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EAN : 9782221190746
1 pages
Robert Laffont (07/11/2019)
3.67/5   114 notes
Résumé :
" Je serai journaliste ", se promet très tôt la jeune provinciale de Périgueux. Pourquoi ce métier ? Par goût de l'écriture ? Pour partir en reportage et raconter le monde ? Non, pour être libre.

Après une enfance heureuse au sein d'une famille aimante et protectrice, Catherine Nay accomplit peu après son arrivée à Paris un rêve qui fut celui de tous les journalistes débutants dans les années 1960 : entrer à L'Express, la meilleure école de presse à c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Catherine Nay parle des figures politiques qu'elle a croisé lors de sa longue et belle carrière de journaliste, chez L'Express puis Europe1. Elle le fait avec style, avec simplicité, et en ayant le mot juste qui dénote le vécu. Gaulliste, elle l'est et elle n'en fait pas mystère. Il n'y a ici ni commérages de presse "people" ni révélations dramatiques, mais un regard calme et plutôt lucide sur ce qui a été.

De Gaulle, elle ne l' a pas connu comme journaliste. C'est une figure que l'histoire commence déja a rappeler à elle quand Catherine commence à exercer. Pompidou ? Un homme d'une intelligence vive, très pratique, avec une profonde connaissance des dossiers. Follement amoureux de sa femme, aimant la peinture moderne et les bons petits plats. Chaban-Delmas ? Un homme sympathique, aimant la vie, un peu trop sans doute, plus dilettante et charmeur qu'homme de dossiers, ce qui finira par lui coûter la campagne pour les présidentielles. " Chaban c'est magique" disait-il. Et bien non, justement.

Giscard - ah Giscard ! Surdoué, prétentieux et avare. En trois mots, le voilà. le vol stratosphérique du Concorde de Polytechnique finira dans la mare aux canards - il n'a pas su, pas pu, pas voulu comprendre que, justement, on avait compris. Et Chirac ? Jeune lieutenant des Dragons, marchant à l'instinct, cornaqué par Pierre Juillet et Marie-France Garaud, puis épaulé par mr.Ricard, il a triomphé de tout et de tous. Pour se retrouver, tout seul, la-haut, avec Bernadette. Et finir par avouer " en politique, on fait ce qu'on peut quand on peut, même pisser ...".

Mittérand clôt ce premier tome. Secret, ombrageux, manipulateur de pions que d'autres appellent hommes ou femmes, consommateur de femmes comme les gamins sont consommateurs de chocolats, cet homme totalement dénué d'états d'âme ou de scrupules semble avoir tout sacrifié à une ambition dévorante, un feu froid, une lumière pâle émanent de lui. de tous ceux qui ont passé la revue, c'est le plus inquiétant, le plus secret, le plus dangeureux. Un effet des sympathies gaullistes de Catherine ? Je ne sais pas. Mais ce qui est arrivé à Mauroy, à Beregovoy, ou à de Grossouvre me fait penser qu'elle n'a pas ou peu exagéré.

En somme, une bon travail de journaliste, non d'historienne, qui invite à lire le second volume.



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Comme l'indique le titre qui rappelle une chanson, C.Nay raconte et se raconte sur un ton léger non dépourvu d'ironie et de quelques rosseries délicieuses., (la pingrerie des présidents et des Giscard en particulier , Madame inclus ) Catherine a donc eu une enfance provinciale et bourgeoise heureuse. Puis elle part à Paris , elle veut être journaliste, atterrit , en 67 à L Express à la grande période JJSS, F.Giroud. Puis, plus tard, EuropeI l'a accueillie.
Envoyée à l'Assemblée pour scruter la droite, (Michelle Cotta, sa grande copine ,la gauche), elle apprend à connaître les dessous de la politique et ses artisans. Ne suivant pas les conseils de sa maman, elle tombe amoureuse d'Albin Chalandon, marié et bien marié. Elle ne l'épousera qu'en 96 après la mort de son épouse.
Et la grande Catherine traverse une grande partie de la Vième République, elle raconte Pompidou, Giscard-Chirac, Mitterrand, Balladur-Chirac, et tous les requins qui accompagnaient ces batailles féroces avec l'esprit mordant qu'on lui connaît , chez Y.Calvi entre autres.Elle y ajoute ses souvenirs de journaliste invitée à suivre avec ses collègues les déplacements des "Grands Hommes"et pas toujours dans des conditions confortables.C'est très drôle et mélancolique parfois. Faisant partie du -monde d'avant- j'ai retrouvé avec plaisir les personnages flamboyants ou de l'ombre, féroces certes , forts en gueule pour certains, politiques ou journalistes , mais dont aucun nom ne m'était inconnu.
Lu sur Kindle.
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« Les Français sont un peuple sans mémoire. » disait François Mitterrand. Il avait bien raison puisque ceux-ci ne lui ont jamais tenu rigueur de ses anciennes amitiés et de ses volte-faces. Catherine Nay en fait l'un des principaux personnages de ses souvenirs de journaliste politique avec en vedette aussi Giscard et Chirac, naturellement …
Avec Catherine Nay, c'est toute ma génération qui défile. Comme Catherine Deneuve, elle est née en 1943. Comme elle, elle est une star dans sa partie. Elle a inauguré un type de journalisme nouveau en France : une escouade de jolies femmes envoyées à l'assaut des politiques pour leur soutirer des infos, des traits d'humour, des vacheries … Une idée lumineuse des ré-inventeurs de L'Express, le New's magazine à la française conçu par l'équipe de Jean-Jacques Servan-Schreiber et François Giroud au début des années 60, où elle commence sa carrière avec Michèle Cotta, Josette Alia …
Issue d'une famille bourgeoise et catholique de province, Catherine Nay se voit confier le suivi des politiques de droite. Cela lui va comme un gant : grande, svelte, toujours tirée à quatre épingles, toujours la même coiffure … On dirait qu'elle ne vieillit pas. C'est une adepte de la constance : l'amour de sa vie, Albin Chalandon – qui fêtera ses cent ans au mois de juin prochain – la rencontre en 1968 et l'épouse en 2006, peu après la disparition de son épouse. Dans ces familles-là, Monsieur, on ne divorce pas …
Voici donc la chronique des vicissitudes de la vie politique française vue à travers le prisme des petitesses des hommes de pouvoir, ou d'opposition, selon l'alternance. Ce n'est pas très brillant, de mon point de vue, cela remet bien des souvenirs et des idées reçues en place … En fait, j'avais lu dès sa parution en 1984 le deuxième livre de Catherine Nay « le Noir et le Rouge » et tout y était déjà … Cela n'a pas découragé la majorité des français de réélire Tonton en 1988. Va comprendre, Charles !
C'est vache, souvent croustillant, les portraits sont ressemblants, les saillies cocasses. Peu de bienveillance, sauf peut-être à l'égard de Pierre Mauroy ou Ghislain de Bénouville … Je crois entendre la voix traînante de Catherine au micro d'Europe 1. J'attends avec gourmandise le second tome qui commencera avec l'élection de Jacques Chirac.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Ce n'est pas un roman, et pourtant le récit de cette journaliste politique, d'opinion se lit comme un roman, celui de la cinquième république de De Gaulle à l'élection de Jacques Chirac en 1995. Elle nous promet un deuxième tome pour la suite. Qui a vu où entendu Catherine Nay dans ses participations aux émissions de débat à la télévision où à la radio n'est pas dépaysé, on y retrouve sa verve, ses réflexions à l'emporte-pièce et ses jugements sans concessions pour ceux qui ne sont pas de sa sensibilité, où bien, tout simplement ceux qui ne lui sont pas sympathiques, mais aussi ses analyses souvent très pertinentes. Son livre ne donne pas forcément une bonne image des hommes politiques, du moins ceux qui nous ont gouvernés, présidents, premier ministres, ministres, chefs de partis. Elle montre à quelques exceptions prés, des hommes assoiffés de pouvoir, prêts à toutes les manipulations, tous les reniements, toutes les entour-loupes pour atteindre le Graal : L'Elyssée. Mais c'est un livre fait de ses souvenirs, au-delà de la politique elle nous fait aussi partager sa vie, sa détermination toute jeune à devenir journaliste, ses années à L Express, avec Françoise Giroud et Jean Jacques Servan Schreiber, son passage à Jours de France à l'époque de Marcel Dassault, et enfin ses nombreuses années qui durent toujours à Europe1, sans oublier, sa liaison avec l'homme politique et dirigeant d'entreprise (Elf) Albin Chalandon. Pour revenir aux hommes politiques, il y a celui qu'elle respecte: De Gaulle, celui qu'elle a admiré, Georges Pompidou, ceux à qui elle taille des costumes: Jacques Chaban Delmas, Valéry Giscard D'estaing, François Mitterand, Laurent Fabius, et surtout Daniel Cohn Bendit qu'elle ne supportait pas du moins à la période de mai 68, ceux qu'elle égratigne sans les descendre: Edouard Balladur, Jacques Chirac, dont elle montre bien comment des amis de trente ans deviennent avec la soif du pouvoir, des ennemis à couteaux tirés, et enfin ceux, peu nombreux qui l'ont émue tel que Pierre Maurois.
Franchement, pour ceux qui comme moi, sont suffisamment âgés pour avoir vécu cette période de l'histoire contemporaine de notre pays, c'est un livre très plaisant qui vous apprend encore quelques événements qui étaient peut-être passés inaperçus.
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Pourquoi 2** avec ce qui va suivre? Parce que j'aime la journaliste et malgré la déception suite à la lecture de ce livre, elle reste selon moi une grande journaliste, "l'une des grandes voix" comme Michèle Cotta.
Pour en revenir un peu plus à ce témoignage, une fois que l'on a compris, et compte tenu des répétitions ce n'est pas très difficile..., que Catherine Nay pense pis que pendre de Cohn-Bendit, que Pompidou restera le Président l'ayant la plus marquée, que le couple VGE-Chirac n'a jamais fonctionné, qu'elle n'a pas une très haute estime de Mitterand et qu'Albin Chalandon est et restera l'homme de sa vie... et bien nous avons fait le tour du livre. Mais tout valait-il un livre?
Un certain ennui, voire un ennui certain gagne vite le lecteur; certes sa connaissance du monde politique est indéniable mais cette femme de caractère avait-elle véritablement besoin de sortir Souvenirs souvenirs.... pour nous convaincre de qui elle était?
Parenthèse, ce n'est pas la première fois que j'éprouve une vraie déception entre les talents de journalistes de certains et certaines, de gauche comme de droite, et leur talent d'écrivain!
Il va falloir que je finisse par m'en rapppeler!!!
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
....George Pompidou était assez bluffé par les numéros de virtuosité du ministre... Giscard récitait de mémoire trois cents chiffres comme on récite des vers. Evidemment, ses admirables démonstrations n'étaient pas destinées qu'aux 487 députés, mais au pays tout entier, qu'en toute modestie, il voulait convaincre de son mérite exceptionnel...Parfois un de ses collègues - Joseph Fontanet en particulier - osait lever la main pour souligner que les faits s'étaient permis de donner tort à ses belles prédictions. Le ministre en question se cabrait et, le regard noir, submergeait le fâcheux de calculs et de taux qui le laissaient coi jusqu'à la sortie du conseil ou il maugréait devant quelques journalistes " Giscard est infaillible dans l'érreur".

Autre spécialité du même Grand Argentier: se faire apporter par l'huissier en pleine séance un thé et des petits gâteaux secs sans jamais en proposer à ses collaborateurs.... Jacques Chirac, son secrétaire d'état, n'était pas mieux traité qu'eux.

(p.207 et 208)


(Portrait d'un joueur d'accordéon, amateur d'oefs brouillés, premier de la classe en tout, qui, du fond de la salle Jupiter - écrin de la défense nationale - n'a su renifler la mare aux canards qui allait le faire sortir à pied.)
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Claude nous avait demandé à Michèle Cotta et à moi, de faire des papiers sur les hommes politiques et les femmes. Qu'ils nous disent donc, histoire de les tester, leur vision de la femme idéale. J'étais allée voir Jacques Chirac, qui m'avait déclaré, sans rire : " Pour moi, la femme idéale est la femme corrézienne, celle de l'ancien temps, dure à la peine, qui sert les hommes à table, ne s'assied jamais avec eux et ne parle pas."
(p.52)

Avec Michèle, nous allions souvent à F Magazine. On y était entre femmes. On y parlait entre femmes. Des grandes questions qui concernaient les femmes. Et surtout, question récurrente: comment se venger des hommes. .. F Magazine faisait sien ce slogan des féministes de 1968 : " La femme n'a pas plus besoin de l'homme qu'un poisson d'une bicyclette !".
( p.53)

(Plié en deux, je m'imagine Black Jack visitant les féministes !).
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A Périgeux, jusqu'à la fin des années 1960, les portes des maisons n'étaient jamais fermées à clef durant la journée. Les voitures ne l'étaient pas non plus la nuit. Je n'ai pas le souvenir d'un cambiolage dans le quartier ni de conflits de voisinage. Les soirs d'été les enfants jouaient au jokari dans notre rue qui n'était guère passante.Tout le monde se parlait. Sans être familières, les relations y ètaient paisibles et cordiales. On échangeait un panier de framboises du jardin contre un bouquet de roses multicolores.

(p.17- je rève ?).
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En janvier 1976, Jacques Chirac se rendit en voyage officiel en Inde pour rencontrer Indira Gandhi. Europe 1 m’y avait envoyée. Quelque chose m’avait frappée : lui souvent si gauche pour s’exprimer en public montrait une aisance incroyable avec les chefs d’État ou ses homologues étrangers, comme s’il les connaissait depuis toujours. Je me ferais la même réflexion lors de sa rencontre avec Mikhaïl Gorbatchev, l’homme de la Perestroïka, qu’il voyait pour la première fois lors du dîner dans les salons du Kremlin. Je les voyais rire ensemble, comme s’ils s’étaient connus sur un foirail en Corrèze. Quant à la Première mininstre indienne, elle était sous le charme, c’était visible. A l’époque, il entretenait une liaison avec notre consœur Jacqueline Chabridon. Elle était du voyage flanquée de son mari le journaliste Alain Fernbach. Une visite au mausolée Taj Mahal était organisée pour la délégation française. Un car affrété pour les journalistes suivait le convoi officiel. Nous en étions tous descendus pour admirer cette splendeur de marbre blanc. Jacques Chirac avait bondi de sa limousine, Jacqueline était elle aussi descendue la première. Tous deux s’étaient rejoints, ils marchaient devant nous, vite, les yeux dans les yeux, comme s’ils étaient seuls au monde. Un scène incroyable. Loin derrière, Bernadette. Des confrères et des collaborateurs du Premier ministre un peu gênés lui faisaient la conversation. Un quart d’heure plus tard, la visite terminée, nous retournions tous vers nos véhicules. Jacqueline était remontée dans le car, Jacques Chirac dans sa limousine qui sous nos yeux démarrait. Il avait oublié Bernadette sur le trottoir. Il avait la tête ailleurs. Tous cela sous nos yeux éberlués.  
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Le Smig horaire serait augmenté de 35%, les salaires de 7 %. On indemnisait les journées de grève; le temps de travail hebdomadaire passait de 48 à 46 heures, les prestations familiales et les retraites augmentaient de 10% ... Quand George Seguy, patron de la CGT, arriva aux usines Renault à Boulogne-Billancourt pour annoncer aux grévistes les résultats, il croyait être applaudi. Stupeur ! Il fut hué par 12.000 grévistes qui voulaient continuer la lutte.

( Les Accords de Grenelle, 1968 - ils voulaient la révolution, pas une augmentation !).

( Si quelqu'un peut me conseiller un livre concernant Mai '68, je suis preneur ! Je ne parle pas d'une liste d'évenéments, mais d'un ouvrage qui puisse m'apprendre qui en avait ras-le-bol de quoi et pourquoi ca a explosé à ce moment là. Dur dur à trouver !).
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Videos de Catherine Nay (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Nay
Catherine Nay vous présente son ouvrage "Secrets de vie" aux éditions Bouquins. Entretien avec Stéphane Place.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2944748/catherine-nay-secrets-de-vies
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement.
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