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EAN : 9782266313582
144 pages
Pocket (12/06/2020)
4/5   41 notes
Résumé :
Comment toucher une grosse indemnité d’assurance avec une boîte d’allumette, se retrouver en photo dans le journal, faire bon usage de son pouce ou supporter d’être aussi beau que Brad Pitt ? Lorsque les mauvaises intentions deviennent des actes criminels, attendez-vous à ce que les imbéciles jouent de malchance et que les innocents soient victimes d’un destin bien ingrat.

Ces vingt-deux nouvelles courtes et percutantes mettent en scène ce moment où l... >Voir plus
Que lire après Un accident est si vite arrivéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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L'art de la nouvelle est un exercice ardu et Sophie Loubière s'en sort très bien. Des nouvelles de 3 à 5 pages vite lues et bien appréciées. Mes préférées :
"0,1 %" ; "Oscar m'a tuée" ; "Élagage d'automne" et "Allez directement à la case Départ". Ces nouvelles sont surprenantes et la chute est très souvent inattendue.
Ces nouvelles seraient de bons scénarios pour des courts métrages. Ces accidents qui sont si vite arrivés peuvent être dûs soit à de la malchance, de l'ingratitude ou carrément à de véritables crimes bien orchestrés.
Ces 22 nouvelles contenues en 144 pages sont une véritable performance pour cette auteure. Bravo !
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Écrire une nouvelle est un exercice délicat. Dans tous les sens du terme. Difficile à appréhender, exigeant, et à faire avec finesse. Sophie Loubière y rajoute l'élégance.

Écrire une nouvelle de vingt ou trente pages demande déjà beaucoup de talent pour faire dans la concision, créer un univers et des personnages en quelques mots, et arriver à marquer les esprits. Les nouvelles noires sont particulièrement adaptées à l'exercice.

Le challenge relevé par Sophie Loubière est encore plus audacieux. Ce petit recueil de moins de 150 pages propose 22 histoires. L'affaire est donc bouclée en trois à cinq pages ! Un vrai défi.

Alors qu'un long roman enivre (ou saoule pour certains…), la nouvelle d'une trentaine de pages peut s'apparenter à un cocktail (parfois explosif). Ces mini histoires-là sont comme des shots d'un alcool fort. Ça vous brûle le gosier immédiatement et vous fais tourner la tête sans sommation.

Je suis un grand amateur des histoires courtes, mais j'en lis peu d'aussi brèves. J'étais donc très curieux et un brin circonspect.

L'écrivaine m'a vite convaincue. C'est court mais c'est fort, c'est succinct mais c'est prenant, c'est serré mais bien écrit. Pas besoin d'une foultitude de mots quand on a un talent, de plume et de conteuse. Changeant, forcément irrégulier, mais clairement attrayant.

L'auteure puise son inspiration dans les faits divers, des actualités parfois banales. C'est vrai, Un accident est si vite arrivé. Son imagination fait le reste.

C'est un vrai exercice d'équilibriste, de jongleur (et un peu de magicien) que d'ainsi créer une atmosphère en quelques pages. En sachant varier les ambiances.

Ces histoires ont été écrites sur plusieurs décennies, depuis 1995, certaines pour la radio (parce que Sophie Loubière est aussi une Voix). Une collection éparpillée, opportunément regroupée dans ce recueil, à picorer de temps en temps ou à lire d'une traite, selon l'humeur.

L'écrivaine a d'ailleurs une ambition, elle en parle dans la préface. Dans ce monde de l'immédiateté, où tout doit aller vite, c'est de convaincre aussi les jeunes lecteurs qu'on peut lire (un peu) et ressentir des émotions.

Il n'y a bien habituellement que les anglo-saxons à savoir et oser s'aventurer dans une telle aventure. Sophie Loubière va à l'essentiel, droit au coeur, avec émotion, imagination et souvent adresse. Les histoires d'Un accident est si vite arrivé sont courtes, mais frappantes. Avec de nombreuses chutes étonnantes.

Un exercice périlleux, mais maîtrisé avec un brio, en variant les plaisirs.
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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Chronique de lecteur : Marc donne des nouvelles pour Collectif Polar
A chaque fois que je chronique un recueil de nouvelles, je vous rappelle à quel point l'exercice de ces textes courts est délicat, voir difficile. Généralement ce sont des histoires de 20, 30 ou 40 pages, qui livrent une histoire complète. le livre dont je vais vous parler aujourd'hui est constitué de 22 histoires qui pour la plupart ne dépassent pas 5 pages. Oui, malgré le scepticisme que je sens poindre en vous, je peux vous garantir qu'il est possible d'avoir une histoire qui tienne la route, avec des rebondissements, une chute inattendue et des émotions incroyables qui jalonnent les lignes de ces courts récits.
Sophie Loubières est aux commandes des ces 22 mini-nouvelles. du talent l'auteure en à revendre, j'ai découvert son écriture il y a déjà quelques années, avec son formidable roman « L'enfant aux cailloux », qui m'avait fait forte impression. L'an passé, sa nouvelle du recueil « Ecouter le noir », était simplement excellente. C'est donc avec beaucoup de curiosités que je me suis lancé dans la lecture de ce recueil particulier.
3 pages pour une claque, c'est comme ça que commence le livre. La première nouvelle donne le ton, elle annonce le niveau, vous s'avez d'entrée que vous allez vous régaler. D'ailleurs le titre s'y prête bien : « Cuisine à l'italienne ». Peut-être bien ma préférée du livre.
Comme dans une partie d'échecs ou chaque coup doit être ultra précis, dans ces nouvelles si courtes chaque mot doit être posé au millimètre pour que l'histoire prenne de l'épaisseur en quelques lignes. Comme un funambule sur son fil, tant que la corde est tendue, et droite, l'artiste avance jusqu'à la chute…Et dans le cas de Sophie Loubière, c'est elle qui décide quand ça va se produire, et c'est toujours dans un timing parfait.
Laissez vous emporter par cette lecture qui change de ce que nous connaissons tous. Si les auteurs savent sortir de leur zone de confort, je pense que les lecteurs devraient aussi en faire autant parfois. Pour leur plus grand bonheur…
Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Très courtes nouvelles

La première chose qui frappe l'esprit avec Un accident est si vite arrivé, c'est le format. Seulement 144 pages pour 22 nouvelles (bien un nombre de littérature poulaga, ça), la préface et les annexes, de très courtes nouvelles donc. Il y a chez Sophie Loubière, un aspect assez académique pour de la nouvelle noire, respectant notamment à la lettre, la règle de la chute, élément principal de ses nouvelles.

Être capable, en deux ou trois pages, de créer des personnages, une ambiance, une situation et un retournement de cette situation demande indubitablement une sacrée dextérité et on peut dire que c'est très bien maitrisé par l'autrice.

Malgré cet académisme, pas de doute que nous sommes bien en présence de nouvelles noires. Ici, le premier rôle n'est pas donné aux grandes machinations, aux tueurs en série ou aux enquêtes de haut vol. Ce sont les meurtres et violences du quotidien qui font la matière principale des récits, ceux dont sont victimes (et donc coupables) nos voisins, nos parents, nos amis, le plus souvent dans un silence honteux à but d'invisibilisation.

Trigger warning

L'environnement central des nouvelles du recueil, bien que non exclusif, est la sphère familiale. La lecture du recueil est donc fortement déconseillée à toute personne ne voulant pas se trouver confrontée à des mentions de maltraitance infantile, inceste, violences conjugales, féminicides… On pourrait ainsi dresser une très longue liste de trigger warning.

Il ne faut cependant pas craindre ici un cynisme outrancier faisant passer ces abjections du quotidien pour quelque chose de normal ou de risible. S'il me fallait adresser une critique à l'autrice sur le sujet, ce serait même plutôt l'inverse. Il ressort parfois des nouvelles un aspect un peu moralisateur, comme une impression qu'on tient à nous rappeler qu'il y a des gens méchants et des innocents qui en souffrent.

Ne pas bouder son plaisir

Ce recueil ne constituera pas la lecture marquante de ma modeste existence qu'il n'aura probablement pas transformée. Il est même plausible que, dans dix ans, quand je tomberai sur l'ouvrage en fouillant mes bibliothèques, je peine à me souvenir de son contenu et des sensations de lecture. Cependant, ce n'est pas tous les jours que je découvre la sortie d'un recueil de nouvelles noires et la lecture de celui-ci fut agréable, suffisamment agréable pour vous le conseiller.

L'homogénéité du recueil peut surprendre quand on sait que l'écriture des nouvelles qui y sont publiées s'étale sur deux décennies. Certains trouveront que cela créé une impression de redondance, mais j'estime qu'il s'agit là de goût personnel. Quand on a de l'appétence pour les nouvelles, cela ne dérange pas, et sinon, l'avantage des nouvelles est qu'on peut ne pas lire les 22 à la suite.

Les jeux sur les quiproquo, les coups de pas de peau (paquebot, écrivait Jaouen dans La petite fille et le pêcheur) et autres coïncidences se multiplient, car comme dans la vraie vie les victimes sont parfois malchanceuses et les salauds rarement infaillibles, ce qui donne un petit côté vaudevillesque à certaines nouvelles. Je précise que je suis un fan de Feydeau, alors chez moi ça n'a rien d'une critique négative.

Ayant lu avant l'achat du recueil que certaines de ces nouvelles avaient été écrites pour être lues à la radio, je me demandais si ça aurait un impact sur le style d'écriture. Après lecture, je suis incapable de le dire, en tous cas pas de manière suffisamment sensible pour que je sois en mesure de dire lesquelles ont été écrites pour la radio ou non. Par contre, sans savoir si ça a un lien ou non avec la déformation radio, j'ai trouvé que le style confinait à la naïveté. Ça m'a gêné dans un ou deux cas, notamment les histoires d'enfant pour lesquelles on sentait que c'était fait exprès pour coller au sujet et parfois narrateur (je pense qu'il faut soit même faire preuve d'une drôle de candeur pour penser que les enfants sont naïfs). L'ensemble est cependant reposant, dans un genre littéraire où trop d'auteurs se sentent obligés d'épurer et durcir à l'excès leur style croyant que parce qu'un ou deux ont excellé dans le domaine (Ellroy, Manchette…), c'est un exercice obligé pour réussir.

In fine, j'ai pris du plaisir à lire ce recueil, et c'est bien tout ce que je demande quand je paye un livre. Si je n'en fais pas un symbole de la très courte nouvelle noire (à l'instar de ce qu'a pu produire Fred Brown), j'aimerais tomber plus souvent sur ce genre d'ouvrage, particulièrement rare en langue française.
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22 nouvelles courtes - pas plus de 5 pages et percutantes autour des ondes de choc et des accidents de la vie
Une lecture très rapide mais souvent efficace, idéale pour l'été!!
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La nouvelle est depuis toujours ce chemin buissonnier de la littérature où j’aime me perdre doucement pour y flâner, humer d’autres écritures, glaner ici et là différentes façons de romancer, raconter la vie. Et rien de tel qu’un texte court – sésame, ouvre‐toi ! – pour pénétrer cette caverne merveilleuse où demeurent des trésors de lecteurs. Il y a les allergiques aux livres sans image, ceux qui piquent du nez dès la troisième page à moins d’une scène pimentée à vous glacer les sangs, les pressés qui n’ont pas le temps de se taper un pavé, et la perle rare : l’ado 2.0. Ces filles et ces garçons surdoués, dont la maîtrise des nouveaux outils technologiques nous épate ou nous laisse pantois, sont majoritairement des élèves peu enclins à ouvrir un bouquin. Quant à le lire ! Ils se débrouillent toujours pour dénicher un résumé quelque part sur le Net ou pour jeter une oreille sur sa version audio, ignorant tout du miracle, lorsque le texte imprègne leur rétine de la bonne orthographe, élargit le vocabulaire et ouvre des perspectives oratoires insoupçonnées. Sans le savoir, ils se privent du bonheur subtil d’une phrase gravée d’un frôlement de page dans la mémoire. Ex‐élève dyslexique, je sais combien je dois à la lecture ! (Et accessoirement à mon orthophoniste.)
Ces jeunes que je connais bien (j’ai les mêmes à la maison) ont déjà compris les enjeux de notre société, toute sa perversité, son absurdité, ses fausses vérités, ses grandes aberrations, sa tendance à l’autodestruction et à la propagation de toutes formes de violences (elles tiennent une grande place dans leurs jeux vidéo et séries TV). Ils la côtoient chaque jour sur les réseaux sociaux dont ils sont aussi friands que méfiants. Ils ont cette maturité qui leur permet dès le collège d’appréhender le monde en explorant des textes adultes. Ce parfum d’humour noir et de dérision qui est le leur (je ne parle pas de celui qui règne dans leur chambre) et les thèmes abordés (la plupart des nouvelles ici réunies sont inspirées de faits divers ou de témoignages) leur donneront peut‐être envie de piocher encore dans ce recueil comme dans un paquet de chips : ce goût des mots, cet art de la lecture est ce qui sied le mieux à notre esprit pour mûrir.
Le monde est vaste à celui qui en tourne les pages.
Et notre vie est trop courte pour qu’on ne rie pas de ses travers.
Un accident est si vite arrivé.
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Dans un tourbillon léger, les cerisiers du Japon lançaient sur son passage mille pétales. Le trottoir se couvrait de ce velours rose et ivoire. Il semblait à Huguette que le printemps lui fêtait ses noces. Elle avançait à pas mesurés, son sac à main serré sous le coude. Ses chaussures neuves, en cuir et textile élastiqué avec semelle spéciale voûte plantaire, mordillaient ses pieds comme de jeunes chiots.
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Le sol, plus sec que le ventre d'un cratère, accueillera bientôt le cortège aux couleurs éclatantes : voiles de tissu mandarine, insolence des tuniques turquoise, la famille Kishore aura revêtu ses plus beaux habits, exhibé ses bijoux.
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Empruntant la ruelle étroite puis la rue du Grand-Verger, elle a rejoint Martial, le cuistot du "Bel Canto". Roberto ignorait qu'ils s'offraient des confidences tactiles sur une banquette de restaurant, chaque samedi, depuis trois mois.
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Le jour où sa très chère mère perdit la tête, Eloïse acheta un thon. L'oeil bleu, la nageoire ferme, il avait fière allure ; son habit étincelait sur une banquise de glace pilée. On avait planté une étiquette indiquant son prix au kilo dans un faux bouquet de persil vert de jade. A côté, les tourteaux crachaient des bulles jalouses et les maquereaux faisaient grise mine.
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