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EAN : 9782221243206
216 pages
Robert Laffont (09/01/2020)
3.58/5   48 notes
Résumé :
" Ce dialogue inattendu avec un homme musulman, tolérant, et pourtant père de djihadiste, représentait une extraordinaire opportunité de montrer qu'il nous était possible de parler. Si un tel échange avait lieu entre nous, alors nous pouvions abattre les murs de méfiance, d'incompréhension, et parfois de haine, qui divisent nos sociétés. " Georges Salines.

" Aujourd'hui, c'est avant tout une histoire de confiance et d'amitié qui nous unit. Nous avons ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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"Il nous reste les mots" est un dialogue entre deux pères. Deux pères qui ont perdu leurs enfants le même jour, au même endroit. La différence, c'est que l'un était l'assaillant du Bataclan ; l'autre une victime.

Ce livre veut être une main tendue vers l'ouverture d'un dialogue entre les familles des victimes et les familles des terroristes. Il se veut un appel à la tolérance, à une humanité bienveillante. Pourtant, je l'ai trouvé peu convaincant.
Déjà, les deux hommes font beaucoup trop de digressions en racontant ce qu'ils aiment, leurs vies, en étalant leur culture : particulièrement Georges Salines. Ça n'apporte pas grand chose aux propos.
Mais, ce qui m'a profondément énervée, ce sont les réactions de Georges Salines aux propos d'Azdyne Amimour. Sous couvert de tolérance, il est dans un jugement constant de cet homme qui n'est pourtant pas responsable des actes commis. J'ai eu l'impression d'une moralisation régulière de ce que disait A. Amimour, G. Salines ne remet rien en contexte et lui fait la leçon régulièrement. Ça m'a passablement agacée.

Il y a quelques passages intéressants, notamment lorsque Azdyne Amimour explique comment son fils lui a glissé entre les doigts, mais l'ensemble m'a mise mal à l'aise. Trop de jugements non assumés.
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Georges Salines a perdu Lola, tombée sous les balles des fous d'Allah.
Azdyne Amimour a perdu Samy, Fou d'Allah, tombé sous les balles d'un policier après avoir pris la vie d'innocents au Bataclan.
Ces deux pères ont perdu leur enfant et dialoguent. L'un devrait en vouloir à l'autre, mais ce n'est pas le cas.
Samy n'était pas le reflet de l'éducation que sa famille lui a donnée. Samy était le un instrument formé par Daesh.
Le dialogue donne vie à la famille, rend palpable l'amour de Lola et de sa famille. Il rend aussi humanité à la famille de Samy. Famille qui n'a pas voulu ce terrible massacre et qui n'a rien fait pour qu'il arrive. Famille désemparée aussi par le départ du fils en Syrie pour faire le Djihad.

J'ai trouvé ce dialogue entre deux hommes meurtris sincère, humain et beau à la fois
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Le sujet est dur, mais je ne dirais pas pour autant "âmes sensibles s'abstenir", car dans cet échange entre deux pères meurtris, pour essayer de comprendre ce qui est arrivé à leurs enfants, pourquoi l'une a été victime de la tuerie du Bataclan, et l'autre se trouvait dans les djihadistes meurtriers, l'approche est pudique et tout en nuances. C'est d'un échange émouvant et vrai qu'il s'agit.

Le soir du 13 novembre 2015, et dans le tourbillon des jours suivants, deux familles vivent une expérience radicalement différente l'une de l'autre, tout pourrait les séparer, et pourtant, une certaine idée de l'humanité, qui ne cède devant rien, les met en présence, les rapproche, met en parallèle leur trajectoire jusqu'en ce point
fatal.

Lola Salines, jeune libraire qui adorait son métier, assiste au concert des Eagles of Death Metal (une amie avait des places, elle l'a invitée). Ses parents ne savent rien, ils seront alertés par les frères de Lola plus tard dans la nuit, quand il apparaît évident qu'elle n'en a pas réchappé.
Azdyne Amimour sait depuis longtemps que son fils est parti rejoindre Daech en Syrie, il le croit sur le front, à mille lieues d'imaginer que Samy est rentré en France via la Belgique, et se trouve parmi les tueurs.

Les deux hommes se rencontrent, décident d'échanger sur le parcours de leurs enfants, leur histoire familiale ; ils s'interrogent sur leur propre rapport à leur culture, à la religion, la politique, le voyage et les civilisations étrangères. Ils parlent d'islam, d'athéisme, de porosité aux théories du complot, ils cherchent des raisons. Ils racontent également leur engagement postérieur aux événements, ce qu'ils ont voulu, ce dont ils se sont gardés. Ils évoquent le chagrin, la perte irrémédiable, les réactions des autres, la résilience aussi.

J'ai aimé ce livre et je l'ai lu facilement : des réflexions m'ont intéressée, et vers la fin, ils évoquent des pistes pour combattre la radicalisation des jeunes, notamment des pistes pour la société. J'ai apprécié les passages dans lesquels Georges Salines évoque son athéisme, et j'ai lu avec émotion la lettre que chacun des pères adresse à l'enfant de l'autre, tout à la fin.

Il m'a manqué peut-être une qualité littéraire, je suis toujours un peu déçue par les essais ou témoignages, qui se lisent facilement, mais s'oublient ensuite. Toutefois, la démarche d'ouverture, d'altruisme, d'acceptation, reste gravée, je n'oublierai pas cette amitié qui se tisse au fil des mots, dans la sincérité, sans jugement... Puisque de ces ruines il reste les mots.
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Incroyable. J'ai entendu parler de ce livre en lisant V13, et je me le suis acheté quasiment immédiatement.
Il s'agit d'un dialogue entre Georges Salines, dont la fille Lola a été assassinée au Bataclan, et Azdyne Amimour, dont le fils a été assassiné également au Bataclan, mais parce qu'il était l'assaillant et l'assassin.
Deux pères endeuillés qui s'interrogent, sur le sens de l'acte de Samy Amymour et de ses complices, sur leur propre responsabilité, sur le chemin parcouru par la haine de l'autre pour en arriver là... Et, comme le dit le sous-titre, un incroyable chemin de résilience et de tolérance.
Je sais qu'il aurait préféré ne pas, évidemment, et nous en sommes tous là, et il n'a pas eu d'autre choix, mais Georges Salines a acquis toute mon admiration, par sa force et son intelligence.
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Respect à Georges Salines et à Azdyne Amimour pour cet exemple de tolérance, d'empathie, d'ouverture et d'accueil de l'autre. Tout aurait dû les opposer. L'un a perdu sa fille dans l'attentat du Bataclan, l'autre son fils auteur des tirs sur les spectateurs. Lola était pleine de vie. Samy a sombré peu à peu dans le djihadisme. Son père a tenté de le ramener à la raison en allant le rejoindre en Syrie. Malheureusement, sans succès. Tous deux se livrent à un dialogue. Ils partagent avec nous leurs jeunesses, leurs mariages respectifs, leur foi ou absence de foi, la jeunesse de leurs enfants. Tous deux cherchent à comprendre ce qui a poussé des hommes au fanatisme et à en tuer d'autres. Pour que cela ne se reproduise jamais, ils multiplient les rencontres pour partager leur histoire.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est pas avec un musulman que je discute, c'est avec Azdyne Amimour. Azdyne n'est pas plus réductible à son "statut" de musulman que je ne le suis à mon statut d'athée aux racines chrétiennes. Nous sommes avant tout deux pères ayant chacun perdu leur enfant, deux amoureux des voyages et de la culture, deux natifs des bords de la Méditerranée, deux êtres humains.

[p21]
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Je suis contre le caractère définitif de la peine de mort, qui nous prive d'explications à tous. En quelque sorte, elle place le condamné à l'abri du regard et du jugement de ses victimes. Une fois mort, je perds le pouvoir de lui pardonner, mais aussi celui de lui refuser mon pardon. La notion de pardon se vide alors de tout sens et il n'y a plus, non plus, aucune possibilité de rédemption.

[p160]
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Bien sûr, la priorité des policiers était d'arrêter le massacre et ils ont dû pour cela abattre les assaillants, je le comprends tout à fait ; mais j'aurais préféré qu'ils soient appréhendés vivants, si cela avait été possible, et condamnés à une longue peine. Je suis contre le caractère définitif de la peine de mort, qui nous prive d'explications à tous. En quelque sorte, elle place le condamné à l'abri du regard et du jugement de ses victimes. Une fois mort, je perds le pouvoir de lui pardonner, mais également celui de lui refuser mon pardon.
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Ceux qui ont commis ces horreurs n'ont pas servi l'islam ; bien au contraire, ils l'ont souillé.

[p197]
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Pour que je me pose la question de savoir si je pardonne, encore faudrait-il que quelqu’un me demande pardon. (P.159)
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Vidéo de Azdyne Amimour
Lundi, nous sommes revenus sur l'affligeant meeting d'Éric Zemmour à Villepinte. Notre journaliste Célia Mebroukine a tenté de comprendre qui sont les femmes qui soutiennent le candidat, malgré les accusations de violences sexuelles qui pèsent sur lui. Nous avons également reçu Sylia, militante de SOS Racisme agressée lors du meeting de Villepinte. Retour également sur les révélations « Congo hold-up », avec Justine Brabant et Yann Philippin.
Mardi, Fabien Roussel, candidat du Parti communiste français à l'élection présidentielle était face à la rédaction de Mediapart. Reportage de Sarah Brethes et Nassim Gomri, qui ont suivi les proches des exilé·es disparu·es de Calais après le naufrage du 24 novembre.
Mercredi, Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France, était sur notre plateau, pour nous présenter en exclusivité le manifeste de l'ONG pour une fiscalité juste à l'intention des candidates et candidats à l'élection présidentielle.
Enfin, jeudi, reportage avec Azdyne Amimour, père de Samy Amimour, terroriste du Bataclan, en amont de son témoignage au procès du 13-Novembre. Puis entretien avec le chercheur Benoît Trépied, spécialiste de la Nouvelle-Calédonie.
Rendez-vous la semaine prochaine, à 19 heures et en direct.
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