J'ai reçu cet essai dans le cadre d'une Masse Critique, attirée par un titre et une quatrième de couverture mettant fortement en avant les notions d'imaginaire, les références à la pop culture et un projet créatif m'apparaissant comme particulièrement stimulant. Aussi, je dois avouer avoir été un peu surprise en en commençant la lecture, car j'avais en tête quelque chose de plus… accessible.
La complexité n'est évidemment pas une problématique en soi ; mais je m'attendais à quelque chose de différent, et il m'a fallu m'adapter pour entrer dans ce récit mêlant J.K Rowling et Nietzche, Booba et
Sartre, space opera et considérations sur l'Islam (dans la première partie notamment, où l'auteur retrace son parcours). Ce fut dense et – parfois – difficile.
Néanmoins, j'ai trouvé particulièrement intéressante – et stimulante ! comme quoi, j'y ai aussi trouvé mon compte – la partie centrale, qui interroge l'horizon (ou le manque d'horizon) créatif de la « banlieue du turfu » qui est « hors d'atteinte, angle mort chez les artistes, oxymore chez les jeunes du quartier ». La façon dont les dystopies ou le rap nihiliste condamnent un futur avant même qu'il ne soit imaginé. Dont la révolte est devenue une habitude et une posture, voire une imposture conservatrice.
Dans tous les cas, cette lecture a été une porte d'entrée sur le travail de
Makan Fofana, et sur l'Hypercube, laboratoire qu'il a fondé, « qui explore le turfu par la science-fiction et la culture pop ». Et parce que l'idée de « rencontres participatives » m'intéresse aussi bien à titre personnel que professionnel, plutôt que de m'arrêter là, il est maintenant temps de creuser…