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EAN : 9782221241394
384 pages
Robert Laffont (13/02/2020)
3.58/5   90 notes
Résumé :
Pukatapu, c'est un paradis de sable blanc, de coraux et de cocotiers perdu dans le Pacifique, à des milliers de kilomètres de Tahiti. Le long de ses eaux turquoise, une poignée de maisons colorées abritent quinze hommes, neuf femmes et, étrangement, pas un seule enfant.
Lilith, photographe, Maema, journaliste à La Dépêche de Papeete, y effectuent un reportage sur les conséquences du réchauffement climatique. Elles croient avoir trouvé l'Eden, jusqu'au jour o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 90 notes
Lilith, photographe, et son amie Maema, journaliste arrive sur l'atoll de Pukatapu, avec pour mission d'étudier les effets du réchauffement climatique, où doit les rejoindre un spécialiste d'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer). Les liaisons par bateau sont rares, donc elles sont bloquées sur l'île jusqu'à son arrivée.

Alors qu'elle est sur la plage, Lilith découvre une main en état de décomposition. Stupeur et incompréhension, les gens du village, notamment le père Hotz, tentent de lui faire comprendre qu'il s'agit d'une hallucination, d'autant plus que quand les hommes vont essayer de la trouver sur la plage, elle a disparu. Mais, une photo se retrouve mystérieusement dans l'appareil de Lilith, confirmant que la main a bien existé.

Qu'a cela ne tienne, on lui dérobe son appareil ! il règne un climat étrange sur l'île, le père Hotz, intégriste pur et dur qui veut maintenir la population sous son emprise dans la crainte de Dieu et du Châtiment et des crimes vont être commis, plus les deux amies se rapprochent de la vérité, plus ça tombe comme des mouches.

En parallèle, un jeune homme qui a dérobé un bateau dont il a changé le nom, car il veut changer de vie est victime d'une tempête et s'échoue sur une île mystérieuse inconnue au bataillon et pour cause, elle est sortie de l'eau à la suite d'un essai nucléaire. Il est recueilli sur une base militaire où des médecins jouent aux apprentis sorciers, alors qu'un volcan menace de se réveiller…

J'ai beaucoup aimé ce roman, bien plus qu'un simple polar à mes yeux, car on se promène dans les vestiges de la culture et des croyances de Tahiti et des îles perdues dans l'immensité de l'océan, aux plages paradisiaques, alors qu'un prêtre maintient la population dans la terreur pour maintenir son emprise. On rencontre aussi des guérisseurs dont l'approche du corps et de la maladie sont passionnantes.

L'auteur évoque les essais nucléaires et leurs retombées dramatiques, les expérimentations sous couvert du secret de l'armée et le parcours difficile de certains membres de cette communauté, sur laquelle pèse un lourd secret qui met en danger les deux amies. On évoque aussi les conséquences dramatiques de l'esclavage (les habitants de l'île de Pâques) la perte des langues d'origine, autant que des traditions. Comme toujours, où l'homme blanc passe, la Nature trépasse…

La présentation est originale, chaque chapitre a une petite phrase pleine de sagesse en guise de titre, ce qui m'a beaucoup plu. L'écriture est belle, faisant surgir plein d'images dans l'esprit du lecteur. Cette fois-ci encore, la couverture est très belle et originale.

J'ai retrouvé avec un immense plaisir la plume de Patrice Guirao, dont j'ai beaucoup apprécié le premier roman « le bûcher de Moorea » où l'on fait la connaissance de Lilith et Maema, ses descriptions à couper le souffle de ces terres lointaines qui font rêver.

Un petit mot sur la collection « Noir Azur » consacrée aux polars insulaires que l'éditeur définit ainsi : le roman « noir azur » n'est pas un roman policier qui se passe sous des cieux tropicaux, il est l'expression d'une réalité de la vie sous les cieux tropicaux.

Je vais suivre de près l'auteur, et tenter de découvrir d'autres livres de cette collection

Un immense merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont (La bête noire) qui m'ont permis de découvrir le deuxième livre d'un auteur qui me plaît décidément beaucoup.

#LesdisparusdePukatapu #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Ce que j'ai ressenti:

Ce matin, un ange est venu me parler de la Polynésie. Il m'a dit que je ferai un voyage immersif et passionnant dans ces îles…Je serai sans doute à l'étroit, pas tout à fait confinée, mais que je serai aussi, bien tranquille au soleil…Que j'allais rencontrer de nouvelles personnes, des artistes incroyables, de nouvelles façons de vivre. Alors, j'ai pris la navette vers Pukatapu et je suis allée marcher dans le sable blanc. Époustouflant de beauté. J'aurai voulu lui dire que ça ressemblait étrangement au paradis…

Puis, il y a eu la découverte.

Je lui ai fait part de mon angoisse quand j'ai vu ce morceau de main putréfiée, mais il m'a dit de ne pas m'en soucier, que le duo Lilith/Maema, allait s'en occuper, en temps voulu…Je n'étais pas vraiment rassurée mais bon, je n'allais pas contredire un ange…Et puis, je connaissais déjà ses deux femmes fortes et déterminées, et je leur faisais confiance pour lever le voile sur les mystères de cette petite île perdue…

Puis un autre morceau de corps est venu s'échouer sur le sable blanc, alors je lui ai parlé de diablerie. Il m'a dit, avec un calme et une sérénité poétique, que ce n'est pas tant la peine de s'en faire, les croyances étaient personnelles et puis de toute façon, je parlais bien aux anges, alors…Je n'ai pas su que répondre à cela, mais enfin, les peurs ont été quelque peu apaisées..

Il m'a raconté, par contre, des choses affreuses qui se déroulent dans l'océan Pacifique, au large, bien à l'abri des regards…Je n'osais croire à de telles horreurs, mais pourtant je sentais dans sa voix qu'il y avait des accents de vérités. Il n'a même pas tenté de me rassurer, il m'a dit tu sais les hommes, de tout temps, ils ont été irrespectueux envers la nature, l'écosystème, les animaux, les traditions culturelles, alors un peu plus ou un peu moins… Alors j'ai un peu chialé en pensant à ces disparitions en tout genre, que l'on cumulent au fil des années. Force est de constater que même au paradis, des larmes tombent, l'espoir en des jours meilleurs, aussi…Il m'a laissé là pourtant, pour que j'intègre bien cette prise de conscience…

Et puis, l'enquête a avancé et les tempêtes se sont déchaînées…Le deuxième soleil s'est levé sur les flots…En bref, ce fut sacrément mouvementé, mais il a fallu tenir le coup face la folie, à l'immonde, aux châtiments divins, à la solitude, aux dangers qui frappent de plein fouet, sans prévenir…

Il est revenu l'ange, et il m'a demandé comment étaient les disparus de Pukatapu…Je lui ai dit, vous savez, Patrice Guirao, votre roman noir azur, il m'a fait chavirer le coeur…Je l'ai tant aimé, tant aimé…


Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier chaleureusement Babelio ainsi que les éditions La Bête Noire/Robert Laffont de leur confiance et l'envoi de ce livre.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Pukatupu c'est un coin paradisiaque perdu au coeur du Pacifique, à des milliers de kilomètres de Tahiti, avec des plages de sable blanc et une eau turquoise. Bref le rêve.
En apparence seulement, car les habitants ont bien des choses à cacher. Aussi lorsque deux journalistes venues enquêter sur la montée des eaux suite au réchauffement climatique découvrent une main coupée, bien des questions vont se poser en l'absence de cadavre à laquelle elle aurait pu être reliée.
Lorsque l'on s'aperçoit qu'aucun habitant ne manque à l'appel, le mystère s'épaissi, d'autant plus que sans radio et sans Internet on se sent vulnérable.

L'auteur nous propose un polar original, sans violence.
C'est dépaysant, on voyage sans quitter son canapé, ce qui est particulièrement appréciable en période de confinement.

Pas besoin d'avion pour se retrouver au bout du monde, la plume de Patrice Guirao est d'une précision quasi photographique pour nous imprégner des coutumes locales, nous enivrer de parfums entêtants, nous réchauffer sous les rayons d'un soleil implacable.

C'est une belle découverte pour laquelle je remercie NetGalley et les Editions Robert Laffont.
#LesdisparusdePukatapu #NetGalleyFrance


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Quel voyage en Polynésie, une bouffée d'air frais pendant ce confinement même si se retrouver enfermer à Pukatapu peut ressembler étrangement à ce huis-clos de deux mois que nous venons de vivre. Mais les grands espaces, la beauté des paysages décrits par Patrice Guirao, m'ont fait rêver et ce, malgré, les découvertes macabres de Lilith et Maema. Alors, un grand merci aux éditions Robert Laffont et à l'opération Masse Critique de Babelio pour m'avoir fait voyager par l'esprit à la lecture des Disparus de Pukatapu.

Il y a plusieurs mois, j'étais passée en librairie devant le premier roman de Patrice Guiraole Bûcher de Moorea et la quatrième de couverture m'avait interpellée à l'époque (tout comme la couverture proposée par la collection La Bête Noire chez Robert Laffont). Je l'avais noté pour mes prochaines lectures mais, comme tout gros lecteur, j'ai une PAL et des listes à n'en plus finir... Alors lorsque j'ai vu son nouveau roman, je me suis dit c'est le moment !
Et c'est bien tombé ! Un livre en huis-clos pendant le confinement, quelle bonne idée ! Car, Pukatapu est une petite île perdue dans le Pacifique à plusieurs milliers de kilomètres de Tahiti, ravitaillée par bateau, une fois de temps de temps, sans fréquence régulière avec une population vivant en quasi autarcie avec leurs propres règles et leurs habitudes. L'auteur, Patrice Guirao, nous plante un décor tout simplement magnifique (c'est peut-être pour cela que le huis-clos est supportée par le lecteur d'ailleurs), de grands espaces, un océan magnifique, une façon de vivre proche de la nature... Mais, parce que c'est tout de même un roman policier, une ambiance particulière vient peu à peu s'immiscer dans ce décor paradisiaque.

Les deux protagonistes du livre sont Lilith et Maema, l'une est photographe, l'autre journaliste à la Dépêche de Papeete. Elles se rendent à Pukatapu pour réaliser un reportage sur l'écologie et plus précisément sur l'impact du réchauffement climatique sur la montée des eaux dans les atolls. Des pseudo vacances loin de tout leur feront du bien, loin de Tahiti, pensent-elles. Maema, atteinte d'une maladie incurable, pourra également profiter de ce moment privilégié dans sa vie mouvementée.
Bien entendu, des événements viennent enrayer la machine très rapidement d'ailleurs. D'abord, une main rapportée sur la plage devant Lilith par un bernard-l'hermite (première scène mémorable !), puis des non-dits, des secrets des habitants, un meurtre, un bébé jamais déclaré administrativement décédé dans des conditions étranges, un corps retrouvé dans un cimetière, des habitants qui s'affolent autour d'anciennes croyances. Des esprits malins seraient revenus hantés Pukatapu...
Voilà, Maema et Lilith plongées dans l'horreur avec des habitants mystérieux, un prêtre loin d'être pieux, un chef qui passe sous silence des événements...

Au même moment, un homme chavire et s'échoue sur une barrière de corail. Il se réveille dans une chambre, qui ressemble à une chambre d'hôpital avec du personnel soignant à son chevet et des militaires. Il ne peut bouger, il a perdu ses jambes lui dit-on, on lui soigne en les immobilisant dans une matière étrange. Une autre intrigue voit le jour autour d'une île née secrètement dans le Pacifique suite à des essais nucléaires sous-marins. Des événements qui, bien sûr, viendront à s'enchevêtrer au cours du roman.

C'est avec un grand plaisir que j'ai lu ce livre (certes, j'ai mis du temps et je suis encore désolée pour le retard de ma critique, pour moi hélas, le confinement n'a pas été synonyme de lecture…), c'est une véritable découverte. Beaucoup de problématiques se croisent dans ce roman, les personnages sont attachants, les paysages sont sublimes, l'écriture est plaisante et l'intrigue intéressante ? C'est donc avec bonheur que j'ai découvert l'univers de Patrice Guirao. Si vous avez envie d'un très bon roman policier, jetez-vous sur ce livre.
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Suite des enquêtes de Lilith, la photographe et de Maema, la journaliste de la Dépêche de Papeete. Dans ce roman, les mythes, les croyances, les traditions, la violence et les expériences scientifiques se percutent sur une île perdue à plus d'un millier de kilomètres de Tahiti. L'isolement social, économique et culturel de cet îlot en fait un laboratoire de vie en communauté fermée, livrée aux éléments et à la manipulation. Pourtant, au premier abord, cette île a tout d'un paradis. Patrice Guirao maîtrise l'art de la narration qui va bien au-delà, d'une intrigue policière.

Une goélette vient d'emmener Lilith et Maema sur un îlot perdu du Pacifique en bordure de la Polynésie française. A part des contacts extrêmement limités avec le reste du monde, cela a tout d'une vie rêvée. Elles ont rendez-vous avec un chercheur de l'IFREMER pour faire un reportage sur les conséquences du réchauffement climatique. Pourtant, à peine quelques jours sont passés que Lilith, adossée à un cocotier proche du rivage, laissant son esprit vagabondée, est touchée par une petite main… une petite main sans corps déposée par les vaguelettes, l'horreur.

Patrice Guirao nous entraine dans un étrange récit dans lequel, finalement, l'enquête n'est qu'un prétexte pour évoquer d'autres sujets liés à l'histoire, ancienne ou plus récente, de la Polynésie française. Une histoire de ce coin de France que l'on connait par épisode quand on habite la métropole. Résidant moi-même dans une zone de vacances, j'ai remarqué que les « touristes » viennent passer quelques jours dans leur carte postale, oubliant souvent que des gens vivent dans cet endroit qu'ils considèrent comme un paradis, mais qui a ses propres démons, comme partout ailleurs.

❓Êtes-vous déjà aller en Polynésie ?

Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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critiques presse (1)
LaProvence
14 juin 2021
Patrice Guirao publie chez Pocket son roman incitant au voyage, et poussant à la réflexion
Lire la critique sur le site : LaProvence
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Lilith s’étonnait de ces comportements tout en les comprenant. Sans règle, le groupe n’existe pas. Pour qu’il y ait partage, que le plus adroit pêche pour l’impotent, que le voyant guide l’aveugle, il faut des règles, des valeurs des croyances. Si l’un de ces piliers s’effondre, la petite communauté se disloque. La méfiance s’installe et avec elle la peur de l’autre. Et, avec la peur de l’autre, la solitude. Cette solitude qui, sur les atolls, porte en elle toutes les morts. Sur ces terres abandonnées au bon vouloir des forces naturelles, on se garde bien de laisser entrer le ver dans la pomme, et quand il est là, il vaut mieux feindre de ne pas le voir, en espérant qu’il partira de lui-même une fois rassasié.
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- Comment ça, la source ?
- Le blanc et le noir. Les fondamentaux. Le blanc, c'est la mère de toutes les couleurs, la somme de toutes les nuances : quand tu regardes du blanc, elles sont toutes là. Le noir, c'est l'absence de couleur. Avec ces deux éléments, tu possèdes toutes les palettes de la lumière. (p. 206)
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Quel que soit l'endroit qui accueillera ma dépouille, mon corps prendra racine, et ses racines traverseront toutes les terres et tous les océans pour rejoindre les tiennes. Aucune loi ne peut empêcher cela. Ce sera un peu plus long que si j'étais enterré à côté de toi, mais ce n'est pas grave. Nous aurons l'éternité pour nous prendre la main.
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Finalement, cette idée de se retirer du monde pendant quelques semaines se révélait non seulement contre-productive mais également stupidement risquée. Sans parler de cette horreur échouée sur la plage. Qu'arrivait-il quand quelqu'un avait besoin de soins urgents ? Sur l'atoll, mourir d'une appendicite, d'une mauvaise fièvre, d'une hémorragie ou d'un AVC entrait dans la même catégorie que se faire piquer par un nohu ou avaler par un requin – pas de chance ; au mauvais endroit au mauvais moment ; on ne peut rien y faire... Elle eut un frisson. Vivre loin de tout, c'était peut-être aussi vivre moins. Moins longtemps, moins bien, moins libre.
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Lilith, seins nus, adossée au tronc d'un cocotier, laissait son esprit vagabonder au-delà des brisants qui déchiraient le bleu d'une traînée indéfiniment blanche. Elle n'aurait pas imaginé, six mois plus tôt, que le retour de sa mère lui serait si difficile. On n'efface ni l'indifférence, ni l'absence, ni la souffrance. Il ne suffit pas d'acheter un billet d'avion pour reprendre sa place. Tonton Raymond avait eu beau lui rebattre les oreilles de la nécessité de comprendre et de pardonner, il n'en restait pas moins qu'elle ne supportait plus cette femme.
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