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EAN : 9782375542248
304 pages
Slalom (14/11/2019)
4.07/5   138 notes
Résumé :
En Inde, quand on naît fille, on ne part pas avec les mêmes chances qu'un garçon.
Anoki, jeune fille de 16 ans, rejette la voie toute tracée que lui dictent les traditions. Afin de choisir sa propre voie, elle va devoir s'opposer à ses parents. En chemin, elle trouvera l'amour, et le soutien de son entourage, pour grandir et s'épanouir pleinement.


Anoki est une jeune fille indienne de 16 ans, brillante et bien décidée à poursuivre ses ét... >Voir plus
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4,07

sur 138 notes
Anoki, jeune indienne de 16 ans, voit sa vie basculée avec le mariage de son grand frère Mani et l'arrivée de sa belle-soeur Chatura sous leur toit. Cette dernière est effacée, docile et n'ose pas s'affirmer. C'est sans compter Anoki qui veut l'aider. Surtout quand elle découvre que sa belle-soeur vient de recevoir son diplôme d'infirmière. Elles font l'annonce de la réussite de Chatura mais toutes les deux se heurte aux poids des traditions et de l'hostilité. Une femme indienne ne travaille pas, elle doit être là pour son mari et bien tenir sa maison.

Pour Anoki s'en est trop. Elle va petit à petit se rebeller jusqu'au point de non retour avec ses parents. Car pour elle, il est hors de question de se couler dans le moule. Elle veut continuer ses études, devenir journaliste et se réaliser par elle-même et non pas devenir une femme au foyer sans autres horizons que les murs de sa maison.

Un livre qui met en lumière le choc des cultures mais aussi du poids des traditions qui écrasent tout et de ce qui est réservée aux filles/femmes indiennes.
Une histoire sur la lutte d'une adolescente qui est en avance sur la société de son pays et qui met aussi en lumière le mariage forcé, la maltraitance, le poids de l'honneur familial et du déshonneur pour toutes celles qui ne rentre pas dans le moule.
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: Rapidement, nous, lecteurs, nous prenons la fin d'un chapitre choc, dès le début:
"...- Tu te trompes, Anoki.
Chatura n'est pas une infirmière.
Ce qu'elle est, c'est la femme de mon fils. Ce qu'elle est, c'est ma belle-fille. Ce qu'elle doit être, c'est une bonne épouse. Où elle doit être, c'est à la maison. le mariage est une institution sacrée.
Et ce diplôme n'y change rien.
Ce diplôme n'est rien...".

Nous saisissons rapidement toute l'importance du statut, du titre du roman et tout le poids de la tradition placé dessus comme le couvercle d'une cocotte-minute.
" Celle que je suis".

L'intrigue et la tension du livre sont rapidement installées et nous en attendront évidement un peu de la part de la jeune héroïne, Anoki, pour nous prouver que rien n'est perdu.
Car évidemment de cette déclaration officielle faite à table devant l'ensemble de la famille découlera inévitablement la rebéllion ou la résignation des filles de la famille.

De nombreuses questions bouillonneront dans l'esprit des lecteurs ados: la belle-soeur Chatura et le frère d'Anoki n'avait-il jamais abordé le sujet?
Les sujets: de la place de la femme, des opinions paternelles et de celles du mari.
Anoki semble ne pas être au fait non plus de cette règle inédite puisque c'est elle qui poussera sa belle-soeur à célébrer la réussite de ses examens en famille et que, comme elle le dit, sa famille a toujours poussé ses enfants à s'instruire et à réussir.
Jusqu'à présent, elle ne distinguait aucune différence faite, elle qui approche de son année de " Bac" en Inde. Une étape charnière.
Anoki semble déja un peu en avance d'ailleurs pour nous, entrant en " Terminale" à 16 ans déja- en définitive, les premières années de scolarité se réduisent en Inde à deux au lieu de trois, comme avec la Maternelle française( nous avons vérifié sur le net, c'est toujours intéressant), ce qui explique cette arrivée en bout de course à 16-17 ans au lieu de 17-18 ans comme en France-.
Anoki aime la Littérature et sa petite soeur Lila, 13 ans, est une férue des mathématiques.
Ce qui passera pour une contrarieté anecdotique pour certains membres de la famille se transformera en dilemme difficile pour Anoki et même Lila qui tomberont complètement des nues.
Nous comprenons rapidement, nous lecteurs, qu'une raison arbitraire transformera dans leur esprit une solide éducation en mensonge et en une maltraitance psychologique pour les ados qu'elles sont.

Le récit est intéressant car jusqu'à la terrible annonce, nous aurions pu nous sentir un peu n'importe où, en famille, même avec une culture différente de la notre.
Et puis, bam! le lieu, les traditions nous replacent immédiatement- comme si le décor, tel celui d'un plateau télé, c'était glissé de part et d'autres pour en faire apparaitre un nouveau, une cage dorée-.
Le titre suggère une résistance évidente au désenchantement.

Notre Anoki est représentée sereine, comme posant pour une photo, en couverture. Les couleurs patels, le blanc lumineux, tout ceci ne nous suggère en aucune façon un soupçon d'enfer familial.
Anne Loyer se voudra, avec tous ses repères, plus rassurante que ne l'indique le sujet.
Nous continuerons de creuser le sujet à hauteur d'Anoki, reviendrons dans ses souvenirs, poursuivrons les deux chemins tracés par la tradition et sa réalité de terrain familiale pour voir oú cela pouvait-il se confondre sans qu'elle le voit, tandis que tous les garçons de la famille le savaient, eux.
Les élève-on pour aucun mot dire aux êtres chers, les soeurs de la famille, à les regarder en face, les yeux dans les yeux, tout en omettant le plus important?
Cette quête de soi fictive est passionnante et crédible.
Nous respirerons à plein poumons grâce à des parenthèses de sa vie d'ados, l'école, les copines, un garçon, des brins d'écoute et de solidarité du frère cadet... Une vie à deux vitesses mais toujours possible pour Lia et Anoki.
Le témoignage du frère cadet, parti poursuivre ses études à Paris, permet d'enrichir le sujet, s'épanchant sur une différence culturelle observée par l'étudiant indien étranger qu'il est. Tout ce possible et ses audaces le fascinent autant qu'elles l'effraient.
Nous retrouvions cette excitation et ce malaise conjugués, éprouvés, sur une autre excellente lecture " L'âge des possibles" de Marie Chartres chez l'École des Loisirs, avec deux jeunes amishes partis découvrir le monde extérieur.
Nous étions sensibles à la finesse des sentiments, avec un personnage se projetant dans ce monde moderne et un autre y perdant ses repères, trop longtemps éloigné de sa communauté.
" Celle que je suis" est un récit intelligent, délicat et respectueux pour un lectorat ado.
La situation est déclinable pour toute autre situation culturelle où l'intérêt symbolique de la femme et les intérêts individuelles des premières concernées s'opposeront en vue d'une émancipation sociale et intellectuelle.
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Anoki, un symbole de résistance !

Anoki, une jeune indienne légère et brillante, pensait vivre dans une famille moderne, aimante et ouverte, loin du dictât du patriarcat relégué au passé.
Mais lorsque son père déchire sous les yeux de toute la famille le diplôme d'infirmière de Chatura, sa belle-soeur, la femme de son frère Mani, car elle doit maintenant être une bonne épouse et s'occuper du foyer (mari et belle famille), une petite alerte se déclenche dans le cerveau d'Anoki.
Elle commence à "voir" le réel statut de la femme en Inde.
Pourtant Anoki veut encore croire au libéralisme de sa famille, elle est poussée dans ses études et ses parents ont une bonne situation... Mais Chatura a-t-elle vraiment choisi son frère Mani, est-elle amoureuse comme Anoki l'est de Bir ? Et sa mère, est-elle amoureuse de son père ?
Un vide s'ouvre sous les pieds d'Anoki lorsqu'elle surprend sa belle-soeur sur le point de se suicider.
Non, Anoki ne veut pas de ce destin choisi par sa famille, par les traditions, elle veut tracer son chemin, devenir journaliste, se marier quand elle le décidera (si elle le décide) et avec qui elle veut !
Heureusement Anoki est soutenue par son frère Kiran, parti étudier en France et sa petite soeur Lila et sa volonté à toute épreuve de lutter contre les injustices faites aux femmes, à commencer par elle, lui permettra de ne jamais dévier de son propre chemin, même semé d'embûches et de rejet.

Mais quelle femme cette Anoki, je l'adore !
Lutter contre le destin (les traditions masculines en fait) en Inde est quelques chose d'impossible tant il est ancré dans les vies de chacun, et celles qui le font sont de véritables héroïnes des temps modernes.
Un livre qui ouvre la voie aux libertés féminines, qui crie à l'injustice si fort qu'il pousse toutes les femmes à rester "celles qu'elles sont" profondément !
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Celle que je suis a tout du roman pour ado normal : une jeune héroïne préoccupée par sa réussite scolaire, avec une famille aimante et qui tombe amoureuse d'un garçon. Sauf qu'Anoki est indienne et que le poids de la tradition va brutalement se rappeler à elle.
Alors on la suit dans ses hésitations, ses doutes et surtout, sa volonté inébranlable d'être le maître de son destin. Avec ses personnages secondaires attachants, le roman nous offre une galerie de personnages tiraillés entre la modernité et la tradition, la famille et l'émancipation. Et Anoki va devoir choisir, et perdre au passage une partie de son identité.
Ce roman développe une intrigue très intéressante et le talent de l'autrice nous fait adhérer aux envies d'Anoki. On tremble pour elle et ce qu'elle va devenir. Un vrai plaidoyer pour l'émancipation féminine, en Inde, bien sûr, mais aussi partout dans le monde.
Merci aux éditions Slalom et à Netgalley pour cette lecture.
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Le roman « Celle que je suis » a été écrit par Anne Loyer, cette histoire reflète « la conquête du droit des femmes » et représente notamment tous les obstacles auxquelles la femme est confrontée « traditions », « moeurs », …
Anoki, jeune fille indienne de 16 ans, soucieuse de son avenir, brillante à l'école, trouve sa vocation « le journalisme ! ». Mais elle est bien vite rattrapée par son statut de femme et part la voie déjà toute tracée que ses parents veulent lui imposer : le mariage. Toutes ces traditions, et les nombreux agissements de ses parents la révoltent et l'empêche de concrétiser ses rêves. Pour autant, sa détermination et son « tempérament de feu » vont lui permettre de contourner les obstacles et de gravir le chemin escarpé, et semé d'embuche, de ses aspirations. Avec l'aide de Bir, dont elle est amoureuse, Janami sa meilleur amie, Lila sa jeune soeur, Kiran son grand frère, et Chatura sa belle-soeur, Anoki va se battre du mieux qu'elle peut pour réaliser son rêve…
En effet, la société indienne décrite dans le livre est très différente de la nôtre. Ce contraste est renforcé par les lettres du frère d'Anoki, Kiran parti en France pour étudier. Dans ses lettes, celui-ci exprime avec étonnement les différences entre les deux pays : sur le statut et les droits des femmes, sur les traditions etc… Prenons à titre d'exemple les phrases suivantes : « Leur futur ne dépend de personne d'autres que d'elles-mêmes. Cela me parait tellement dingue ! ».
​Ensuite, les traditions et les bonnes moeurs indiennes sont très différentes de celles que nous connaissons. Par exemple, en Inde, il est très mal vu d'être célibataire ou d'embrasser quelqu'un dans la rue alors qu'en France, Kiran nous le fait bien comprendre, cela est considéré comme normal. Puis, nous pouvons également voir que dans des pays comme la France et les Etats-Unis la conquête pour les droits des femmes est déjà bien entamée, alors qu'en Inde le mouvement féministe « #MeToo », ne fait que débuter. Pour finir, nous pouvons voir que les mentalités entre ces deux pays sont très différentes. En effet, la majorité des femmes indiennes acceptent leur « statut » et ne contestent pas les décisions de leur père ou de leur mari. Prenons pour exemple « Amma » la mère d'Anoki, qui ne dit rien quand son mari déchire le diplôme acquis par la femme de son fils. Mais d'autres, comme Anoki, se battent pour leurs droits : le droit d'étudier, le droit de choisir et de décider leur union sans qu'on leur impose. En France, les femmes disposent indéniablement de beaucoup plus de droits, et sont plus libres, même si leur émancipation a été relativement plus tardive par rapport à d'autres pays européens.
Au fur et à mesure de l'histoire, nous verrons : les mentalités évoluer notamment celle de Kiran, des événements révoltants, en particulier la façon dont le père d'Anoki a réduit en miettes le diplôme de Chatura sous prétexte que « Chatura n'est pas infirmière ce qu'elle est c'est la femme de mon fils ». Il y aura aussi des prises décisions importantes, ayant trait à l'émancipation d'Anoki qui, quoi qu'elle puisse faire, aime sa famille et bien plus encore.
Enfin, je trouve que ce livre prête incontestablement à réfléchir à la situation des femmes partout dans le monde. Vivant dans un pays comme la France, je me rends compte de la chance que nous avons, et m'aperçois avec consternation, à quel point le droit des femmes peut être restreint dans d'autres pays. de mon point de vue, Anoki est un modèle de persévérance et de révolte contre les injustices faites aux femmes. Par ailleurs, j'ai également beaucoup apprécié ce livre car on s'identifie très vite au caractère opiniâtre, voire entêté, du personnage principal, car oui Anoki n'abandonne jamais même face aux doutes et aux pressions familiales.
Pour terminer, j'ai préféré ce livre à « Ce qui fait battre nos coeurs », qui est un livre qui parle aussi d'inégalités, car je trouve que le sujet du livre c'est-à-dire « la conquête du droit des femmes » est mieux présenté. de plus, les personnages sont plus attachants et l'histoire a, de mon point de vue, un bien meilleur rythme de lecture.
Jeanne 3D
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
"- Tu te trompes, Anoki. Chatura n'est pas une infirmière. Ce qu'elle est, c'est la femme de mon fils. Ce qu'elle est, c'est ma belle-fille. Ce qu'elle doit être, c'est une bonne épouse. Où elle doit être ? c'est à la maison."

"- Ce que l'on veut faire de moi, ce à quoi on me destine, cet acharnement contre mes envies...
- Tu crois qu'ils ne voudront pas que tu deviennes journaliste ?
- Je ne le crois pas, malheureusement, j'en suis sûre.
- Ce n'est pas juste ! "

"- Maman ! Arrête ! Comment peux-tu dire cela ? Comment veux-tu que Chatura aille mieux en faisant des activités qui lui changent les idées ? Elle a voulu mourir ! Se jeter du haut d'un immeuble ! C'est grave ! Et cessez de la rendre coupable ! C'est elle, la victime ! Elle n'est pas heureuse chez nous ... Sa vocation a été déchirée en mille morceaux ! Elle n'est pas amoureuse de Mani ! Il se conduit mal avec elle ! "

"Cette lettre terminée j'en écrirai une aux parents pour leur annoncer la nouvelle. Autant te dire que j'ai un peu le trac. Un peu peur de leur réaction, aussi... Mais , comme tu me l'as appris récemment , il faut savoir assumer ses choix . "

leelou
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« (…) j’étais lancée, plus rien ne pourrait m’arrêter. J’en avais fini avec le mensonge, le déni, les faux-semblants. J’étais allée trop loin pour faire demi-tour. Mes parents devaient savoir que je ne rentrerais pas dans les cases à cocher des petites annonces. Je ne serais ni docile, ni gentille, ni bien élevée, ni rien de tout ce que réclamaient ces mères avides de chair malléable pour leur fils! Instruite, oui! Mais pour moi-même, pour mon avenir! Pas pour assurer de belles soirées culturelles à un époux amoureux des plantes vertes! Je ne serais jamais une potiche! «
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« Chatura n’est pas une infirmière. Ce qu’elle est, c’est la femme de mon fils. Ce qu’elle est, c’est ma belle-fille. Ce qu’elle doit être, c’est une bonne épouse. Où elle doit être, c’est à la maison. Le mariage est une institution sacrée. Et ce diplôme n’y changera rien. ce diplôme n’est rien.
Et d’un geste vif, il l’a déchiré, déchiqueté, émietté… jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. »
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J'ai dégluti, mal à l'aise. Une fois de plus, on me renvoyait à mon statut de fille, de femme. Et, une fois de plus, comme par hasard, tout devenait compliqué. Pourtant, j'ai bombé la poitrine, dans un sursaut d'orgueil, de vanité ou de défi, et je lui ai répondu, du ton le plus affirmé que j'avais en stock: Oui, je le suis !
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Je n'ai jamais quitté le bon chemin. Le mien. Et tant mieux s'il est tout sauf droit, s'il s'égare ou dégringole tour à tour. Je le trace jour après jour, avec mes doutes, mes désirs et mes rêves. Personne, jamais ne le dessinera à ma place. Il peut bien me faire chuter ou me transporter. Je l'invente et il me ressemble !
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