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EAN : 9782258163027
Presses de la Cité (10/10/2019)
4.09/5   27 notes
Résumé :
Dans les années 1990, afin de financer ses études, la jeune Margot Vanderstraeten répond à une petite annonce pour s'occuper de quatre enfants. En se rendant à l'entretien d'embauche, elle ignore qu'elle s'apprête à entrer dans un monde à des années-lumière du sien.
Pendant six ans consécutifs, elle sera à la fois la gouvernante et la tutrice de la fatrie. Dans Mazel tov !, elle revient sur cette expérience et offre au lecteur une immersion unique dans la co... >Voir plus
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Mazel tov !
Bonne Chance ! Quand on est belge, athée, vingt ans, étudiante à Anvers, vivant avec un iranien qui a fuit le régime des mollahs, et qu'ayant besoin d'argent, on accepte un boulot de "cours de soutien scolaire " pour les quatre enfants ( de huit à seize ans) d'une famille juif orthodoxe ! L'écrivaine à cinquante ans, nous raconte sa propre expérience unique, qui date de trente ans, sur une autre planète : l'Ultra-orthodoxie,
où même les bateaux et les témoins de mariage doivent être casher.

Dés les premières lignes la prose fluide de Margot Vanderstraeten nous happe ( bravo à la traduction). Un roman extrêmement intéressant, car traite de sujets éternels mais aussi très actuels. L'antisémitisme toujours présent plus que jamais dans nos sociétés, les juifs orthodoxes qui semblent y tendre la perche ("le renforcement d'une identité propre en excluant l'autre ?"), les réfugiés du Moyen Orient, ici en l'occurrence le petit ami de l'écrivaine, un iranien qui malgré sa position sociale est toujours considéré comme l'intrus, et enfin la langue, les langues divers, néerlandais, hébreux yiddish, français et persan, langues maternelles ou non, parlées par certains des protagonistes et non par les autres, "comment nous allions pouvoir nous en sortir à long terme sans langue maternelle commune......Pourrions-nous, Nima et moi, quand les moments se présenteraient, trouver les mots justes pour nous consoler ou nous faire rire ? La langue maternelle ne formait-elle pas une société secrète au sein de laquelle un non-initié ne pouvait jamais entrer ?"
Le merveilleux de ce livre est que racontant une histoire vraie, elle nous prouve que si on va à l'encontre de ces " fanatiques " ou "ces immigrés qui polluent nos sociétés et qui feraient bien de rentrer chez eux".....la liste de citations est longue donc je préfère tronquer ici, on rencontre des personnes très proches de nous, peut-être même plus que nos compatriotes , et le résultat est que nos vies peuvent s'en enrichir, et tout cette négativité présente dans notre monde peut se muer en une énergie positive, qui ne peut qu'apporter un bien être que nous cherchons vainement, alors qu'il est à porté de nous. Les préjudices, les opinions toutes faites alimentées par des médias mal informés, l'ignorance sur l'autre, sont des barrières en cotons, qu'on peut toujours franchir si chacun faisait un peu d'effort, DES DEUX CÔTÉS . Efforts et tolérance, des notions obsolètes dans notre monde d'aujourd'hui.....ou peut-être qui n'ont jamais existé...
Un autre point intéressant c'est la dictature des lois qu'imposent la religion aux orthodoxes ( toutes confessions confondues ). Leurs points de référence absolue, qui leur donne l'assurance de faire "la chose juste", sans besoin de réfléchir, et se donner la peine de prendre des décisions, des responsabilités,.....par conséquent efforts et tolérance zéro pour tout ce qui est hors contexte, le gouffre.....
Ce livre n'est pas un chef-d'oeuvre pourtant un cinq étoiles pour moi, pour le plaisir qu'il m'a donnée à sa lecture, pour la chaleur humaine, l'intelligence, la sincérité et la tolérance qui s'en dégagent, et certains passages de la dernière partie qui m'ont beaucoup touchée. Un premier livre d'une écrivaine belge dont j'aimerais recroiser la route.

"J'étais plus ouverte sur le papier que dans la vraie vie. le papier incitait à la réflexion – tout ce qu'on dit, on l'est soi-même, mais tout ce qu'on écrit, on peut le jeter à la corbeille."

Un grand merci pour l'envoie de ce livre aux Éditions Presses de la Cité et NetGalleyFrance.
#MazelTov#NetGalleyFrance
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A la fin des années 80, la narratrice est une jeune étudiante en traduction à Anvers. Pour arrondir ses fins de mois, elle répond à une petite annonce pour donner des cours de soutien scolaire à quatre enfants d'une même famille, âgés de 8 à 16 ans. Le fait que la famille Schneider soit juive ne la gêne pas, mais c'est en se rendant à l'entretien d'embauche qu'elle prend conscience du choc de cultures auquel elle va être confrontée. Elle, jeune femme athée gauchisante vivant hors mariage avec un Iranien réfugié politique, s'apprête à devenir répétitrice dans une famille juive orthodoxe, certes modérée, mais qui respecte d'innombrables règles, préceptes et rituels religieux dont certains vont lui paraître absurdes. Contre toute attente et contrairement à ses prédécesseurs, la jeune femme parvient à s'adapter et à se faire accepter par la famille, en particulier par Jacob, 14 ans et Elzira, jeune fille dyspraxique maquant de confiance en elle. Malgré des gaffes, des incompréhensions réciproques et des différences de culture et de croyance irréductibles, les deux "côtés" s'apprivoisent, dialoguent et font preuve de tolérance. La jeune étudiante réalise que, à l'image de son ami iranien, les juifs orthodoxes sont souvent mal perçus, par ignorance et peur de la différence. Dans un contexte de première Guerre du Golfe, d'Intifada, avec le poids de l'Holocauste encore vivace chez les adultes de cette génération, ils s'accrochent à leur identité et à leur foi pour faire front face à l'adversité, s'attirant paradoxalement des réactions antisémites de plus en plus violentes. Elle a aussi du mal avec l'idée que la religion puisse régenter tous les aspects de la vie, de sorte qu'on s'y soumet sans devoir réfléchir et sans jamais rien remettre en question, quitte à se contorsionner pour adapter la modernité à ces dogmes millénaires. En dépit de tout cela, des liens sincères et privilégiés se tissent et se maintiennent, la confiance se gagne, jusqu'à aujourd'hui, trente ans plus tard.
Mazel Tov ! est un modèle de délicatesse, de tolérance et d'ouverture d'esprit, d'accueil de la différence et d'efforts réciproques de compréhension malgré les barrières. Une très intéressante histoire d'amitié, de respect et d'humanité, un émouvant plaidoyer pour le vivre-ensemble.
Bonne résolution pour 2020 : résister au repli sur soi.
Mazel Tov ! (bonne chance)
PS : petit clin d'oeil anecdotique, quoique cela parle aussi de différence : l'auteure se livre à une petite comparaison assez piquante (pour une Belge francophone) entre Flamands (néerlandophones de Belgique) et Néerlandais : "Et plus généralement, l'esprit d'ouverture qui caractérise les Néerlandais. Les Flamands sont un peuple fermé, tu le sais aussi bien que moi. Les Néerlandais trouvent tout et tout le monde sympathique et formidable. On dit de nous que nous sommes superficiels. C'est sûrement vrai. Mais ce serait une erreur de penser que des gens qui ont tendance à faire une problématique de tout ont plus de consistance. Même si je dois reconnaître que trop de superficialité peut être très fatigant".
#MazelTov #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Mazel Tov est le récit de la journaliste Margot Vanderstaeten qui revient sur ses années pendant lesquelles elle a donné des cours de soutien scolaire aux enfants Schneider, une famille juive orthodoxe à Anvers .-

Elle est, athée et vit en couple avec un iranien. alors que les Schneider ont leur quotidien constamment rythmé par leurs règles et leurs coutumes.

Tout les sépare, y compris leur condition sociale : elle passe son temps à bosser pour joindre les deux bouts, ils sont plutôt aisés.

Mais Margot va peu à peu commencer à s'attacher à eux en développant une relation de confiance et de plus en plus importante avec Elzira, jeune ado dyspraxique à qui elle apprend à faire du vélo.

L'ombre de la Shoah plane sur cette famille (65% des juifs d'Anvers ont été déportés) et comme le souligne Mr Schneider, leur attachement très fidèle à toutes les règles est une réponse à cette tragédie. S'ancrer dans la tradition comme un refuge.

Mazel Tov démontre une volonté de comprendre l'autre, cette ouverture, ce pas vers autrui, même quand on a des visions très opposées de la société et de la vie, même quand on n'est pas d'accord sur tout.

Le récit est terriblement émouvant, et une bien belle leçon de vivre ensemble qu'on vous incite vivement à découvrir

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Mazel Tov , le titre du livre de Margot Vanderstraeten , signifie bonne chance .
L'auteur nous raconte son expérience de jeune fille engagée dans une famille juive aisée à Anvers pour aider les quatre enfants de la famille à faire leurs devoirs .
Tâche ardue à laquelle peu d'étudiants conviennent car le défi est presque insurmontable , il y a bien entendu le choc des cultures , une légère barrière due à la langue car la famille est plutôt francophone que néerlandophone et surtout la barre est très haute concernant le niveau d'études , dans les familles juives , on vise l'excellence.
Malgré une adaptation un peu difficile des deux côtés , Margot V réussit son entrée dans la famille , viendra plusieurs fois par semaine donner cours aux enfants , surtout à Elzira , pendant six années . Un lien très fort se nouera aussi avec Jacob le second fils .
Évidemment des liens d'amitié vont se créer , la jeune fille va être de plus en plus appréciée par cette famille si atypique , si différente .
Avec ce récit , on pénètre dans le quotidien de cette famille habituellement assez fermée sur l'extérieur même si ce sont des orthodoxes modérés .
L'auteur sera même invitée en Israël par l'aîné des fils dans la ville ultra orthodoxe de Bnei Brak .
J'ai beaucoup aimé Elzira surtout l'épisode où grâce à sa ténacité , cette jeune enfant dyspraxique , réussira a faire du vélo .
J'ai un peu plus appris sur les particularités de cette famille , ayant quelques notions notamment par mes lectures de roman d'Eliette Abecassis .
Parfois c'est la famille elle même qui fait un pas vers l'auteur , famille qui semble l'apprécier de plus en plus au fil du temps , qui sera heureuse de garder contact avec elle même de nombreuses années plus tard , parfois Margot V s'aventura à poser des questions qui m'ont semblé indiscrètes , est ce culturel , je me suis posée la question car l'auteur évoque elle même le franc parler de ses amis hollandais , mais elle même est belge flamande , donc je m'interroge .
La méfiance envers l'autre a changé de camp au fil du temps , l'auteur pense n'avoir jamais été vraiment acceptée par cette famille , mais pourtant les marques d'amitié sont bien réelles .
Une lecture très intéressante , voilà mon dernier mot .
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Récit biographique, il semblerait ? Je ne connais pas du tout l'auteure, c'est la couverture du roman qui a attiré toute mon attention, j'aime lire, j'aime lire pour ouvrir ma conscience à ce que je ne connais pas ou si peu, voilà un des miracle de la littérature ! Et découvrir un peu plus encore la culture juive à travers ce que j'ai pu lire de la quatrième de couverture, il fallait que je le lise !!

Mazel Tov, c'est l'histoire d'une amitié naissante entre une jeune femme et une famille. Cette jeune femme, étudiante à l'université d'Anvers, à l'école supérieure de traducteurs et d'interprètes, pour payer son logement, propose son aide à des enfants pour du soutien scolaire, et c'est au coeur d'une famille Juive orthodoxe qu'elle va travailler, découvrir et aimer ces enfants d'une tout autre culture que la sienne.

Trente ans plus tard, elle nous raconte cette aventure, car au début s'en est une véritablement. Elle ne connaît rien à cette culture juive, à cette religion et fait de nombreuses erreurs, des boulettes on pourrait dire ! Seulement elle ne s'arrête pas là, elle s'interroge beaucoup, remet en question, ose la confrontation avec le père, un des fils Jacob et va être un soutien considérable pour le fille aînée Elzira qui souffre de dyspraxie. Petit à petit les liens se créent, des liens forts puisque nous allons découvrir que même lorsque les enfants en études supérieures et adultes ensuite, elle va continuer à les voir, à correspondre.

Il faut dire que cette jeune femme n'est pas fermée non plus comme certaines de ses amies, Milena par exemple. Car elle est en amour avec un jeune réfugié Iranien, Nima et jour après jour elle observe les difficultés rencontrées par son jeune ami, par leur couple, les paroles parfois blessantes des proches comme "Il est Iranien ? Mais pas musulman ? Musulman, mais pas pratiquant ? Ce n'est pas un vrai Iranien ? pas un vrai musulman ? " La peur de l'autre, de celui qui n'est pas comme nous, celui qu'on ne connaît pas mais que l'on juge bien trop vite...Tout cela Margot Vanderstraeten le souligne parfaitement, avec une élégance ironique et une bienveillance. J'adore !

Derrière chaque culture, derrière chaque religion se trouve une femme, un homme qui l'un comme l'autre a un coeur qui bat, qui souffre comme il peut être joyeux et lumineux. Ne pas s'arrêter à tout ce qui nous colle à l'esprit, de ces préjugés parfois sans fondements... car qui peut dire connaître l'autre, si il ne cherche pas à découvrir son fort intérieur au delà de toutes ces barrières ?

Voilà un roman qui ouvre les yeux et les coeurs, les barrières sont là, les frontières existent mais osons comprendre pourquoi et surtout sans s'arrêter aux apparences, comme l'a si justement vécu Margot !

Merci pour ce magnifique récit !

Merci à la plateforme NetGalley et les éditions Presses de la cité.
#MazelTov #NetGalleyFrance
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
J’en avais vingt-cinq. Je n’avais encore jamais porté un body aussi sexy, d’une marque aussi luxueuse. Les soutiens-gorge étaient déjà bien assez chers, surtout quand on en voulait un de bonne qualité. J’avais grandi avec Damart. À la maison, les mots magiques quand il était question de dessous et de vêtements de nuit étaient solidité et confort. Et j’avais beau ne plus habiter chez mes parents depuis mes dix-huit ans, je portais encore des pyjamas de papis à rayures en coton ou en flanelle. Quand je voulais être sexy à la table du petit déjeuner, je déboutonnais le haut, que je laissais entrouvert : cela devait suffire. Par temps chaud, un petit marcel faisait aussi l’affaire.
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...........j’étais plongée jusqu’au cou dans les lois du judaïsme. Elzira n’avait pas le droit d’aller avec des garçons à la piscine. Quand elle osait faire un plongeon avec d’autres jeunes filles juives dans une piscine louée pour l’occasion, elle ne portait pas de maillot de bain une pièce ou de bikini mais une tenue avec une sorte de jupe digne de Batwoman.
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La grand-mère Schneider, Gabriella Pappenheim – elle portait semblait-il le nom de son second mari – me regarda de la tête aux pieds et me fit signe d’approcher.Quand je fus près d’elle, elle m’indiqua qu’elle voulait me chuchoter quelque chose à l’oreille. Avant même que je me penche, elle dit, loin de chuchoter, qu’Elzira parlait de moi en des termes élogieux et que Jacob n’avait encore rien dit de trop négatif sur moi, ce qui l’étonnait. Jacob l’entendit. Il commença à rougir, mais se ressaisit.Je n’avais pas eu conscience de sonner chez eux un jour de fête, et j’avais encore moins idée de la fête en question. Cependant, quand j’avais constaté à la porte d’entrée que personne ne touchait à l’interphone et qu’un peu plus tard Simon était venu lui-même m’ouvrir puis n’avait pas pris l’ascenseur – Schindler – mais l’escalier, je sus que j’avais foulé aux pieds leurs règles sans le vouloir.
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« Personne, vraiment personne, ne quitte définitivement son pays par plaisir. Toute migration est une amputation, qui déjà en soi est douloureuse. »
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— Et monsieur travaille sûrement dans le diamant ! Tous les juifs travaillent dans le diamant.Je repensai à Nima, à notre couple ; à la quête difficile d’un appartement. Dans une rue près de la place Marnix, le propriétaire d’un logement que nous étions venus visiter n’y était pas allé par quatre chemins : « Tous les musulmans sont pareils. Pas la peine de m’en raconter. Avant que vous ayez le temps de vous en apercevoir, ils font entrer des moutons chez eux, et si vous n’y prenez pas garde, ils transforment l’appartement en un abattoir clandestin infect. »Cela remontait à deux ans. Nous avions trouvé peu de temps après un bel appartement, plein de caractère, près du quai Flamand. Mais je ne pouvais pas passer à vélo dans l’autre rue sans que cette scène me revienne à l’esprit.» Ces dames riches entrent rarement dans la boutique avec leur mari. Elles sont le plus souvent accompagnées d’autres juives. Je ne devrais pas le dire, je sais, mais on dirait des araignées qui tissent leur toile. Elles intriguent ensemble. Tu ne peux pas t’insinuer entre elles. Elles te dévorent tout cru si tu approches de trop près.— Pitié, Milena.
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