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EAN : 9782370732941
192 pages
Allary Editions (22/08/2019)
3.41/5   55 notes
Résumé :
Trois femmes fragiles et puissantes.
Après trente ans de vie commune, Laure est larguée par son mari, parti avec une employée de maison. Ukrainienne ambitieuse, Irina est l’épouse d’un Genevois de bonne famille, qui ne manque pas une occasion de lui faire sentir sa basse extraction. Ex-mannequin slovène, Melania a épousé un Priape à la crinière de feu et se retrouve First Lady contre son gré.
Quels liens unissent ces trois femmes qui ne se connaissen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,41

sur 55 notes
Que se passe-t-il quand des femmes “de caractère “, jeunes et belles, " slave et de basse extraction " suivent des hommes occidentaux plus âgés et of course riches ?Comme Mélanie (Trump, oui, oui, la femme de Donald, celle qui poussa la main de son mari lors de la visite officielle en Israël) ou Irina, l'ukrainienne, qui suivra le riche banquier suisse Christian, de Kiev à Genève .
Ou, que se passe-t-il quand une femme se fait larguer après trente-cinq ans de mariage, au profit de la jeune philippine de service ?
Rocco Giudice nous en donne toutes les réponses 😹 !
Bon je ne veux pas trop enfoncer, mais quand même, se mettre dans la tête de trois femmes , en nous balladant de NewYork à Singapour, de Genève à HongKong ( au cas où vous ne connaissez pas ces villes, il vous en donne aussi une topographie, merci Rocco !), pas facile du tout ! Et dans tout ça Mangoustan ? Un cyclone tropical qui va ravager HongKong, alors que nos trois grâces y sont sur place. Là aussi je suis passée totalement à côté du Mangoustan....
Malgré un tout début rigolo, qui m'a donnée l'illusion d'un bouquin original, il s'est très vite avéré qu'il n'en était rien. Franchement je n'ai pas saisi l'intérêt de ce premier roman, aux histoires de femmes banales, à la prose banale ( « à l'avenir,tant qu'à faire elle coucherait “utile “ »), à l'humour bon marché, à la philosophie à deux sous et aux portraits clichés de notre monde d'aujourd'hui qui carbure à L'ARGENT. Même l'histoire de Mélanie, digne du style magazine Gala n'arrive pas à sauver le livre 😄.

Lecture facile, bouquin superficiel comme tout ses ingrédients, et une fin dont je ne sais quoi dire.......ce n'est que mon avis, bien sûr.


En bonus une citation du livre que je vous laisse déchiffrer,
"Le coup de foudre est un charmant malentendu ; un presque rien où l'on met presque tout. le miracle tient au fait que sur ce malentendu naît parfois une histoire d'amour."

Je remercie Les Éditions Allary et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre dont je suis passée totalement à côté, et j'en suis désolée.
#Mangoustan#NetGalleyFrance
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Le fameux battement d'une aile de papillon.

Celui qui peut déclencher les ouragans.

D'ouragan, il sera question justement dans ce livre. Il s'appelle Mangoustan.
Des ouragans, comme ces trois femmes, qui ne se connaissent pas mais qui affrontent leurs tempêtes intérieures et ces hommes qui exercent leur pouvoir.

Des femmes puissantes. Qui décoiffent. Et ces hommes qui ne les font pas plier.

Des femmes comme des objets, des femmes comme des trophées. Des femmes comme des maîtresses de la destinée.

Il y a Laure, qui se retrouve sans mari, du jour au lendemain, ce dernier lui ayant préférée l'employée de maison.

Il y a Irina, partie de rien mais prête à tout, de la misère ukrainienne aux rues de Genève.

Et il y a Mélania, épouse de l'homme le plus puissant du monde. Et détrumpez-vous (oui, il fallait bien que je la fasse), Mélania n'est pas l'oie blanche que l'on peut imaginer. Elle est cette femme qui lutte. A son échelle. Pour ne pas laisser le monde sombrer.

Les destinées de ces femmes vont converger vers l'oeil du cyclone, hypnotisant le lecteur et le faisant tourbillonner sous l'emprise de ces amazones modernes, reflets d'une drôle d'époque.

J'ai beaucoup aimé ce roman, habilement construit. Roman qui mélange les genres et qui se lit très vite. L'auteur virevolte aux quatre vents, entre ironie piquante et tendresse contagieuse pour ses héroïnes. A la fois roman d'anticipation, portraits intimes, tour du monde et boîte de Pandore, il y a beaucoup de belles choses entre ses pages.

Un premier roman original, qui offre de belles promesses. Rocco Giudice a encore de belles choses à nous raconter, j'en suis certain !
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La bataille de trois amazones contre le machisme
*
Trois femmes fragiles mais combattantes? Dont une est la femme de Mr Trump? Il ne m'en fallait pas plus pour m'attirer vers ce 1er roman d'un jeune auteur suisse.
Le titre "mangoustan" évoque l'exotisme, le fruit défendu, la luxure. Bon, là, j'en rajoute un peu :) Mais il est aussi le petit nom fictif de l'ouragan qui va décimer une partie de la baie de Singapour. Cette ville qui accueillera justement ces trois femmes.
Trois walkyries qui vont envoyer valser leur compagnon, chacune à leur manière. Et de par leur rencontre fortuite dans cette ville tentaculaire, changer leur destin personnel.
*
J'ai surtout été séduite par la vie tourmentée de la first lady , lisse mais néanmoins guerrière de l'élégance à travers ses gestes. Va-t-elle retourner dans l'ombre si confortable ?
Et la sensible Laure, excédée et quelque peu dévastée par l'infidélité de son mari? Pourra-t-elle entamer une seconde vie sans lui?
Puis Irina, l'ambitieuse ukrainienne déroutée par tous ces machos.
*
Trois profils mais surtout un fil rouge : la femme-objet.
Le typhon asiatique va devenir le symbole du féminisme puisqu'il va être le détonateur d'une guerre sans merci contre les hommes.
*
Des personnages charismatiques aux répliques parfois cinglantes, dont le machisme est toujours évoqué en première ligne. le style littéraire est quelque peu irrégulier (j'ai parfois eu l'impression de plusieurs plumes). L'humour caustique allège le ton parfois grave du récit.
*
C'est sucré, finement acidulé, piquant aussi et diablement savoureux.
*
Merci Netgalley pour la primeur.
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On assiste à un épisode de la vie de trois femmes qui n'ont pas été choisies au hasard : tout d'abord, Melania, oui, oui, la first lady dont le mari a accédé à la présidence des USA à son grand dam car elle était tellement persuadée qu'il ne serait pas élu… en fait, cette femme gagne à être connue car elle n'est pas dupe et réussit à trouver la parade pour suggérer ce qu'elle pense réellement :

« Un tailleur-pantalon pour affirmer votre autorité, des lunettes noires pour mettre de la distance, un col lavallière, dit pussy bow, pour dénoncer les propos machistes et ainsi de suite. C'était exactement ce qu'il lui fallait : une tactique de communication qui lui permette d'en dire beaucoup sans jamais ouvrir la bouche. Cela recelait, par ailleurs, un avantage certain : le textile n'a aucun accent slovène. »

Ensuite, nous avons Laure, BOBO habituée à vivre dans le luxe et qui vient d'être larguée par son mari pour une jeunette de trente ans de moins qu'elle, qui était sa bonne. Comment accepter à cinquante-cinq ans d'être balayée ainsi, sans travail, puisque le cher mari ne voulait pas qu'elle travaille, pour s'occuper de sa famille. Bien-sûr, il a eu « l'élégance » d'attendre que les enfants partent de la maison pour mettre un terme au contrat.

Enfin, nous avons Irina, beauté slave, qui a fui son pays l'Ukraine, la misère et son enfance sordide pour tenter sa chance en Occident. Pour elle il s'agit de prendre sa revanche, mettre la main sur un homme riche, en « couchant utile », ce qui provoque bien des désillusions, mais elle finit par trouver l'homme idéal : Édouard, Suisse plein aux as, mais dont la famille lui est hostile.

Trois femmes donc, qui ont un peu le même profil : la femme objet, bourgeoise, qui épouse un compte en banque, qui risque de la renvoyer dans sa misère originelle quand elle cesse d'être un faire-valoir pour leur carrière professionnelle autant que socialement.

Nos trois héroïnes vont se retrouver à Hong-Kong, alors qu'un super-typhon, Mangoustan, se profile à l'horizon… Rien de tel qu'une catastrophe pour prendre conscience de sa vie, de ce qui est important et surtout de ce qu'on veut en faire.

Rocco Giudice dresse un portrait un peu trop caricatural de ces trois femmes, donc à l'amusement du début succède le ronron et les plaintes de Laure qui s'est victimisée finissent par devenir exaspérantes…

J'ai bien aimé son portrait de Melania beaucoup moins superficielle qu'il n'y paraît : elle enflamme la toile lorsqu'elle refuse de tenir la main de son époux en signe de représailles et à partir de ce moment-là chacun va guetter les signaux qu'elle envoie sans jamais avoir besoin d'ouvrir la bouche : tailleur pantalon blanc pour affirmer son soutien à la cause des femmes victimes de harcèlement…

Je ne sais pas si les éléments que livre l'auteur sur le fonctionnement du couple Trump sont vrais ou romancés mais on se laisse prendre en tout cas…

Les conversations sans filtre, entre Melania et son père Viktor, sont assez truculentes. Les oreilles de Donald doivent souvent siffler.

J'ai passé un bon moment avec ce roman, ce n'est pas le roman du siècle mais il est rempli son rôle, divertir le lecteur, tout en dressant un tableau haut en couleurs du machisme. Pour un premier roman, c'est prometteur, car le rythme est enlevé, mais le style laisse quand-même à désirer, l'auteur gagnerait à être un peu plus littéraire. Il s'exprime dans un langage « d'jeune » avec des termes argotiques… donc laissons-lui le temps de découvrir son style…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Allary qui m'ont permis de découvre ce roman et son auteur.

#Mangoustan #NetGalleyFrance


Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Mélania, Irina et Laure se rebiffent

Il fallait oser faire de Mélania Trump un personnage de roman. Pour son premier roman Rocco Giudice réussit ce pari et nous offre un brûlot féministe que les hommes seraient bien avisés de lire aussi!

Trois histoires, trois femmes, et des épisodes successifs les mettant en scène, l'une après l'autre. À l'image du cyclone tropical annoncé et joliment appelé «Mangoustan», Rocco Giudice va faire avancer son récit en cercle concentrique, comme des ondes qui se rapprochent au fur et à mesure de leur point d'impact, à Hong Kong, où les destins de Mélania, Irina et Laure vont finir par se croiser. Pourtant les chances étaient infimes pour que l'épouse du Président des États-Unis croise un ex-mannequin ukrainien et une suissesse en pleine crise conjugale. Mais n'anticipons pas et faisons plus ample connaissance avec les trois personnages au centre de ce roman.
Tout commence à Tel-Aviv, lorsque Mélania refuse ostensiblement la main de son Donald à la descente de Air Force One, provoquant un déferlement de commentaires sur les réseaux sociaux jusque-là plutôt prisés par le président. Est-il nécessaire d'ajouter que les épisodes mettant en scène la première dame sont authentiques et démontrent un vrai travail de documentation.
Après Israël, nous arrivons en Suisse où on sent aussi une tension entre Irina, agacée d'être appelée Irène par son époux Édouard. Une goutte d'eau qui fait déborder un vase que l'on imagine déjà bien chargé. C'est lors d'un voyage en Ukraine que le couple s'est formé. Irina, qui s'appelait en fait Natalia – Nacha pour ses intimes – a pris ce nom lorsqu'elle a commencé une carrière de mannequin.
C'est à Singapour que nous allons croiser un troisième couple, formé par Laure et Philippe. Là encore, l'usure de la vie commune – après 35 ans de mariage – va entraîner une douloureuse rupture. Ils vont toutefois céder à leurs enfants Armand et Sylvie, qui leur demandent de «faire semblant» pour la veillée de Noël qui rassemble la famille tous les ans en Suisse.
Melania n'est plus décidée à supporter toutes les incartades de Donald. L'affaire Stormy Bugsy la fait sortir de ses gonds et Stephanie, son attachée de presse est chargée de gérer sa communication via des tweets sibyllins, mais faciles à décoder. Pendant ce temps Laure déprime à Vésenaz et du côté de Megève Irina décide que son bout de chemin avec Christian doit s'arrêter.
Dans les chapitres suivants, on suivra Laure dans sa recherche d'emploi, Mélania lors d'une visite d'un centre d'accueil pour enfants de migrants au Texas et les préparatifs d'Irina pour son voyage à Hong Kong.
Laure, a accepté l'invitation de sa soeur Isabelle à l'accompagner là-bas pour un salon professionnel et Mélania prend aussi la direction de la Chine pour un congrès.
Elle va maintenir sa participation, même si on lui annonce durant le vol qu'un cyclone tropical devrait frapper Hong Kong.
Rocco Giudice va faire de Mangoustan, la reine des tempêtes, le symbole de ces crises conjugales. À la manière du typhon, elles vont balayer les mufles, écraser les paternalistes, annihiler les égoïstes, quitte à provoquer quelques dégâts.
On s'amuse beaucoup dans ce roman improbable où tout s'emboîte pourtant parfaitement et on est emporté par cette volonté farouche. Les hommes n'ont qu'à bien se tenir !

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Face à ses écrans, Wei de l’observatoire météorologique de Hong Kong est formel : le cyclone tropical qui s’est formé au large des côtes philippines se dirige tout droit sur la ville. Dans quatre jours, s’il ne dévie pas de sa trajectoire, il balaiera l’île avec des vents de plus de 200 km/h. Ce n’est, ni plus ni moins, que le plus puissant typhon mesuré depuis 1946. Pendant plusieurs jours, des masses d’air chaud se sont élevées au-dessus de la mer, créant de profondes dépressions. À une quinzaine de kilomètres de hauteur, l’air refroidit, descend en s’enroulant autour de la colonne d’air chaud. Tous les éléments sont réunis pour la formation de ce cyclone titanesque : une fois le moteur lancé, la rotation de la Terre entraîne les vents dans une ronde pareille à ces toupies à tige pour enfants qu’un bras céleste actionnerait avec véhémence. Pendant sept jours, la toupie ne s’arrêtera plus. Quand les dieux ennuyés iront jouer ailleurs, l’œil du succube se sera fracassé sur la terre. D’ici là, la tôle sifflera, les bâches s’envoleront et la pluie contrariée filera à l’horizontale. Les grues tourneront comme des girouettes sur les toits de la ville, les arbres plieront et les rivières bondiront hors de leur lit. Les édifices tangueront, les portes danseront dans leurs gonds et les vitres éclateront.
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INCIPIT
Super-typhon, subst. masc. : Cyclone tropical qui débute par le battement d’ailes d’un papillon et provoque, par effet boule de neige, de grands bouleversements. Syn. ouragan, tornade. Voyez ! Ça n’a l’air de rien, mais c’est un typhon qui se prépare!

Tel-Aviv
Il fait une chaleur de bœuf sur le tarmac de l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, ce jour de mai 2017. Au bout d’un tapis carmin interminable, l’avion présidentiel américain semble relié à un long cathéter. Au pied de l’escalier d’accès, des représentants de l’État israélien, pour qui le temps se fait long, patientent en piétinant. Les corps se balancent comme des roseaux au vent. Benyamin est prêt. Son regard va et vient entre le tarmac et la porte du Boeing 747. « Mais putain ! Qu’est-ce qu’il fout ? se demande-t-il. On a l’air de crétins ! » Le Premier ministre israélien porte à son nez un mouchoir et souffle dedans. Les cuivres d’une fanfare militaire lancent dans l’air chaud des accords de parade. « S’il ne sort pas bientôt, le sable du Néguev aura raison des flûtes et des tubas. » La fille du Président américain, accompagnée de son mari, débarque par l’arrière tandis qu’on s’agite à l’entrée du jumbo-jet. En haut de l’escalier, le père apparaît enfin, le veston déboutonné, une cravate bicolore raide comme un fil à plomb et les cheveux brillants comme la Toison d’or. Sa chevelure flamboie littéralement. Est-ce pour cela que Melania, sa femme, protège ses pupilles derrière des verres fumés ? Il agite un bras en guise de salut, descend les marches feutrées et s’adonne aux poignées de mains qui s’imposent mais qu’il abhorre : « Bordel, je déteste ça ! Toucher des peaux molles, embrasser des joues flasques, ça me dégoûte. Si seulement je pouvais porter des gants, ces gants jetables en latex. » Le premier sur son chemin est le chef du protocole, suivi du président de l’État d’Israël et de sa femme. Benyamin est en quatrième position. « C’est vrai ce qu’on dit, constate le Premier ministre, il scotche ses cravates à sa chemise. » Son regard amusé s’attarde sur le nombril de son hôte tandis que le Yankee serre quelques pognes et tapote une épaule. Puis vient son tour :  
– Tu y es arrivé, vieux lascar ! Président des États-Unis d’Amérique. Tu l’as mis bien profond à ces Démocrates de mon cul, hein ?
– Et à une foutue bonne partie des Républicains aussi, Benji.
– Je te présente ma femme, Donald.
– Oh, comme moi ?
Personne ne sait s’il blague. On se claque une bise, on se tient par les coudes et on se réjouit comme des farfadets autour d’un feu. Melania, elle, se tient en retrait. Toute de blanc vêtue, droite comme un passe-lacet, elle poireaute à côté des trois larrons. Lorsqu’elle voudra embrasser la femme du ministre, elle devra d’abord libérer ses doigts de la paume insistante d’un Benji frétillant.
– Elle pourrait quand même retirer ses lunettes, glisse-t-il à son épouse en reniflant.
– Tu es vexé parce qu’elle ne t’a pas calculé, grince-t-elle en retour, les pouces en l’air vers la Première dame.
L’incident advient après les discours de bienvenue et les allocutions de remerciements. Au moment où le couple présidentiel quitte les abords de l’estrade montée sur la piste, l’improbable se produit. Un détail à l’encontre de tout protocole, une fraction de seconde, et l’annonce, déjà, d’un bouleversement à venir. L’effet papillon, qu’ils disent. Ce jour-là, des millions de téléspectateurs à travers le globe voient Melania rejeter d’un geste sec la main tendue par son mari de président. 
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En haut de l’escalier, le père apparait enfin, le veston déboutonné, une cravate bicolore raide comme un fil à plomb et les cheveux brillants comme la Toison d’or. Sa chevelure flamboie littéralement. Est-ce pour cela que Melania, sa femme, protège ses pupilles derrière des verres fumés.
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– C'est chouette de penser qu'il est à nouveau amoureux à son âge. Je me demande s'il a encore des papillons dans le ventre.
– Arrête avec tes conneries, si quelqu'un veut des papillons dans le ventre, il lui suffit de se foutre des chenilles dans le cul. Se séparer de son exceptionnelle femme pour tomber avec une croqueuse de dot russe; il a perdu l'esprit !
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– Ce n’est pas Irène, s’agace-t-elle, c’est Irina.
– Mais enfin, c’est pareil !
– Non, ce n’est pas pareil. Cesse de franciser mon nom chaque fois que tu me présentes à quelqu’un.
La salle de bains est l’endroit idéal pour les mises au point du matin. Irina se lève toujours en premier. Elle prend sa douche debout dans la baignoire et laisse ensuite couler l’eau pour le bain d’Édouard. Celui-là, qu’aucune occupation ne pousse hors du lit avant huit heures, se glisse sous la mousse quinze minutes avant qu’Irina ne quitte la maison.
– Si ça te gêne que je sois ukrainienne, trouves-en une qui soit d’ici, dit-elle en posant une noisette de crème sur son visage. Tu n’as que l’embarras du choix ; Marie-Christine, Françoise, Isabelle, c’est nettement plus rive gauche qu’Irina.
– Passe-moi la mousse à raser, lapin.
– On croirait que tu cherches à dissimuler mes origines. C’est humiliant et inutile ! Tu imagines bien que je ne trompe personne ; j’ai, comme qui dirait, un léger accent !
– Tout à fait charmant, par ailleurs.
Édouard, élégance ou lâcheté, avait pour habitude de fuir les conflits et redoutait la gravité presque autant que les voyages en seconde classe.
– Il faut qu’on parle de l’extension de la boutique. On déjeune ensemble ? demande Irina.
– On peut tout à fait déjeuner ensemble. Je passerai te prendre vers treize heures.
– Pourra-t-on parler de ce projet ?
– Je croyais que ta question portait sur le déjeuner seulement.
– Tu m’agaces, Édouard ! Je ne comprends pas que tu ne me soutiennes pas davantage. On est ensemble pour quoi, sinon ?
– Tu te le demandes vraiment ?
– Dans un couple, chacun est en droit d’attendre que l’autre l’accompagne dans ses projets. Tu n’étais pas aussi égoïste avec ton ex-femme ! 
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