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Karine Laléchère (Traducteur)
EAN : 9782264080158
384 pages
10-18 (20/01/2022)
3.58/5   45 notes
Résumé :
Au sud de Londres, quelques jours avant Noël, est retrouvé le cadavre d’une jeune femme étranglée.

Le narrateur, Ander, officier de police, enquête sur le crime avec son assistant le grassouillet Gary.

Suspect : M. Wolphram, voisin de la victime, ancien professeur de lycée en retraite. Il se dit innocent.

Au fur et à mesure que les interrogatoires se multiplient, Ander est pris d’un sentiment de déjà-vu. Il se remémore ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 45 notes
Quelques jours avant Noël, le cadavre d'une jeune femme est retrouvé quelque part dans le sud de l'Angleterre. Deux policiers sont chargés de l'enquête : Ander, le narrateur, et Gary, son assistant.
Un suspect a rapidement été appréhendé : Mr Wolphram, voisin de la victime et professeur de lycée à la retraite. L'homme clame son innocence et, de fait, les preuves sont loin d'être accablantes. Mais le profil de Mr Wolphram joue en sa défaveur : c'est un solitaire, vivant dans une certaine aisance, ayant des goûts raffinés en musique, cinéma, voitures anciennes, toujours tiré à quatre épingles. Il n'en faut guère davantage pour que les tabloïds prennent le raccourci et le taxent d'étrange, puis de louche, puis de suspect, pour en arriver à le traiter de pédophile et d'assassin. Un lynchage médiatique en règle, amplifié par les réseaux sociaux et nourri par les « témoignages » (grassement rémunérés par les journaleux de caniveau) de voisins ou d'anciens élèves.
Au milieu de ce tumulte et malgré la pression, Ander n'est toujours pas convaincu de la culpabilité de Wolphram. Son propre passé lui revient en pleine face, en particulier ses années d'internat au lycée, où Mr Wolphram a été son professeur. Un pensionnat privé, chic et cher, dans lequel les problèmes de harcèlement étaient aussi courants qu'étouffés.

Si vous chercher un polar trépidant et plein de rebondissements, passez votre chemin, ce « Jetez-moi aux chiens » n'est pas pour vous. Ici le rythme est lent, presque contemplatif tant on a l'impression qu'il ne s'y passe rien et qu'en réalité tout se déroule dans le passé commun à Ander et Wolphram. Un fil relie cependant le passé et le présent : le harcèlement. Celui (même si on n'employait pas ce terme-là à l'époque) dont ont pu être victimes de nombreux enfants et adolescents dans les internats des années 90 en Angleterre de la part de leurs professeurs, et celui, contemporain et relayé par les réseaux sociaux et une certaine catégorie de médias, qui peut se déchaîner à l'encontre de tout qui ne correspondrait pas à la norme, et qui servirait par conséquent de bouc émissaire à la vindicte bien-pensante.
Un roman psychologique bien plus qu'un thriller, donc, finement mené dans une ambiance lourde et mélancolique, qui dénonce et décortique le processus du lynchage, et qui parle aussi des cicatrices laissées par les blessures d'enfance.

En partenariat avec les Editions 10/18 via Netgalley.
#Jetezmoiauxchiens #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Ne lisez pas la quatrième de couverture !
Et ne croyez pas non plus qu'il s'agisse d'un polar.
Ces précautions prises, vous aurez sans doute grand plaisir à plonger dans ce roman.
L'argument est celui d'une enquête classique : dans un quartier chic de Londres, le cadavre d'une ravissante jeune femme à qui tout sourit est retrouvé horriblement mutilé dans des sacs poubelle. Deux enquêteurs que tout oppose en apparence vont tenter de trouver le coupable.
Décrivant avec dégoût et précision les implacables mécaniques de l'emballement médiatique, l'avidité des foules au scandale et au spectaculaire, Jetez-moi aux chiens est le miroir de nos défauts contemporains. Avidité à juger, condamner quiconque nous est servi sur un plateau et a le tort de ne pas sembler ordinaire, soif de se défausser, vite, très vite, de toute loyauté, de toute indépendance pour aller en troupeau s'abreuver à l'argent facile et à la délation jubilatoire.
Cette trame aux accents nostalgiques et désespérés est également l'occasion de peindre avec beaucoup de justesse des personnages étonnants dont on comprend petit à petit ce que leur trajectoire a fait d'eux. Dans l'univers des écoles anglaises privées, chic au-dessus, dégueulasse en dessous, on va moins trouver le spectaculaire d'un scandale que les minuscules brimades qui, à la manière d'une goutte d'eau sans cesse tombée au même endroit, finissent par creuser des abimes. Ou comment la violence n'a pas besoin d'être très démonstrative pour flétrir à jamais. Il lui suffit de suinter par tous les pores du système. de se reproduire à bas bruit. Et de stigmatiser tous ceux qui ne la cautionnent pas.
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Soupçonné du meurtre de sa voisine, un professeur à la retraite, célibataire et un peu excentrique, est médiatiquement lynché par la presse qui jour après jour le transforme en monstre.
Pour l'officier de police Ander, l'enquête est un peu spéciale car il a été autrefois l'élève de cet enseignant insolite dans un pensionnat privé.
Alternant l'évocation de la scolarité d'Ander et l'intrigue criminelle présente, l'auteur stigmatise le pouvoir malsain des tabloïds et nous offre une peinture au vitriol des méthodes d'enseignement dans les années quatre-vingt.
Ce roman est un petit bijou de grâce et de mélancolie.
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Wolpharm a enseigné la littérature dans un lycée privé. Mais celui-ci semble le dernier à avoir vu Zalie Dyer vivante dont la dépouille a été retrouvée dans un sac-poubelle. Très vite soupçonné, l'unique suspect ne se laisse pas impressionner par un très long interrogatoire et refuse même l'assistance d'un avocat.
Sans preuve pour l'inculper, la police poursuit ses investigations, et pour cela elle collabore avec la presse par l'intermédiaire d'une journaliste surnommée Mad Lynne. Les méthodes efficaces, mais douteuses de ses interviews pour épingler des scandales réussiront peut-être à épaissir le dossier contre Wolpharm ou le disculper. L'engouement pour l'affaire se déchaine, et procure un quart d'heure de renommée à ceux qui ont connu de près ou de loin le suspect. Sa vie est passée au crible et publiée dans les médias. L'opprobre est jeté sur ce personnage singulier qui cadrerait à celui qui est bientôt surnommé le « Loup de Chapelton ».
Cependant, un dilemme se pose aux enquêteurs, car l'un d'eux, Ander se souvient de son ancien enseignant à l'opposé du portrait dépeint dans la presse. Alors, si ce n'est pas celui que tout le monde désigne, qui est le coupable ?
MON AVIS
Dans ce polar un peu particulier, la psychologie et la morale tiennent beaucoup de place, car l'enquête criminelle passe au second plan. le titre tout à fait approprié illustre la condamnation sans procès et la torture morale assénée à quelqu'un qui ne rentre pas dans le moule. le style d'écriture très agréable et son scénario original écrit en 2020 lui ont valu une réédition chez 10-18. La narration de Prof, l'un des deux enquêteurs s'alterne avec des chapitres un peu obscurs au début. Dommage qu'il faille attendre les 50/60 premières pages pour baigner effectivement au coeur de l'intrigue. Je dirais qu'il y a plusieurs histoires dans l'histoire, d'où une lecture divertissante malgré la morosité de l'ambiance générale.

L'ambiance sombre dans cette Angleterre d'aujourd'hui fait flashbacks avec des passages énigmatiques évoquant le vécu de deux collégiens. La poursuite de la lecture éclaire le lien à faire pour les relier au présent, c'est édifiant et stupéfiant. La cohérence est présente chez tous les personnages, même les plus négatifs.

LE PRÉ-JUGÉ
Un peu moralisateur sur les travers de notre société, ce livre donne une leçon d'humilité et rappelle les dangers de juger, de préjuger. Heureusement, sa noirceur à cause de thèmes dramatiques (pédophilie) est allégée par les personnages secondaires pour leur marotte extravagante (cf. la nièce de Prof et Madame Snow).

L'enquête policière doit neutraliser les préjugés qui condamnent sur les apparences. Exit la présomption d'innocence dans les esprits. L'atrocité de l'assassinat sordide d'une jeune femme stimule la foule encline à apporter sa touche pour médire du coupable tout désigné. La journaliste Mad Lynne, et tous les médias ou réseaux sociaux l'ont condamné, simplement parce qu'il n'est pas conforme à ce ce qu'il devrait représenter.

HORS-LA-NORME
Hors des codes normatifs, Wolpharm concentre contre lui toutes les haines. Ses tenues vestimentaires toujours impeccables, son goût pour les films d'art et d'essai, sa discrétion et sa sensibilité le singularisent, il détonne par rapport à ses collègues. En plus, sa vie sociale réduite le pénalise encore. Mais l'enquêteur, chargé de l'affaire, tout aussi atypique dans ses goûts et son mode de vie a gardé un souvenir reconnaissant de son ancien professeur. Alors sa subtilité et son opiniâtreté convaincront son adjoint de rester objectif. Mais comment innocenter quelqu'un que tout accuse ?

Beaucoup de thèmes
L'amitié, la différence, les traumatismes d'enfant, les souvenirs refoulés, la copie du schéma parental. Les rencontres par internet, les réseaux sociaux, retrouvailles par Internet.

L'illustration du lycée. Une génération de jeunes garçons a subi des sévices sexuels de la part de professeurs dénués de conscience. Devenus adultes, ils scolarisent leurs propres enfants auprès des mêmes enseignants.
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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Le corps d'une jeune femme assassinée est retrouvé quelques jours avant la Noël ,les soupçons se portent très vite sur un de ses voisins , personnage un peu excentrique , un ancien professeur d'une prestigieuse école anglaise, un solitaire , érudit , toujours tiré à quatre épingles .
Un homme qui est assez secret , un peu différent donc .
Et pour toutes ces choses , la machine infernale se met en place , en premier lieu , des insinuations, des rumeurs qui paraissent dans les journaux à sensation .
L'homme est mis en examen , on tient le coupable , il n'y a aucune présomption d'innocence .
Sa vie est en lambeaux , son appartement est passé au peigne fin , sa voiture est démantelée à la recherche de la moindre preuve , on interroge les voisins , les anciens collègues .
L'auteur décortique ce qui se passe quand les médias s'emballent , est -il coupable ou innocent n'a plus d'importance, les fauves sont lâchés et peu , très très peu le défendent.
Le hasard fait qu'un des deux enquêteurs a connu l'ancien professeur , l'image renvoyée par les médias est tellement différente de ses propres souvenirs , revoir cet enseignant va lui rappeler une période de sa vie adolescente assez difficile .
On est complètement imprégné de cette atmosphère lourde régnant à l'époque dans les grands collègues anglais , une magnifique reconstitution.
J'ai beaucoup aimé ce livre , le thème , la belle écriture de l'auteur qui est toujours nuancé .
Une très très belle surprise que le titre ' jetez -moi aux chiens ' ne laissez pas présager .
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critiques presse (3)
LaLibreBelgique
18 mars 2020
On avait découvert Patrick McGuinness avec un premier opus, Les cent jours, qui retraçait les derniers mois de la dictature roumaine avant la chute des Ceausescu. Il s’immisçait avec brio dans une réalité mouvante, aux innombrables ramifications, pour mieux interroger la notion de liberté. C’est encore la condition de l’homme, dans un tout autre contexte, qui est au cœur de son deuxième roman, Jetez-moi aux chiens.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
27 février 2020
Dans le nouveau roman de l’écrivain britannique, il y a un meurtre, un coupable idéal, un duo de policiers. Mais il s’agit-là un faux polar qui est un vrai roman mélancolique et drôle.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
20 février 2020
Dans le Kent, une femme a été étranglée. On suspecte un voisin. Toute la vacherie du monde se trouve résumée dans ces chapitres où des réputations sont foulées aux pieds.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
"Malgré les tonnes de fer et d’acier, le pont a la finesse de la dentelle et ses câbles sont tendus comme les cordes d’une harpe. Parfois, lorsque le vent les pince, on croirait entendre un chant. C’est le chant de l’air, qui est le bruit de la chute. Le garçon se dit qu’il aimerait l’écouter jusqu’à la fin, il se dit qu’il aimerait une longue, longue chute pour l’entendre indéfiniment, sans jamais atteindre le sol."
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Mais c’est toi qui es embrouillé. Tu parles tout seul, tu marmonnes des bribes de poésie à ton bureau, je contemple le fatberg, la fenêtre et tu passes des soirées avec une vieille toquée qui est persuadée que son mari est revenu d’entre les morts. Le seul truc qui est à peu près normal et sain dans ta vie, c’est ta nièce, et même ça, tu réussis à le gâcher en lui faisant écouter des sifflement de bouilloire et bruit d’aspirateur.
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On prend toujours la question à l'envers : on s'intéresse à la manière dont les choses arrivent, jamais à la manière dont elles n'arrivent pas ; on ne pense pas assez à ce qui aurait pu arriver, à ce qui a failli arriver, à ce qui résonne encore, fantôme du peut-être, soupirant après sa vie dans l'anti-fait.
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C’est curieux de voir à quel point on humanise l’acte de hanter : on en fait un phénomène essentiellement grégaire, aussi dérangeant ou effrayant soit-il. Ceux qui nous hantent ne sont qu’une nouvelle version de nousmêmes. Ils sont simplement passés de l’autre côté. Les fantômes sont des créatures domestiquées, à l’instar des chiens et des chats, parce que nous les avons inventés (peut-être en pensentils autant de nous) pour copier nos actions, qu’ils répètent (la répétition est essentielle à la vie du fantôme qui, comme l’animal familier et l’enfant, a besoin de rituels) lentement, mais souvent, avec une précision étonnante.
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Il ne faut pas s'inquiéter pour les dinosaures. L'espèce est peut-être éteinte, mais elle ne s'est jamais aussi bien portée.
En revanche, amusez-vous à décrire à un enfant le frottement d'un vinyle entre deux pistes, le sifflement d'une bouilloire ou le cliquetis de la tête de lecture d'un magnétophone à cassettes dans une voiture. Avez-vous essayé? Le véritable gouffre, il est entre aujourd'hui et hier, entre maintenant et naguère, pas entre maintenant et jadis.
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