Le titre Babelio est
Moi, Vasco, messager de Verdun. Sur la couverture, le "Moi" n'existe pas. Détail? Sans doute ou sans doute pas. Je m'explique. le "Moi" en exergue laisse immédiatement supposer que le chien, Vasco, sur la couverture raconte l'histoire. Sans le "Moi", le lecteur peut raisonnablement imaginer un narrateur externe, omniscient ou autre. Et cela fait, pour moi, toute la différence.
Je n'ai effectivement pas pu me plonger dans le récit historique raconté par un chien qui semble comprendre les humains. Et qui fait plus que comprendre... C'est tout juste s'il ne parle pas. Je ne suis d'ailleurs pas le seul que cela gêne, mon fils de 11 ans a très vite décrocher. Et pas mal de "dérapages" s'ensuivent. Vasco sait ce qu'est un Shrapnel. Il ne décrit pas la bombe et ses effets, il l'appelle par son nom. Et ainsi de suite à de nombreuses reprises pour toute une série d'objets dont le nom devrait être inconnu pour un chien.
L'autrice est pleine de bonnes intentions, sans doute... bien qu'un solide bémol m'ait titillé pendant la lecture. Elle va aligner les éléments de la guerre. Les gaz, les exécutions suite à des désertions, les tranchées, la boue, les barbelés, la chair à canon, la croix rouge... mais tout cela se fait de manière fort chaotique et très superficielle, à mon avis. Un exemple parmi d'autres: vers la fin, Vasco découvre 3 cadavres français dépouillés de leur uniforme, et plus loin les uniformes allemands délaissés... Conclusion: il y a des Allemands déguisés en Français parmi les troupes. Et point... ce sujet (particulièrement porteur) n'est pas traité. On aurait pu développer un vrai récit à suspense, quelque chose qui tienne le lecteur en haleine. L'autrice s'en désintéresse et on ne saura jamais le fin mot de ces espions.
Il aurait mieux valu, à mon avis, se concentrer sur un événement précis, ponctuel, de la guerre à Verdun. Et ensuite l'autrice aurait déroulé sa science littéraire. Car elle sait écrire. Ici, on a une succession de petites scènes décousues. Et cela ne fait pas un récit.
J'ajouterai un ressenti un peu malaisant sur une forme de xénophobie à l'encontre des soldats allemands d'en face. C'est diffus, ce n'est qu'un ressenti de ma part. Les Allemands sont désignés comme les Boches, c'est historiquement valide, bien sûr. A aucun moment, on ne mentionne que les Allemands sont également embarqués dans la même galère que les Français. Qu'ils subissent les ordres. Qu'ils subissent la dureté de la guerre, aussi. Non, on va jusqu'à mentionner qu'ils sont mieux installés que les Français. Et quand Vasco tombe dans leurs mains, ils s'empressent de l'utiliser et de le "retourner" contre ses maîtres français... Pas du tout convaincu.
Reste un récit canin, avec de l'émotion (un peu), des portraits de chiens sympathiques. Il y a la dureté de Verdun. Des éléments épars qui raconte l'horreur de la guerre et l'enfer de Verdun. Par rapport à Pipo, chien de guerre qui se passe dans les plaines de l'Yser, ce petit roman jeunesse n'est pas arrivé à nous intéresser et à nous émouvoir. Pipo reste un classique indémodable, bien supérieur à cet ouvrage-ci.