« Disney Emotions » est une nouvelle collection des éditions Hemma, un éditeur habitué des licences de l'entreprise symbolisée par Mickey et des licences annexes (Star wars).
La « nouveauté » réside sans conteste dans le partenariat avec la célèbre psychothérapeute
Isabelle Filliozat.
Cette dernière raconte qu'à l'origine de cette collaboration se trouve l'excellente appréciation qu'elle a eu en le voyant « Vice Versa » : le film (de 2015) met en effet en scène des personnages symbolisant des émotions, le « fond de commerce » de cette professionnelle qui depuis, plus de 30 ans qu'elle exerce, a très largement exploré le sujet.
En ressort une bibliographie très riche chez différents éditeurs (on ne citera que « Je t'en veux, je t'aime », «
Il n'y a pas de parent parfait » et « Au coeur de l'émotion de l'enfant ») et déjà, pour les enfants et leurs parents des cahiers d'exercices (disponibles chez Nathan) dont ces livres se révèlent un prolongement.
Chaque album se décline de la même façon. On y trouve trois parties.
Tout d'abord une histoire pour les têtes blondes, vient ensuite quelques pages pour expliquer les enjeux derrière cette émotion et des conseils pour faire face aux difficultés qu'elle peut susciter dans notre quotidien, tenter d'y remédier ou bien tout simplement faire comprendre à l'adulte ce qui se joue dans la tête de l'enfant.
Un cahier d'exercices pratiques, sous forme de jeux, clôt le volume.
Fort naturellement, et quoique l'émotion est incarnée dans « Vice-Versa », c'est « Monstre et Cie », un autre film d'animation des Studios Pixar, qui va servit de base à l'ouvrage « Disney Emotions » consacré à la peur.
L'histoire n'a rien de vraiment folichon, c'est une version tronquée du scénario.
Il est dommage de ne pas avoir tenté d'offrir une histoire et des illustrations inédites en reprenant les personnages.
On retrouve Bob et Sully. Les deux monstres doivent susciter la frayeur des enfants chez qui ils se faufilent la nuit au travers de portes dimensionnelles pour fournir de l'énergie à Monstropolis au travers des cris de peur.
L'ingéniosité étant de voir à quel point les deux personnages sont plus froussards que la petite Bouh ; une gamine qui va les prendre en amitié et les suivre dans leur monde.
Sur une page on trouve le texte et sur l'autre l'image illustrant son propos.
Le mot « Peur » et ses synonymes sont écrits en bleu.
Le texte est court et narratif. Il laisse finalement peu de possibilités d'interagir avec l'enfant à moins d'inventer soi-même des dialogues et de broder avec lui en le questionnant.
Mon fils de 4 ans et demi n'a pas été plus intéressé que cela.
La partie réservée aux « grands » est à l'image de la praticienne qui prône la parentalité positive.
L'objectif étant de se montrer le plus bienveillant possible envers l'enfant qui ne fait qu'exprimer cette émotion (« Un enfant qui n'a jamais peur n'est pas équipé pour la vie »).
Il faut donc l'aider à verbaliser sa peur, l'écouter et susciter la discussion, les questionnements, pour qu'il la dépasse.
Là aussi comme pour l'histoire, même si on ne peut pas nier que l'essentiel est là, on ne peut s'empêcher de se dire que cela reste très superficiel et que cette sensibilisation n'est que le prélude à aller plus loin, à la lecture à venir d'autres ouvrages sur le sujet.
Le cahier de jeu est autonome. La présentation est moins travaillée que celle du livre principal.
C'est sans conteste l'aspect le moins réussit de cet album.
Ce Disney Emotions consacré à La Peur ne m'a pas réellement incité à investir dans le reste de la collection de même le ressenti assez tiède de mon enfant qui pourtant aime Disney.
En revanche, je ne bouderai pas l'oeuvre d'
Isabelle Filliozat dont l'approche psychologique des émotions est très intéressante.