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EAN : 9782266315593
240 pages
Pocket (06/05/2021)
3.83/5   469 notes
Résumé :
– Faut qu’on se tire d’ici.
– Et on ira où ?
– Je sais pas. T’inquiète. On trouvera.
– Et s’il revient ?
– Eh ben il reviendra.
– S’il s’en prend à tes parents ?
– C’est pas après eux qu’il en a. Qu’est-ce que Leila fout avec moi ?

J’ai tout juste dix-huit ans. Je vis chez mes parents. Je vais plus au lycée et j’ai pas de boulot. Je picole trop et je me bourre de médocs. Comment peut-elle croire que je suis ca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (136) Voir plus Ajouter une critique
3,83

sur 469 notes
Olivier Adam (Les lisièresLa tête sous l'eauPeine perdueÀ l'abri de rienChanson de la ville silencieuse), avec son talent habituel, met en scène Leila, vingt-et-un ans, mère d'un petit garçon, Gabi, dont le père, Alex, a douze ans de plus qu'elle. Cet homme brutal est impliqué dans des trafics plutôt louches. Surtout, alors qu'il était son prof de volley, il a séduit cette gosse de quatorze ans qui a été enceinte à dix-sept ans.
C'est à Pôle emploi que Leila a flashé sur le jeune Antoine, qu'ils se sont aimés en secret jusqu'à ce qu'Alex découvre leur liaison, frappe Leila, l'insulte quotidiennement et tabasse Antoine.
Devant tant de violences, Leila et Antoine fuient la région parisienne avec Gabi pour se retrouver dans une villa, à Agay, sur la Côte d'Azur. Cette belle maison appartenait aux grands-parents d'Antoine et la famille se la partage pendant les vacances.
Là, surprise, Antoine y retrouve Lise, sa soeur aînée, disparue sans laisser d'adresse. Un terrible contentieux l'oppose à son frère dont elle ne voulait plus entendre parler. Je vous laisse le découvrir.
C'est là, dans cette maison rose, entourée de roches rouges, que Leila, Lise, Antoine et Gabi tentent de vivre avant que leur histoire ne les rattrape.
Ce roman, paru chez Robert Laffont, collection R, comme La tête sous l'eau, est donc considéré pour Jeunes adultes. Malgré mon grand âge, j'ai pris plaisir à le lire, trouvé l'ambiance très glauque au début puis j'ai tremblé pour ces jeunes qui tentent de donner un équilibre à leur vie.
Olivier Adam, dans Les roches rouges, a eu la bonne idée de laisser raconter son histoire par Antoine mais n'a pas oublié de donner la parole à Leila par l'intermédiaire de son carnet secret. Ainsi, nous avons son éclairage sur les événements, son ressenti, ses impressions, ses craintes, ses espoirs.
Si l'auteur ne mène pas tout à fait l'histoire jusqu'à son terme, ce que je regrette un peu, il donne suffisamment d'éléments pour que le lecteur se fasse sa propre idée.
Pour le plaisir de l'intrigue et du suspense, Olivier Adam a bien compliqué les situations familiales, ajoutant fâcheries et disparitions, recherche d'emploi, accoutumance à la drogue, présence réconfortante des parents. Ne serait-ce pas un tableau assez réaliste de beaucoup de situations familiales d'aujourd'hui ?


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Leila est une jeune femme mariée à Alex qui a douze ans de plus qu'elle et qui est un homme violent, « Mariée à ce type que je déteste et qui m'effraie. Qui me considère comme sa chose, sa propriété, sa boniche ». Ils ont un petit garçon Gabi qui a trois ans. le père de Leila est également violent et sa soeur Jen a d'ailleurs disparu dans la nature.
Leila trompe son mari avec Antoine plus jeune qu'elle. Elle l'a rencontré à Pôle emploi « Un mec marrant mais déjà bien cabossé... Un mec bizarre et fragile », mais elle est séduite par sa gentillesse.
Tous vivent dans une ville de banlieue.
C'est Leila elle-même qui fait les présentations dans ce carnet qu'Antoine lui a offert récemment et qui lui sert de journal intime.
Mais Alex, extrêmement jaloux va rapidement s'en apercevoir, suivre Antoine et lui filer une raclée.
Antoine et Leila n'ont qu'une seule solution : fuir, sans oublier le bambin que Leila chérit par-dessus tout. Bien que se connaissant peu, ils n'ont rien à perdre et tous deux voudraient oublier leur passé respectif, Antoine étant hanté lui aussi par un secret. Les voilà donc en cavale.
Olivier Adam, avec Les roches rouges nous offre un roman social magnifique et bouleversant empreint de réalisme.
Il utilise deux points de vue, celui de Leila qui livre ses confidences au moyen de son journal intime et celui d'Antoine qui donne sa version des faits, n'hésitant pas à écrire en italique les propose de Leila.
En alternant et en croisant ces deux témoignages, l'auteur laisse libre le lecteur de se faire son opinion.
Si le sujet principal au départ est la violence exercée sur les femmes, un sujet hélas toujours d'actualité d'autres thèmes sont aussi abordés dans ce roman, notamment la famille, la violence conjugale physique et morale, l'inceste, l'avortement, le suicide, la drogue, le deuil d'un enfant, la culpabilité …
Néanmoins, malgré les difficultés rencontrées par ces jeunes gens , l'angoisse du lendemain, la peur d'être découverts, véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus de leurs têtes et cette tension croissante qui en découle, l'entraide, le pardon et l'amour permettent quelques bons moments, notamment dans le cadre enchanteur des calanques même si la sérénité n'est jamais vraiment là.
Olivier Adam nous embarque dans un véritable thriller qui nous tient en haleine jusqu'à la fin, une fin fidèle au roman lui-même, très réaliste.
Ses personnages ne sont pas des héros, ils sont simples, ordinaires, émouvants, maltraités par la vie, la société ne les ayant pas épargnés et ils tentent de faire face à cette dure réalité avec leurs faibles moyens. On voudrait tellement qu'ils réussissent après ce qu'ils ont souffert !
Sans pathos, sans angélisme non plus, mais avec beaucoup de sensibilité et de psychologie, cet écrivain que par ailleurs j'apprécie déjà beaucoup, m'a encore une fois bouleversée.
Les roches rouges, s'il est classé roman jeunes adultes, public auquel je le recommande fortement, peut parfaitement convenir aux adultes.
C'est un roman qui marque encore longtemps après sa lecture !

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À presque 18 ans, Antoine végète chez ses parents, dans une ville de banlieue banale où il n'y a rien à faire. Ayant lâché son bac pro il y a quelques mois, il s'est tout de même inscrit à Pôle emploi, se doutant que sans diplômes, les conseillers ne risquent pas de lui proposer quelque chose de sitôt. Alors, il glande la plupart du temps, fume et trouve le temps bien long... Jusqu'à sa rencontre avec Leila, à Pôle emploi justement. Jeune maman d'un petit Gabi, Leila est enfermée dans sa vie étriquée. Son compagnon, Alex, est vigile. Mais c'est un homme violent, jaloux, qui l'empêche même de sortir avec Gabi. Alors, ce jeune homme, Antoine, c'est sa bouffée d'air frais. Aussitôt qu'ils se sont vus, ils ont très vite sympathisé puis sont devenus amants. Mais lorsque Alex s'en aperçoit, il va tout de suite trouver Antoine pour lui en coller quelques-unes, le menaçant au passage. Si les deux amants veulent lui échapper et par là même échapper à leur misérable vie, ils n'ont d'autre choix que de fuir loin de cette banlieue...

Olivier Adam donne, une nouvelle fois, vie à des âmes écorchées et perdues. Antoine, qu'un traumatisme récent a fait perdre pied (renonçant aux études, au travail), va tout faire pour sortir Leila des griffes de son compagnon. Et qu'importe la destination, ces deux-là veulent redonner un semblant de vie à leur quotidien, monotone pour Antoine et violent pour Leila. Donnant la parole aussi bien à la jeune femme via son journal qu'à l'adulescent, ce roman choral aborde intelligemment divers thèmes tels que la violence conjugale, les traumatismes (aussi bien présents que ceux de l'enfance), l'entraide, la culpabilité, le pardon, l'amour... de sa plume à la fois légère et grave, Olivier Adam dépeint des personnages très attachants, pétris d'amour et d'espoir.
Un roman à la fois sombre et lumineux...

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Cinq étoiles, car j'ai vraiment apprécié cette lecture que j'ai trouvée excellente dans sa globalité. Précision quand même : les étoiles, pour ce qui me concerne, ne consistent pas à mettre sur un même niveau un très bon roman comme celui-ci et des chefs d'oeuvres tels que Les Mémoires d'Hadrien ou le Nom de la Rose. Donc, pas de confusion, néanmoins, cinq étoiles quand même car dans son registre ce roman est très bon.

Les comparaisons me paraissent devoir se réaliser dans le même registre, comme pour le vin : pas de comparaison entre rouge et blanc, ou entre Bordeaux et Bourgogne.

Les roches rouges sont un très beau texte, écrit en alternance au féminin et au masculin. Donc, un très jeune couple, dont chaque membre est déjà bien cabossé, qui ne réfléchit pas vraiment à ses actes, mais qui connaît peu à peu le grand amour, voici le principal héros du livre.

Le raconter, sûrement pas, car le dénouement, magnifique de sobriété, est à la dernière page, laissant toute perspective au lecteur. Ce qui fait la richesse de ce court roman, c'est le crescendo, en trois parties, des actes, des perceptions, des prises de conscience, des sentiments d'Antoine et Leila et de ceux qui les entourent, leurs soeurs, l'enfant de Leila et même les parents d'Antoine.

Le premier acte dans la banlieue, le deuxième dans la lumière du Var, le troisième à Gênes brièvement, et puis dans la tête des trois : Leila, Antoine, Lise. Les trois personnages sont vraiment travaillés par l'auteur qui les rend finalement très attachants. L'enfant, Gabi, très jeune, n'est pas du tout inconscient des situations qu'ils vivent, il les affronte ou s'en réjouit avec les yeux qui n'appartiennent qu'à l'enfance.

Quelquefois rapidement, d'autres avec davantage d'approfondissement, plusieurs thèmes sont abordés : drogue, avortement, accident, mariage, violence conjugale, inceste, solitude, suicide, vieillesse et d'autres encore.

L'écriture est très alerte, des phrases courtes, souvent du langage parlé, mais du style cependant et de belles images des orages de la côte d'azur, de la mer, de la vie, de l'amour.

Allez sur les roches rouges, vous les quitterez avec leur terre collée aux semelles pour un moment car ce n'est pas une lecture qu'on oublie.
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Leila raconte sa vie de tous les jours, ses émotions ce qu'elle pense dans un carnet que lui a offert Antoine. Tous deux se sont connus à Pôle Emploi, se sont rapprochés au cours de jeux de rôles, et sont devenus amants. Tous les deux sont des estropiés de la vie et pourtant, Antoine n'a que dix-huit ans et Leila vingt-et-un.

Leila est mariée à Alex, vigile violent verbalement et physiquement. Il était son coach au volley et il l'a embrassée, harcelée, mise dans son lit et épousée quand elle s'est retrouvée enceinte, au grand dam de ses parents. Mais monsieur avait des principes, on n'avorte pas c'est un meurtre, mais cela ne le dérange pas d'être gros pervers, doublé d'un pédophile.

Comment Leila aurait-elle pu échapper à son emprise, alors que son père a toujours fait régner la terreur à la maison, violent avec sa femme, tyran avec ses filles, à tel point que la grande soeur de Leila a fui la maison sans jamais donner de nouvelles. Elle sent bien qu'il y a quelque chose d'opaque dans cette fuite mais préfère occulter.

Elle n'a jamais le droit de sortir le dimanche, même pour promener son fils Gabi, car Alex est vautré sur le canapé à regarder les matches de foot en picolant.

De son côté, Antoine qui a des parents aimants, chez lesquels il squatte, a complètement perdu pied, car un jour « il a pris une vie sans le vouloir » mais ça le hante et il est devenu marginal, carburant au haschich.

Mais, Alex les a surpris, on ne sait pas trop comment, vu qu'il bombarde Leila de messages pour la surveiller et frappe violemment Antoine, hurlant qu'il va faire la peau à « sa pute d'épouse » et c'est la cavale. Fuite dans le Sud, la mer, son décor somptueux, dans une maison appartenant à la famille, où ils se retrouvent nez à nez avec la soeur d'Antoine avec laquelle il est fâché : Lise qui veut en finir avec la vie…

Olivier Adam nous propose une belle histoire, qui fait parfois penser à « Thelma et Louise », avec des personnages cabossés par la vie, par leurs manques affectifs et leurs actes passés qui les rattrapent et qui vont être dans l'obligation de prendre leur vie en mains et sortir de l'adulescence en ce qui concerne Antoine, ou devenus adulte trop tôt pour Leila qui, répétant un scenario familial se retrouve sous l'emprise d'un pervers. On les voit évoluer, prendre conscience de leur capacité de résilience.

Tout acte a ses conséquences exprimant très bien la loi de causalité et tout de découle ou s'inscrit dans la continuité des traumatismes antérieurs ; cela soulève une question : comment réagir en face d'un pervers, violent, pour éviter que cela se termine par un féminicide ?

L'idée de faire écrire Leila dans son carnet est très intéressante car on se rend compte qu'elle est sincère, lucide, se posant les bonnes questions. Elle est sans concession vis-à-vis d'elle-même et des autres, mais elle garde les pieds sur terre devant tous ces évènements qui s'enchaîne sur le mode loi de Murphy dite de « l'emmerdement maximum ».

J'aime bien Olivier Adam pour son côté sombre, mélancolique, souvent blasé dans ses romans et qui aborde le désir de mourir, la mort intérieure qui précède la mort physique avec beaucoup de justesse et de sensibilité. J'ai lu plusieurs de ses romans et la plupart m'ont plu, je dois dire, pour ce côté noir. Là, il s'agit d'un roman pour adultes jeunes mais qui peut toucher tous les publics.

J'ai vraiment apprécié ce roman, j'ai essayé de le faire durer car j'ai retrouvé ce qui m'avait plu dans « Les falaises » ou « Les lisières » mais une fois plongée dedans, ce fut difficile…

Un grand merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour m'avoir permis grâce à cette opération masse critique jeunesse, de lire ce roman et de retrouver l'auteur que j'avais un peu délaissé ces derniers temps. Olivier Adam fait partie comme Philippe Besson, Philippe Claudel, Serge Joncour ou Jean-Philippe Blondel (entre autres et pour ne parler que des hommes et que ceux que j'ai oubliés me pardonnent!) des auteurs que j'aime retrouver sans être une groupie : quand je n'aime pas je le dis, je ne cire pas les pompes…

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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
16 juillet 2020
Un roadtrip exaltant d’Olivier Adam qui mène aux "Roches rouges" le cœur battant.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (163) Voir plus Ajouter une citation
Il m'explique tout avec patience et des petites pointes d'humour bien placées. Le principal, c'est la discrétion, il dit. Être aux petits soins et invisible à la fois. Et puis bien parler anglais. Parce qu'il y a surtout des étrangers, ici, et qu'on parle plus anglais que français. Mais les Français, il ne faut surtout pas s'aviser de s'adresser à eux en anglais, ils détestent ça, ils veulent pas qu'on les prenne pour des touristes même s'ils en sont, il y a un genre de hiérarchie dans leur esprit.
- Et comment je fais pour savoir ?
- Pour savoir quoi ?
- Ben, s'ils sont français ou pas.
- Tu les observes discretos avant d'aller les voir, tu tends l'oreille.
- Et si je les entends pas parler ?
- Tu te fies à ton instinct.
- Mon instinct.
- Ouais. Mais je vais te donner un truc : s'ils te paraissent moins élégants, moins raffinés, plus vulgaires, même s'ils sont habillés comme les autres, en général, c'est les Français.
- Ah bon.
- Crois-moi. J'ai bossé pas mal à l'étranger. Et tu peux être sûr d'un truc. Parmi les touristes, les pires, les plus bruyants, les plus chiants, les plus vulgaires, les plus prétentieux, c'est toujours les Français.
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Des rangées de petits pavillons avec leurs jardins plus ou moins bien entretenus, les jouets en plastique des enfants et les balançoires, le barbecue recouvert d'une bâche, une table de ping-pong, un trampoline, un chien. Personne sur les trottoirs. Pas une bagnole. Un silence de mort que trouble parfois les aboiements d'un clebs débile. Demain tout ce beau monde partira aux aurores pour le boulot et ne rentrera qu'à la nuit tombée, dîner télé-ordi-tablette et au lit, une petite baise peut-être si c'est la fête, et comme ça jusqu'au week-end qu'ils passeront à glander à la maison et à faire tout ce qu'ils n'ont pas pu faire le reste de la semaine : les courses, les papiers, la sieste, un ciné. Des fois je me demande comment tous ces gens acceptent de vivre cette vie-là sans broncher. Comment certains, même, peuvent en rêver. En même temps je crois que personne ne leur a jamais rien proposé d'autre. Et qu'ils n'ont pas la moindre idée de ce à quoi ça pourrait ressembler, une autre vie. Ou une vie tout court.
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D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi il me plaît tant, ce mec. À part qu’il me fait rire. Et qu’il est doux. Qu’il m’adore. Il faut voir la lueur dans ses yeux quand il me regarde. Je crois que ça peut me suffire à tout lui pardonner. Et puis même si c’est sa faute autant que la mienne si on se retrouve à ce point dans la merde, avec Alex qui nous cherche et va nous démolir, c’est quand même lui qui m’a emmenée ici. Qui nous a mis à l’abri, Gabi et moi.
(page 64)
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- Mais il fait jour. C’est la nuit qu’on fait le dodo, il me dit, et je ne sais pas quoi lui répondre.
Sa logique est implacable. Et je ne me vois pas me lancer dans un discours comme quoi la nuit, c’est pas seulement fait pour pioncer, ni lui vanter les bénéfices qu’on peut tirer de journées consacrées au sommeil quand on est un garçon dans mon genre, rongé d’angoisses et pas vraiment tourné vers la vie active, la vie des winners, la vie des gens biens, la vie normale des gens normaux.
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J'inaugure ce carnet. Je ne sais même pas pourquoi. Peut-être parce que je n'ai rien d'autre à faire. C'est Antoine qui me l'a tendu avant-hier, sous un beau papier cadeau. Je lui ai demandé pourquoi il m'offrait un truc pareil. Il a répondu qu'il l'avait vu dans une boutique et qu'il avait pensé à moi. Qu'il l'avait trouvé joli. Cela m'a séchée qu'il ait eu cette idée en le voyant dans une vitrine. Ca m'a touchée, aussi. Depuis quand quelqu'un n'avait pas pensé à moi ? Je veux dire : vraiment. Même si, franchement, ce carnet, je ne vois pas le rapport. Mais c'est vrai qu'il est beau. Avec sa couverture en papier coloré. Du papier japonais, il paraît. J'ai dit OK, c'est joli, mais qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ? Je sais pas, il a répondu. Tu pourrais noter des trucs dedans. Tenir un genre de journal. Je me suis marrée. Un journal ? J'ai une gueule à tenir un journal ? Pour qui tu me prends ?...

Mais depuis, j'avoue, ça me trotte dans la tête. Et aussi une phrase que nous avait dite un prof un jour, qu'il tenait de quelqu'un d'autre, un réalisateur ou un écrivain, je ne me souviens plus : "la vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas". Elle est putain de vraie, cette phrase. Surtout pour moi. Alors c'est peut-être pour ça finalement que je l'ai ouvert, ce carnet, que j'ai pris un stylo et que je commence à écrire dedans. Pour que les morceaux se joignent un peu plus.
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