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EAN : 9782259264259
672 pages
Plon (06/05/2021)
4.39/5   18 notes
Résumé :
Ils rêvaient d’amour et d’Amérique, lorgnaient l’Angleterre, pays des Beatles et des minijupes, et reprenaient à la guitare les accords planants de la pop californienne. En 1967, ils avaient dix-sept ans, ils voulaient réinventer le monde et ne jamais se quitter.

De Lille à San Francisco, de Paris à Londres, Saigon et Jérusalem, cette fresque chorale déploie, de 1967 à 1986, les destins de Bart et de sa bande au coeur d’une époque assoiffée d’utopies ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
La première question que je me suis posée , c'est pourquoi? Pourquoi ce roman n'a- t'il pas attiré l'attention d'un public plus large ? Oui , quand je l'ai eu lu , j'en ai parlé à mon ami libraire qui m'a confirmé qu'effectivement , il n'avait pas vraiment " marché ", ce que confirme le peu de critiques sur Babelio , un signe.Pourtant , malgré leur nombre restreint , les critiques toujours avisées des amies et amis babeliotes sont loin d'être négatives . ( Je fais références aux notes , pas aux commentaires que je lirai ...aprés ) . C'est ainsi , allez comprendre les mystères d'un succés ou ...d'un échec .Le tapage médiatique...nous fait passer à côté de certains bons bouquins .
Heureusement , il y a l'intuition qui vous souffle parfois de belles choses Une invitation chez des amis , de votre âge , une recherche du cadeau qui fera plaisir , c'est le but , et vous voilà en possession d'un ouvrage qui , forcément , vous aurait plu . Ben , oui , choisir un livre pour des amis , c'est pas si anodin que ça .Et ce livre vous revient dans les mains , sachant que les copains l'ont aimé et veulent vous faire partager leur plaisir .
Au fait . La période concernée , c'est 1967 - 1986.Ils et elles ont 17 ans ;Moi , j'en avais 14 . Pas tombé loin quoiqu'à cette période , c'était un sacré fossé .
Les lieux , Lille , San Francisco , Paris , Londres , Saigon, Jérusalem ....Un monde bien vaste à cette époque pour le petit creusois que j'étais .Vous ne le croirez sans doute pas , mais un copain qui , à l'époque , avait autant voyagé , vous lui demandiez des autographes !!!!
Il y a Patrick , Bart , Louise ,Jean Louis , Patricia ,Simon , Lan , Julia , Edouard , Marie et on les " prend vite en pension " , si je puis dire , différents , trés différents , idéalistes au point de vouloir changer le monde , à leur façon .Et , oui , 1968 et , sous les "pavés , la plage ".Liberté des esprits , des idées , des corps , des coeurs , des moeurs . " Open bar", si je puis dire , malgré l'horreur de cet anglicisme sur Babelio où , et c'est extraordinaire ( hélas oui , ) , la langue française reste reine.
Je vous l'assure , je me suis reconnu dans cette époque qui a été , de loin , celle dans laquelle s'est sans doute forgée une partie de ma personnalité . A la fois roman historique , initiatique , roman d'amours aussi , liberté sexuelle revendiquée ou simplement expression d'amours romantiques , comme avant .....Une immersion dans un monde qui fut mien et qui n'existe plus , mais un monde fondateur , un vrai passage d'un monde p disparu pour laisser place au monde contemporain qui n'est pas apparu d'un coup de baguette magique mais ....
Alors , c'était mieux avant ? Moi , je ne dirai rien , je dirai simplement que c'était bien et que j'ai grandi dans le monde décrit dans le roman .Ca fait " vieux con " mais j'assume et je pense que tous ceux et celles qui avaient 17 ans en 1967 risquent de se voir bien " remués " et les plus jeunes pourraient en savoir un peu plus sur le monde de leurs parents ou grands parents et pourraient engager bien des discussions avec ceux qui les ont précédés et , comme eux , n'ont pas forcément trouvé le sable sous les pavés , mais rêvé...
Et oui , les petits , à chacun ses vérités ou ses utopies .Un exemple? Cohn Benditt .Aujourd'hui ou au temps de Danny le Rouge ? A mourir de rire ...ou de pleurer . Je vous laisse juges de ce temps qui passe et que chacun et chacune s'efforce derendre " idéal ". Cohen Benditt , ou l'art du contre pied ! Et de l'exposition médiatique d'hier et ... d'aujourd'hui .
Histoire d'une époque , histoire d'amours , un livre qui , à mon humble avis , aurait mérité mieux . Mais , " vox populi , vox dei ".Moi ; je me suis régalé. A bientôt .
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Le prologue est daté de 1986. Des amis sont réunis pour un enterrement. L'un d'entre eux annonce qu'il a la clé du local, ce lieu dans lequel ils rêvaient de changer la société. C'était il y a vingt ans ; ils avaient dix-sept ans. Depuis, ils ne sont pas séparés, mais de nouvelles personnes ont rejoint leur bande et eux ne sont plus les mêmes. « Ils avaient vécu. Ils avaient aimé. Ils avaient souffert. » (p. 15) Bart raconte leur histoire, dans un monde en pleine évolution.


Une première partie, assez courte, présente les personnages, en quatre lieux du monde, le dimanche 26 mars 1967. Bart, Patrick, Jean-Louis et Édouard vivent dans la région lilloise. Ils viennent de milieux différents, ils aiment la même musique et, dans leur local, ils rêvent de révolution. Ce soir-là, Bart et Édouard l'expriment en l'écrivant. Ce même jour, Patricia, une Londonienne, accompagne son amie Kate, en Cornouailles, pour sauver des mouettes, victimes d'une marée noire. Simon, lui, est à Jérusalem. C'est son premier séjour et il rencontre son oncle et son cousin pour la première fois, avant de rejoindre un kibboutz pour un court séjour. Ensuite, il poursuivra ses études de médecine, à Paris. Ce dimanche, à San Francisco, Julia participe à une manifestation pacifiste.


Ensuite, le roman est divisé en cinq saisons représentant plusieurs périodes, de 1967 à 1986. Nous suivons les histoires des différents personnages qui finissent par n'en faire qu'une, tant leurs destins sont liés et leurs attaches sont solides. Elles se déroulent en parallèle des mutations de la société, des guerres et de la politique. Leur jeunesse s'inscrit dans une révolution sociale, idéologique, scientifique, etc. Sur leur route, ils croisent des personnages célèbres qui ont marqué le siècle, en bien ou en mal. Ils tentent de comprendre la société et essaient de la faire bouger. Certains mènent le combat trop loin, d'autres l'abandonnent trop tôt et, au milieu, il y a celui qui répare par des actions humanitaires. L'époque est le berceau de grandes avancées avec les combats féministes, les revendications sociales, la prise de conscience écologique, le premier pas sur la Lune, etc. Elle est aussi le berceau des pires horreurs : la guerre en Israël, celle du Vietnam, les attentats antisémites de Paris, qui seront traités de manière glaçante et révoltante par Raymond Barre et les actes immondes que l'on cache ou que l'on revendique au nom d'une liberté. Les protagonistes s'insèrent dans ces décennies tumultueuses. Leur communauté est une micro-société semblable au monde qui les entoure. Des couples se forment, se séparent, ils débattent de leurs idées, mènent des batailles communes ou opposées et ils s'aiment. Puis le drame arrive, celui que je percevais, attentive aux signes, et pour lequel j'espérais me tromper.


Je me suis attachée aux personnages fictifs et j'ai suivi, avec passion, leurs idylles amoureuses. J'ai été captivée par leur enthousiasme et leur envie de liberté. Quand la vie leur mettait des obstacles, j'ai espéré qu'elle leur soit favorable. J'ai été subjuguée par l'aspect historique et sociétal de cette saga. L'auteur m'a rappelé des évènements qui ont construit notre société actuelle, il m'en a fait découvrir et il m'a expliqué des faits et des courants de pensée. Je suis née en 1977 et bien que la saga se déroule en grande partie avant ma naissance, cette période a été le témoin de changements qui ont encore une répercussion, aujourd'hui. J'ai aimé découvrir la perception de la jeunesse qui vivait ces moments forts de l'Histoire. Enfin, des personnalités réelles côtoient nos héros : Martin Luther King, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Bernard Kouchner, Gisèle Halimi, Valéry Giscard d'Estaing et tant d'autres. le travail de documentation m'a paru énorme, en raison de l'immersion de la réalité dans le roman. le titre est évocateur de l'essence du livre, car il est une photographie du monde tel qu'il était et le récit d'intrigues de jeunes en particulier.


J'ai eu un coup de coeur pour cette grande saga romanesque, sociétale et historique.


Je remercie sincèrement Constance des Éditions Plon pour ce service presse.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Coup de coeur de cette rentrée 2021! Dominique Simonnet nous entraîne dans ce roman sans doute très autobiographique des prémisses à Mai 68 à l'aube de la réélection de François Mitterrand, dans les années 80.
Vingt années parcourues d'idéologies, de combats et de désillusions pour ce petit groupe d'amis , entre Lille, Paris, Londres, Jérusalem et San Francisco, au coeur même des grands événements de cette génération.
Bart, Jean-Louis, Marie, Julia, Edouard, Simon et Patricia, nés dans les années 50, sont là quand les barricades s'installent à la Sorbonne, quand naît le mouvement hippie et le quartier Castro à San Francisco, bastion des homosexuels. Ils débattent des nuits entières autour du Communisme porté par Jean-Paul Sartre, personnage récurrent du roman et peu épargné, et la naissance du socialisme. Ils se battent pour le droit à la contraception et à l'avortement, découvrent la complexité des conflits israélo-palestinien, et, plus tard, l'arrivée du SIDA qui décime Castro avant de s'étendre dans le monde, l'inceste revendiqué par certaines personnalités dans les tribunes de Libération.
Toute une période revisitée de nos années 2020, avec une psychologie des personnages suffisamment travaillée et subtile pour qu'on oublie l'aspect "catalogue" que le récit pourrait prendre.
S'il n'avait pas fait ses quelques 600 pages, j'aurais pu le lire d'une traite, tant il est entraînant et frais. Une très belle découverte, d'autant plus qu'il m'a été offert sans que je n'en aie jamais entendu parler avant!
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Ce « Monde en général et nous en particulier » est une bien jolie surprise, une saga endiablée, située au coeur des années 1970, qui nous emporte dès la première page et ne nous lâche plus jusqu'à la dernière. le rythme imposé par Dominique Simonnet ne faiblit jamais, servi par une écriture limpide, acérée et musicale.
Roman d'apprentissage et d'aventure, nourri d'airs de guitare, de voyages, de rêves ambitieux et de tragiques désillusions, ce « Monde » est aussi – ou surtout ? - un magnifique roman d'amour, dont les héros, petit groupe de copains terriblement attachants, décrits d'une plume lucide et un brin narquoise, nous ressemblent comme des frères, comme des soeurs.
En 1967, Bart, Jean-Louis, Patrick, Edouard, et celle qu'ils appellent tendrement « la petite Marie », ont tout juste seize ans, ils veulent changer le monde et ne plus jamais se quitter. Bientôt se joindront à eux Patricia la pétulante Anglaise, Julia la belle indienne de Californie, Simon qui hésite entre la France et le Moyen Orient, Lan Dài venue du Vietnam. Ensemble, ils vont s'aimer, s'engueuler, se réconcilier, parfois se trahir et se déchirer. Ensemble, pendant plus de dix ans et sur plusieurs continents, ils vont vivre au plus près le bouillonnement, la folie, les espoirs et les drames de cette « époque formidable », croisant nombre de personnages historiques – dont Martin Luther King, Robert Kennedy, Daniel Cohn-Bendit, Jean-Paul Sartre et même un président de la république.
Bart et sa bande vont-ils réussir à changer le monde ? Un peu. Et eux, en particulier ? Comment se dénouera la passion brûlante qui court d'un bout à l'autre du roman ? Les copains d'autrefois connaîtront quelques victoires, plus d'un échec, des heures exaltantes et des peines irréparables. Mais même meurtris et déçus, tous ne se résigneront pas, tous ne renonceront pas à leurs rêves de jeunesse. A Bart, que l'on quitte difficilement au moment de l'épilogue, on prêterait volontiers les paroles du Perdican d'Alfred de Musset : « J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. » Que deviendra-t-il ? Et Julia, tant aimée ? Et les autres ? le livre se clôt avec un « saut dans le temps », en 1986. Mais il laisse des portes entrouvertes, nombre de pistes à explorer encore, et déjà on espère une suite. Ne manquez pas ce très beau livre.
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Un petit coup de coeur.
Personnellement je le classe dans les romans historiques (même si je sais que cela ne va pas plaire à certains).

Je m'explique : de 1967 à 1986 nous naviguons dans L Histoire mondiale :
- USA :
- Israël :
- France :
- Grand Bretagne :
Et j'en oublie certainement.
Je le classe donc dans "ma" catégorie roman historiques.

L'auteur navigue de façon fluide entre les lieux et les personnages. Il ne faut donc pas avoir peur de se perdre.
J'ai trouvé les personnages bien développés et chacun apporte quelque chose au récit (même si évidemment certains sont plus présents que d'autres).
On peut peut être trouver que certains évènements sont survolés mais cela reste un roman et libre à nous d'aller ensuite approfondir les sujets qui nous intéressent.

A découvrir.
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critiques presse (1)
RevueTransfuge
21 juillet 2021
Dominique Simonnet signe Le monde en général et nous en particulier, le roman d’une génération désenchantée.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Le grand homme est là. Il est tout petit. Plus petit encore que Bart l’imaginait. Etrange comme le philosophe à l’œuvre si vaste, à la renommée si grande, paraît si frêle. Avec ses oreilles décollées, il ressemble à un petit garçon vieilli prématurément. Un vieil enfant… Son visage impassible impressionne. Il déshabille du regard chacune des personnes présentes avec une intensité qui fait presque peur, et Bart incline spontanément la tête dans un geste absurde de révérence. Jean-Paul Sartre n’a pas pris la peine d’ôter sa lourde pelisse à col jaune qu’il porte comme une tortue sa carapace et il toise l’assistance de ses yeux acérés derrière ses lunettes rectangulaires.
Bart n’en revient pas de se trouver devant le philosophe. Le Mur, la Nausée, la P. respectueuse, les Mains sales, Huis Clos… Des nuits blanches à dévorer ses ouvrages… L’écrivain, le philosophe, le prix Nobel de littérature, l’un des génies de ses insomnies est là, devant lui. (…)
Un vieil enfant. Sec et froid. Sa voix métallique grince dans la salle comme une machine grippée. Il s’exprime clairement, posément – il n’est pas philosophe pour rien. Bart écoute respectueusement mais au fond de lui, il n’aime pas ce qui se dit. Sartre aligne les mêmes clichés, il chante le même refrain, ces phrases d’évangile que Bart a entendues tant de fois de la bouche des étudiants maoïstes. On dirait la litanie d’un curé. Il « croit » à la lutte des classes. Il « croit » au pouvoir du peuple. Il « croit » à la résistance contre le capitalisme et la bourgeoisie. Assis à ses côtés, Alain Geismar, le leader de 68, arbore sur son pull-over un badge à l’effigie du président Mao. De temps en temps, l’assistance tend le poing en réponse à un slogan, comme les fidèles se lèvent pendant la messe. Bart le voit bien : c’est une religion, avec ses grands prêtres, ses sermons, ses médailles, ses excommunications.
« Le pouvoir au peuple. Le pouvoir au peuple. Le pouvoir au peuple. »
Sartre ! Sartre, nom d’un chien ! Bart a presque honte de le penser, le philosophe lui apparaît… ridicule. Le peuple ! Quel alibi commode ! Staline, qu’ils ont renié, se réclamait du peuple. Trostksy, qu’ils ont décrié, se réclamait du peuple. Maintenant, ce serait Mao qui représenterait le peuple ? Le président Mao a dit… Comme le dit le président Mao… Ils ânonnent ça tels des enfants. « Jacques a dit », « Jacques a dit »… On dirait une secte d’illuminés. Sont-ils fous ? Aveugles ? Comment le philosophe, qu’il admirait quand il était adolescent, ne voit-il pas ce qu’il voit, lui, Bart : que tout cela est une farce sinistre, que leur grand Timonier est un guignol meurtrier ? Sartre peut-il avoir tort à ce point ? Et s’ils savaient parfaitement de quoi ils retournent ? Et s’ils étaient tous de fieffés menteurs ? Un moment, Bart se prend à douter. Et si c’était lui, Bart, le petit provincial, si ignorant en politique, si novice, qui ne comprenait rien ? Mais non, ce qu’il entend le consterne.
Edouard, lui, boit les paroles du Maître. "
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San Francisco, 1986
" Castro, quartier de fantômes, scène d’un film d’épouvante où les gens disparaissaient du jour au lendemain comme prélevés par la main d’un géant invisible, effacés du décor pendant la nuit. Effacé le marchand de journaux qui hier encore vendait le Bay Area Reporter où on lisait la liste, chaque jour plus longue, des notices nécrologiques. Effacé le serveur du bar du coin au rire cristallin. Effacé le facteur moustachu qui filait en chantant sur son vélo. Effacé le banquier de l’agence voisine. Effacés. Effacés. Effacés. Le sida étant un diable pervers, on ne savait jamais où la gomme allait se poser.
« On tombe comme des mouches ». Comme ça, d’un coup. Et ils mourraient comme des mouches, les pattes en l’air, dans quelques soubresauts, en quelques jours, en quelques heures, en s’amenuisant sur un lit de l’unité 5B de l’hôpital général de San Francisco, en se dégonflant comme une baudruche percée, avec une perfusion au bras impuissante à calmer la douleur. Andy l’avait raconté à Julia, il avait vu à l’hôpital des scènes insupportables, des corps tous semblables, qu’ils aient 18 ans, 30 ans ou 50 ans, si légers, si petits, si frêles qu’on s’attendait à ce qu’ils s’envolent au premier courant d’air. Et c’est bien ainsi qu’ils partaient, en s’envolant, dans un courant d’air… Le regard de ce jeune homme au seuil de la mort, plume posée sur un lit trop grand pour lui, ce regard d’une détresse déchirante. Le désespoir de ces hommes encore vaillants (mais pour combien de temps ?), penchés sur leur compagnon, le bras passé autour du cou du malade, le soutenant avec une tendresse infinie… Car si à Castro, on pratiquait jusque là une sexualité libre dans les saunas, pour s’amuser (on disait en riant : « On va à l’église »), on vivait aussi souvent, et simultanément, en couple amoureux. Il y avait un amour fou dans les couloirs blancs de la mort. Un amour incommensurable…"
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Quand bien plus tard, Bart repensera à cette époque, il s'étonnera de l'aveuglement fanatique dont avait fait preuve une petite partie de sa génération, contaminée par un mauvais virus qui paralysait les cerveaux et anesthésiait la pensée. Le vent frais de 1968 avait tourné à l'orage, les idées neuves avaient cédé aux dogmes grossiers, les libertaires avaient été balayés au profit des doctrinaires. C'était le temps des discours creux, le temps des groupuscules ridicules et des sectes farfelues () Le temps de la bêtise haineuse et de la violence que celle-ci finissait toujours par ramener dans ses filets.
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Comme dans le film, il trouvait sa Mrs Robinson à lui jolie, mais surtout sexy, tout en étant incapable d'expliquer la différence. "simple, lui avait di Jean-Louis, expert en la matière. Belle, c'est ce que tu vois. Sexy, c'est ce que tu ressens. C'est la différence entre l'admiration et le désir."
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Il y avait les furtives qui se dissipaient sur les trottoirs comme une brise légère ; les insolentes, mini-jupes renversantes et cheveux au vent, qui vous dévisageaient en passant d’un air conquérant ; les fugitives qui filaient sans vous regarder, indifférentes et affairées ; les distraites, tête dans les nuages, qui s’excusaient d’un rire en vous heurtant… Il y avait les blondes tombées d’un Botticelli, les brunes ténébreuses façon Italie, les rousses flamboyantes au regard piquant… Jeans, jupettes, pantalons à pattes d’éph, casquettes, chapeaux rigolos… Il y avait, il y avait, il y avait… Des jambes de gazelles effrontées, des silhouettes dégraissées, et cette allure qu’elles affichaient toutes comme un don inné, cette manière impériale de se mouvoir en se fichant du monde entier… Les Parisiennes ! Bart ne savait pas où tourner la tête, comme si on avait rassemblé en une même ville les plus belles créatures de la planète.
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Vidéo de Dominique Simonnet
Nicole Bacharan et Dominique Simonnet vous présente son ouvrage "Les grands jours qui ont changé l'Amérique" aux éditions Perrin.
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