujours à l'écart la mélancolie. Ou tout simplement j'étais redevenu un type lambda, sur qui on se retourne pas. Ça rendait encore plus précieux que toi, tu te sois retourné, un jour. Alors oui, je t'ai aimé longtemps, après.
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Je préfère m'attarder sur les pensées à distance. J'ai toujours aimé l'idée que quelqu'un quelque part à un moment donné s'intéresse à nous sans que nous n'en sachions rien, au fait que nous-mêmes nous ayons de temps à autre un élan vers un tiers qui ne peut pas s'en douter.Et parfois, nous nourrissons l'espoir absurde, ridicule, que cette préoccupation soit partagée, comme si convoquer l'image d'une personne provoquait une connexion avec elle.
Je n'ai pas su que Paul pensait à moi, je l'ai espéré. Il n'a rien connu d emes esquisses de lui. Mais ça a existé.
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Surtout il ne faut pas prendre les livres au pied de la lettre, on en rajoute pour émouvoir ; la réalité est toujours en deçà, elle est décevante, c'est pour ça que ce n'est pas elle qu'on raconte.
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Paul dit : c'était bien.
J'admire la simplicité de cette expression. Comment mieux formuler qu'on a été heureux, paisibles, que le fleuve a coulé tranquillement ? C'était bien. Moi, assurément, je n'emploierais pas une expression pareille, je dirais : ça a été tourmenté, accidenté, exaltant, épuisant, frustrant, douloureux, joyeux, j'emploierais le passé composé qui désigne des moments, délimite des périodes, identifie des états. Pas cet imparfait qui induit la durée, une durée sans gouffres ni sommets, qui montre une route droite, rassurante.
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