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Jean Rosenthal (Traducteur)
EAN : 9782221112960
378 pages
Robert Laffont (07/05/2009)
3.76/5   71 notes
Résumé :
Dans ce recueil de nouvelles écrites entre 1951 et 1961, Richard Yates, auteur de La Fenêtre panoramique, nous offre onze variations finement aiguisées sur le thème de ce mal intemporel et prosaïquement universel : la solitude. Solitude de l'enfant à l'école («Docteur Jeu de quilles»), de l'homme à l'armée («Quand Jimmy reverra sa brune»), solitude du couple («Tout le bonheur du monde») et aussi celle des vieillards malades («Fini l'an 'ieux, 'ive l'an neuf»). À tra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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"Ceux qui réussissent ne m'intéressent pas"
dixit Richard Yates.
Je confirme
son recueil de nouvelles
n'a d' yeux que pour les laissés-pour-compte
des institutions de la sainte Amérique.
La première histoire "Le docteur Jeux de quille"
dégomme d'un trait implacable
un système scolaire à coté de la plaque,
bien démuni
face à la solitude des élèves les plus fragiles.
Les nouvelles suivantes, dans la même déveine,
montrent  la frustration d'un jeune couple marié,
l'errance d'un malade sur un lit d'hôpital,
l'abandon de vieillards dans les hospices, 
l'angoisse d'un licencié...
Certes, une lecture qui file un coup de blues
mais qui a le mérite de pointer avec style et concision
les défaillances du rêve américain.
Onze histoires de solitude...de bien bonnes mauvaises nouvelles...
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La maladie du siècle : la solitude ..
Sujet qui de prime abord peut paraitre relativement rédhibitoire , mais qui lorsqu'il rencontre une plume de grand talent donne des miracles .
Il est vrai que Yates n'est pas un écrivain de la joie , son oeuvre s'articule autour d'une radiographie de la société américaine , du coté de ceux que le rêve à laissé sur le bord de la route , avec pour compagne la solitude .
Ces nouvelles n'en sont pas pour autant tristes à pleurer , Yates est plus haut que cela .
Sa maitrise de l'intrigue , des personnages , y compris sur des formats très courts , comme ici , lui permet de faire ressortir comme un rayon de soleil de la noirceur de l'existence.
Au fond c'est peut être cela le vrai talent , et on en redemande.
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Si vous vous sentez déprimé, conseil d'ami posez ce livre où vous l'avez pris.
Le principal thème de ces nouvelles est celui de la solitude, sous différentes formes, que ce soit au travail, dans un couple ou bien à cause d'une maladie.
Paradoxalement, les personnages ne sont jamais seuls mais leur vision des choses et leur attitude, parfois leurs maladresses, les coupent de leurs semblables : un élève qui n'arrive pas à s'intégrer dans sa nouvelle classe ; un couple qui va bientôt se marier mais déjà les premières incompréhensions apparaissent ; un homme licencié de son travail ; une femme qui rend visite à son mari tuberculeux à l'hôpital ; un soldat travailleur mais peu aimé par sa hiérarchie ou ses collaborateurs etc.
Chacun des récits a un accent mélancolique et désenchanté. C'est la « vraie » vie, avec son lot de déceptions, de monotonie et de désillusions. Les protagonistes sont au premier abord ordinaires – ici pas de problème d'alcoolisme ou de drogue – jusqu'au moment où arrive la faille qui dévoile la fragilité, l'incompréhension et le gouffre qui le sépare de ses semblables.
Certains des protagonistes semblent passer à côté de leur vie, non pas par choix mais comme si la fatalité les dirigeait.
Le style d'écriture est sensible et doux mais parfois un peu trop plat à mon goût. L'auteur restitue pourtant bien l'ambiance de l'Amérique de l'après-guerre.
Ce livre m'a laissé un arrière-goût amer et explique cette note très moyenne. Avec la chanson « The sound of silence » de Simon & Garfunkel en fond, il y a de quoi sombrer dans la déprime. Pour conclure, je le recommande pour les amateurs de nouvelles et de littérature américaine, mais si vous avez le blues, mieux vaut éviter cette lecture !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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"Onze histoires de solitude" est un recueil de nouvelles de Richard Yates où l'on retrouve ses thèmes de prédilection : la solitude absolue des êtres, l'Amérique d'après la seconde Guerre Mondiale et l'écriture évoquée dans la toute dernière nouvelle.

Comme souvent, les personnages de Yates sont totalement seuls, désespérés par leur vie. "Docteur Jeu de Quille" parle de la difficulté de s'intégrer lorsque l'on est nouveau dans une classe. le jeune Vincent Sabella ne sait plus quoi inventer pour se faire remarquer des autres enfants. Il ment, vandalise l'école et se sent toujours plus isolé. "Tout le bonheur du monde" se passe la veille du mariage de Grace et Ralph. Les deux amoureux ne vivent pas encore ensemble mais c'est déjà l'incompréhension qui règne entre eux. Chacun passe à côté du désir de l'autre.

La solitude, l'incompréhension, tout pour ne pas réussir sa vie ou passer à côté. le personnage de "Sans peur et sans reproche" en est l'illustration. Walter aimait enfant mimer la mort du voleur dans des courses-poursuite avec ses copains. Il jouait toujours celui qui perdait jusqu'à en faire le leitmotiv de sa vie. "Il était indéniable que le rôle de bon perdant avait toujours eu pour lui un attrait immodéré. Pendant toute son enfance, il s'y était spécialisé, perdant crânement des combats contre des garçons plus forts, jouant mal au football dans le secret espoir d'être blessé et théâtralement emmené hors du terrain. (…) le collège avait offert un champ plus vaste à son talent -il y avait des examens où échouer et des élections à perdre- et, plus tard, l'Air Force lui avait permis de rester seulement cadet, honorablement. Et maintenant, inévitablement, il semblait reprendre ses vieilles habitudes." L'échec habite l'oeuvre de Richard Yates.

S'y dessine également une image de l'Amérique post seconde Guerre Mondiale. Un pays au passé glorieux qui n'a plus l'occasion de valoriser son image. Dans "Le mitrailleur", le héros ne trouve plus sa place dans la société. Il ressasse ses souvenirs de l'armée auprès de ses collègues, de jeunes marins dans un bar. Il est en manque d'action, d'héroïsme même si le sien fut plus que limité. C'est une Amérique en pleine mutation, on le voit dans "Une petite fête pour Noël". Deux classes, deux institutrices diamétralement opposées : l'une est proche de ses élèves, enseignant dans la bonne humeur ; l'autre est old school, sévère, distante et moralisatrice. Deux époques qui s'affrontent.

Encore une fois, Richard Yates nous montre la face sombre de l'Amérique, celle des perdants, des laissés pour compte de la vie. L'écriture de l'auteur est toujours d'une grande lucidité, d'une grande mélancolie.
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
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Onze nouvelles très homogènes qui racontent un moment de vie d'un raté, d'un déclassé ou de quelqu'un à qui la vie n'a pas souri, bref de solitaires. Chaque histoire est un goût doux-amer et nous persuade qu'il ne manquerait pas grand chose à chacun de ces êtres pour que la vie leur sourit. Mais ils se complaisent souvent dans une certaine banalité et n'en sortent pas. Comme chacune de ces nouvelles est somptueusement écrite, on s'accroche à ces petites parenthèses et finalement, les personnages en deviennent attachants. Une belle découverte.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Imaginez que quelqu'un vous écrive une lettre et vous dise : "Bob, je n'ai pas eu le temps de vous écrire une lettre courte aujourd'hui, alors j'ai été obligé de vous en écrire une longue à la place."
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Les écrivains qui écrivent des histoires d'écrivains risquent le pire des avortements littéraires, tout le monde sait cela. Commencez une histoire par : "Craig écrasa sa cigarette et se précipita sur sa machine à écrire", et vous ne trouverez pas un éditeur dans tous les Etats-Unis qui aura envie de lire la phrase suivante.
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"Et où sont les fenêtres ? Par où va entrer la lumière ?"
Bernie, mon vieil ami, pardonne-moi, mais là, je suis incapable de répondre. je ne suis même pas certain qu'il y ait des fenêtres dans cette maison-là. Peut-être la lumière devra-t-elle se contenter d'entrer du mieux qu'elle pourra, par les fentes et les lézardes qu'aura laissées le bâtisseur malhabile, et, si c'est le cas soyez sûr que personne n'en est plus malheureux que moi. Dieu sait, Bernie, Dieu sait qu'il devrait certainement y avoir une fenêtre quelque part, pour nous tous.
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Je n'ai pas eu le temps de vous écrire une lettre courte aujourd'hui, alors j'ai été obligé de vous en écrire une longue à la place.
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Quel écrivain américain a dépeint avec un réalisme cruel l'enfer pavillonnaire et les naufrages intimes de la classe moyenne ?
« La fenêtre panoramique », de Richard Yates, c'est à lire en poche dans la collection Pavillons chez Robert Laffont.
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