AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Sabine Rolland (Traducteur)
EAN : 9782266320399
464 pages
Pocket (10/11/2021)
3.71/5   50 notes
Résumé :
Goering, Goebbels, Himmler, Heydrich, Hess, Bormann… derrière ces noms synonymes de pouvoir et d’influence dans l’Allemagne hitlérienne, se cachent Emmy, Magda, Margarete, Lina, Ilse et Gerda. Compagnes des plus hauts dignitaires nazis, elles ont participé à la conquête du pouvoir, se sont tenues au côté de leurs époux, les ont encouragés parfois.

Ferventes idéologues, personnalités fascinées par Hitler ou en quête de pouvoir et de richesse, elles jou... >Voir plus
Que lire après Femmes de nazisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 50 notes
5
3 avis
4
4 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce récit met en lumière des femmes de l'ombre. En effet, mises à part Eva Braun et Magda Goebbels – cette dernière ayant, à l'époque, été présentée comme la première dame du Reich et le modèle par excellence de la mère et de la bonne épouse allemande -, les autres femmes dont il est question dans ce livre n'ont rien été de plus que l'ombre de leur mari… et encore !

Elles ont portant toutes un point commun : elles ont toutes consenti à tous les sacrifices possibles et imaginables pour essayer d'obtenir les bonnes grâces du Führer, car elles savaient toutes qu'en un instant, tout pouvait basculer.

On découvre également dans ce livre que la plupart d'entre elles n'ont pas été véritablement inquiétées après la guerre. Mais après avoir lu ce livre, on ne se pose en réalité pas vraiment la question de savoir si ces femmes auraient dû être jugées, ni même si elles savaient les atrocités dont étaient responsables leurs époux. Ici, la réflexion est plus profonde et l'on se surprend même, par moments, à éprouver une sorte de sympathie pour ces femmes. L'idée centrale de ce livre est en effet de mettre en lumière ces femmes qui ont tout abandonné pour être un modèle et coller à l'image de la parfaite femme allemande qui n'est là que pour enfanter et tenir sa maison.

Ce qui m'a vraiment choqué dans ce livre, c'est que toutes ces femmes ont été trompées et certaines d'entre elles ont même toléré cela pour ne pas faire de vague et ne, surtout, pas subir le déshonneur…

Ce livre est vraiment instructif, il met en lumière des destins inconnus, tout en restant très accessible à tout le monde. L'éclairage apporté sur cette société, dont les rêves de gloire et de d'éternité étaient surtout faits pour les hommes, est particulièrement évocateur…
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
Commenter  J’apprécie          433
Elles s'appellent Magda, Emmy, Margaret, Ilse, Eva, Lina, Gerda… Elles ont troqué leurs noms de jeunes filles pour les noms de Hess, Goering, Himmler, Goebbels, Heydrich , Bormann… Elles ont soutenu leurs maris dans leur ascension au sein du parti nazi. Elles ont été dévouées, ont encouragé les carrières de leurs époux, ont fait des enfants comme on l'attendait d'elles et ont tenu leurs places de femmes de hauts dignitaires. Elles sont restées jusqu'au bout fidèles à l'idéologie du parti et à la mémoire de leurs maris. Mais si elles ont joué un rôle prépondérant auprès de leurs maris, elles n'étaient pas à leurs côtés lors des procès qui ont suivi la guerre. Et elles ont bien peu intéressé les historiens. James Wyllie revient donc dans ce livre sur leur véritable rôle.

Si on s'intéresse à cette époque, on n'apprendra rien sur la montée du nazisme, le déroulement de la guerre ou les atrocités qui ont été commises.

Ce qu'on découvre ici c'est la vie personnelle de ces hommes qui ont perpétré les pires horreurs. Car oui, ils ont été amoureux et ont épousé des femmes avec qui ils ont eu des enfants. Et ils ont mené des vies de famille relativement normales. James Wyllie plonge le lecteur dans les heures les plus sombres du nazisme mais qui paradoxalement ont été pour ces femmes les heures les plus glorieuses, celles où elles ont brillé aux côtés de leurs maris. L'auteur s'interroge et nous interroge. Pourquoi ces femmes n'ont pas été tenues pour responsables de ce qui a pu se passer. Car si elles n'étaient pas aux commandes, elles ont totalement adhéré aux idées nazies et ont largement pris part à la propagation des idées du troisième Reich. Elles ont eu sous les yeux les preuves de ce qui se passait. Alors pourquoi n'ont-elles pas été condamnées ?

Ce livre est extrêmement bien documenté et on suit chacune de ces femmes de leur rencontre avec celui qui deviendra son mari jusqu'à l'écroulement du Reich. Les mariages, les naissances, les infidélités, les séjours au Berghof (la résidence d'Hitler), les rivalités entre femmes ou les alliances… tout est passé au crible. Cela donne un éclairage intéressant et assez innovant sur cette période. Et à l'issue de la lecture on se demande aussi pourquoi ces femmes ne figurent pas parmi les coupables et pourquoi leur rôle n'a pas été mis plus en avant.

A cela, James Wyllie avance une première hypothèse : parler de ces femmes et de la vie de famille de ces hommes responsables de crimes contre l'humanité leur aurait donné un aspect humain que l'on préfère gommer car comment imaginer qu'un être humain puisse se rendre coupable de telles atrocités envers d'autres êtres humains ? Il est plus facile de se dire que cela est l'oeuvre d'un être dépourvu d'humanité. Imaginer que des femmes puissent soutenir des hommes tels que ceux-ci sans jamais émettre un seul doute sur les actions menées est difficile même si on sait, par exemple, que des femmes ont pris une part active aux tortures et aux meurtres commis, notamment dans les camps. Doit-on alors se dire que ces femmes de nazis étaient sous influence ? Trop heureuses d'avoir un certain pouvoir ? Totalement acquises au parti ?

Une seconde raison tient au fait que les documents d'origine (lettres, journaux intimes, carnets) sont rares, tronqués, parfois remaniés. Certaines femmes se sont essayées à l'autobiographie après la guerre mais il est évident que leur récit était orienté vers une réhabilitation de leur mari.

James Wyllie a donc dû puiser dans ces sources, dans les témoignages existants en les expurgeant de tout ce qui pouvait être de l'ordre de la rumeur. La bibliographie à la fin du livre nous montre d'ailleurs la richesse des documents étudiés. Et il en ressort un livre complet qui explique les motivations de chacune d'entre elles.

Ce qui pour moi est le plus est marquant est l'après. Une fois les crimes connus, les procès commencés, ces femmes ont continué à soutenir leurs maris, à vouloir réhabiliter leurs mémoires, à justifier l'injustifiable, à se battre pour les faire libérer (c'est le cas de Ilse Hess). Et surtout, certains des enfants ont poursuivi ces actions, épousant à leur tour les idées nazies léguées par leurs parents comme ce fut le cas pour la fille d'Himmler, Gudrun.

Un livre très intéressant qui aborde le nazisme sous un jour différent et donne ainsi une nouvelle perspective.
Commenter  J’apprécie          60
"Femmes de nazis" est un ouvrage vraiment très intéressant. Bien construit, bien documenté, il est accessible à tous ceux qui sont curieux de découvrir ce sujet jusqu'alors peu traité.
James Willie s'est concentré sur 9 femmes de hauts dignitaires nazis : Magda Goebbels, Ilse Hess, Carin et Emmy Goering, Gerda Bormann, Margarete Himmler, Lina Heydrich et enfin Geli Raubal et Eva Braun, pour Hitler.
Nous les suivrons chacune chronologiquement. Leur milieu d'appartenance, la façon dont elles ont rencontré leur époux, les rivalités qui sont nées entre certaines d'entre elles ou leurs rapprochements stratégiques ou amicaux...
Grâce à cette minutieuse étude, on entre de plein pied dans cette époque, pleine de promesses, avide d'une revanche suite à l'humiliation des conséquences de la première guerre mondiale. Voilà comment pour la majeure partie d'entre elles, elles sont "tombées dans les bras d'un prétendu sauveur, qui leur promettait la lune". Raconté de façon vivante et fluide, on "comprend" (mieux en tout cas) pourquoi elles ont chacune à leur façon été séduites par ce que leur promettait Hitler.

Livre très intéressant grâce auquel on passe derrière le rideau grâce à cette étude de l'intimité de ces couples.
L'auteur nous éclaire sur ce qui est advenu d'elles après la fin de la guerre et évoque même la vie de certains des enfants de ces personnes.

J'ai beaucoup appris en lisant ce livre, mais comme je me pose encore pas mal de questions, je vais lire le dernier livre de Monsieur Claude Quétel relatif aux Vérités et Légendes concernant Hitler. Son objectif n'étant pas de présenter une nième bio sur Hitler, j'ai hâte de découvrir la réponse aux questions qui sont toujours plus ou moins laissées de côté le concernant. Je vous raconterai tout cela, évidemment !




Commenter  J’apprécie          50
Dans cet ouvrage James Wyllie étudie les itinéraires des femmes des chefs nazis Goebbels, Goering, Himmler mais aussi Heydrich, Bormann et Hess depuis la rencontre avec leur futur époux jusqu'à leur mort. Certaines étaient des nazies de la première heure, d'autres sont venues au nazisme par amour ou se sont accommodées du nazisme de leur mari (Emmy Goering), mais aucune cependant ne pouvait ignorer les crimes dans lesquels trempaient leurs maris et dont elles se sont rendues complices en acceptant le train de vie qui allait avec. Ce qui me frappe en effet c'est la corruption de tous ces cadres du régime. Ils possèdent tous plusieurs résidences, souvent immenses, et des chalets sur l'Obersalzberg, certains financés par le "Fonds Adolf Hitler pour l'économie allemande". Il s'agit d'un fonds alimenté par des capitaines d'industrie à partir de ponctions sur les salaires de leurs employés, offert en cadeau à Hitler et géré par Bormann. Les gratifications sont aussi celles du pouvoir absolu. Goering fait de ses événements privés -obsèques de sa première femme, mariage avec la seconde- de véritables fêtes nationales.

En s'appuyant sur leurs journaux intimes et leur correspondance, James Wyllie donne la parole à ses protagonistes. On voit ainsi Margarete Himmler souffrir de relations conjugales difficiles : "Aujourd'hui je suis fermement convaincue que j'ai mérité ma place au soleil, et l'amour et le bonheur"; Goebbels pleurer à la projection de Mutterliebe, un mélo nazi et j'apprends qu'Heydrich était un excellent violoniste dont les interprétations "témoignaient d'une sensibilité extrême et d'une gamme émotionnelle d'une étendue rare". Tout cela les rattache à leur humanité et on pourrait de ce fait trouver l'auteur complaisant. Il me semble que ce n'est pas le cas. Les conditions de vie difficiles des Allemands de base avant et pendant la guerre sont décrites et les crimes nommés. Les femmes dont il est question n'ont pas rechigné à employer des travailleurs forcés à leur service et Lina Heydrich les faisait battre quand ils ne travaillaient pas assez vite. Même si certaines ont protégé un ou deux Juifs de leur entourage, elles sont pour la plupart des antisémites convaincues. le contraste entre l'image qu'elles avaient d'elles-mêmes, leurs aspirations à une vie que j'ai envie de qualifier de petite bourgeoise et la réalité est vertigineux.

Enfin, celles qui ont survécu à la guerre n'ont jamais manifesté aucun regret de leurs choix de vie ou de leurs idées. Elles se sont réfugiées dans le déni ou sont restées des nazies convaincues jusqu'à la fin. James Wyllie s'interroge sur les peines relativement légères voire l'absence de poursuites dont elles ont bénéficié.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture que j'ai trouvée plutôt facile d'accès. Encore une fois je me suis félicitée d'avoir lu auparavant la biographie d'Hitler par Joachim Fest. C'était un pavé mais un bon investissement qui m'a aidée à mieux suivre la trame chronologique. En plus de ses personnages principaux James Wyllie fait aussi de rapides biographies de seconds couteaux qui les ont côtoyés. Je découvre par exemple Otto Horcher, restaurateur préféré de Goering, qui fournissait ses réceptions. Il a ouvert des annexes dans plusieurs pays occupés par l'Allemagne nazie et repris le Maxim's à Paris. En 1943 il quitte l'Allemagne pour Madrid où le restaurant existe toujours, tenu par les descendants d'Otto. La rubrique Histoire du site de la maison évité soigneusement cette période gênante. Je trouve tout cela passionnant.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
Commenter  J’apprécie          30
Très bien documenté, riche d'informations et très intéressant. Ce récit lève le voile sur les personnalités des femmes et compagnes des hauts dignitaires nazis, ce qui est assez rare dans la littérature liée à cette période de l'histoire.⁠

On connaît tous ces noms, Goebbels Himmler, Bormann, Hess, Goering, ces noms qui font froid dans le dos et sont synonymes des pires atrocités que le monde ait connu. Mais on a beaucoup moins entendu parler de leurs épouses, ces femmes qui ont embrassées l'idéologie nazie avec fierté et qui se sont battues corps et âmes pour elle, même après les procès dans lesquels elles n'ont jamais été personnellement inquiétées.⁠

C'est d'ailleurs la question qui se pose en filigrane tout le long de ce récit. Pourquoi ces femmes n'ont-elles jamais été condamnées alors qu'elles avaient pourtant défendu elles aussi, des actes monstrueux et prôné le nazisme aux côtés de leurs maris, en les soutenant même après leur mort?⁠

Le fait que je sois une femme et qu'il s'agisse ici d'autres femmes capables de prendre part à toute cette horreur, m'a plongée dans l'incompréhension la plus totale et soulevé de nombreuses questions. J'ai vraiment trouvé cette lecture très enrichissante, qui permet de voir sous un autre jour, cette période de l'histoire qui nous a toutes et tous marqués.⁠

Une lecture que je ne peux que vous recommander.⁠
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Tout le pouvoir que les femmes de l’élite nazie possédaient dépendait entièrement de la bonne volonté du Führer. Un seul faux pas suffisait à détruire leur avenir ; d’un seul geste, Hitler pouvait les réduire à néant. Ilse a compris ce que lui déplaire voulait dire, tout comme Emmy durant les dernières semaines de la guerre, tandis que Magda a subi les conséquences de sa colère quand elle s’est temporairement séparée de Goebbels.
Commenter  J’apprécie          120
Tout le pouvoir que les femmes de l’élite nazie possédaient dépendait entièrement de la bonne volonté du Führer. Un seul faux pas suffisait à détruire leur avenir ; d’un seul geste Hitler pouvait les réduire à néant.
Commenter  J’apprécie          20
La décision des Goering d’élever des lions à leur domicile ne fit que confirmer la réputation fastueuse de leur train de vie inspiré des empereurs de l’Antiquité.
Ils empruntaient des lionceaux au zoo de Berlin et les lui
renvoyaient dès qu’ils avaient atteint l’âge adulte. Emmy traitait ses félins comme s’il s’agissait d’animaux de compagnie inoffensifs ou de très jeunes enfants : « À chaque fois qu’un lionceau arrivait chez nous, il était
toujours paniqué la première fois qu’on le mettait dans la baignoire. Mais il comprenait vite qu’il devait prendre un bain toutes les semaines et se laissait savonner de la tête aux pieds
Commenter  J’apprécie          00
Durant les jeux Olympiques, les nazis se lancèrent dans une offensive de séduction massive ; les rues de Berlin furent débarrassées de tout ce qui pouvait gâcher le séjour des visiteurs.
Tous les signes de propagande antisémite furent enlevés, les vagabonds, les clochards et les petits voleurs systématiquement effacés du paysage. Pendant deux semaines, avec le séjour dans la capitale des représentants de la plupart des nations participantes, les principales candidates au titre de première dame du Reich avaient là l’occasion rêvée d’accroître leur prestige international.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de James Wyllie (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Wyllie
Tristement célèbre, Hermann Goering fut le chef de la Luftwaffe et l'implacable numéro deux du parti nazi. Mais dans l'ombre de ce criminel de guerre se cache un autre Goering, son jeune frère Albert.
Albert Goering lutta activement contre le régime incarné et porté par son aîné et sauva des centaines de juifs des persécutions nazies. Contre toute attente, il maintint un contact régulier avec Hermann qui n'ignorait rien de ses agissements. Chance ou fardeau, le nom de Goering permit à Albert de survivre sous le IIIe Reich malgré ses activités clandestines, mais le rendit immédiatement coupable aux yeux des Alliés.
De leur enfance passée entre les châteaux de Veldenstein et de Mauterndorf au procès de Nuremberg en 1945, James Wyllie explore le destin de deux frères que tout oppose idéologiquement et met en lumière les relations d'une fratrie qui a fait passer la famille avant le parti.
Retrouvez "Les frères Goering" en librairie le 9 mars 2022 ! Plus d'informations https://www.editionsleduc.com/produit/2767/9782379352263/
Retrouvez-nous sur et sur les réseaux sociaux : - Instagram : https://www.instagram.com/editionsalisio/ - Facebook : https://www.facebook.com/editions.alisio - LinkedIn : https://www.linkedin.com/showcase/editions-alisio
+ Lire la suite
autres livres classés : seconde guerre mondialeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (159) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1124 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..