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EAN : 9782378910556
232 pages
Editions Nil (22/08/2019)
3.27/5   64 notes
Résumé :
Un couple bien sous tous rapports héberge un ami qui tente d'échapper à une relation toxique – pour mieux sombrer dans une autre que personne n'avait vue venir et qui le détruira. Une célibataire sceptique qui suit la recette d'un vieux grimoire pour trouver l'amour est dépassée par l'apparition d'un homme parfait dans sa cave. L'anniversaire d'une petite fille inquiétante prend une tournure dramatique après qu'elle a " souhaité " le mal. Une jeune femme se retrouve... >Voir plus
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Avoue que tu en meurs d'envie est l'un des titres de nouvelles qui compose ce livre. Cat Person (Le Mec à chat) est une nouvelle sortie il y a bientôt deux ans aux Etats-Unis et qui a immédiatement fait parler d'elle. Avec une couverture colorée et dynamique, je me suis dit pourquoi pas essayer pour cette rentrée littéraire !

L'inconvénient de parler de nouvelles c'est qu'il faut faire un petit topo sur chacune, c'est, je trouve, plus pertinent, même si plus long.

Vilain : un homme vient de se séparer de sa copine après une relation houleuse. Il s'installe sur le canapé de ses amis, un couple tout d'abord frustré dans leur intimité qu'il soit aussi proche, puis bientôt excité par sa présence, l'obligeant petit à petit à obéir à leurs 4 volontés.

Je n'ai pas été hyper emballée par cette nouvelle, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages (l'inconvénient d'une nouvelle) et de comprendre leur véritables but. La fin est à la fois logique et un peu sortie de nulle part.

Fais gaffe à ce petit jeu, ma belle : une ado traîne sur le terrain de skateboard et est abordé par un adulte, fan de Manson, qui veut lui faire écouter une cassette.

Encore une fois j'ai été peu séduite, le twist ne m'a pas convaincu, mais les questions abordées par la nouvelle sont malgré tout intéressantes.

Les Sardines : pour l'anniversaire de sa fille, une maman doit organiser la fête chez son ex-mari et la nouvelle Copine. Pendant la fête, l'ado propose de jouer aux sardines (une sorte de cache-cache, mais lorsqu'on trouve la personne cachée, on doit se cacher avec).

Nouvelle plutôt surprenante qui part dans le surnaturel, voir l'horrifique, sans apporter vraiment de réponse, juste d'autres questions.

Course nocturne : un volontaire est ennuyé par les filles de 6ème qu'il a dans sa classe, au Kenya. Les gamines redoublent d'énergie pour le faire craquer ou le rendre fou.

Cette nouvelle nous raconte une croyance de là-bas (les coureurs de nuit) sans que j'ai vérifié si c'est un mythe réel ou pas, mais ça le pourrait tout à fait. La fin est un peu surprenante, mais ce sont surtout les sentiments exacerbés du héros martyrisé par les gamines qui sont mis en avant : l'incompréhension, la peur, la répugnances, etc

Le Miroir, le seau et le vieux fémur : Ce conte de fée nous raconte l'histoire étrange d'une princesse qui a dû mal à trouver une âme soeur. J'ai préféré cette nouvelle, elle mêle l'étrange à un soupçon d'horrifique (ou de dégoût en tout cas), tout en respectant les codes du contes féeriques. le mélange est intéressant, plutôt agréable à lire, même si la fin n'est pas des plus originales.

Un Mec à chat : LA nouvelle tant attendue. Une fille d'une 20n d'années travaille dans un cinéma en continuant ses études. Elle rencontre un homme, plus âgée qu'elle, pour qui elle n'a pas de véritable attirance, mais ils commencent à discuter, puis à s'envoyer des textos.

Personnellement, je n'ai pas compris le succès de cette nouvelle, tout du moins dans une 1ere lecture. le personnage masculin m'a toujours mis mal à l'aise, je n'ai pas compris les choix de l'héroïne, un peu tête brûlée et le rapport avec les chats (inexistants dans la nouvelle) trop peu présents dans le début de la nouvelle pour qu'un twist se forme. Après avoir lu d'autres avis, je comprends un peu mieux le sujet de la nouvelle, ce rapport entre les deux personnages et la scène qui a fait polémique, qui prenant partie pour la fille, qui pour le gars. Personnellement, n'ayant pas vécu d'expérience similaire, si je comprends l'attitude de la jeune fille, je ne comprends pas comment on peut accepter une telle intimité auprès d'un homme dont elle ne sait quasiment rien, qu'elle ne connaît pas, et dont elle a même parfois peur. le sujet abordé est donc intéressant, peut faire parler, mais ce n'est pas non plus pour moi la nouvelle du siècle, je préfère les bonnes chutes ou les twists bien dosés !

Un Mec bien : alors qu'il est blessé, le héros se souvient de ses premiers amours, lorsqu'il sortait avec une fille alors qu'il en désirait une autre.

Une loongue nouvelle qui n'amène pas bien loin, de mon avis. Je me suis plutôt ennuyée avec celle-ci.

Le Garçon dans la piscine : pour l'enterrement de vie de jeune fille d'une amie perdue de vue depuis longtemps (mais qui était son amourette d'ado), une femme recontacte un acteur sur le déclin, qui avait joué une scène érotique dans un film qu'elles avaient vue ensemble.

Si les sujets abordés (érotisme, homosexualité et fantasme) sont évoqués, j'ai trouvé que la nouvelle en elle-même n'apportait pas grand-chose.

Sacrifice : une nouvelle surprenante. Une femme emprunte un livre de magie à la bibliothèque et décide de faire le 1er sort pour « obtenir tout ce que son coeur désire ». Apparaît un homme coincé dans le cercle magique, son idéal absolu, mais également ingrédient de base pour toutes les recettes suivantes et obtenir gloire, beauté, richesse, etc.

On est ici plus dans le fantastique et j'ai bien aimé cette idée avec ce qui en découle, même si la fin est pour moi trop éludée.

Le Signe de la boîte d'allumettes : une jeune femme se découvre un bouton sur le bras un matin. Mais il ne disparaît pas, empire, se multiplie. Bientôt, elle est persuadée qu'un insecte a pondu des oeufs en elle, une affliction que les médecins appellent « le signe de la boîte d'allumettes » (parce que les patients leur apportent ce qu'ils pensent être des oeufs ou des larves alors qu'il n'y a rien. Vécue du point de vue de l'homme, cette nouvelle est assez horrible, mais bien menée, même si la fin reste relativement prévisible.

Pulsion de mort : Un homme, qui reste toujours chez lui, drague sur Tinder. Il y rencontre une fille qui veut bien venir chez lui, sans même le connaître. Mais sa demande avant leur rapport est très étrange et perturbe le narrateur.

Encore une fois des sujets intéressants sont abordés, ou plutôt des questions sont soulevées, mais il n'y a pas vraiment de réponses apportées. C'est comme ça dans la vie, certes, mais dans les romans, j'aime avoir des avis plus tranchés.

A pleine dents : Dernière nouvelle, assez bizarre aussi. La narratrice n'a jamais pu se passer de cette pulsion enfantine de mordre les gens. Elle fantasme sur l'un de ses collègues en attendant le bon moment.

Même si la fin explique et défend une cause, les moyens qui sont pris par la nouvelle semblent assez nébuleux et on arrive pas vraiment à comprendre le désir de mordre de l'héroïne.

Si vous êtes parvenus jusque là (ou si vous avez sauté quelques lignes) vous vous êtes sûrement rendus compte que j'ai un avis mitigé sur ce livre. Il se lit rapidement, l'écriture est fluide et on ne s'ennuie pas (sauf pour Un Mec bien, pour ma part), mais d'un autre côté, si les sujets abordés sont intéressants, l'auteur n'a pas assez creusé pour moi et les chutes m'ont plus souvent fait dire « ah… » que « trop bien, il faut que je la fasse lire à tout le monde ». Si vous êtes curieux, vous pouvez malgré tout le lire et n'hésitez pas à me dire ce que vous en aurez pensé !
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Avoue que t'en meurs d'envie est un recueil de nouvelles. Toutes tournent autour des pulsions ou des envies, le plus souvent sexuelles, mais pas toujours. Les histoires se veulent subversives, voire malaisantes, mais franchement, il n'y a pas de quoi fouetter un chat, même si ces histoires abordent des sujets plutôt intéressants.
Un petit avis sur chaque nouvelle :
Vilain : le sujet rebattu du jeu sexuel qui tourne mal, par l'histoire d'un trio qui pousse toujours les idées un peu plus loin. Rien de bien croustillant à se mettre sous la dent et une fin assez logique mais pas super bien amenée. Mon avis : bof
Fais gaffe à ce petit jeu, ma belle : une ado un peu esseulée rencontre un adulte fan de Charles Manson. Là encore, bof, même si le sujet et surtout le cheminement intellectuelle de l'ado face à cet homme qui à la fois, l'attire et la répulse.
Les Sardines : une nouvelle où s'invite le fantastique, avec une fin un brin horrifique. La construction est intéressante, même si le format un peu court laisse quelques questions en suspend. Mon avis : pas mal.
Course nocturne : celle-si se passe au Kenya. Un histoire de prof harcelé par ses élèves, avec une fin proche d'un conte. La encore, c'est un peu court. Mon avis : moyen
Le Miroir, le seau et le vieux fémur : une nouvelle avec une histoire façon conte de fée. On suit une jeune femme qui ne réussit pas à se décider pour choisir un fiancé. La moral de l'histoire est assez malaisante, mais l'idée est brillante, même si son déroulé est plutôt attendu. Mon avis : très bon
Un Mec à chat : une histoire avec un fille suit ne sait pas trop ce qu'elle veut et ne sait pas dire non. L'histoire m'a laissée complètement indifférente.
Le Garçon dans la piscine : là encore bof. la volonté d'apporter une touche d'érotisme n'est pas très subtile et 'arrive pas à émoustiller les sens. Là encore, bof.
Le Signe de la boîte d'allumettes : un sujet ultra rabattu, mais bien mené, où une femme souffre de démangeaisons. L'auteur nous plonge dans l'esprit tortueux de ses personnages, avec la quête de l'origine du mal. Pas mal
Pulsion de mort : un homme raconte ses rencontres d'un soir, mais surtout une, avec une jeune femme désireuse d'être frappée. Là encore, un sujet éculé, mais bien mené. Pas mal.
A pleine dents : on aborde encore une pulsion "déviante". L'intrigue est bien menée, même si l'origine de l'envie de mordre de l'héroïne n'est pas bien clair.
Au final, ce recueil de nouvelles se lit facilement, mais ne me laissera pas de souvenirs impérissables. La quatrième de couverture qui promet un livre plutôt sulfureux, m'avait fait placer mes attentes à un niveau que n'atteignent quasiment jamais les nouvelles. Je ne me suis pas ennuyée, mais j'en attendait franchement plus.
Merci à Netgalley et aux éditions Robert Laffont pour cette lecture.
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Comme toujours, je vais commenter chaque nouvelle individuellement


* Vilain : Une première histoire de "polyamour" matinée de sadisme que j'ai beaucoup appréciée. On sent vraiment la tension monter et on pressent le drame à mesure que le petit couple joue avec leur ami pour pimenter leur vie sexuelle. La fin est particulièrement bonne !

Ma note : 8/10


* Fais gaffe à ce petit jeu, ma belle : Une ambiance complètement différente dans cette nouvelle où nous suivons la jeune Jessica qui, un jour, rencontre un vagabond adorateur de Charles Manson. Ce derner lui donne une cassette et lui fait une vive impression... Peu de temps après Polly, une amie de Jessica disparait à l'occasion d'une soirée pyjama à laquelle la jeune fille a finalement renoncé... On sent l'impact de cette disparition sur Jessica et les conséquences. J'ai trouvé celà bien mené et celà met en avant le "pouvoir de l'esprit" et la manière dont on peut angoisser

Ma note : 7/10


* Les sardines : Une très étrange nouvelle... On ne peut pas vraiment dire qu'on éprouve de la sympathie pour Tilly ou sa mère, Marla. La nouvelle part complètement dans le fantastique et je dois dire que la fin m'a déstabilisée.

Ma note : 6/10


* Course nocturne : Une aventure étrange au Kenya... Les petites filles sont vraiment horribles et on compatit avec le pauvre volontaire. L'idée du coureur est bien trouvée et j'aime beaucoup le côté dégueu de l'affaire. La fin est surprenante

Ma note : 7/10


* le miroir, le seau et le vieux fémur : Une nouvelle qui se présente comme un conte de fée mais qui est loin d'être féérique... En effet, la belle princesse est loin d'être aussi gracieuse et altruiste qu'on pourrait s'y attendre et la description faite par l'auteure du fameux fémur est très parlante (on peut presque sentir l'odeur qu'il exhale). J'ai beaucoup aimé l'attitude du roi vis à vis d'elle.

Ma note : 8/10


* Un mec à chat : Une histoire étonnante ! J'aime beaucoup la romance entre la jeune étudiante et ce type qui a des chats (qu'on ne voit nulle part ! ) Les échanges de textos sont bien trouvés et l'histoire se suit avec plaisir

Ma note : 7/10


* Un mec bien : J'ai beaucoup aimé cette histoire où le héros est fou amoureux d'une fille tout en couchant avec une autre. le tout est constitué d'un retour vers le passé alors qu'il se vide de son sang et j'ai vraiment apprécié le récit

Ma note : 8/10


* le garçon dans la piscine : Une nouvelle amusante où une jeune femme tente de renouer avec ses amies d'enfances en convoquant leur fantasme d'adolescentes.. La fin est douce amère et j'ai aimé le désespoir que l'on sent dans cette nouvelle

Ma note : 7/10


* Sacrifice : Une histoire de magie et plus encore de vaudou où une femme cherche à obtenir tout ce qu'elle désire. le seul problème c'est qu'elle en veut toujours plus. J'aime la manière dont elle évolue et finit par se perdre

Ma note : 7/10


* le signe de la boite d'allumettes : Flippant ! J'ai vraiment aimé cette histoire de parasites ! Jusqu'à la fin, on ignore si tout est dans la tête de Laura ou si les bestioles existent réellement. J'aime la manière dont l'auteure décrit la déchéance de Laura et de son couple

Ma note : 8/10


* Pulsion de mort : Une nouvelle qui fait froid dans le dos et qui alerte sur le type de cinglé que l'on peut rencontrer sur les appli de rencontre. Sauf que c'est la fille qui a visiblement un gros problème... On compatit avec le héros et je ne peux m'empêcher de lui en vouloir d'avoir cédé aux exigences étranges de la jeune femme

Ma note : 7/10


* A pleine dents : Bizarre.. Cette nouvelle centrée sur l'envie de mordre d'une femme (envie qui ne lui a pas passé depuis la maternelle) et la manière dont elle va pouvoir l'assouvir. La fin, très opportuniste est bien trouvée

Ma note 6/10


Pour résumer


Ce que j'aime : des nouvelles réellement originales et aux messages subtils. L'auteure réussit à créer tout un univers en peu de pages à chaque fois


Ce que j'aime moins : du coup, certaines nouvelles comme celles des Sardines m'ont parues un peu obscures, j'aurais apprécié plus d'explications


En bref : Un recueil de nouvelles soigné qui présente des styles très différents


Ma note


7/10
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C'est un recueil de nouvelles, qui rend le lecteur complice et voyeur des pulsions les plus imprévisibles des hommes et femmes sur divers sujets.
La première nouvelle intitulée « Vilain » m'a littéralement glacée le sang, je ne voyais pas l'issue pour cet ami qui devient la victime des jeux sexuels du couple qui l'héberge. Soumission et torture psychologique, j'avoue que ça m'a mis vraiment mal à l'aise sans pour autant pouvoir arrêter ma lecture.

J'ai eu deux coups de coeur parmi les nouvelles :
« Le Signe de la boîte d'allumettes » qui traite d'une femme qui a des démangeaisons, se persuade d'avoir une maladie et qui convainc son conjoint à chercher l'origine du mal auprès de médecins. La fin est inattendue et j'en ai fait des cauchemars !
« Le Miroir, le seau et le vieux fémur » aborde la thématique de l'égocentrisme. À la manière d'un conte pour enfant, une princesse n'arrive pas à tomber amoureuse d'un fiancé et pourtant ses parents mettent tout en oeuvre pour cela. Se voir et s'entendre dans l'incarnation de l'autre va lui permettre de vivre une idylle aussi dérangeante que fascinante. Cela renvoie à la maladie des selfies, considérée par certains psychologues comme une véritable obsession nombriliste malsaine.

C'est un recueil qui se lit très rapidement, la couverture m'avait tapée dans l'oeil et je ne m'attendais pas à ce type d'écriture. J'ai été surprise et j'ai un bon moment gardé la mémoire de ces histoires pas ordinaires, j'ai bien aimé les recherches de thématiques pour analyser les comportements complexes des personnages. J'ai cependant un bémol car j'aurais aimé que certaines nouvelles soient un peu plus développées, car parfois je suis restée sans réponse.
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En voilà un roman déroutant. Merci NetGalley et Robert Laffont pour l'envoi. Comme pour « J'ai des idées pour détruire ton ego » j'ai d'abord été interpellée par cette couverture très réussie et ce titre racoleur. Heureusement j'ai beaucoup plus accroché avec celui-ci qu'avec l'autre sortie littéraire de chez Nil Editions.

Composé de 12 nouvelles, si j'ai bien compté, leur seul point commun c'est l'angoisse que vous ressentirez en les lisant ou un profond sentiment dérangeant. Ce n'est ni un contemporain, ni un fantastique, ni un roman de fantasy ou de science-fiction et c'est un peu tout ça à la fois. Va te retrouver là dedans Simone.

Complètement décalé et carrément ovni, j'ai tout de même adoré ce roman. Une adoration un peu maso parce que chaque nouvelle m'a mise dans un malaise plutôt palpable. Dommage que l'on ai finalement des fins trop ouvertes à chaque fois. Si parfois ça fonctionnait, sur d'autres nouvelles ça m'a gêné.

La grande force de cet ouvrage réside dans la plume qui vous fera ressentir des émotions puissantes. Rare sont les livres qui arrivent à me gêner et me bousculer aussi bien. Il n'y a pas un chapitre qui m'a laissé de marbre, même ceux dont je n'ai pas compris la fin. Alors chapeau l'artiste.

J'ai pris des courtes notes à la fin de chaque histoire pour vous partager un court ressenti sur chacune d'entres elles, je vous les mets telles qu'elles ont été écrites (bienvenue dans mon cerveau) :

Nouvelle 1 – wow terriblement dérangeante. Malsaine au possible et très noire.
Nouvelle 2 – Histoire très angoissante. Fin moyenne.
Nouvelle 3 – Frontière entre réel et fantastique. J'avoue que je n'ai pas compris. Mais très malaisant jusqu'à la fin.
Nouvelle 4 – Ultra particulier aussi. Fantastique ou réel ? Dérangeante en crescendo.
Nouvelle 5 – Conte fantasy intéressant. Fin bof, pas trop compris l'intérêt ou la morale
Nouvelle 6 – Ca frappe là où ça fait mal. Semble douloureusement vrai.
Nouvelle 7 – Extrêmement réaliste, incisif.
Nouvelle 8 – Pas vraiment compris l'intérêt ni la fin ?
Nouvelle 9 – Etrangement addictif. Pas grand intérêt mais j'ai énormement aimé. J'avais deviné la fin.
Nouvelle 10 – Difficile de distinguer le vrai du faux. Profondément dérangeant. Une impression qui tord le bide
Nouvelle 11 – Hyper glauque mais sans morale…
Nouvelle 12 – Incroyablement dérangeant.
Forcément comme dans tout recueil du style on n'aime pas tout de la même manière et j'ai plus ou moins accroché à certaines. Si vous aimez les lectures qui dérangent, la noirceur humaine et l'imaginaire vous serez servis. Un livre qui laisse une jolie trace indélébile au lecteur, donc une belle réussite.

En bref, complètement inattendu, je me suis laissée embarquer par une écriture d'une efficacité redoutable. J'ai frissonné plus d'une fois. Je recommande à ceux qui ont le coeur accroché !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Kristen Roupenian, la part inavouée du désir
Publié le 31 mars 2019
Fin 2017, le magazine The New Yorker fit paraître « Cat Person », une nouvelle d’une jeune écrivaine américaine, Kristen Roupenian, qui n’avait jusque-là publié qu’une poignée de textes. « En bref, « Cat Person » est l’histoire de deux personnages — Margot, une étudiante de 20 ans, et Robert, un trentenaire — dont l’unique rendez-vous se passe mal », a résumé l’auteure. « L’histoire est racontée à la troisième personne, du point de vue de Margot qui, bien qu’elle n’en ait pas envie, finit par coucher avec Robert, pour tout un tas de raisons. »

La nouvelle parut le 14 décembre 2017, et l’Internet s’enflamma. Quinze jours plus tard, la nouvelle était devenue la seconde publication la plus consultée de l’année sur le site du New Yorker, juste derrière l’enquête de Ronan Farrow sur l’affaire Harvey Weinstein. « Quand la nouvelle fut publiée sur le site du New Yorker », a raconté Kristen Roupenian, « des jeunes femmes se mirent à la partager ; elles disaient y retrouver quelque chose qu’elles avaient connu : ce sentiment qu’il y a un « point de non-retour » au-delà duquel il n’est plus permis de refuser une relation sexuelle. Elles parlaient aussi, plus largement, des relations non désirées qui s’imposent à elles non pas sous l’effet d’une contrainte physique mais plutôt d’un mélange d’émotions et d’expectatives culturelles – gêne, orgueil, timidité, et peur. »

Parue dans le contexte de #MeToo, « Cat Person » déclencha d’innombrables débats en ligne sur le consentement. Au milieu de cette tempête (dixit Roupenian : « J’ai eu l’impression de me retrouver seule au milieu d’un stade où des milliers de gens me hurlaient dessus à pleins poumons »), il serait facile de sous-estimer les qualités littéraires de cette nouvelle, habilement menée, dans un style réaliste orné de quelques images judicieuses : « Le halo du téléphone sur leur visage, la nuit, comme le reflet d’un feu de camp ». Mais il y a, sous le prosaïsme de Roupenian, sous les mots les plus familiers, un espace vide, un interstice insoupçonné où le trouble s’infiltre et enfle. Elle sait faire d’un détail en apparence anodin, par un brusque et léger décalage, le signe d’une menace soudaine ; un moment sans mesure, un trou d’air, où l’on avance sans prise sur rien.

« — ‘Il faut que tu saches, il y a des chats chez moi’, lui dit-il d’une voix sombre, comme une mise en garde. ‘— Je sais’, dit-elle. ‘on en a parlé déjà. » Ils ont badiné à ce sujet, ils en ont même tiré un scénario élaboré où leurs chats respectifs flirtaient par SMS. « — Tu ne te rappelles pas ? » Il ne répond pas, il ouvre la porte, et déjà elle entre en sachant que quelque chose s’est détraqué. Plus tard, n’en ayant pas vu la trace, de ces chats, elle se demandera « s’il ne les avait pas inventés », et cette question sera la métaphore de son malaise : « Peut-être qu’elle était injuste envers Robert, qui n’avait rien fait de mal à vrai dire, à part se laisser séduire par elle, et être un mauvais amant, et peut-être mentir au sujet de ses chats, même si plus probablement ils étaient dans une autre pièce ce soir-là. »

Contrairement à ce que certains lecteurs (masculins) ont voulu croire, Roupenian a tranché la question des responsabilités de l’un et l’autre de ses personnages dans ce lamentable épisode. Le mot que Robert jette à Margot, l’ultime mot de la nouvelle, ressemble au « noir crachat des ténèbres » dont parlait jadis Eluard. Margot n’a pas désiré ce qui lui est arrivé. Mais elle a désiré quelque chose qu’elle ne pouvait pas obtenir, quelque chose qui n’existait probablement pas. Parce qu’elle voulait voir sa beauté reflétée, elle a pris le miroir qu’on lui tendait, elle a laissé son égo l’aveugler.

Dans les autres nouvelles qui composent le recueil que Roupenian publie aujourd’hui, You know you want this (et qui contient « Cat Person » évidemment), l’écrivaine poursuit cette exploration de la part indicible, inavouée, du désir, qui semble d’autant plus impérieuse qu’elle est médiatisée par des images. Pour assouvir cette pulsion sombre, il ne s’agit pas d’aimer, il faut subjuguer, soumettre ou se soumettre, (s’)anéantir.

Hélas, Roupenian ne s’élève que trop rarement à son meilleur niveau. Son principal défaut consiste à céder trop souvent au démon de la résolution sensationnelle. A plusieurs reprises, elle gâche par un dénouement outré un développement subtilement pervers, comme si elle-même, à l’instar de ses personnages, n’avait pas su dire ce que signifiait une voluptueuse et irrésistible obsession. Et son sens du détail, de l’observation, qui se prête remarquablement à la dissection sagace du trivial, ne lui est d’aucun secours quand elle s’essaie à l’allégorie : ses fables sont ternes, il leur manque la lumineuse évidence des symboles, et les inventions fantastiques auxquelles elle recourt parfois ressemblent à des tours de passe-passe.

Sur les douze nouvelles du recueil, deux sont excellentes, cinq ou six sont imparfaitement séduisantes. Le reste est dispensable. Est-ce assez pour qu’un éditeur français traduise le livre ? Mais à quelle aune juger Roupenian ? « Un écrivain est autant menacé par la réussite qu’il peut l’être par l’échec », disait Louis-René des Forêts. Le coup de maître initial de Roupenian jette une ombre sur toute la suite. N’y a-t-il pas d’autre cause à défendre que celle d’une écrivaine qui a déjà tant reçu d’attention (et un pont d’or pour son premier recueil) ? Ou n’est-il pas injuste de lui reprocher cette réussite qu’elle-même n’attendait pas ? Je crois qu’elle mérite mieux qu’un triomphe bruyant, et que les lecteurs français devraient pouvoir se faire un avis.



Sébastien Banse
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Les filles de la classe de sixième étaient des pestes, tous les mondes le savait. Tous les enseignants de l'école primaire de filles de Butala avaient une histoire à raconter sur la classe de sixième : la fois où les filles avaient enfermé une professeure dans les toilettes des garçons toute la nuit. La fois où elles avaient entrainer toute l'école dans une grève sur le tas parce qu'on leur avait servi du githeri à la cantine pendant dis jours d'affilée. L'incident de la chèvre dans le placard à fournitures.
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Ce bref instant où elle avait frôlé le mal n’était qu’une minuscule piqûre d’épingle lumineuse, presque imperceptible sur une toile de fond de constellations tourbillonnantes formées d’autres étoiles, plus brillantes.
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… but then he shoved his fingers in her again, not at all gently this time, and she imagined herself from above, naked and spread-eagled with this fat old man’s fingers inside her, and her revulsion turned to self-disgust and a humiliation that was a kid of perverse cousin to arousal.
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Notre ami est venu à la maison l'autre soir. Son horrible copine et lui avaient enfin fini par rompre. C'était sa troisième rupture avec cette fille, mais il soutenait que cette fois c'était la bonne.
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Vidéo de Kristen Roupenian
Pascal de la librairie Millepages nous parle de "Avoue que t'en meurs d'envie" de Kristen Roupenian.
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Quand l'érotisme rencontre l'horreur et le fantastique : un recueil de nouvelles audacieux et envoûtant. Un couple bien sous tous rapports héberge un ami qui tente d'échapper à une relation toxique, pour mieux sombrer dans une autre que personne n'avait vue venir et qui le détruira. Une célibataire sceptique qui suit la recette d'un vieux grimoire pour trouver l'amour est dépassée par l'apparition d'un homme parfait, et nu, dans sa cave. L'anniversaire d'une petite fille inquiétante prend une tournure dramatique après qu'elle a « souhaité » le mal. Une jeune femme se retrouve au lit avec un homme et se demande s'il ne s'agit pas d'un psychopathe déguisé en « mec à chats »... À travers douze histoires savoureuses, Kristen Roupenian explore avec une écriture très réaliste et un humour impitoyable et souvent sombre les nouvelles relations humaines.
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