AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B08PDX1NC5
Robert Laffont (07/01/2021)
3.59/5   17 notes
Résumé :
Le narrateur de cette histoire connaît deux grands malheurs. Le premier, c'est d'être veuf, alors qu'il est encore un homme jeune. Le second, c'est de travailler pour la télévision. Il est lecteur de scénarios et s'accroche à son travail, car il ne voudrait pas couler avec Élisa, sa petite fille de dix ans, une merveille.
Élisa trouve que son père a beaucoup de qualités, même s'il cuisine mal. Il a lu toutes les histoires du monde, en tout cas de France, et ... >Voir plus
Que lire après Ici commence le romanVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 17 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
J'ai lu ce roman dans le cadre de la sélection pour le prix Charles Exbrayat 2021 attribué lors de la fête du livre de la ville de St Étienne et auquel participe la médiathèque de ma commune. Parmi trois livres pré-sélectionnés par un jury de professionnels, celui qui obtient le plus de voix auprès des lecteurs votants remporte le prix. Chaque année, j'y participe avec plaisir car cela me permet de sortir de mes sentiers battus et découvrir ainsi d'autres auteurs.

Avec "Ici commence le roman" de Jean Berthier, cette première mission est réussie car de moi-même, je ne pense pas que j'aurais opté pour cette lecture. Si je suis fan des thrillers en tout genre, même gore, j'ai du mal avec les écrits réalistes qui obligent le lecteur à garder le mouchoir en main. Si ce roman n'est pas larmoyant au sens premier, il invite cependant à une réflexion sur la tragédie universelle du deuil, comment y faire face avec un enfant et comment réussir à la surmonter.
le narrateur de l'histoire est veuf depuis deux ans et s'occupe donc seul de sa fille Élisa, 10 ans. Pour subvenir à leurs besoins, il est lecteur de scénarios pour une grande chaîne de télévision. Ce qui pourrait peut-être paraître pour le métier idéal au yeux de tout "babéliote" qui se respecte, ne l'est absolument pas dans la vraie vie. Très aléatoire, soumis au bon vouloir de la directrice en place, il consiste souvent à lire des textes insipides écrits par quelqu'un qui seul, croit en son talent d'auteur, et à produire une critique qui parfois ne sera même pas prise en compte. Cet homme, papa idéal aux yeux de sa fille, aimerait prendre bien un nouveau départ mais le premier pas pour changer de vie est si difficile à franchir.

Je n'ai pas trouvé dans cette histoire, le côté "drôle" qui était vendu dans la quatrième de couverture. Cette relation entre ce père veuf et cette petite fille est belle, tendre mais triste. Ils vivent dans le souvenir de Louise, la mère, trop tôt disparue. Entre les visites au cimetière, les rencontres avec la voisine malade, les rendez-vous professionnels déprimants et les fins de mois difficiles, leur quotidien est simplement illuminé par le lien très fort qui les unit. En opposition à ce cocon familial qu'ils essaient de maintenir contre vents et marées, l'auteur fait une peinture glaciale du monde de l'entreprise où anonymat et mépris pour le personnel règnent en maître.
le texte est souvent beau, surtout lorsque l'auteur évoque l'écriture et l'inspiration. Même si l'espoir est de mise, c'est une impression de mélancolie qui reste à la fin de cette lecture à laquelle j'accorde un 12/20.
Commenter  J’apprécie          150
Un livre vite vu vite oublié sur le deuil et les difficultés d'un papa solo
Ni bon ni mauvais on se demande surtout ce que raconte le roman. Critique du monde de la télé? Histoire de solitude dans une grande ville dévoreuse de rêve? A la fois cela et pas vraiment car tout est trop survolé pour convaincre
...Si on veut etre méchant, on pourrait dire qu'heureusement que le titre répond à nos interrogations de lecture car on a l'impression que le roman ne commence jamais vraiment...
Commenter  J’apprécie          200
La lecture du résumé d'Ici commence le roman m'a fortement donné envie de découvrir ce livre, d'autant plus que je ne connaissais pas du tout Jean Berthier.
.
Ici commence le roman se divise en deux parties selon moi.
La première est axée sur le arrateur et notamment sur sa profession dont je ne connaissais pas l'existence jusqu'à présent. Mais, au vu de la façon dont agissent les employeurs du narrateur, il n'est pas étonnant que le métier de lecteur (de scénarios) soit peu connu. Ce sont les gens de l'ombre. La personne en tant que telle donne l'impression d'être deshumanisée et d'avoir que peu (voire pas) de reconnaissance pour son travail. Il faut être sacrément passionné comme l'est le narrateur pour exercer sa profession, narrateur dont le prénom n'est donné à aucun moment du récit d'ailleurs.
.
L'autre partie du roman aborde la relation fusionnelle entre le narrateur et sa fille Élisa. Ils ont dû apprendre à vivre à deux depuis la mort de la mère d'Elisa.
J'ai beaucoup apprécié ces deux personnages séparément. Je me suis attachée à eux mais aussi à la relation qu'ils forment.
.
D'une manière générale j'ai beaucoup apprécié Ici commence le roman qui fut une agréable lecture. Je me suis laissée portée par la plume de Jean Berthier. Je suis curieuse de découvrir ultérieurement son autre roman 1144 livres qui, je pense, devrait tout aussi me plaire.
Commenter  J’apprécie          50
De pleurer en lisant un livre, cela m'arrive parfois. Je ferme la page et je prends un mouchoir et cinq minutes. Là, j'ai été terrassée par la précision d'une douleur si poétiquement exprimée que cinq minutes n'ont pas suffit à m'apaiser. Et pourtant, attention, rien de profondément triste dans ce roman, ou plutôt on y trouve de la tristesse avec son revers de lumière. On y rit, aussi, beaucoup, de grands fous rires et de la tendresse à la pelle. Ayant moi aussi une fillette de dix ans, j'ai trouvé les descriptions de la relation père fille d'une justesse rare et d'un amour bouleversant. Les affres de la télévision, autre sujet du livre, m'ont passionnées, mais pas tellement choquée (sauf une anecdote que je ne divulguacherais pas) et j'ai été à la fois fascinée par ce milieu, en empathie avec ce père dont la profession si singulière lui confère une adresse littéraire rare. Et pourtant, aucune pédanterie, aucun parisianisme même si tout ou presque se passe dans un Paris adoré par le narrateur. Humilité, drôlerie, tendresse : un livre qu'on referme en pleurant, à la fois de tristesse et de joie, un livre comme je n'en avait pas lu depuis longtemps.
Monsieur Berthier, si vous tombez sur ces lignes, tous mes remerciements pour ces moments magnifiques passées en compagnie de votre plume. Si je puis vous donner un seul point d'amélioration, si tant est que cela soit ma place (!) ce serait simplement votre photo en quatrième de couverture. Je ne parle absolument pas ici du physique, mais de la sensation générale qui découle de ce cliché, un léger malaise et l'impression qu'on va pas se marrer en vous lisant, alors que c'est tout le contraire.
Je vous souhaite une carrière littéraire prolixe, car on a grandement besoin d'intelligence, de subtilité et d'amour, sans que ce mot fasse peur.
Commenter  J’apprécie          10
Un roman assez court, agréable et qui se lit très facilement.

En revanche, la promesse de la 4e, à savoir "un roman d'une tendresse infinie, drôle et poignant, sur ce qui nous fait tenir debout" n'est, pour moi, pas tenue.

Difficile de trouver le juste équilibre quand on aborde le quotidien d'un papa solo et de sa fille avec en sous-jacent l'empreinte d'une mère décédée mais toujours bien présente dans les coeurs. Il faut savoir aller suffisamment loin pour susciter l'émotion, mais pas trop non plus pour ne pas sombrer dans le pathos. Selon moi, l'auteur n'a pas réussi à franchir l'écueil. le sujet est effleuré mais le travail sur la psychologie des personnages reste trop superficiel et m'a empêché de me lier aux personnages.

Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Parmi les hommes réunis autour des flammes, l'un d'entre eux, repu de viande cuite, momentanément dégagé de l'angoisse de la chasse où il avait failli périr, ne parvenait pas à oublier cette peur, à la digérer doucement ainsi qu'il le faisait de la viande, dans la chaleur du foyer qui portait à l'endormissement. Encore fallait-il qu'il témoigne que cette viande avait un goût et un coût. On ne pouvait plus se satisfaire seulement de la manger en oubliant ce qui s'était passé avant et ce qui adviendrait après. Tu vois, Élisa, la vie a un coût, et la raconter consiste à en fixer la valeur. Le premier qui, au lieu de s'endormir paisiblement, s'est levé et a pris la parole pour décrire la peur qu'il avait eue, mais aussi la joie qu'il avait ressentie à terrasser l'animal, pour expliquer comment il s'y était pris, comment il s'y prendrait la prochaine fois, cet homme hirsute vêtu de peau de bête fut l'auteur du premier récit. Il le fit avec les moyens du bord, avec des semblants de mots, des sons, des gestes surtout, car tout son corps parlait autant que s'il chassait, et dans ses yeux passait le reflet ondulant des femmes qui s'étaient mises à danser.
Commenter  J’apprécie          40
Je suis lecteur pour la télévision. Je lis des scénarios, parfois des romans, et aussi des textes informes et inclassables. Ce sont les plus douloureux à lire. On sait qu'on tirera de ce fatras un avis négatif, mais il faut persévérer, rester dans le sillon quatre cents pages durant, coûte que coûte. Lire dans ces conditions est une école de vie : on s'ennuie au début, on s'ennuie par la suite, et on finit en s'ennuyant. Mais on tient bon. Tant de devoir, de patience et de douleur peut mener à la sagesse.
Commenter  J’apprécie          100
J'avais largement le temps de flâner en me dirigeant vers l'école d’Élisa, pour arriver à l'heure de la sortie des classes. C'est toujours un moment fascinant pour un parent. On assiste, patelin, à l'écoulement du troupeau ; les chevelures ondulent comme le dos laineux des moutons ; on reconnaît certains enfants, on en découvre d'autres. On en voit de rieurs, de somnolents, de fatigués ; et le regard n'est pas le même chez ceux qui se savent attendus et cherchent un visage, et chez ceux qui reviennent seuls à la maison. Soudain, dans cette marée tout juste contenue par la porte principale, une expression, une boucle de cheveux, un rictus nous fait saisir le détail avant l'ensemble. Nous sommes alors pris d'un immense soulagement car nous commencions à être impatients et même inquiets tant ce flot d'enfants semblait recouvrir le nôtre ; mais non, il est là, notre enfant est vivant, ils sont cent mais il est le seul.
Commenter  J’apprécie          40
Première allée à droite, deuxième allée à gauche, je regarde les tombes jusqu'à "la" tombe. Je n'ai pas connu ces gens, mais je finis par les connaître. Les morts vont à l'essentiel : leur curriculum vitae tient en deux dates.
Commenter  J’apprécie          30
C'est à quoi servent les tombes, à nous faire croire que se réduit la distance infinie qui nous sépare du vivant disparu.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : paternitéVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Autres livres de Jean Berthier (III) (1) Voir plus

Lecteurs (39) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3660 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}