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EAN : 9782749163970
496 pages
Le Cherche midi (05/03/2020)
2.58/5   31 notes
Résumé :
Juillet 1953. Portofino, Italie. Lors d’une party spectaculaire organisée par Truman Capote, le dramaturge Tennessee Williams et son amant Frank Merlo font la connaissance de la Suédoise Anja Blomgren, jeune actrice en devenir au charme vénéneux. Cette rencontre aura sur leur vie un impact profond et durable.

Dix ans plus tard, Frank est dans un hôpital new-yorkais. Il attend – en vain ? – que son cher « Tenn » ait le courage de venir le voir. Sur son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
2,58

sur 31 notes
En 1953, lors d'une soirée donnée par Truman Capote à Portofino en Italie, le célèbre Tennessee Williams et son amant Frank Merlo font la connaissance de la jeune Anja Blomgren, future vedette de cinéma, avec qui ils vont rester liés. Bien des années plus tard, Franck et Anja se remémorent chacun à leur tour cette époque et ce qui s'ensuivit, l'un du fond de son lit de mort où il espère désespérément une visite de Tenn, l'autre au seuil de la vieillesse, alors qu'elle s'est désormais retirée de toute vie publique.


Si l'auteur, depuis longtemps fasciné par Tenn et surtout par Frank, connaît parfaitement leur histoire, il lui a fallu les mêler à des personnages de fiction pour réussir à construire un roman sur leur relation. Ce subterfuge commode, qui lui permet de porter un regard extérieur sur le couple au travers d'un témoin inventé de toutes pièces, a pour défaut d'affaiblir considérablement la crédibilité du récit, où il devient impossible de faire la part entre les faits historiques et le parti pris de l'écrivain. Qui plus est, Christopher Castellani se lance audacieusement dans l'écriture, en lieu et place de Tennessee Williams, d'une pièce de théâtre posthume, la qualifiant d' « à peine pire » que d'autres des « pièces assez mauvaises » que l'Américain a écrit dans sa vie.


Le procédé aurait peut-être pu passer si le résultat avait été convaincant : malheureusement, ma première impression, nette dès le tout début du récit, n'a fait que se renforcer au fil de ce qui m'a semblé une lecture interminable, si assommante qu'il m'a fallu véritablement me forcer pour en venir à bout. L'histoire manque de souffle et l'émotion ne transperce que très rarement la chape d'ennui qui pèse sur le lecteur. Quelques débuts de réflexion paraissent de-ci de-là, qui auraient mérité d'être explorés plus avant : les ayants-droits peuvent-ils envisager de détruire une oeuvre posthume, ou se doivent-ils de la rendre à l'Histoire ? La valeur historique l'emporte-t-elle alors sur le respect de la vie privée et de l'image des proches ?


Il est dommage que l'émotion de l'auteur, perceptible dans la post-face, à propos de cette grande histoire d'amour homosexuelle, n'ait pas réussi à transparaître dans ce roman. Je n'ai pas ressenti de véritable souffle romanesque, capable de justifier les libertés prises avec la réalité historique.


Merci à Babelio et aux Editions du Cherche Midi de m'avoir fait découvrir ce livre.

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Intrigué puis fasciné par la relation que le célèbre dramaturge Tennessee Williams a entretenue pendant quinze ans avec Frank Merlo, Christopher Castellani, après s'être documenté activement, a laissé son imagination vagabonder pour nous servir une fiction autour de ces deux personnages.
Il part alors d'une soirée donnée par Truman Capote où le couple, à la faveur d'une petite bagarre de chiens, fait la connaissance d'un autre duo d'homosexuels : l'écrivain alcoolique John Horne Burns et un vétérinaire nommé Sandro. Puis, l'auteur a jugé bon d'y ajouter Anja et sa mère, deux suédoises en quête d'un avenir brillant.

J'ai apprécié les chapitres s'attachant à la vie de Frank. Le portrait de cet homme qui s'éteint peu à peu sur son lit d'hôpital, rongé par le cancer du poumon, est intime et saisissant. Il fut l'homme insignifiant, sur lequel les autres pouvaient compter, un romantique réconfortant en toute occasion. On sent bien qu'il a des regrets en constatant qu'il n'a jamais pu accéder au devant de la scène alors qu'il rêvait lui aussi de célébrité ou au moins d'un petit rôle qui l'aurait sorti de l'ombre.
Finalement, sa grandeur réside dans les quinze années à soutenir Tenn. Ce dernier a été souvent tourmenté, les cocktails médicamenteux ne suffisaient pas à le sortir de la déprime. Frank a toujours été à ses côtés pour tenir les démons à distance, lui remontant le moral par son soutien, son amour et sa compréhension. On imagine alors qu'il a largement contribué, toujours dans l'ombre, aux succès du dramaturge.
J'ai apprécié la discrétion de l'auteur dans l'évocation des rapports intimes de ces personnages. Ils sont bien davantage suggérés que décrits et ne viennent pas polluer inutilement la lecture.

Mais je n'ai pas saisi l'utilité des chapitres sur la vie d'Anja, à présent âgée, ancienne star de cinéma et qui reçoit le fils de Sandro. Au cours de leurs entretiens, on s'ennuie terriblement. Beaucoup de détails inutiles plombent la lecture de ces passages. M'ont exaspérée les questionnements futiles et rébarbatifs du fils de Sandro sur les possibles regrets d'Anja d'avoir cessé sa carrière d'actrice.
De toute cette partie, seules les évocations qu'Anja confient sur le véritable caractère de Frank, sur sa colère d'avoir vu Tenn l'abandonner sur son lit d'hôpital apportent un complément intéressant.
Il y est aussi question du manuscrit d'une pièce de théâtre hypothétique de Tennessee en hommage à Frank. Ceci ressemble fort à de la levure qui aurait été ajoutée au roman afin d'en faire gonfler le volume. Une fois le livre refermé, la pâte retombe.
Trop de fenêtres sont ouvertes, elles finissent par laisser passer des courants d'air désagréables qui nous perdent. Dommage.

L'écriture est nette, précise, agréable à parcourir. Elle reflète un travail indéniable que je me dois de saluer au passage.
Mes impressions me semblent aussi confuses que les différentes idées exploitées dans ce roman et je prie les éditions du Cherche Midi et Babelio de m'en excuser tout en les remerciant pour l'envoi de ce roman.
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Je remercie tout d'abord Babelio et les éditions du "Cherche Midi" de m'avoir confié ce livre dans le cadre d'une opération "masse critique privilégiée".
Je suis confuse de ne pas être parvenue à le terminer.
J'étais pourtant enthousiasmée par la couverture, par l'idée de me plonger à Portofino en 1953 (et retrouver l'Italie à cette époque dans un autre milieu que celui de "L'amie prodigieuse") et de découvrir la vie de Tennessee Williams
J'ai d'abord été déçue par la traduction, qui n'est pas toujours dans un français correct.
Ensuite, j'ai vraiment eu du mal avec l'histoire en elle-même. Une fois que j'ai dû, un chapitre sur deux, m'accrocher à rechercher quelque intérêt à l'histoire des personnages fictifs de Anja, star vieillissante, et Sandrino (fils de Sandro), j'ai tenu encore 100 pages, mais pas plus.
Ce n'était peut-être pas le bon moment, cette période de confinement. Je vais donc replacer ce livre dans ma bibliothèque pour des jours meilleurs. Je m'abstiens également de mettre une note vu les circonstances.
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Le roman Les Diables bleus se déroule sur plusieurs plans temporels. À Portofino, en 1953, alors que Frank Merlo et Tennessee Williams sont amants depuis plusieurs années déjà (1947), ils assistent à une fête chez Truman Capote et y rencontre Bitte et Anja Blomgren, deux Suédoises, la mère et la fille, qui gravitent autour de ces célébrités, durant cet été où Frank va se prendre d'affection pour Anja. D'autres chapitres nous emmènent en 1963, alors que Frank se meurt d'un cancer du poumon, seul, au Memorial Hospital de Manhattan, qu'il se remémore ses espoirs, ses déceptions, ses amours, qu'il espère la visite d'Anja, devenue entre-temps une célèbre actrice, et surtout qu'il attend la visite de Tenn. En 1982, nous assistons à la dernière rencontre d'Anja et de Tenn dans le bar d'un hôtel. Nous retrouverons Anja de nos jours, vieille gloire oubliée et veuve richissime, qui a en sa possession une pièce inédite de Tennesse Williams que deux jeunes admirateurs veulent la convaincre de rendre publique, voire de monter. Les événements nous sont racontés en adoptant alternativement, mais irrégulièrement, le point de vue de Frank et celui d'Anja, et en passant d'une époque à l'autre.
***
Plusieurs éléments du roman m'ont plu. J'ai aimé la peinture de l'Italie des années 50, certaines des pages sur les personnages célèbres, celles sur la collaboration de Tennessee Williams et Paul Bowles avec Visconti pour le film Senso, la manière de travailler de Visconti, celle d'Anna Magnani, la découverte de l'incroyable, odieux et malheureux écrivain américain John Horne « Jack » Burns que je ne connaissais pas du tout. La scène particulièrement éprouvante de sa mort, la terrible description et l'analyse qu'en fera Frank plus tard sont des passages particulièrement forts. La fausse interview d'Anja, ses réponses d'abord lapidaires à ce qu'elle appelle « des questions de télévision », immédiatement démenties par d'autres réponses toujours aussi brèves, avant de finalement se prêter à un long développement très maîtrisé, en révèlent beaucoup sur elle. En revanche, je n'ai pas cru une seconde au déroulement de l'événement majeur survenu en 1953, et qui marquera durablement tous les protagonistes : Franck, Tenn, Bitte et Anja, Jack et son amant Sandro. Finalement, entre les bons passages, je me suis aussi beaucoup ennuyée pendant cette lecture. Était-il bien nécessaire de reproduire intégralement la mauvaise pièce (fictive) de Tennessee Williams ? En fait, je me rends compte en écrivant que j'ai accordé bien peu d'intérêt à presque toute la partie contemporaine du roman. Est-ce parce qu'Anja Bloom est un personnage entièrement fictionnel parmi des personnages « réelsr» ? Est-ce parce que le personnage reste insaisissable ? Je ne sais pas très bien ce qui n'a pas marché pour moi, mais malgré de très belles pages sur l'amour que portait Frank à Tenn, j'ai trouvé l'ensemble indigeste...
***
Je remercie l'opération Masse critique de Babelio et les éditions du Cherche midi pour m'avoir permis de lire ce livre dont le sujet m'intéressait. Je suis un peu gênée de ne pas avoir ressenti plus d'enthousiasme…
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Les Diables Bleus qui s'infiltrent sous la peau et coulent dans les veines de Tennessee William, l'un des plus sulfureux dramaturges américains du XXe siècle, sont le prétexte à une peinture sociale et culturelle des années 50 d'une certaine catégorie de population intellectuelle et artistique, en proie à ses démons, et qui se plaisait à se marginaliser.
Drogue, alcool, amours débridées, trahisons affectives et tourments du corps et de l'esprit, doutes et déprime sont le cocktail de ce pavé de presque 500 pages….qui, à mon avis, aurait pu n'en contenir que 300 tant certains dialogues, réflexions et commentaires insipides tiennent du remplissage sans apporter une plus value au récit.
Rencontrée à Portofino où un petit groupe de dilettantes passe l'été, dans le plus pur esprit « Dolce Vita », Anja, personnage purement fictif, se voit assigner le rôle de témoin de la relation tumultueuse entre Tennessee et Frank Merlo, de loin le personnage le plus attachant de ce roman où l'on croise, à la faveur des circonstances et des opportunités des uns et des autres, Anna Magnani ou Luchino Visconti pour le cinéma, John Horn Burns ou Truman Capote pour la littérature.

On assiste à des va et vient entre un passé révolu, période italienne avec ses rencontres et événements marquants - mort tragique de l'écrivain Burns, tournage de Senso-, période américaine -agonie de Frank qui se meurt à New York, disgrâce d'une Anja vieillissante devenue dépositaire d'une oeuvre théâtrale posthume que lui a léguée Tennessee et dont l'auteur du roman Christopher Castellani consacre un chapitre à l'intégralité du récit.

Pourtant, malgré l'indéniable attrait du sujet, les références très justes aux oeuvres et personnages authentiques, les innombrables recherches opérées par l'auteur dont le style n'est pas déplaisant mais pêche par manque de concision, je n'ai pas accroché, un peu perdue dans des réflexions oiseuses et quelquefois confuses.

Un grand merci toutefois à Babelio et à la Masse critique qui m'a permis de découvrir plus en détail, à travers cette offre, un pan d'histoire littéraire et amoureuse dont je n'avais jusqu'ici qu'une connaissance superficielle et m'a incité à « creuser » davantage cette époque des fifties.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La première fois que Frank avait vu une plage italienne, sa précision militaire l'avait choqué : les sections organisées par couleurs et motifs, les cabines dont les numéros reprenaient ceux des parasols, les jeunes gens qui venaient deux fois par jour ratisser le sable. Dans le New Jersey, on arrivait avec un vieux drap, une glacière et six cousins, et on s'installait au premier endroit libre qu'on trouvait. On avait les genoux qui frottaient contre le dos velu du type assis devant, et personne n'en faisait un fromage.
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Frank croyait au destin ; il croyait que chaque moment d'une vie était comme une pièce de puzzle, et que la mort était la dernière à être posée. Vous pouviez bouger les pièces, essayer de les assembler différemment, mais tôt ou tard, en fonction de votre chance, elles s'emboîtaient exactement comme elles étaient censées le faire depuis le moment où vous les aviez renversées sur la table, que l'image qu'elles formaient en fin de compte vous plaise ou non. Peut-être était-ce pour cela que Frank était passé, comme porté par le courant, des marines à la scène et aux plateaux de tournage, des femmes aux hommes, d'un homme à l'autre, d'une vie de chauffeur de camion à celle de repasseur des chemises du plus grand dramaturge du vingtième siècle.
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Il voyait cette soirée dans les collines en amont de Portofino comme le début de son châtiment. Depuis, celui-ci lui avait été infligé en doses progressives, lentement, en un goutte-à-goutte toxique, au fil des années où il avait continué à oser vivre libre, aimer avec abandon, courir après la beauté sitôt qu'elle croisait son chemin, telle une biche traversant une route de campagne. Pas une seule fois au cours de ces années avec Tenn il ne s'était interrogé sur son droit à se gaver de beauté jusqu'à exploser, puis à tout lâcher afin de poursuivre la biche dans les bois pour en avoir encore plus. Il aurait pourtant dû savoir. Personne ne vivait pareille vie impunément.
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Ce sont deux choses différentes, être aimé et être choisi C'est cette dernière drogue qui est la plus puissante. Elle vous rend esclave. Et ce qui vous manque quand tout se termine, ce n'est pas l'homme qui a procédé au choix, mais cette ivresse d'avoir été vue par lui, et cueillie au milieu des mauvaises herbes pour être emportée, jalousement mise de côté et, oui, possédée par lui. Ces désirs sont passés de mode, mais cela ne les rend pas moins vrais. (...) J'essaie de vous expliquer, au cas où vous ne le sauriez pas déjà, que vous serez aimés par beaucoup d'hommes mais choisis par quelques-uns, et que connaître la différence vous évitera de vous ridiculiser.
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[…L]e plaisir est meilleur quand on en avale d’un seul coup une grosse quantité patiemment amassée que lorsqu’il est divisé en portions raisonnables, comme des parts de gâteau. Non seulement la faim entre deux festins est supportable, mais elle fournit aussi une compagnie parfaitement agréable, tout comme le serait la rage si elle était de nature rageuse. (p. 81)
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