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EAN : 9782757890226
264 pages
Points (21/04/2023)
3.92/5   53 notes
Résumé :
Une famille iranienne séparée par la révolution de 1979 se réunit autour de Mère pendant dix jours dans une maison louée au bord de la mer sur la côte turque. Mère a eu six enfants et n'en a pas revu certains depuis vingt-huit ans. Elle vit avec Dokhi, sa petite-fille, dont les parents ont disparu dans des circonstances qui lui ont toujours été cachées. Au cours du séjour, Mère comprend que le poids des malentendus et du temps écoulé a profondément divisé la famille... >Voir plus
Que lire après À ceux qui sont partis, à ceux qui sont restésVoir plus
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« — C'est la conséquence de trente années d'absence. Nos idées, notre vécu et jusqu'à notre façon de parler ne sont plus les mêmes. Nous n'avons pas d'amis communs, pas d'avenir commun, pas de projets communs dont nous pourrions discuter. Combien de temps peut-on passer à évoquer des souvenirs d'enfance ? Nous les avons tous ressassés une bonne dizaine de fois au moins. Nous n'avons plus rien à nous dire. »

Après toutes ces années ses enfants dispersés Mère pensait ces dix jours dans une jolie villa turque comme un moment de vraie joie. Pourtant les retrouvailles tournent au règlement de comptes entre frères et soeurs — rancoeur et jalousie s'exprimant sans retenue entre ceux qui sont partis et ceux qui sont restés en Iran à la suite de la révolution de 1974. Mère essaie bien de calmer les esprits, mais les disputes repartent de plus belle au moindre prétexte. Elle prévient alors ses enfants : c'est maintenant ou jamais de mettre fin à leurs querelles, sinon la famille n'existera plus.

Entre autre, la révolution iranienne a fracturé en profondeur les familles Iraniennes, créant deux catégories a priori irréconciliables. Parinoush Saniee à travers des dialogues d'une grande justesse (dignes de la psychologue qu'elle est) fouille les ressorts de l'âme humaine. Mais plus encore, au delà de la problématique de son pays, elle livre une étude plus large sur l'incommunicabilité fondamentale des êtres, fussent-ils parents-enfants, frères et soeurs, et c'est vraiment prenant.
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Au travers d'un récit intense, Parinoush Saniée nous fait vivre les retrouvailles d'une famille iranienne qui ne s'est plus réunie depuis la révolution en 1979. Mère a eu 6 enfants et l'âge avançant, elle veut réunir sa famille car elle n'en a pas vu certain depuis 28 ans.

Certains membres sont restés en Iran tandis que d'autres se sont installés aux quatre coins du monde.
Au début du séjour, tout le monde est heureux de se revoir, ils ont tous quelques choses à raconter, ils sont curieux de l'autre.
Puis l'euphorie des retrouvailles passée, il y a comme une cassure, les membres s'observent, les différences de cultures et de croyances apparaissent, l'incompréhension et les conflits s'installent. C'est l'heure de faire les comptes, personne ne s'écoute, chacun pense que l'autre à vécu une meilleure vie que lui.

Arriveront-ils à renouer le dialogue ?

Une belle palette de personnages sert ce huis clos familiale. Chacun apporte sa part de vérité, son ressenti et c'est très intéressant à lire.
J'ai surtout été touchée par la génération des petites enfants, en particulier l'histoire de Michael, qui a vécu toute sa vie en Amérique et qui pourtant est resté attaché à ses racines iraniennes alors qu'il n'a jamais vécu là-bas.

L'autre personnage touchant est celui de Dokhi. Son père est mort et on ne lui parle jamais de sa mère. Elle est entièrement dévouée à sa grand-mère, qu'elle surveille comme le lait sur le feu. Elle espère qu'un jour sa famille lui apportera les réponses aux questions qu'elle se pose sur ses origines. Cette réunion familiale est peut-être le moment pour elle de découvrir son histoire.

Je remercie chaleureusement Babelio et les Éditions Points de m'avoir offert l'opportunité de découvrir ce roman lors de la Masse critique littérature : automne de bons livres.
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En 1979 en Iran, la révolution islamique a fracturé profondément la société, conduisant à un départ massif d'une population souvent jeune, inquiète pour sa vie et pour son futur.
Plusieurs vagues successives d'émigrations voulues ou contraintes vont conduire à une diaspora internationale, partageant les familles, imposant l'éloignement et l'absence et créant des fractures de compréhension dans le mode de vie et l'éducation.

Cette réunion familiale qui cherche à recréer les liens distendus dans une fratrie éclatée va se heurter à des tensions, des rancoeurs, des jalousies, des perceptions sociales et politiques variées .
Dans ce huis-clos estival, Il faudra beaucoup d'écoute pour dépasser les différences, à l'image des jeunes enfants nés à l'étranger, ne parlant pas la même langue, pourtant capables de trouver un langage commun d'amour et d'amitié.

Une belle lecture d'une auteure blacklistée en Iran pour ses thématiques littéraires de familles iraniennes face à un état policier.

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Une famille iranienne, séparée par la révolution de 1979, décide de se réunir pendant dix jours sur la côte turque. Cela fait vingt-huit ans que la mère n'a pas vu ses six enfants réunis. Loin d'être idyllique cette réunion va mettre en lumière les rancoeurs nourries par les uns et les autres. Réussiront-ils à renouer des relations ?
Tout d'abord, je souhaite remercier Babelio et les éditions points pour cette lecture reçue dans le cadre de la masse critique.
J'étais très curieuse de lire ce livre pour le bandeau qui indique que l'auteure a été censurée en Iran. En lisant, j'ai compris pourquoi.
Certains enfants de la famille se sont enfuit lors de la révolution, leur père finançant leur étude pour réussir à l'étranger. Certains sont partis aux États-Unis, d'autres en France. Mais certains sont restés en Iran. Une grande incompréhension scinde la fratrie, entre ceux qui ont adopté un mode de vie occidental et ceux qui ont gardé les traditions et sont très religieux. Chacun a des raisons d'être jaloux de son frère et cela ne donne pas une bonne image des conditions de vies en Iran. Cela donne lieu à de grosses disputes qui désespèrent la matriarche.
La mère est le socle de la famille. C'est pour elle qu'ils sont tous là.
J'ai trouvé que le livre était un peu déséquilibré car les huit premiers chapitres sont relativement court mais le dernier est long. Il y a beaucoup de dialogues et peu de descriptions. le texte est principalement centré sur les relations familiales.
La tension entre les membres de la famille fait de la peine.
C'est un livre qui n'a pas été simple à écrire, qui a demandé beaucoup de courage.
Un livre qui nous parle de l'Iran et des conditions de vies là-bas, mais qui raconte aussi la souffrance de ceux qui quittent père et mère pour améliorer leur avenir.
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La famille Yousefi, séparée depuis la Révolution islamique, se réunit à l'invitation de Mère, pendant dix jours, dans une villa louée sur la côté turque. Pour la première fois depuis vingt-huit ans, la vieille femme a autour d'elle ses deux filles et ses trois fils, accompagnés de leurs familles respectives. Si certains n'ont jamais quitté l'Iran – Mohsen et Maryam – les autres vivent aux quatre coins du monde : Mahnaz vit en France, Mohammad aux EtatsUnis et Mehdi en Suède. Mère est venue avec Dokhi, sa petite-fille, qu'elle élève comme sa propre fille depuis la disparition tragique de son fils Habib.
Dix jours, c'est peu de choses et le temps passe si vite. Mère a souhaité ce rendez-vous familial pour évacuer les tensions et les problèmes avant que la famille n'éclate, gangrénée par les mensonges et les non-dits.
Dokhi est le témoin privilégié de cette réunion pour laquelle elle souhaite conserver une trace. Elle nous guide au sein de cette famille écartelée et s'astreint à écrire un journal. Il faut dire qu'elle souhaite elle aussi des réponses : elle est orpheline depuis ses trois ans et personne ne lui a jamais raconté l'histoire de ses parents. Elle fait aujourd'hui beaucoup de cauchemars et de crises d'angoisse. Sa famille a la clé qui lui permettrait de connaître son histoire.
Si l'on sent que tout le monde fait des efforts et agit en bonne intelligence, le dérapage peut survenir à chaque instant. Une parole malheureuse, un geste mal-comprit, et la bonne entente s'envole. Plus les jours avancent, moins le choc est inévitable et il se produira, permettant ainsi à chacun d'exprimer son ressenti sur sa propre vie, ses réussites et ses échecs. Les rancunes sont tenaces et parfois étonnantes.
Le séjour sera éprouvant pour tout le monde mais il sera salvateur car, si tout le monde ne repart part rasséréné, tout du moins, chacun peut se targuer de s'être exprimé avec sincérité.
Parinoush Saniee dresse ici un tableau aux mille couleurs de son pays d'origine, où toutes les opinions sont représentées, où tous les courants sont présents. Elle expose avec soin les opinions divergentes, tant des Iraniens restés au pays que de ceux qui sont partis, volontairement ou non. C'est une formidable fresque, un roman choral maitrisé avec brio. La lecture est agréable, la psychologie des personnages est superbement construite. Il est difficile de dire qui a tort et qui a raison, et ce n'est probablement pas le but de cette fiction. Quand on referme ce livre, on est en tout cas sûr d'une chose : la vérité des uns n'est pas celle des autres.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
 J’ai sorti mon livre et je me suis mise à lire. Je n’avais lu que quelques pages quand ma voix a commencé à résonner étrangement dans ma tête. J’avais les yeux brûlants. Le temps et l’espace se sont confondus et estompés dans le lointain. Les mots s’enfuyaient, emportés par le bruit monotone des roues. Mon livre est devenu trop lourd pour mes mains. Je l’ai entendu tomber et me suis enfoncée dans un tunnel obscur. 
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[…] c’est en Iran qu’on trouve les meilleurs cimetières. Ils veulent tous y être enterrés. Ce n’est pas une si mauvaise idée après tout. Passe ta vie dans le meilleur pays du monde et garde l’Iran pour ta mort. 
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[…] il est plus douloureux de rester et de contempler la place qu’ont laissée ceux que vous aimez que de partir. 
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J'aurais voulu pouvoir poser la tête sur l'épaule de maman et pleurer tout mon saoul. Mes amis ne m'étaient d'aucun réconfort, c'était ma famille que je voulais autour de moi, un compatriote, quelqu'un qui comprenne ma langue.
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Arrêtez ! Je me fiche pas mal que vous, vous soyez monarchiste, et vous, extrémiste religieux. Je me fiche même que vous soyez des modérés, des réformistes, des partisans d’une diplomatie pro-occidentale ou pro-orientale. Ce qui me chagrine, c’est de ne pas pouvoir communiquer avec mon frère. Pourquoi sommes-nous incapables de nous comprendre ? Qu’est devenu notre amour fraternel ? Je ne reconnais plus aucun de vous et, évidemment vous ne me reconnaissez pas non plus. Voici le problème. L’éloignement dans le temps et dans l’espace, cette grande distance géographique, nous ont divisés. Nous ne savons plus rien de ce que chacun d’entre nous a vécu. Nous n’avons partagés ni nos joies ni nos peines. Nous n’éprouvons ni sympathie ni affection les uns pour les autres, parce que nous ne nous connaissons pas, voilà tout.
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